<figure class="article-image article-header-image" itemprop="image" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> <figcaption class="read-left-padding caption" itemprop="description"> La présidente du FN Marine Le Pen (g) et la vice-présidente du parti Marion Maréchal-Le Pen durant une réunion publique à Nice, le 27 novembre 2015 Photo VALERY HACHE. AFP
Entre poussée du FN, région capitale et ministre-candidat, les cinq points chauds du premier tour des élections régionales:
Nord-Pas-de-Calais-Picardie: Marine Le Pen peut entrevoir une victoire
LILLE - Fief de la gauche depuis 1986, la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie pourrait basculer à l’extrême droite, emmenée par Marine Le Pen, de loin la mieux placée pour l’emporter selon tous les sondages.
Trois enquêtes publiées depuis le 15 novembre créditent la dirigeante du FN d’un score impressionnant au premier tour (40% selon Ipsos et OpinionWay, 36,5% selon l’Ifop) qui en ferait la favorite du second tour s’il se confirmait dans les urnes le 6 décembre.
Xavier Bertrand, pour Les Républicains, obtiendrait 26% au premier tour, et Pierre de Saintignon (PS), numéro deux actuel à la Région Nord-Pas-de-Calais, 20%. Les deux autres listes de gauche (EELV-Parti de gauche et PCF) recueilleraient de 5 à 8%.
Si les deux hommes devaient se maintenir comme ils en affichent l’intention, Marine Le Pen dominerait le second tour (de 38 à 41%), avec une avance de sept à treize points d’après tous les sondages.
Jusqu’ici, la pression pèse uniquement sur les épaules de la tête de liste socialiste: aux sondages suggérant que le danger pour Mme Le Pen ne peut venir que de M. Bertrand se sont ajoutées les petites phrases de Manuel Valls évoquant une fusion des listes de droite et de gauche avant le 2e tour «pour empêcher le FN de gagner» une région.
«Cessons ces petites phrases qui jettent le trouble et nuisent à notre campagne», a répliqué, irrité, Pierre de Saintignon.
D’un côté, Xavier Bertrand, bon deuxième dans les sondages, s’applique à enraciner l’idée que le seul combat est entre lui et Marine Le Pen et que lui seul peut la battre. Un sondage Ifop lui donne 53% contre 47% à Mme Le Pen, un autre d’OpinionWay met les deux protagonistes à 50/50.
De l’autre, Pierre de Saintignon répète que le total des voix de gauche le placera devant M. Bertrand, et se fait fort de «rassembler une gauche qui sera gagnante au second tour».
Marine Le Pen, elle, ignore superbement ses adversaires, tentant d’exploiter à son profit la réaction de François Hollande aux attentats de Paris, présentée comme un «hommage au FN».
En Paca, le FN creuse l’écart après les attentats de Paris
MARSEILLE - En tête dans les sondages en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le FN creuse l’écart avec les Républicains et la gauche depuis les attentats et remporterait largement la région dans une triangulaire.
Selon une enquête Ipsos, le Front national obtiendrait 40% des voix au premier tour et 41% au second, devant la liste Les Républicains-UDI-MoDem (30% au 1er, 34% au second) et la gauche (25% au second tour).
En 3e position dans tous les cas de figure, la gauche (PS, EELV, PCF) qui dirige la région depuis 18 ans est donnée perdante.
Privée au 1er tour d’alliés EELV et Front de gauche, la liste PS, qui avait obtenu 25,8% au 1er tour en 2010, dégringole à 18% voire 16%.
Les sondages prévoient en revanche un saut spectaculaire de la liste FN, menée par Marion Maréchal-Le Pen, qui obtient 40% (+5) d’intentions de vote après les attentats de Paris (contre 20,3% pour Jean-Marie Le Pen en 2010).
Si elle améliore également fortement son score de 2010, avec 30% à 32% des intentions de vote au premier tour, la liste LR-UDI-MoDem reste cependant loin derrière le FN au second tour, où elle réaliserait 34% en triangulaire.
Dans ce contexte, la droite qui ne voulait pas en entendre parler, évoque désormais l’hypothèse d’un front républicain. «Le troisième devra se retirer», plaide la tête de liste LR dans les Bouches-du-Rhône, Renaud Muselier.
«Il nous faut tout faire pour que l’hypothèse (d’une victoire FN) n’existe pas», dit la tête de liste PS de la région, Christophe Castaner, qui tente de mobiliser les électeurs en se prononçant toujours contre une alliance au second tour avec LR. Reste l’hypothèse d’un retrait pur et simple, sans alliance.
Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne: droite et FN au coude à coude
STRASBOURG - Donné au coude-à-coude avec le numéro 2 du Front national, Florian Philippot, Philippe Richert (Les Républicains) espère l’emporter de justesse grâce au «vote utile».
Actuel président du conseil régional d’Alsace, Philippe Richert se présente face à son homologue lorrain Jean-Pierre Masseret, investi par le PS. Mais ce dernier n’était pas crédité de plus de 19% des intentions de vote avant les attentats de Paris.
Un sondage Odoxa donnait alors le candidat frontiste en tête au 1er tour avec 32%, contre 30% pour Philippe Richert, avec une marge d’erreur de 2,5%. Une triangulaire LR-PS-FN au second tour pourrait se solder, selon l’institut, par une courte victoire de la droite (37%) devant le FN (35%) et le PS (28%).
En évinçant Nadine Morano de Meurthe-et-Moselle après ses propos controversés sur la «race blanche» et en la remplaçant par Valérie Debord, Philippe Richert a fait un appel du pied à une frange modérée de l’électorat de gauche, qui pourrait choisir dès le premier tour le «vote utile» pour faire barrage au FN.
Un accord droite-PS au second tour est en tout cas catégoriquement exclu tant par Philippe Richert, qui assure avoir déjà commandé 18 millions de bulletins de vote identiques pour l’ensemble des deux tours, que par Jean-Pierre Masseret, pour qui «il n’y aura pas de front républicain».
Sur ces terres, entre une Alsace relativement riche et une Lorraine meurtrie par la désindustrialisation, 67% des personnes interrogées rejettent la nouvelle grande région fusionnée, une proportion qui grimpe jusqu’à 80% en Alsace, où l’identité régionale est la plus affirmée face à la «France de l’intérieur».
Pour autant, les régionalistes anti-fusion ne devraient pas franchir la barre des 5%, selon les sondages. La gauche de la gauche totaliserait autour de 7% des intentions de vote. Et 6% iraient aux écologistes, soutenus par le PRG.
Ile-de-France: duel Bartolone/Pécresse incertain, le FN en hausse
PARIS - Après deux semaines de suspension de sa campagne en raison des attentats, Claude Bartolone (PS) va tenter de combler l’écart avec Valérie Pécresse (LR), toujours en tête des sondages, sous l’œil d’un FN en nette progression.
M. Bartolone, qui a repris son rôle de président de l’Assemblée nationale durant cette période, ne semble pas profiter de l’embellie de popularité du couple exécutif et va devoir mettre les bouchées doubles.
Dans les trois derniers sondages, Mme Pécresse, candidate de la liste d’union de la droite et des centres (UDI et MoDem), reste invariablement en tête aux premier et second tours, de façon plus ou moins large.
Pour sa deuxième et dernière tentative d’emporter la région capitale (12 millions d’habitants), la députée des Yvelines s’est montrée offensive, même durant le deuil national.
Le candidat du Front national, Wallerand de Saint Just, a lui aussi multiplié les attaques, surtout contre M. Bartolone et Emmanuelle Cosse (EELV), en prenant comme repoussoir l’accueil des réfugiés et en axant son discours (comme son clip de campagne) sur la sécurité et les dangers de l’islam radical en banlieue.
Dans les sondages, il talonne ou rattrape désormais M. Bartolone au premier tour (21% contre 23% ou égalité à 23%) et semble à même d’atteindre la barre des 25% au second, alors que le FN n’avait même pas franchi les 10% au premier tour en 2010, nécessaires au maintien.
Les autres listes de gauche, celle de Mme Cosse ou celle de Pierre Laurent (Front de gauche), espèrent un «sursaut citoyen» pour la défense de la République et du «vivre ensemble» qui se traduirait par une mobilisation massive des électeurs. Ces derniers, dans la région directement frappée par les attentats, n’ont pas encore l’esprit aux thématiques régionales.
Bretagne: candidat et ministre, le rôle de Le Drian agite la campagne
RENNES - Après les attentats du 13 novembre, la candidature en Bretagne du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, à l’heure où la France est «en guerre», suscite critiques et interrogations.
Tour à tour, les principaux challengers du ministre-candidat, qui part favori pour garder la région au PS, l’ont appelé à clarifier sa position, voire à renoncer à se présenter.
Pour Marc Le Fur (LR), chef de file de la droite mais lâché récemment par les centristes, M. Le Drian «ne pourra pas assumer sa tâche de président de Bretagne s’il est élu» et doit dire qui la présidera à sa place.
Un avis partagé par Gilles Pennelle, tête de liste du FN, et l’ancien «Bonnet rouge» Christian Troadec (DVG), à la tête de la liste régionaliste «Oui la Bretagne», qui évoque «le respect dû aux électeurs».
L’intéressé a répondu qu’il resterait ministre «tant que le président de la République le jugera nécessaire», n’excluant pas une période de cumul durant laquelle il gérerait la région «avec les compétences de ses vice-présidents».
Reste à savoir si «les Bretons comprendront», comme l’assure M. Le Drian, qui a déjà dirigé la Bretagne de 2004 à 2012. En attendant, il a renoncé à tous ses meetings de campagne.
Avant les attentats et la déclaration de l’état d’urgence, les sondages semblaient promettre une victoire relativement confortable à la gauche avec 46% des voix au second tour, contre 36% à la liste Le Fur et 18% au FN, en forte progression, scrutin après scrutin, sur des terres longtemps rétives à l’extrême droite.
Christian Troadec espère troubler ce jeu à trois en passant la barre des 10% au premier tour.
AFP