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    Laïcité : Manuel Valls crucifie la «ligne Bianco»

    Par et <time datetime="2016-01-19T20:01:14" itemprop="datePublished">19 janvier 2016 à 20:01   lien </time>
     
    Manuel Valls, à Paris le 5 janvier.
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    <figure class="article-image article-header-image" itemprop="image" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> <figcaption class="read-left-padding caption" itemprop="description"> Manuel Valls, à Paris le 5 janvier. Photo Albert Facelly </figcaption> </figure>

    En critiquant vivement le président de l’Observatoire de la laïcité, qu’il juge trop conciliant avec les risques de dérives communautaires, le Premier ministre a relancé lundi un débat qui enflamme l’opinion publique, notamment vis-à-vis de l’islam.

    Manuel Valls veut-il rallumer la guerre des laïcités ? Jusqu’à présent, le débat entre les partisans d’une approche plus sévère de la loi de 1905 et les défenseurs du statu quo ne dépassait pas un cadre plutôt circonscrit. Mais en tenant, lundi, des propos incendiaires à l’encontre du président de l’Observatoire de la laïcité, Jean-Louis Bianco, le Premier ministre a remis une pièce dans une machine hypersensible.

    Qu’a dit Manuel Valls ?

    Invité d’une conférence-débat des Amis du Conseil des institutions juives de France (Crif) lundi soir, le Premier ministre s’en est violemment pris aux représentants de l’Observatoire de la laïcité, un organisme installé en 2013 et présidé par le socialiste Jean-Louis Bianco. Selon lui, cette instance, trop accommodante dans sa défense de la laïcité, en «dénature la réalité». Manuel Valls est allé plus loin (lire aussi page 5), en reprochant au président de l’Observatoire d’avoir signé, le 15 novembre, un appel pour condamner le terrorisme avec des organisations qui participeraient, selon lui, d’un «climat nauséabond» en France. Il a annoncé sa volonté de «rencontrer» Bianco «le plus vite possible».

    Le Premier ministre fait référence à une tribune intitulée «Nous sommes unis», publiée dans Libération deux jours après les attentats. Que peut-on y lire ? Un texte bien plus consensuel que pyromane, rédigé par des personnalités telles que l’avocat Jean-Pierre Mignard (un très proche de François Hollande), Jean-Louis Bianco ou encore Christine Lazerges, présidente de la Commission des droits de l’homme. Il se conclut ainsi : «Les terroristes nous ont adressé un message. Ils ont voulu mettre la France à genoux. Disons-leur à notre tour que nous sommes debout ! Debout et soudés, main dans la main, les uns avec les autres et jamais les uns contre les autres. Notre unité est notre bien le plus précieux.» Parmi les premiers signataires, on retrouve, entre autres, le grand rabbin de France et le président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Détail piquant, le nom de Robert Ejnes, directeur exécutif du Crif, y figure également.

    A l’occasion de sa sortie polémique, Manuel Valls n’a pas cité ceux qu’il considère comme infréquentables. Contacté mardi, son cabinet n’a pas apporté plus de précisions. On peut néanmoins supposer qu’il vise cinq signataires, déjà mis à l’index dans une pétition publiée par Marianne et appelant à la démission de Jean-Louis Bianco : Yasser Louati et Samy Debbah (Collectif contre l’islamophobie en France), Radia Bakkouch (association Coexister), Nabil Ennasri (Collectif des musulmans de France) et le rappeur Médine. Tous formeraient, selon ce texte, «les représentants les plus virulents de l’islam politique».

    Après avoir publié un communiqué très cassant en réponse à Valls, Bianco s’est défendu de tout dérapage, se disant même «très fier» de la tribune du 15 novembre, «indispensable et rassemblant des gens différents». «Au nom de quoi devrions-nous faire le tri entre des signataires ? Selon qu’ils plaisent ou non à Monsieur Valls ?» Yasser Louati dénonce, lui, une volonté de «monter les Français les uns contre les autres». Quant à Radia Bakkouch, elle rappelle que l’association Coexister défend la laïcité et a même été distinguée en mars 2015 par… François Hollande.

    Quelles sont les forces en présence ?

    En rappelant à l’ordre Bianco, Valls apporte par la même occasion son soutien à trois membres de l’Observatoire de la laïcité : Patrick Kessel, président du Comité laïcité républicaine (CLR), la sénatrice PRG Françoise Laborde et le député PS Jean Glavany. Depuis trois ans, ces derniers, dont l’assiduité aux réunions de l’Observatoire est d’ailleurs devenue épisodique, n’ont de cesse de dénoncer la «ligne» Bianco, à leurs yeux trop conciliante avec les risques de dérive communautariste. Soutenus sur les réseaux sociaux par une poignée de relais influents (les journalistes Caroline Fourest et Mohamed Sifaoui), ils éreintent régulièrement Bianco. Lequel assure, au contraire, être conforté par le soutien des «acteurs de terrain». Selon un observateur de ce petit milieu, «Jean Glavany espérait en fait beaucoup être nommé président de l’Observatoire il y a trois ans. Il ne l’a pas été, et heureusement, car il est sur une ligne très dure.» Le même trio s’en est aussi pris au rapporteur général de l’Observatoire, Nicolas Cadène, qui avait réagi le 6 janvier à une interview d’Elisabeth Badinter sur France Inter autour de la laïcité. Une prise de position «pour rappeler le droit», se défend Cadène, mais dénoncée également par Valls lors de la conférence organisée par les Amis du Crif. Lundi, le Premier ministre a expliqué «partager» la philosophie d’une «défense intransigeante de la laïcité».

    Pourquoi ce schisme ?

    Dès l’installation de l’Observatoire, en avril 2013, Jean-Louis Bianco a donné au Monde une interview qui allait le poursuivre, en raison de cette phrase : «La tonalité générale nous permet de dire que la France n’a pas de problème avec sa laïcité.» Aujourd’hui encore, ses opposants s’en servent pour l’accuser d’une pensée «hors sol». Car à leurs yeux, les problèmes sont évidemment nombreux, et méritent sans cesse de nouvelles révisions. En décembre, les trois opposants de l’Observatoire déploraient les conclusions faites par l’instance dans son rapport sur le fait religieux à l’université, notant que le nombre de cas de conflits religieux étant rares (130 en une année pour deux millions d’étudiants), rien ne servait de légiférer. D’autant que «le droit positif [tel qu’il existe, ndlr], bien que mal connu, permet déjà de répondre aux difficultés existantes», estimait-il. Des conclusions que n’ont pas partagées les membres Kessel, Laborde et Glavany, pour qui «il n’est pas possible de dire qu’il n’y a pas de problème de laïcité dans l’enseignement supérieur».

    A l’extérieur de l’Observatoire aussi, chacun a ses combats. Ainsi, Patrick Kessel préside le Comité laïcité républicaine, une association qui s’est retrouvée au cœur d’une polémique le 26 octobre, quand, lors de la remise de son prix annuel à l’Hôtel de ville de Paris (en présence de Valls), plusieurs de ses membres ont réprimandé une journaliste franco-turque venue voilée. A leurs yeux, ce vêtement contrevenait à la laïcité… Il faut dire que le CLR cultive une certaine obsession pour le foulard islamique, qui bénéficie d’une rubrique à part entière sur son site, où l’on retrouve de nombreux articles de Causeur et Marianne, militants de la cause antivoile.

    De son côté, Jean Glavany a apporté son soutien à une proposition de loi pour l’interdiction des signes religieux dans les crèches privées, tandis que la sénatrice Françoise Laborde allait plus loin en visant aussi les nounous à domicile. Cette semaine encore, à l’Assemblée nationale, les élus radicaux ont souhaité, à l’occasion de la révision constitutionnelle à venir, ajouter le mot «laïcité» à la devise républicaine.

    A quand remontent ces différends ?

    Au fond, dans ces débats, toute la difficulté est de répondre à une question : qu’est-ce que la laïcité ? Or elle remonte à loin. «Il y a toujours eu dans la société des oppositions au sein même du camp républicain, entre différentes conceptions», rappelle Philippe Portier, de l’Ecole pratique des hautes études de Paris. «Cette division date en fait de 1905, lors de l’adoption de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, ajoute Jean Baubérot, son prédécesseur. Une partie de la gauche a suivi à reculons Aristide Briand, rapporteur de la loi, tandis que certains ont dit qu’ils la considéraient comme une première étape vers la "laïcisation intégrale". Aujourd’hui, leurs héritiers invoquent la loi de 1905, mais leur perspective, ce sont les amendements refusés à l’époque.»

    Après 1945, et pendant plusieurs décennies, la situation s’était apaisée. Mais depuis les années 80, et notamment à cause de l’affaire des lycéennes voilées de Creil (Oise) en 1989, la visibilité de l’islam a réveillé les ardeurs des défenseurs d’une laïcité stricte. De loi en loi (celles de 2004, interdisant les signes religieux ostentatoires à l’école, et 2010, visant le voile intégral), ces derniers ont focalisé leurs attaques contre l’islam radical, et par extension, le port du voile, sous toutes ses formes.

    Les accusations de Manuel Valls contre Jean-Louis Bianco «inquiètent» Christine Lazerges, la présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : «On joue contre la cohésion sociale en ajoutant au débat sur la déchéance de nationalité un nouveau débat sur le sens de la laïcité. D’autant que la loi permet tout à fait de combattre celui qui troublerait l’ordre public.»

    Sylvain Mouillard , Frantz Durupt
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  • Le préfet Gardère en garde à vue dans

    une enquête pour corruption

    par Rédaction de France Info mardi 19 janvier 2016 18:27, mis à jour le mercredi 20 janvier 2016 à 09h00
    Agé de 59 ans, ce proche de Nicolas Sarkozy a chapeauté la sécurité des aéroports de Roissy et d'Orly jusqu'en janvier 2015 © Maxppp

    La garde à vue du préfet Alain Gardère, directeur du Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), a été prolongée de 24 heures mercredi matin, dans le cadre d'une enquête ouverte à Paris, notamment pour corruption.

    Le préfet Alain Gardère et quatre de ses proches ont été placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête ouverte à Paris en septembre pour corruption. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, l'a aussitôt suspendu de ses fonctions.

    Abus de biens sociaux, trafic d'influence, corruption et prise illégale d'intérêts

     

    Directeur du Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), il a été entendu par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 23 septembre, notamment pour abus de biens sociaux, trafic d'influence, corruption et prise illégale d'intérêts. Agé de 59 ans, ce proche de Nicolas Sarkozy a chapeauté la sécurité des aéroports de Roissy et d'Orly jusqu'en janvier 2015.

    Gardère avait mis en oeuvre la réforme de la police du Grand Paris

    En 2011, Alain Gardère avait été directeur adjoint de cabinet du ministre de l'Intérieur Claude Guéant, avant d'être nommé préfet délégué pour la sécurité et la défense auprès du préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Après avoir pris la tête de la police urbaine de proximité en 2005, c'est notamment lui qui avait mis en oeuvre la réforme de la police du Grand Paris. Le Cnaps est un établissement public, placé sous tutelle du ministère de l'Intérieur. Il est notamment chargé de l'agrément et du contrôle des agents et entreprises de sécurité privés.


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    Valls envisage des mesures contre les manifestations

    en faveur du boycott de produits israéliens

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2016-01-19T03:56:44+01:00" itemprop="datePublished">19.01.2016 à 03h56</time> • Mis à jour le <time datetime="2016-01-19T11:08:54+01:00" itemprop="dateModified">19.01.2016 à 11h08   lien </time>

    A une manifestation propalestinienne appelant au boycott des produits israéliens en octobre 2015 à Paris.   

    Le premier ministre Manuel Valls aimerait davantage contraindre les manifestations appelant au boycott des produits israéliens, a-t-il expliqué lundi 18 janvier.

    « Je pense que les pouvoirs publics doivent changer d’attitude vis-à-vis de ce type de manifestations » qui participent, selon lui, d’un « climat nauséabond ». Pour le premier ministre, « on est passé de la critique d’Israël à l’antisionisme et de l’antisionisme à l’antisémitisme » :

    « Je pense que nous allons prendre des dispositifs mais toujours dans l’Etat de droit qui doivent montrer que ça suffit, et qu’on ne peut pas tout se permettre dans notre pays. J’en parlerai, et j’en ai déjà parlé avec le ministre de l’intérieur. »

    M. Valls, qui s’exprimait devant Les Amis du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), n’a cependant pas repris à son compte « l’interdiction » appelée de ses vœux par le président du CRIF, Roger Cukierman.

    Lire aussi : Israël : HRW appelle à ne pas faire affaire avec les colonies

    Des militants condamnés en octobre

    Manuel Valls avait condamné en décembre les campagnes visant les produits israéliens du fait du conflit avec les Palestiniens menées par le mouvement BDS (pour « boycott, désinvestissement et sanctions »).

    Lire aussi : Qu’est-ce que le mouvement BDS, à l’origine des appels au boycott d’Israël ?

    La Cour de cassation avait condamné en octobre 14 militants du mouvement BDS, faisant de la France la seule démocratie au monde où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit.

    Lire aussi : L’appel à boycotter Israël déclaré illégal

    Au début de janvier, un rassemblement de ce mouvement avait toutefois été autorisé par la préfecture de police place de l’Opéra alors que le Palais Garnier accueillait la compagnie de danse israélienne Batsheva.

    « Cette manifestation devant l’Opéra Garnier était d’autant plus absurde qu’on mettait en cause la culture », a jugé Manuel Valls.

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    Auschwitz: des voyagistes israéliens

    soupçonnés de fraude sur les prix

    <nav role="breadcrumb">19/01/2016 à 18:35 , mis à jour à <time datetime="19/01/2016 22:50:46" itemprop="dateModified"> 22:50 lien </time></nav>

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    AFP / Janek Skarzynski

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    Neuf cadres d'agences de voyage israéliennes ont été arrêtés. La police soupçonne une entente frauduleuse sur les prix demandés aux lycéens pour la visite des camps de concentration en Europe.

    Soupçonnées de s'être entendues frauduleusement sur les prix demandés aux lycéens pour visiter Auschwitz et d'autres anciens camps de concentration nazis en Pologne, plusieurs agences de voyages sont dans le viseur de la police israélienne. Neuf cadres ont été arrêtés, a-t-elle annoncé ce mardi. Les forces de l'ordre ont également perquisitionné les bureaux de ces entreprises et les domiciles de plusieurs suspects dont les comptes ont été gelés. 

    La police israélienne soupçonne au moins six agences de voyages, dont certaines importantes, d'avoir violé les règles de la concurrence en s'entendant sur les tarifs avant de répondre aux appels d'offres, lancés par le ministère de l'Education pour emmener les lycéens sur les lieux de mémoire de la Shoah. Les agences, qui se seraient partagées le marché, auraient fait en sorte que les prix ne soient pas tirés vers le bas.  

    Des milliers de jeunes Israéliens chaque année

    Des milliers de lycéens d'Israël se rendent chaque année en Pologne. Le prix d'un voyage peut aller jusqu'à plusieurs milliers de shekels pour un élève (1000 shekels = 232 euros), selon la presse israélienne. Ils prennent notamment part à Auschwitz aux "marches des vivants", aux côtés de responsables politiques et d'anciens déportés, organisées depuis 1988 par des associations israéliennes et de la diaspora juive. Ils se réunissent ensuite autour du mémorial international de Birkenau, s'y recueillent, récitent le kaddish, la prière juive des morts, ainsi que les noms de victimes.


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  • Formation d'un gouvernement d'union nationale en Libye

     
    Par AFP, publié le <time> 19 Janvier 2016 à 20:35 lien </time>
    Le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj, le 8 janvier 2016 à Tunis [FETHI BELAID / AFP/Archives]
    32 ministres composent ce gouvernement d'union dirigé par l'homme d'affaires tripolitain Fayez el-Sarraj.
    [FETHI BELAID / AFP/Archives]

    Un gouvernement d'union nationale a été formé mardi en Libye, une étape prévue par l'accord parrainé par l'ONU qui constitue un timide premier pas vers une solution politique à la crise traversée par ce pays divisé où la menace jihadiste est grandissante.

    32 ministres représentant les différentes parties et régions composent ce gouvernement d'union dirigé par l'homme d'affaires tripolitain Fayez el-Sarraj. Ils ont été nommés par le Conseil présidentiel, une instance présidée par Fayez el-Sarraj et créée après la signature en décembre au Maroc de l'accord politique sous l'égide l'ONU.

    Cet accord avait été signé par des membres des deux Parlements libyens rivaux mais n'a depuis été ratifié par aucune des deux chambres législatives. Pour que ce nouveau cabinet devienne opérationnel, il doit en effet être approuvé par une majorité des deux tiers par ce Parlement dans les dix jours.

    L'émissaire de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, a toutefois exhorté mardi la Chambre des représentants, le Parlement reconnu par la communauté internationale qui siège dans l'est du pays, à "se réunir rapidement pour approuver" le gouvernement d'union.

    La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a elle aussi appelé à agir rapidement car "seul un gouvernement libyen unifié, soutenu par tous les citoyens, sera capable d'en finir avec les divisions politiques, de vaincre le terrorisme et gérer les défis sécuritaires, humanitaires et économiques" du pays.

    Le vice-président du Congrès général national libyen Saleh al-Makhzoum (2ed), le Premier ministre Fayez al-Sarraj (c) et le chef du parlement de Tobrouk, Ali Shoeb (2eg), à Skhirat au Maroc, le 17 décembre 2015, après la signature d'un accord pour la formation d'un gouvernement d'union nationale [FADEL SENNA / AFP/Archives]
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    ci-dessus
    Le vice-président du Congrès général national libyen Saleh al-Makhzoum (2ed), le Premier ministre Fayez al-Sarraj (c) et le chef du parlement de Tobrouk, Ali Shoeb (2eg), à Skhirat au Maroc, le 17 décembre 2015, après la signature d'un accord pour la formation d'un gouvernement d'union nationale
     

     

    "Nous sommes face à une opportunité réelle de stabiliser le pays, il faut que tous s'en emparent", a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, dont le pays est très impliqué dans le dossier libyen.

    "La situation en libye demande à être stabilisée", a également estimé le chef de la diplomatie française Laurent Fabius en saluant le nouveau gouvernement.

    La Libye est plongée dans le chaos et livrée à des groupes armés depuis la chute de Mouammar Khadafi en 2011 et les deux autorités s'y disputent le pouvoir depuis la prise de la capitale Tripoli par des milices en partie islamistes à l'été 2014.

    La mise en place d'un gouvernement d'union est ardemment soutenue par les Occidentaux qui souhaitent voir s'installer une autorité à même de lutter contre Daesh. Ce dernier n'a cessé de renforcer sa présence ces derniers mois en Libye où il compte environ 3.000 combattants selon Paris. Le groupe jihadiste a notamment revendiqué au début du mois deux attentats meurtriers (plus de 56 morts) et lancé des attaques visant le "croissant pétrolier", situé dans le nord de ce pays qui dispose des réserves pétrolières les plus importantes d'Afrique, estimées à 48 milliards de barils.

    Les portefeuilles répartis selon les trois régions libyennes

    La tâche de diriger le nouveau gouvernement revient à Fayez el-Sarraj, quinquagénaire originaire de Tripoli, membre de la Chambre des représentants. Diplômé en gestion des affaires et en architecture, il a été membre de l'Autorité préparatoire pour le dialogue qui a tenté de rassembler les différents acteurs de la société en vue de mettre fin à la crise. Il se trouve actuellement à l'étranger.

    Les portefeuilles ont été répartis selon les trois régions libyennes : neuf pour l’ouest (Tripolitaine), huit pour l’est (Cyrénaïque) et sept pour le sud (Fezzan). L'annonce de sa formation était attendue dimanche mais des divergences ont ralenti le processus, notamment au sujet du "partage géographique" des portefeuilles. La répartition des ministères régaliens a traditionnellement suscité des frictions entre les trois régions.

    Deux membres du Conseil présidentiel se sont ainsi abstenus d'approuver ce gouvernement, invoquant "des divergences au sujet de la répartition des ministères", selon l'un d'eux Ali al-Gatrani.

    Le portefeuille de la Défense a été confié à Al-Mahdi al-Barghathi (est), l'Intérieur à Al-Aref al-Khoja (ouest), la Justice à Abdel Salam Genedi (sud) et les Affaires étrangères à Marwan Abousrewil (ouest).

    Une seule femme - à la Culture - fait partie de ce gouvernement et le controversé général Khalifa Haftar, commandant des forces loyales au pouvoir reconnu internationalement, n'y figure pas. "Si Haftar ne soutient pas ce nouveau gouvernement, ce qui devrait être le cas vu le nom du ministre de la Défense (ndlr: rival de Haftar), alors je vois mal le président de ce Parlement prêter son concours à une approbation rapide", assure Mattia Toaldo, chercheur au European Council on Foreign Relations.


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