• Lagarde prête à "considérer" un deuxième

    mandat, si les membres du FMI le souhaitent

    24 Juin 2015, 17h44 | MAJ : 24 Juin 2015, 17h44
     
    <figure> La présidente du FMI, Christine Lagarde (D), face à Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, le 24 juin à Bruxelles <figcaption class="articleChapeau ">La présidente du FMI, Christine Lagarde (D), face à Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, le 24 juin à Bruxelles (AFP/VIRGINIA MAYO)</figcaption> </figure>

    La directrice générale du FMI Christine Lagarde indique "considérer" un deuxième mandat si les membres du FMI "souhaitent que je continue à servir", dans un entretien au magazine Challenges à paraître jeudi.
    "Tout dépendra de la volonté des membres du FMI", souligne-t-elle dans cette interview réalisée le 18 juin dernier.

     

    S'ils "souhaitent que je continue à servir, c'est certainement quelque chose que je considérerai",
    Son mandat à la tête de l'institution de Washington, qu'elle qualifie de "belle maison", s'achève en juillet 2016.
    La directrice générale du FMI, ancienne ministre des Finances de Nicolas Sarkozy, était jusqu'ici toujours restée très évasive sur ses intentions. Sa forte popularité dans les sondages a pu nourrir des spéculations sur un possible retour en politique en France.
    A la tête du FMI, elle est critiquée depuis plusieurs semaines par la Grèce, asphyxiée financièrement et qui lui reproche d'adopter une ligne trop dure vis-à-vis d'elle.
    Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a déjà reproché au FMI sa "responsabilité criminelle" dans l'échec jusqu'ici des négociations entre Athènes et ses créanciers.
    Il l'a encore accusé mercredi de bloquer les discussions, alors que se tiennent des réunions cruciales à Bruxelles.
    Le FMI, qui a participé aux plans de sauvetage du pays, négocie aux côtés de la BCE et de la Commission européenne avec Athènes. La Grèce doit faire valider par ces trois institutions un programme d'efforts budgétaires avant de toucher une aide de quelque 7 milliards d'euros.
    Sans cette aide, la Grèce ne pourra notamment pas rembourser le 30 juin une somme de 1,5 milliard d'euros qu'elle doit au FMI.


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  • Présidents écoutés par la NSA : Paris

    hausse le ton, la classe politique réagit

    <figure class="article-picture thumbnail ta-c bg-light-grey" data-exclu="" data-surtitre="Espionnage">

    Suite aux révélations de WikiLeaks, François Hollande a convoqué un conseil de Défense en urgence mercredi matin à l'Elysée. Entre 2006 et 2012, la France a été écoutée au plus haut sommet de l'Etat.

    <figcaption class="legend ta-l"> Suite aux révélations de WikiLeaks, François Hollande a convoqué un conseil de Défense en urgence mercredi matin à l'Elysée. Entre 2006 et 2012, la France a été écoutée au plus haut sommet de l'Etat. (Crédits : AFP) </figcaption> </figure> <section class="signature">

    latribune.fr  |  <time datetime="2015-06-24CEST11:49:00+0200" itemprop="datePublished"> 24/06/2015, 11:49 </time>  -  lien 

    </section> <section class="chapeau"> Les réactions politiques affluent, ce matin, après la révélation de l'espionnage systématique des présidents Chirac, Sarkozy et Hollande par les Américains, selon les informations de WikiLeaks, Libération et Mediapart. </section> <section class="contenu-article" itemprop="articleBody"> <aside class="img-links-wrapper"> </aside></section>

    L'histoire se répéterait-elle ? A l'automne 2013, le journal The Guardian révélait que 35 chefs d'Etat étaient écoutés par la NSA. L'Allemagne de son côté était particulièrement irritée apprenant que l'un des téléphones portables de Angela Merkel avait été espionné. Et voilà que le lanceur d'alerte WikiLeaks révèle cette fois que pendant 6 ans, les conversations de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et les premiers jours de François Hollande à l'Elysée ont été écoutés.

    Paris convoque l'ambassadrice des Etats-Unis

    A l'issue du Conseil de défense convoqué en urgence hier soir par François Hollande, l'Elysée a fait savoir ce mercredi matin qu'elle ne "tolérera aucun agissement mettant en cause sa sécurité". Dans un communiqué, l'Elysée rappelle que ces "faits inacceptables" ont déjà donné lieu à des mises au point entre les Etats-Unis et la France, notamment fin 2013 au moment des premières révélations et lors de la visite d'Etat du Président de la République aux Etats-Unis en février 2014. Dans la foulée, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères a convoqué Jane Hartley, l'ambassadrice des Etats-Unis ce mercredi après-midi, à 18h, au Quai d'Orsay.

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    Le président de la République réunira également une délégation de parlementaires à 12h15 « pour faire le point » sur l'espionnage dont les présidents français ont fait l'objet par la NSA, indique l'Elysée.

    Déclaration ambiguë de la Maison Blanche

    Si Paris hausse le ton, Washington nie de son côté ses écoutes. C'est Ned Price, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, qui s'est exprimé hier soir dans un communiqué :

    « Nous ne visons pas et ne viserons pas les communications du président Hollande. Comme nous l'avons déjà indiqué, nous ne menons pas d'opérations de surveillance à l'étranger sauf s'il existe un objectif de sécurité nationale spécifique et validé. Cela s'applique aux citoyens et aux dirigeants. Nous travaillons étroitement avec la France sur toutes les questions internationales importantes et les Français sont des partenaires indispensables ».

    En France, la première réaction officielle a eu lieu ce matin, sur l'antenne d'ITélé par la voix de Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement. « C'est inacceptable entre alliés », a-t-il déclaré. "On est dans une situation où c'est difficile d'accepter (...) qu'il puisse y avoir ce type de pratiques". A l'issue de ce Conseil de défense, des précisions seront demandées, a-t-il ajouté.

    La voix d'un ancien du gouvernement n'a pas tardé à se faire entendre. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre au moment des écoutes à l'Elysée s'est exprimé sur son compte Twitter :

    Des écoutes inacceptables mais pas surprenantes

    De son côté, le ministre du Travail, François Rebsamen, invité de France Info ce mercredi matin semble peu surpris des révélations de Wikileaks, publiées par Libération et Mediapart :

    « On le savait finalement. Ces informations qui sont distillées par la presse sont graves, les pratiques sont anormales donc il faut examiner tout ça. Entre amis on ne fait pas ça même si on voit bien que chacun défend d'abord son indépendance nationale donc il faut aussi se protéger de ce genre de choses. Le mieux quand on a effectivement des choses secrètes à se dire c'est de ne pas se les dire au téléphone ». Dont acte.

    Gérard Longuet, ancien ministre de la Défense de 2011 à 2012, invité ce mercredi matin sur  BFM TV,  déplore ces écoutes :

    « C'est consternant pour une grande puissance parce qu'il y a une disproportion manifeste entre le risque en terme d'image qu'elle prend à écouter les chefs de l'Etat et l'intérêt des dites conversations qui recoupent des informations qui sont connues et sues de tout le monde ».

    Pour autant, il confie ne pas être très surpris non plus des révélations sur les grandes oreilles américaines  :

    « pour être très honnête quand j'étais au ministère de la Défense, on m'a dit voilà votre téléphone crypté, tous les autres sont écoutés ».

    Même son de cloche pour l'ancien ministre des Finances, François Baroin sur l'antenne de BFM TV et RMC qui assure au micro de Jean-Jacques Bourdin qu'il se "doutait que le standard de Bercy était écouté", et ajoute qu'il "faisait attention". Il demande par ailleurs une "réponse forte" du gouvernement.

    Dès hier soir, Nicolas Sarkozy, selon son entourage, a réagi dénonçant « des méthodes inacceptables en règle générale et plus particulièrement entre alliés », selon son entourage. Le journal Le Monde a  aussi interrogé Pierre Lellouche, son ancien secrétaire d'Etat au commerce extérieur (2010-2012), concerné par ces écoutes. Il juge les méthodes de la NSA « intolérables ».

     Le FN demande "un geste fort "du gouvernement

    Florian Philippot, vice-président du Front National, interrogé par RTL, attend de son côté une réaction très ferme du gouvernement :

    « C'est évidemment scandaleux qu'on laisse faire pendant dix ans au plus haut sommet de l'état parce qu'on ne m'explique pas que le chef d'Etat n'était pas au courant. Evidemment qu'on était au courant. Je crois que c'est ça qui est inquiétant, de voir la passivité française devant ces pratiques d'espionnage par les Etats Unis (..)  Le gouvernement français ne peut pas ne pas réagir il doit convoquer l'ambassadeur américain et il faut un geste fort comme cesser immédiatement les discussions sur le traité transatlantique que nous sommes en train de négocier justement avec les Etats-Unis ».


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  • Espionnage de l’Elysée : Hollande convoque un conseil de défense, Sarkozy dénonce des « méthodes inacceptables »

    Le Monde.fr | <time datetime="2015-06-23T23:47:19+02:00" itemprop="datePublished">23.06.2015 à 23h47</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-06-24T00:20:36+02:00" itemprop="dateModified">24.06.2015 à 00h20  lien </time>

     
    <figure class="illustration_haut " style="width: 534px">François Hollande à Bruxelles, le 22 juin. </figure>

    Les relations entre la France et les Etats-Unis vont-elles connaître un coup de frais ? Les réactions politiques sont sèches, après les révélations de Libération et Mediapart, qui ont publié mardi 23 juin des documents de WikiLeaks faisant état d’un espionnage des trois derniers présidents français par les Etats-Unis, entre 2006 et 2012.

    L’Elysée a fait savoir dans la soirée que François Hollande allait « réunir mercredi matin à 9 heures un Conseil de défense pour évaluer la nature des informations diffusées par la presse ce mardi soir et en tirer les conclusions utiles ».

    Lire : L’espionnage de l’Elysée, à la fois politique... et économique

    « Des conséquences sur la confiance entre nos pays »

    Nicolas Sarkozy a réagi dans la soirée, dénonçant, selon son entourage, «  des méthodes inacceptables en règle générale et plus particulièrement entre alliés ».

    Claude Guéant, ancien secrétaire général de l’Elysée dont le numéro de téléphone figurait sur une liste de la NSA, a jugé dans Libération le procédé « inadmissible ».

    Lire aussi : Révélation après révélation, le silence de la France face à l’espionnage de la NSA

    Interrogé par Le Monde, Frédéric Péchenard, directeur général du parti Les Républicains et ex-directeur de la police nationale, s’est dit « pas surpris » par la révélation des écoutes car « la NSA [l’agence américaine spécialisée dans le renseignement électronique] a des moyens d'interception dans le monde entier ». Selon ce proche de M. Sarkozy, « cela prouve qu'il faut améliorer la sécurité des communications » :

    « Nos services de renseignement doivent prendre des mesures techniques pour faire en sorte que les conversations du président de la République, du premier ministre et des membres du gouvernement ne soient plus écoutées. »

    « Cela va surtout avoir des conséquences sur la confiance entre nos pays [la France et les Etats-Unis] et nos relations dans le futur », a commenté sur iTélé Michèle Aliot-Marie, ministre des affaires étangères pendant le mandat de Nicolas Sarkozy.

    Jean-Jacques Urvoas, président PS de la commission des lois à l’Assemblée et rapporteur du projet de loi sur le renseignement a renchéri sur Twitter : « Une nouvelle fois nous redécouvrons que les Etats-Unis n'ont pas d'alliés, ils n'ont que des cibles ou des vassaux. »


     

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  • <header id="titre_article">

    Le buzz des Etats-Unis : le drapeau des Confédérés devrait bientôt rejoindre un musée

    Elsa Conesa / Correspondante à New-York | <time datetime="2015-06-23T05:49:40+02:00">Le 23/06 à 05:49 lien </time>
    La gouverneure de Caroline du Sud a demandé le retrait du drapeau des Confédérés, quatre jours après
    la tuerie qui a visé la communauté noire de Charleston - AFP/Mladen Antonov
     
    </header> <section class="left" id="gauche_article">
    • <figure itemid="/medias/2015/06/23/1130822_le-buzz-des-etats-unis-le-drapeau-des-confederes-devrait-bientot-rejoindre-un-musee-web-tete-021156439192_660x440p.jpg" itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject">

       

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      </figcaption> </figure>

    La gouverneure de Caroline du Sud a plaidé pour que le drapeau des Confédérés, devenu un symbole de haine, soit retiré du parlement local.

    Le drapeau des Confédérés est-il un symbole de haine, ou une pièce de musée ? Quatre jours après la tuerie qui a visé la communauté noire de Charleston , la gouverneure républicaine de Caroline du Sud, Nikki Haley, a demandé lundi le retrait de ce drapeau qui flotte toujours devant le parlement local à Columbia, alors que Dylann Roof, l’auteur de la tuerie, en a fait un symbole de sa haine contre les Noirs. « Les événements de la semaine passée doivent nous porter à le regarder de façon différente, a t-elle déclaré. Nous ne devons plus laisser ce symbole nous diviser. Le fait que certains le choisissent comme un signe de haine ne doit pas être toléré. »

     

    Le drapeau faut régulièrement l’objet de controverses , les plus conservateurs y voyant un vestige du passé - Charleston fut la capitale du commerce d’esclaves jusqu’à la guerre civile et le lieu où celle-ci démarra. En 2000, au terme d’un long débat, les élus de Caroline du Sud avaient décidé de retirer le drapeau qui flottait sur le dôme du parlement, mais de laisser celui qui trônait à côté d’un monument aux soldats confédérés, devant le bâtiment. Et le sujet est encore sensible : les candidats républicains à la présidentielle ont jusqu’ici évité de s’exprimer, conscients que le drapeau est encore vénéré par une frange d’électeurs. Nikki Hailey elle-même a été prudente. « Pour beaucoup, le drapeau symbolise des traditions qui sont nobles, a-t-elle tempéré. Mais pour beaucoup d’autres, il est un symbole d’oppression et d’un passé terriblement répressif ».

    Il n’est toutefois pas certain que la démarche de la gouverneure aboutisse rapidement. La session parlementaire est terminée, et toute décision devrait emporter l'adhésion d’au moins deux tiers des élus. « Depuis des années, les héros du Sud sont calomniés, décriés et caricaturés, et tout ceci va dans le même sens, a pour sa part déploré le sénateur républicain Lee Bright, un fervent défenseur du drapeau, parlant d’une initiative prise sous le coup de l’émotion. Retirer le drapeau ne va pas faire revenir le révérend Pinckney  (NDLR : un sénateur tué dans l’église) ». De nombreux groupes conservateurs ont toutefois fait savoir qu’ils ne s’opposeraient pas au retrait du drapeau.

    Martha Stewart tire sa révérence

    C’est un peu la fin d’une success story à l’américaine. Martha Stewart, la papesse du bon goût, a confirmé lundi quelle vendait son empire. A 73 ans, la femme d’affaires partie de rien, qui fit de la décoration un véritable business à travers ses magazines et ses émissions télévisées, va céder le contrôle de sa marque à Sequential, dont elle restera directrice de la création. Le repreneur, peu connu, gère principalement des licences, et compte dans son portefeuille la ligne de vêtements et d'accessoires de la chanteuse Jessica Simpson, ou celle de Justin Timberlake. Sequential est à peine plus gros que l’entreprise de Martha Stewart, mais enchaîne les acquisitions à vitesse grand V depuis peu.

    L’opération met en tout cas un terme à la carrière à rebondissements de Martha Stewart, qui, au fait de sa gloire, fut condamnée pour avoir fait obstruction à la justice dans une enquête liée à des cessions d’actions, et fit même cinq mois de prison en 2004. Son entreprise, cotée en 1999, fut valorisée jusqu’à 2 milliards de dollars au pic de la bulle Internet. L’histoire raconte que le jour de l’introduction en Bourse, Martha Stewart servait un petit déjeuné composé de scones, de croissants et de jus d’orange frais sous une tente, devant la Bourse de New York.

    Sur la piste des deux tueurs de New York

    L'histoire pourrait faire un bon film américain. Depuis deux semaines, les New-yorkais sont suspendus à la traque en direct de deux tueurs, évadés d’une prison de l'Etat après avoir découpé à la scie les murs de leur cellule. L’enquête passionne curieusement aussi bien les media locaux que la presse nationale, qui en a fait un feuilleton digne des meilleures séries policières. D’après CNN, plus de 1.000 policiers seraient mobilisés pour les retrouver. La photo des fugitifs est placardée partout en ville et chaque jour apporte son lot de rebondissements. Dernier en date : la police aurait trouvé pour la première fois des traces des deux meurtriers dans une cabane en bois à 50 km de la prison.

    L’affaire n’est pas ordinaire : les deux hommes ont bénéficié, pour s’enfuir, de la complicité d’une salariée de la prison, qui espérait en retour que ces derniers participent à un complot pour tuer son mari. Les évadés, qui figurent sur la liste des quinze fugitifs les plus recherchés du pays, ont le physique de l’emploi : 1,80 mètre et, respectivement, 74 et 95 kilos. Le premier a tué un shérif-adjoint en 2002, le second a enlevé son ancien patron, avant de le tuer et de le démembrer. Comme dans tout bon scénario, une prime de 100.000 dollars est promise à quiconque fournira une information permettant de les identifier.

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  • Obama: les États-Unis ne sont pas guéris du racisme

    <figure class="pictureSize1"> Obama: les États-Unis ne sont pas guéris du racisme </figure>

    Le président américain Barack Obama.Photo Kevin Lamarque / Reuters

    Agence France-Presse lien  <aside class="box borderSecondary"></aside>

    Jérôme Cartillier

    <time datetime="2015-06-22T16:h3">22-06-2015 | 16h32</time>

    Quelques jours après la fusillade de Charleston dans laquelle neuf Noirs ont perdu la vie, Barack Obama a dénoncé les tenaces divisions raciales qui demeurent au sein de la société américaine, prononçant le mot «nègre» pour mieux appuyer sa démonstration.

    «Nous ne sommes pas guéris du racisme»: dans un entretien au ton parfois très personnel, le premier président noir des États-Unis a longuement abordé cette question sensible, insistant sur l'ombre pesante de l'esclavage dans un pays où la ségrégation a été abrogée il y a seulement un demi-siècle dans certains États du Sud.

    «L'héritage de l'esclavage, des (lois de ségrégation raciale) Jim Crow, de la discrimination dans presque tous les compartiments de nos vies, cela a eu un impact durable et cela fait toujours partie de notre ADN», a expliqué M. Obama dans l'émission radio WTF with Marc Maron, enregistrée vendredi à Los Angeles --deux jours après la fusillade sanglante-- mais diffusée lundi matin.

    «Les sociétés n'effacent pas complètement, du jour au lendemain, ce qui s'est passé 200 ou 300 ans plus tôt», a-t-il poursuivi.

    Et le président américain d'insister: «Il ne s'agit pas seulement de ne pas dire nègre en public parce que c'est impoli, ce n'est pas à cela que l'on mesure si le racisme existe toujours ou pas».

    Preuve du caractère extrêmement insultant de ce mot - que certaines télévisions américaines ont décidé de censurer lors de la diffusion de ce passage - le porte-parole de la Maison Blanche a été longuement interrogé sur le sujet.

    Reconnaissant que c'était la première fois que M. Obama l'utilisait lors d'une entretien (il l'avait en revanche écrit dans l'un de ses livres), Josh Earnest a expliqué que le président ne regrettait aucunement de l'avoir prononcé et avait voulu insister sur la nécessité d'un débat en profondeur.

    Durant la campagne de 2008, M. Obama avait abordé frontalement la question des relations entre Noirs et Blancs lors d'un discours à Philadelphie (est), après une controverse sur des propos incendiaires de son ancien pasteur Jeremiah Wright. «Le racisme est un problème que ce pays ne peut se permettre d'ignorer», avait-il lancé.

    «La marche n'est pas terminée»

    Depuis son arrivée à la Maison Blanche pourtant, il a souvent fait preuve d'une grande prudence sur ce thème, certains de ses partisans déplorant régulièrement l'absence d'une réaction plus forte  --et plus personnelle-- à chaque fois qu'un incident faisait resurgir le spectre du racisme.

    Dans l'entretien diffusé lundi, M. Obama, né d'une mère américaine et d'un père kényan, évoque aussi son enfance et son rapport à sa couleur de peau. Il raconte comment il a appris à se positionner «comme Africain-Américain mais aussi comme quelqu'un qui revendique le côté blanc de sa famille». «J'essayais de comprendre comment j'étais vu et perçu en tant qu'homme noir aux États-Unis».

    Mais le président américain met aussi en garde contre la tentation de réécrire l'histoire ou de minimiser les progrès accomplis, soulignant que les relations raciales se sont sensiblement améliorées au cours des 50 dernières années: «Les opportunités se sont développées, les attitudes ont changé. C'est un fait», a-t-il expliqué. «Ne dîtes pas que rien n'a changé», a-t-il martelé.

    «Les progrès sont réels et sont une source d'espoir. Mais ce qui est également bien réel est que la marche n'est pas terminée», a ajouté le président, en référence à son discours prononcé début mars à Selma, petite ville de l'Alabama (sud) devenue symbole de la lutte non-violente pour les droits civiques.

    Devant le pont Edmund Pettus sur lequel, il y a cinquante ans, plusieurs centaines de manifestants pacifiques furent violemment pris d'assaut par la police, M. Obama avait appelé à la lucidité et à la vigilance.

    La répression sanglante de cette marche bouleversa l'Amérique et aboutit quelques mois plus tard au Voting Rights Act, qui garantissait à tous le droit de vote en supprimant un nombre incalculable d'obstacles qui se dressaient sur la route des Noirs désireux de s'inscrire sur les listes électorales.

    «Si nous arrivions à faire autant de progrès au cours des dix années à venir que nous en avons faits au cours des 50 dernières, les choses iraient beaucoup mieux», a conclu M. Obama. «Et c'est faisable. C'est à notre portée».

    Obama à Charleston vendredi

    Le président américain se rendra vendredi à Charleston, en Caroline du Sud, pour prononcer l'éloge funèbre du pasteur Clementa Pinckney, abattu avec huit paroissiens d'une église noire mercredi par un jeune suprémaciste blanc de 21 ans.

    «Le président et le vice-président (Joe Biden) se rendront vendredi à Charleston pour assister aux funérailles du pasteur Pinckney», a annoncé la Maison Blanche.

    Figure de la communauté noire locale, élu démocrate du Sénat de Caroline du Sud, le pasteur de l'Emanuel African Methodist Episcopal Church avait rencontré le président américain à plusieurs reprises.

    Au lendemain du drame, M. Obama avait souligné les liens qui le liaient au pasteur Pinckney et s'était aussi attardé sur les lieux du drame. «C'est plus qu'une église. C'est un lieu de prière fondé par des Africains-américains en quête de liberté. C'est une église qui a été réduite en cendres parce que ses fidèles s'étaient battus pour mettre fin à l'esclavage», avait-il souligné.

    M. Obama est ainsi amené pour la deuxième fois en moins d'un mois à prononcer une éloge funèbre. Début juin, il avait prononcé celle de Beau Biden, fils du vice-président, décédé d'un cancer à l'âge de 46 ans.


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