• Marseille : l'homme filmé en train de lancer

    un chat contre un mur en garde à vue

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2014-01-31T20:07:15+01:00" itemprop="datePublished">31.01.2014 à 20h07</time>

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    <figure class="illustration_haut"> Extrait de la vidéo litigieuse où le petit chat s'envole. </figure>

    Il avait publié une vidéo sur Internet où il projetait en l'air un petit chat blanc et roux s'écrasant lourdement contre un mur.

    Après le dépôt d'une plainte par la Fondation Brigitte-Bardot pour « acte de cruauté et sévices graves » contre un animal (un délit pénal pouvant être puni de deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende), la mobilisation du forum américain 4chan, la création d'une pétition ayant recueilli plus de cent mille signatures et de plusieurs pages Facebook aux dizaines de milliers de « J'aime » contre l'auteur du geste, ce dernier a été placé en garde à vue à Marseille, vendredi 31 janvier.

    Selon une source proche de l'enquête, l'homme, né en 1989, a reconnu les faits devant les policiers et a également affirmé que le petit chat était vivant — une information également avancée par La Provence. Il devrait être présenté au parquet de Marseille samedi matin. Les policiers recherchent maintenant celui qui a filmé les scènes, vraisemblablement avec un téléphone portable.

    DE NOMBREUX SIGNALEMENTS D'INTERNAUTES

    L'affaire, abondamment relayée sur Internet, a semble-t-il connu un dénouement grâce aux actions de nombreuses personnes scandalisées par la vidéo. Sur Twitter, le compte officiel de la gendarmerie nationale a indiqué que le signalement des utilisateurs du réseau social avaient permis l'interpellation à Marseille de l'auteur présumé des faits.

    GendarmerieNationale        âœ” @Gendarmerie

    Grâce à vos signalements via @twitter, la @PNationale interpelle à l'auteur présumé des vidéos montrant des sévices sur un

     

    Les signalements sur Twitter ont en effet « été transmis aux équipes PHAROS »(plate-forme d'harmonisation, d'analyse, de recoupement et d'orientation des signalements), peut-on lire sur le compte de la police nationale, qui évoque les équipes qui gèrent le portail internet-signalement.gouv.fr, qui recueille le signalement de « contenus et comportements illicites ».

    Lire : La police ouvre des comptes Twitter dans cinq départements pilotes

    Plus tard dans la journée, c'est la page Facebook de la police nationale qui a tenu à démentir les rumeurs selon lesquelles le petit chat serait mal en point. « De nombreuses rumeurs circulent sur l'état de santé du chat torturé sur les vidéos. Les différentes auditions en cours confirmeront ou non les éléments avancés par les protagonistes de l'affaire. L'enquête progresse rapidement, mais il est important que chacun s'apaise afin qu'elle se déroule dans les meilleures conditions. »

    Lire : Twitter rend la police aimable


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  • A Kiev, de l'autre côté des barricades,

    chez les terribles Berkout

    Le Monde.fr | <time datetime="2014-02-01T16:43:44+01:00" itemprop="datePublished">01.02.2014 à 16h43</time> • Mis à jour le <time datetime="2014-02-01T17:29:47+01:00" itemprop="dateModified">01.02.2014 à 17h29</time> | Par

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    En Ukraine, du côté des Berkout par lemondefr
     

     

     

    « Berkout ». La seule évocation du nom suffit à faire briller de rage ou de crainte les yeux des protestataires qui défient le président ukrainien Viktor Ianoukovitch depuis deux mois. Depuis le début de la crise, et encore plus depuis qu'elle a pris une tournure violente, cette unité d'élite du ministère de l'intérieur, composée de 4 000 à 6 000 hommes, catalyse tout le ressentiment de la contestation.

    C'est elle, le 30 novembre, qui a matraqué des étudiants pacifiques et des journalistes, au tout début des manifestations. Elle qui a donné l'assaut contre la place de l'Indépendance le 11 décembre. Elle enfin – mais aussi les Troupes de l'intérieur [l'équivalent des gendarmes mobiles], moins entraînées et composées à 40 % d'appelés – qui est accusée d'exactions lors des affrontements avec les manifestants entre les 19 et 23 janvier : tirs à balles réelles, cocktails Molotov renvoyés, morceaux de métal ajoutés aux grenades assourdissantes, passages à tabac, humiliation de certains manifestants arrêtés…

    Lire le reportage : Ukraine : « On résistera, et si nécessaire, on attaquera »

    Allons donc voir ces fameux Berkout. La procédure est finalement assez légère : il suffit de s'adresser au ministère de l'intérieur. Peu de journalistes l'ont fait ; nous nous rendons sur place aux côtés d'une équipe de la télévision citoyenne GromTV.

     

     

    <figure class="illustration_haut"> Des "Berkout". Cette force d'élite du ministère ukrainien de l'intérieur est composée de 4000 à 6000 hommes. </figure>

     

     

    Seulement, il faut pouvoir accéder à ce camp des Berkout que l'on avait pris l'habitude d'observer depuis les barricades de la rue Grouchevski – masse indistincte de casques noirs et de boucliers argentés. Impossible de passer la dernière barricade tenue par les manifestants sur la ligne de front.

    Les hommes casqués et sommairement armés qui la tiennent ont pour consigne d'éviter tout ce qui pourrait ressembler à une provocation. A la moindre étincelle, le fragile cessez-le-feu qu'ils ont consenti pour que les dirigeants de l'opposition tentent de négocier une sortie de crise pourrait vaciller.

    Lire aussi : A Kiev, les manifestants amers dans la « tranchée » de Maïdan

    Il faut donc contourner le « front », faire le grand tour par la rue Institutska et le parc Marinskiï, puis passer un, deux, trois barrages. Derrière, s'ouvre un paysage surréaliste : celui du quartier gouvernemental comme en état de siège, rempli de camions militaires, de blindés légers, d'hommes en uniforme qui déambulent sur la neige noircie par la fumée des incendies.

    Il y a là aussi des fonctionnaires qui rejoignent leur bureau comme si de rien n'était, et des jeunes en survêtement aux visages peu amènes : les fameux titouchkis, ces voyous que le pouvoir rétribue pour accomplir certaines basses besognes et harceler les manifestants.

    « QU'EST-CE QUE VOUS FAITES, VOUS, AVEC VOS ÉMEUTIERS ARABES ? »

    La présence d'une fonctionnaire du ministère est constante mais peu pesante : « Parlez à qui vous voulez, ils vous répondront s'ils en ont envie ».

     

     

    <figure class="illustration_haut"> Des membres des Berkout, l'unité d'élite du ministère de l'intérieur, à Kiev. </figure>

     

     

    Ceux postés sur un talus qui domine le quartier n'ont guère envie. Malgré leurs passe-montagnes et l'assurance de l'anonymat, ils refusent : « Personne ne vous parlera ici ! Nous faisons tout pour éviter les victimes et c'est tout juste si on ne nous traite pas de cannibales ! » explique finalement l'un des hommes qui accepteront de s'exprimer. Ils sont trois, serrés autour d'un brasero, aussi vulnérables face au froid glacial que « ceux d'en face ».

    « L'un des nôtres est mort [d'une crise cardiaque après être resté dans le froid], 300 autres sont à l'hôpital, soignés pour des brûlures, des traumatismes, des plaies. Et comment on est censés prendre ça ? » Ça, c'est la banderole que les manifestants ont déployée sur la première barricade et que l'on aperçoit de ce côté-ci : « Souviens-toi que quelqu'un t'attend à la maison ».

    « Nous avons peur pour nos familles, reprend un autre, qui ne dira pas plus son nom ni n'ôtera sa cagoule. Certaines ont été placées sous protection. » Les groupes de l'opposition, y compris les plus radicaux, qui subissent une répression aveugle et dont certains ont vu les adresses de leurs familles diffusées sur Internet, ont pourtant publié un communiqué assurant qu'ils ne s'en prenaient en aucun cas aux femmes et aux enfants.

    Lire aussi : En Ukraine, le pouvoir a cherché à entretenir un climat de terreur

    Qu'en est-il des abus qu'ils sont accusés d'avoir commis ? « Regardez, je vais vous montrer la cartouche la plus humaine qui soit », dit l'un d'eux, montrant une cartouche de chevrotine dont il extrait, d'un coup de tenailles, de petites billes de caoutchouc. « Nous ne tirons que dans les jambes », ajoute-t-il.

     

     

    <figure class="illustration_haut"> Un Berkout montre une cartouche de chevrotines, "la cartouche la plus humaine qui soit". </figure>

     

     

    Des manifestants ont pourtant reçu de graves blessures au visage. L'homme hausse les épaules, fataliste : « Même avec un doigt, je peux vous arracher un œil ! » Et tant pis pour les nombreux indices montrant que la force a été employée dans une proportion bien plus grande : témoignages de médecins, de manifestants, vidéos diffusées sur Internet, balles ou grenades « améliorées » non explosées récupérées sur place…

    Comprennent-ils les motivations de ceux qui les ont affrontés et le referont probablement ? « Ces barricades sont un cirque. Toute cette situation a été provoquée. » Par qui ? « Ces hommes n'ont pas à répondre aux questions d'ordre politique », intervient l'attachée de presse du ministère de l'intérieur… « Dans aucune ville d'Europe, le pouvoir n'aurait toléré ça, reprend un autre. Qu'est-ce que vous faites, vous, avec vos émeutiers arabes ? »

    PAS D'UNITÉS VENUES DE L'OUEST

    Il se dit pourtant que certaines unités de l'Ouest de l'Ukraine n'ont pas été envoyées à Kiev, de peur qu'elles refusent de réprimer les manifestants. « Des bêtises », répondent les trois du brasero, membres, eux, d'une unité venue de l'Est. « Regardez là-haut, ce sont les gars de Lviv. »

    Renseignement pris, les gars là-haut ne sont pas de Lviv. Ces derniers seraient en train de se reposer dans leur bus. C'est là que les troupes se reposent et dorment, après leurs tours de garde de deux heures face aux barricades. Les conditions sont dures, et le campement a d'ailleurs des airs de bivouac de campagne, entre les braseros, les tas de bois, la sono qui diffuse des chansons populaires russes et ukrainiennes.

     

     

    <figure class="illustration_haut"> Au campement des Berkout, à Kiev. </figure>

     

     

    Mais peut-on voir ces hommes venus de l'Ouest ? Non, seulement un colonel des Troupes de l'intérieur originaire de Tchernivtsi [à 400 km environ au sud-ouest de Kiev], où le Parlement local est occupé par l'opposition. « Le travail d'un petit groupe de bandits qui ne représentent pas l'Ukraine », selon lui. Oui, certaines familles ont des membres des deux côtés des barricades, comme ce Berkout qui a démissionné parce que son père avait rejoint la contestation, mais « les familles restent unies parce que nous sommes tous Ukrainiens ».

    Le gradé n'a aucun doute : quand arrivera enfin l'ordre que tous disent attendre impatiemment, celui de chasser les manifestants, « ce sera facile ». Son sourire en dit plus long que la réponse : « On n'aura pas besoin de l'armée. » Des femmes élégantes passent maintenant à proximité. Le dernier barrage de camions s'est ouvert pour leur permettre l'accès à un magasin de luxe. Quelques Berkout, eux, ont entamé une partie de football sur le sol enneigé. Les mêmes que celles qui se déroulaient sur Maïdan aux heures euphoriques de la contestation, au mois de décembre.


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  • Un journaliste anglais demande à François Hollande

    si la France est devenue «la risée du monde»

    Créé le 31/01/2014 à 17h08 -- Mis à jour le 31/01/2014 à 17h08
    François Hollande et David Cameron, le 31 janvier 2014 à Brize Norton, en Grande-Bretagne.
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    François Hollande et David Cameron, le 31 janvier 2014 à Brize Norton, en Grande-Bretagne. David Hartley/REX/REX/SIPA

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    SOCIETE - En visite en Grande-Bretagne, le président de la République n'a pas échappé aux questions sur sa vie privée...

    La perfide Albion n’a pas épargné François Hollande. Lors d'une conférence de presse réunissant le président français et David Cameron à l'occasion d'un sommet franco-britannique à Brize Norton, un journaliste politique influent du Daily Telegraph, Christopher Hope, a interrogé le président français sur l'économie et l'Europe, avant d'aborder la question de sa vie privée de manière de façon abrupte : le journaliste lui a demandé si «sa vie privée avait fait de la France la risée du monde».

    «Monsieur le président, je sais que c'est un sujet très sensible pour vous. Pensez-vous que votre vie privée a fait de la France la risée du monde entier, avez-vous encore une liaison avec Julie Gayet et auriez-vous aimé qu'elle soit là?», a interrogé le journaliste, qui s’est toutefois heurté à une fin de non-recevoir du chef de l'Etat qui, après avoir longuement répondu à une première question, a ajouté: «Pour l'autre question que vous m'avez posée, je n'y répondrai pas».

    Britanniques sardoniques

    La question du journaliste britannique et plus encore le ton qu'il a employé, ont suscité des réactions immédiates sur les réseaux sociaux. La députée socialiste Axelle Lemaire, représentant les Français d'Europe du Nord, basée à Londres, a dénoncé dans un tweet en anglais une question «irrespectueuse et discourtoise», provoquant aussitôt un débat sur la liberté d'expression et le respect de la vie privée. «Qu'auriez vous dit si un journaliste français avait interpellé (la reine) de la même façon?» a demandé Axelle Lemaire.

    Les informations sur une liaison de François Hollande avec l'actrice Julie Gayet et sa rupture avec sa compagne Valérie Trierweiler ont fait depuis la mi-janvier les gros titres de la presse britannique, volontiers sardonique. Les médias s'étaient étonnés de l'attitude de leurs collègues français lors de la conférence de presse de François Hollande le 15 janvier à l'Elysée, s'attendant à une rafale de questions sur la vie privée du chef de l'Etat.

    VIDEO

    A.Ch. avec AFP

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  • Mobilisation nationale en Espagne

    pour défendre le droit à l'avortement

    LE MONDE | <time datetime="2014-02-01T10:21:49+01:00" itemprop="datePublished">01.02.2014 à 10h21</time> • Mis à jour le <time datetime="2014-02-01T17:39:39+01:00" itemprop="dateModified">01.02.2014 à 17h39</time> | Par

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    <figure class="illustration_haut"> Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi 1er février à Madrid contre le projet du gouvernement conservateur espagnol de restreindre le droit à l'avortement. </figure>

    Madrid devait être le théâtre de la première grande mobilisation espagnole contre le projet de loi du gouvernement de Mariano Rajoy (Parti populaire, PP, conservateur) visant à limiter fortement le droit à l'avortement, samedi 1er février. Des dizaines de trains et d'autobus venus de toute l'Espagne ont convergé vers la capitale. A bord, des milliers de manifestants prêts à défiler jusqu'au Parlement contre le texte sur la « protection de la vie de l'être conçu et des droits de la femme enceinte ».

    Lire également : Droit à l’IVG : paroles de manifestants à Madrid

    Son auteur, Alberto Ruiz-Gallardon, ministre de la justice, en est si fier qu'il veut en promouvoir la philosophie dans le reste de l'Europe. Au quotidien de droite La Razon, il a déclaré récemment qu'« en trente ans en politique, c'est probablement la décision la plus avancée et progressiste qu' eu l'occasion de proposer » car elle protège le plus fragile : le « non-né ».

    Lire l'analyse : Espagne : une réforme sur l'avortement qui illustre la crise d'identité du Parti populaire

    Cette rhétorique vise à établir une continuité. Car durant seize ans, M. Ruiz-Gallardon, âgé de 55 ans, a endossé l'image, péjorative au PP, du « progre » (diminutif de progressiste) de Madrid. Comme président de la région entre 1995 et 2003, puis maire de la capitale entre 2003 et 2011, cet électron libre a autorisé la distribution gratuite de la pilule du lendemain dans les centres de santé, ouvert une salle de shoot pour les toxicomanes et célébré des mariages entre personnes du même sexe.

    « DOCTEUR JEKYLL ET MISTER HYDE »

    Surnommé le « Pharaon », il a gouverné Madrid sans compter, la lançant – sans succès – dans la course aux Jeux olympiques à trois reprises, la modernisant, édifiant des complexes culturels et sportifs, prolongeant le métro jusque dans les banlieues industrielles communistes. Puis il a quitté la capitale pour l'Etat en laissant une ardoise de 7 milliards d'euros.

    A présent chantre de l'austérité, il a fait bondir le montant des taxes judiciaires, projette d'instituer une peine de prison à perpétuité révisable et veut interdire l'avortement, sauf dans les cas de viols et de risques « durables ou permanents » pour la santé physique ou psychique de la mère, mais pas en cas de malformation de fœtus.

    <figure class="illustration_haut"> "Je ne comprends pas que l'on empêche un fœtus de vivre, en autorisant l'avortement, pour le simple fait qu'il souffre de handicap ou de malformation", a déclaré M. Ruiz-Gallardon. </figure>

    Son virage politique en a laissé plus d'un perplexe. « C'est Docteur Jekyll et Mister Hyde, affirme un proche collaborateur avec lequel il a travaillé durant plus de vingt ans. Il était ouvert, libéral, habitué aux clins d'œil à la gauche. Je ne le reconnais pas. Il a coupé les ponts avec presque tous les gens qui l'entouraient, comme s'il voulait rompre avec son passé. »

    Sa cousine, Cécilia Attias, l'ex-épouse de Nicolas Sarkozy, qui venait souvent avec son mari lui rendre visite à Madrid au début du quinquennat, est surprise. « Ce projet de loi est très étonnant, venant de lui ou même de qui que ce soit d'autre, compte tenu de l'époque dans laquelle nous vivons », a-t-elle déclaré au Monde.

    « CAMÉLÉON, MAIS PROFONDÉMENT CONSERVATEUR »

    Fils d'un député d'Alianza popular (AP, ancêtre du PP créé en 1976 après la mort de Francisco Franco), élevé au sein d'une famille monarchiste, scolarisé chez les jésuites, il s'est engagé très tôt en politique, sous l'aile de Manuel Fraga, ancien ministre de la propagande de Franco et fondateur d'AP, « son deuxième père », selon un proche.

    Ses positions contre l'avortement ne surprendraient pas autant si, durant son passage à Madrid, il n'avait montré un tout autre visage. « C'est un caméléon, mais il est en réalité profondément conservateur, culturellement, sociologiquement et moralement », affirme Trinidad Jimenez, l'ancienne ministre socialiste qui fit voter le droit à l'avortement et qui a été candidate contre lui à la mairie de Madrid en 2003.

    Avec ce texte, ce ne sont pas les électeurs que M. Gallardon espère séduire. Selon les sondages publiés en janvier, entre 73 % et 76 % des Espagnols considèrent que la loi actuelle, qui autorise l'avortement dans les quatorze premières semaines de grossesse, ne devrait pas être modifiée. Son avant-projet de loi est avant tout destiné à satisfaire l'aile droite du PP.

    <figure class="illustration_haut"> Une manifestation contre la proposition de loi anti-avortement du gouvernement espagnol, à Madrid le 23 janvier 2014. </figure>

    Or le Parti populaire a une dette vis-à-vis de la droite catholique, qui a agité la rue pendant les deux mandats de José Luis Rodriguez Zapatero. La radio de l'épiscopat (la seconde audience) a vilipendé le président socialiste chaque jour durant sept ans. Et le très influent Forum de la famille, qui regroupe près de 5 000 associations, a fait sortir dans les rues de Madrid près d'un million de personnes en 2005 contre le mariage pour tous, puis en 2009 contre la loi sur l'avortement votée en 2010. « Le PP est prisonnier des mouvements associatifs qu'il a agités lorsqu'il était dans l'opposition », affirme Mme Jimenez.

    VIRAGE TACTIQUE

    C'est pour cette raison, sans doute, que Benigno Blanco, le président du Forum de la famille, est convaincu que, malgré les critiques contre le projet de loi au sein du PP, « il n'y aura pas de grands changements » au texte avant son adoption. Il ne cache pas l'« amitié » qu'il partage avec M. Gallardon « depuis vingt-cinq ans ». « Je peux vous assurer qu'il a toujours été contre l'avortement. Sur d'autres sujets, nous avons eu des désaccords, mais sur celui-ci, jamais. Déjà, dans les années 1980, il était un opposant virulent à la première loi sur l'avortement », se souvient M. Blanco, dans son cabinet juridique aux murs couverts d'icônes.

    Cette loi, en vigueur jusqu'en 2010, était dans les faits l'une des plus permissives d'Europe. En théorie, elle interdisait l'avortement sauf dans les cas de viol, de malformation et de risques pour la santé psychique de la mère. Mais en réalité, avec un certificat médical attestant qu'elles n'allaient pas bien, les femmes pouvaient avorter sans limite de temps.

    S'il n'est pas éthique, le « virage » de M. Gallardon pourrait bien être tactique. Sa popularité a chuté depuis l'annonce du projet de loi, mais se défaire de son étiquette de « progre » lui permettrait un rapprochement avec l'aile incarnée par l'ancien président du gouvernement José Maria Aznar, à la fois conservatrice socialement et libérale économiquement.

    Avoir su conquérir le cœur des Madrilènes ne suffit pas. Si Alberto Ruiz-Gallardon veut prétendre un jour être le candidat du PP à la présidence du gouvernement, il lui faut d'abord conquérir l'appareil du parti. Avant de quitter la mairie de Madrid, il a effectué un choix qui en dit long sur son ambition : il a fait de l'épouse de M. Aznar, Ana Botella, son héritière à la mairie.


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  • L'agence Moody's abaisse la note de l'Ukraine

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      • Mis à jour <time data-ago="il y a 1 heure" data-original="le 31/01/2014 à 23:02" datetime="2014-01-31T23:02:46+01:00" itemprop="dateModified">le 31/01/2014 à 23:02</time>
      • Publié <time data-ago="il y a 1 heure" data-original=" le 31/01/2014 à 23:01" datetime="2014-01-31T23:01:20+01:00" itemprop="datePublished"> le 31/01/2014 à 23:01</time>
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    L'agence d'évaluation financière Moody's a annoncé aujourd'hui avoir abaissé d'un cran la note de l'Ukraine, à "Caa2", en raison de l'"escalade" de la crise politique dans le pays.

    "La première raison (...) est l'escalade et la nature de plus en plus violente de la crise" qui risque à terme d'assécher le financement de l'Etat, souligne l'agence, plaçant la note ukrainienne sous perspective "négative".


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