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    Des marées sous Titan, une lune de Saturne

    LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | <time datetime="2012-06-29T10:26:17+02:00" itemprop="datePublished">29.06.2012 à 10h26</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-06-29T10:26:17+02:00" itemprop="dateModified">29.06.2012 à 10h26</time>

    <figure class="illustration_haut"> Titan, photographiée le 6 mai par la sonde Cassini alors qu'elle se trouvait dans
l'axe des anneaux de Saturne, dont l'ombre se projette sur la géante gazeuse. </figure>

    Une banquise de plusieurs dizaines de kilomètres d'épaisseur, agitée par un volcanisme froid, parcourue par des dunes de sable qu'animent des vents violents, sous un ciel de nuages qui déversent des pluies de méthane. Tel est le paysage de Titan, lune de Saturne : un enfer glacé, où on a quelque peine à imaginer que la vie puisse s'épanouir.

    Et pourtant la publication en ligne, le 28 juin, par la revue Science d'un court article intitulé "Les marées de Titan" risque de nourrir bien des supputations sur la possibilité que cet astre ait pu ou puisse encore présenter un havre pour des êtres vivants. L'article en question fait l'hypothèse que sous une couche de glace d'une épaisseur inférieure à 100 km se trouve un vaste océan d'eau liquide assaisonnée d'ammoniac - qui fait "antigel". On le sait, rien n'excite plus les exobiologistes, ces chercheurs de vie extraterrestre, que la présence d'eau liquide, car elle est une condition nécessaire (mais pas suffisante) à l'éclosion de la vie.

    "Les implications sont énormes, car cela bouscule tous nos modèles sur l'habitabilité des lunes dans le système solaire, souligne Athéna Coustenis, astrophysicienne à l'Observatoire de Paris au Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique. On pourrait donc chercher des traces de vie dans un périmètre bien plus vaste qu'on ne le pensait. La chercheuse n'est pas impliquée dans ces résultats, mais est elle aussi partie prenante dans la mission Cassini, la sonde américano-européo-italienne qui a permis les observations publiées dans Science.

    DONNÉES DE CASSINI

    Celles-ci sont rapportées par une équipe internationale dirigée par Luciano Iess (université La Sapienza, Rome), qui a mis à profit six des quelque quatre-vingts passages de Cassini à proximité de Titan depuis sa capture dans l'orbite de Saturne, le 1er juillet 2004. Ces survols se sont accompagnés de variations infimes dans l'accélération de la sonde, qui ont trahi des changements dans le champ de gravité de la lune. Ces variations ne peuvent guère s'expliquer que par une déformation de Titan sous l'effet de l'attraction de Saturne. Mais pour que cet effet de marée puisse s'exercer, il faut que l'astre soit au moins en partie déformable. C'est là qu'intervient l'hypothèse de l'océan sous-glaciaire.

    Le nombre de Love - qui permet de caractériser la rigidité d'un corps planétaire et sa capacité à se déformer sous l'effet de marée -, déduit des passages de Cassini, est compatible avec l'existence d'un océan sous-glaciaire.

    Cette mesure réjouit Christian Béghin, directeur de recherche émérite (CNRS - université d'Orléans), car elle constitue une validation indépendante d'une hypothèse similaire qu'il avait exposée en 2010 et 2012 avec une équipe internationale. Celle-ci était parvenue à la conclusion que Titan abritait un océan, grâce à l'analyse des ondes électriques mesurées dans son atmosphère lors de la descente de la sonde Huygens, de l'Agence spatiale européenne (ESA), qui s'est posée le 14 janvier 2005.

    Quel rapport entre des ondes électriques et un hypothétique océan sous-glaciaire ? La réponse nécessite là aussi quelques explications. Sur Terre, la cavité sphérique formée entre les deux surfaces conductrices que sont l'ionosphère (à 100 km d'altitude environ) et le sol, piège des ondes à basse fréquence, qui sont excitées par les éclairs d'orage, explique Christian Béghin. Sur Titan, lors de sa descente héroïque, la sonde Huygens (larguée par Cassini) a elle aussi mesuré un signal de basse fréquence (36 Hz). "Mais il a été prouvé par la suite, au cours des sept années de survols de Titan par Cassini, qu'il n'existe aucun orage observable, ni le moindre éclair dans l'atmosphère de Titan", indique Christian Béghin.

    SURFACE CONDUCTRICE

    Il fallait donc trouver une autre source pour engendrer la résonance à 36 Hz. Celle-ci peut provenir de courants électriques générés dans l'ionosphère par l'impact du champ magnétique de Saturne. Restait à évaluer la dimension de la cavité susceptible d'engendrer ces ondes. Dans la mesure où le sol de la lune est isolant, il fallait imaginer une surface conductrice sous la croûte de glace : un océan d'eau liquide comprenant de l'ammoniac qui la rend conductrice.

    "Dans notre méthode, nous prouvons qu'il existe une surface électriquement conductrice sous 40 km à 80 km de glace ; nous formulons l'hypothèse que cette surface est un océan d'eau, résume Christian Béghin. Iess et ses collègues prouvent, par des considérations d'incompressibilité, que le milieu sous la croûte de glace ne peut être que de l'eau, mais ils ne peuvent déterminer l'épaisseur de cette croûte de glace et font donc l'hypothèse qu'elle est fine - moins de 100 km."

    Ces travaux permettent-ils pour autant de conclure ? Des mesures complémentaires sont encore nécessaires. On peut par exemple imaginer des remontées d'eau ammoniaquée à la surface de la banquise, par des fissures. Auquel cas il serait possible de détecter de l'ammoniac dans l'atmosphère. "A chaque survol de Titan, on le cherche", indique Athéna Coustenis, qui participe avec d'autres à cette quête. Pour l'heure, on n'en a pas trouvé trace, mais Cassini n'a couvert que 25 % de la surface de Titan.

    Sa mission a été étendue jusqu'en 2017. Après quoi, il faudra attendre l'atterrissage d'autres sondes sur les lacs de Titan pour espérer en avoir le coeur net : soit la mission américaine TiME (Titan Mare Explorer), qui prévoit un atterrisseur, soit TSSM (Titan Saturn System Mission) qui verrait l'ESA et la NASA collaborer. S'ils sont financés, les engins ne seront toutefois pas sur place avant... 2025.

    D'ici là, nul doute que les exobiologistes pourront affiner leurs scénarios sur la façon dont cet océan sous-glaciaire pourrait avoir (ou non) été un creuset pour la vie. Ensemencement par des comètes et astéroïdes primordiaux, réactions in situ ? Questions difficiles, qui n'ont toujours pas trouvé de réponses en ce qui concerne la Terre elle-même...

    </article> Repères

    Diamètre de Titan 5 140 km, contre 12 756 km pour la Terre à l'équateur.

    Distance moyenne avec Saturne 1 221 850 km.

    Période de rotation 15,9 jours.

    Période de révolution autour de Saturne 15,9 jours.

    Température à la surface - 179 oC (15 oC sur Terre).

    Pression à la surface 1,5 bar (1,013 bar sur Terre).

    Composition atmosphérique Azote (95 %), méthane (1,5 % à 5 % selon l'altitude).


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  • Retour sur Terre de la capsule chinoise Shenzhou IX

    Mots clés : ,

    Par lefigaro.fr Publié <time datetime="29-06-2012T15:23:00+02:00;" pubdate="">le 29/06/2012 à 15:23</time> Réactions (2)

    EN IMAGES - Le «Vaisseau divin» a atterri vendredi au terme d'une mission de 13 jours qui a vu pour la première fois une Chinoise voler dans l'espace.

     
    La Chine a lancé le 16 juin <a href=''http://www.lefigaro.fr/sciences/2011/10/31/01008-20111031ARTFIG00619-la-chine-va-tester-son-premier-rendez-vous-spatial.php'' target=''''>sa mission spatiale la plus ambitieuse </a>et technique de son Histoire, avec pour la première fois une femme parmi l'équipage de ses trois astronautes.
    La Chine a lancé le 16 juin sa mission spatiale la plus ambitieuse et technique de son Histoire, avec pour la première fois une femme parmi l'équipage de ses trois astronautes. Crédits photo : STR/AFP
    Pa

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  • Avec Georges le Solitaire, une espèce de tortue disparaît

    Mots clés : ,

    Par Cyrille Vanlerberghe Mis à jour <time class="updated" datetime="25-06-2012T16:57:00+02:00;">le 25/06/2012 à 16:57</time> | publié <time datetime="25-06-2012T12:24:00+02:00;" pubdate="">le 25/06/2012 à 12:24</time>
    Deux rangers du Parc national des Galapagos transportent la dépouille de la dernière tortue géante de Pinta.
    Deux rangers du Parc national des Galapagos transportent la dépouille de la dernière tortue géante de Pinta. Crédits photo : HANDOUT/REUTERS

    La tortue retrouvée morte dimanche aux Galapagos avait plus de cent ans et n'avait pas de descendance.

    «Georges le Solitaire», un symbole des espèces en voie de disparition a été retrouvé mort dimanche par un ranger du Parc national des îles Galapagos. Cette tortue mâle, d'un âge estimé à plus de cent ans, était la dernière représentante de l'espèce Geochelone nigra abingdonii, qui fait partie du complexe des dix espèces de tortues géantes des Galapagos, qui peuvent vivre jusqu'à 200 ans et pèsent plus de 200 kg.

    «Georges le solitaire» (El Solitario Jorge) avait été découvert en 1972 sur l'île de Pinta, l'une des plus petites de l'archipel des Galapagos dans le Pacifique, alors que les scientifiques pensaient que cette espèce de tortue découverte en 1877 était éteinte depuis longtemps. Toutes les tentatives pour assurer sa reproduction avaient échoué malgré l'introduction dans son enclos en 1993 de deux tortues femelles, génétiquement proches et originaires de l'île d'Espanola, une autre île des Galapagos.

    Deux femelles dans son enclos

    Les scientifiques ont testé de nombreuses techniques pour pousser Georges à s'accoupler, allant même jusqu'à tenter de lui donner des idées, en lui montrant des mâles plus jeunes en pleine action avec des femelles. Seuls deux œufs ont finalement été pondus en vingt années de tentatives, mais aucun n'a éclos.

     

    Photo d'archive de Georges le Solitaire dans son enclos sur l'île de Pinta aux Galapagos, en 2001.
    Photo d'archive de Georges le Solitaire dans son enclos sur l'île de Pinta aux Galapagos, en 2001. Crédits photo : STRINGER/REUTERS

    Une autopsie est prévue pour essayer de connaître la cause de la mort de Georges le Solitaire, et le parc national envisage d'empailler l'animal pour le montrer aux visiteurs.

    Les tortues des Galapagos ont longtemps été chassées pour leur chair, et leur habitat a été détruit par les ravages de troupeaux de chèvres importées du continent sud-américain. Ces animaux font partie des espèces qui ont aidé Charles Darwin à formuler sa théorie de l'évolution au XIXe siècle.

    (Avec AFP, Reuters)

    LIRE AUSSI:

    » L'Asie du Sud, berceau des premiers primates


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  • États-Unis

    Insolite. Découverte de deux exoplanètes très proches l'une de l'autre

    Sciences et techniques vendredi 22 juin 2012

    Des astronomes américains ont découvert deux exoplanètes (planètes hors du système solaire) à très courte distance l'une de l'autre, un phénomène jamais vu dans l'Univers.

    Imaginez qu'au lieu de la pleine lune se levant à l'horizon, c'est une planète gazeuse géante qui apparaît trois fois plus grande, expliquent ces chercheurs, dont les travaux sont publiés jeudi aux Etats-Unis dans l'édition en ligne de la revue Science.

    1200 années-lumière de la Terre

    Ce monde existe bel et bien et consiste en un système stellaire doté de deux étoiles dans la constellation du Cygne, à environ 1200 années-lumière de la Terre (une année-lumière correspond à 9460 milliards de km). Il est baptisé Kepler-36, du nom du télescope spatial américain consacré à la recherche des exoplanètes.

    «Ces deux planètes passent très près l'une de l'autre», indique Josh Carter, du Centre d'Astophysique de Harvard-Smithsonian, un des principaux auteurs de ces travaux.

    «Elles sont les plus proches que nous ayons jamais observées dans un système planétaire», ajoute l'astronome Eric Agol, de l'Université de Washington.

    Très très proches

    Les deux planètes se rapprochent au plus près tous les 97 jours en moyenne. Elle sont alors séparées par une distance inférieure à cinq fois la distance de la Terre à la Lune, soit quelque 1,9 million de km.

    Ces astronomes ont déniché ces deux planètes en analysant les données recueillies par le télescope Kepler capable de détecter une exoplanète quand elle passe devant son étoile en diminuant alors brièvement son rayonnement.

    Ce nouveau système planétaire contient seulement ces deux planètes en orbite autour d'une étoile ressemblant à notre soleil mais plus vieux de plusieurs milliards d'années.


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  • Chine

    La Chine va envoyer sa première femme dans l’espace

    Sciences et techniques vendredi 15 juin 20
     
    La Chine va envoyer une femme dans l'espace, une première
     
     

    La Chine a confirmé vendredi qu’elle allait envoyer sa première femme dans l’espace.

    Le vaisseau Shenzhou IX serait lancé samedi, a annoncé l’agence Chine nouvelle. « Trois astronautes, deux hommes et une femme », Liu Yang, « seront à bord de Shenzhou IX pour effectuer le premier rendez-vous spatial » chinois samedi, a annoncé l’agence officielle. Elle sera la première Taïkonaute (« homme du grand vide »), et vraisemblablement une héroïne pour des millions de Chinois.

    Sang-froid

    Pilote de chasse de 33 ans, Liu Yang faisait partie, avec Wang Yaping, des deux femmes pré-sélectionnées pour cette mission qui doit permettre au vol habité de rejoindre le module de station spatiale Tiangong-1, actuellement en orbite terrestre. Très peu de choses sont connues sur les deux femmes pilotes formées aux missions spéciales qui se disputaient une place sur ce vol. Sur l’internet, quelques photos montrent les deux Chinoises sanglées dans un uniforme impeccable, portant une cravate rouge.

    Mais les journaux chinois avaient insisté sur le sang froid dont Liu avait fait preuve en percutant en vol une nuée de pigeons qui avaient fortement endommagé son jet, qu’elle était malgré tout parvenue à poser.

    Le vaisseau sera lancé à 18 h 37 (10 h 37 GMT) samedi du pas de tir de Jiuquan, dans le désert de Gobi (nord-ouest de la Chine), a annoncé l’agence officielle, qui précise que le remplissage des réservoirs du lanceur, une fusée Longue marche 2F, doit commencer vendredi après-midi.

    Jour anniversaire

    La première femme envoyée dans l’espace est la cosmonaute soviétique Valentina Terechkova, qui a effectué un vol solitaire autour de la Terre du 16 au 19 juin 1963. Hasard ou coïncidence, Liu Yang décollera le jour de l’anniversaire de cette première. Valentina Terechkova reste à ce jour la seule femme à avoir effectué un vol solitaire dans l’espace.

    La première Française dans l’espace est Claudie Haigneré (André-Deshayes), le 17 août 1996.


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