• Prothèses mammaires défectueuses

    Publié le 17 décembre 2011 à 22h47


    Prothèses mammaires PIP et cancer : Pourquoi l'inquiétude demeure

    Elles sont 30.000 femmes à porter des implants mammaires PIP défectueux. Huit cas de cancer ont été signalés, mais le lien entre les deux n'est pas établi. Ce qui n'empêche pas la crainte de ces femmes.

     Une prothèse mammaire PIP 

    Une prothèse mammaire PIP SIPA/IBO/SIPA

    Même si le lien avec le cancer n'est pas établi scientifiquement, ce sont huit cas recensés de femmes porteuses d'implants mamaires PIP qui en sont victimes à ce jour. Cinq cancers du sein (adénocarcinomes) ont été déclarés, ainsi qu'un cas de lymphome rare du sein (décédé), un cas de lymphome de l'amygdale et un cas de leucémie, a précisé le Pr Grall qui s'exprimait à l'issue du premier « comité de suivi » des femmes porteuses de prothèses mammaires, créé à la demande du gouvernement. Mais, Dominique Maraninchi, directeur général de l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) et ancien patron de l'Institut national du Cancer (INCa) a tenu à préciser que tous les cancers mentionnés ne sont pas nécessairement imputables aux prothèses frauduleuses. « On n'a pas d'a priori sur le lien de cause à effet. Nous savons que ce sont des prothèses frelatées », a-t-il dit en rappelant la fréquence du cancer du sein (adénocarcinome), avec ou sans prothèse : « Une femme sur dix a, a eu ou aura un cancer du sein ».

     

    Comment rassurer les 30.000 femmes porteuses de ces implants défectueux, alors que les cas de cancer se multiplent? Car un cas en particulier pose problèmedans cette thèse. Celui de la patiente décédée à Marseille atteinte d'une forme très rare du lymphome du sein.Encore une fois, le lien n'a pas été établi, mais ses proches pensent le contraire. Ainsi, la famille d’Edwige Ligoneche, ancienne porteuse d’implants mammaires Poly Implant Prothèse (PIP), décédée à Marseille à 53 ans d’un lymphome, a déposé plainte « pour homicide involontaire ». La société PIP, entreprise du Var mise en liquidation, est accusée d’avoir utilisé dans ses prothèses du gel à usage industriel et non médical.

    En janvier, la Food and Drug Administration – l’agence américaine des médicaments – a rapporté une « possible» association entre ce type de lymphome et les prothèses mammaires, toutes marques confondues. « On sait que le gel dont les PIP sont composées est irritatif mais il n’est pas génotoxique », rassure Bruno Alfandari, président du syndicat national de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique (SNCPRE). Jean-Luc Baron, chirurgien esthétique à Montpellier, concernant Edwige Ligoneche nous a déclaré : « C'est un cas exceptionnel. Nous avons des difficultés à remonter aux origines de la fraude et c'est cela qui est inquiétant car ce laboratoire a été utilisé pour la reconstruction mammaire en cas de cancer du sein. Un nombre important de prothèses PIP a été posé, il y a donc beaucoup de patientes porteuses de prothèses de ce type. »

    Le comité de suivi recense actuellement tous les cas de cancers survenus chez des femmes ayant eu des implants PIP - pour 80% d'entre elles à des fins esthétiques et 20% à titre de reconstruction après un cancer du sein, selon l’agence des produits de santé (Afssaps). L'INCa émettra « d'ici huit jours » une série de recommandations aux professionnels de santé sur la conduite à tenir, notamment au plan chirurgical.

    Un numéro vert a été mis en place par l'Afssaps : 0800 636 636


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  • 12-12-2011

     

     

    Colcom en pointe dans l’ingénierie cutanée

     

    Spécialiste des nanotechnologies dans le secteur santé, la PME prend part à un projet collaboratif labellisé cet automne par l’ANR et doté de 1,7 M€ sur quatre ans.

     

    Colcom est une jeune PME créée en 2008 à Cap Alpha (Clapiers), issue de l’Institut des Biomolécules Max Mousseron (Université de Montpellier I), et spécialisée dans la fabrication de nanomolécules d’acides aminés destinées à des applications dans le domaine de la santé.

    Aux côtés de deux acteurs académiques lyonnais (l’Institut de biologie et chimie des protéines et l’École centrale de Lyon), elle participe à DHERMIC, un projet de recherche collaboratif labellisé cet automne par l’Agence nationale de la recherche (ANR).

    Le projet, doté de 1,7 M€ en quatre ans, démarrera le 1er janvier 2012.

    « Le projet DHERMIC porte sur la reconstitution cellulaire, et permettra par exemple de régénérer la peau des grands brûlés ou dans une problématique de quatrième âge, indique Fabien Granier, P-dg de Colcom. Au bout des 4 ans, nous récupèrerons la co-propriété du brevet issus des recherches, et aurons un droit de premier regard sur sa valorisation industrielle. »

    La PME (5 salariés), engagée dans une démarche de R&D jusqu’ici, réalise un chiffre d’affaires peu significatif (80 000 € en 2011, 150 000 € prévus en 2012), qu’elle compte booster en trouvant des partenaires industriels. Des contrats sont déjà signés avec des groupes des secteurs cosmétiques et chimiques.

     

    Anthony Rey

     

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    « L’anti-âge est un marché majeur »

    Légende : Spécialisée dans la fabrication de nanomolécules, Colcom veut s’imposer comme référence dans l’ingénierie cellulaire.
    Crédit photo : Colcom


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  • Boson de Higgs: «Ce serait la plus importante découverte en physique des particules depuis 40 ans»

    13 commentaires

    Créé le 13/12/2011 à 21h03 -- Mis à jour le 13/12/2011 à 22h11
    <aside>Une vue d'artiste d'un trou noir au centre d'une galaxie naissante

    Une vue d'artiste d'un trou noir au centre d'une galaxie naissante NASA/JPL-CALTECH

    </aside>

    INTERVIEW - Le physicien du CERN Albert De Roeck décrypte l'annonce sur la fameuse particule...

    Un peu plus près du Graal. Mardi, le CERN a annoncé avoir observé des signes pointant vers l'existence du «boson de Higgs», cette fameuse particule élémentaire après laquelle ils courent depuis les années 60. S'il est encore trop tôt pour parler de «découverte», l'excitation est palpable chez les les scientifiques. Albert De Roeck, porte-parole adjoint de l'expérience CMS, qui travaille sur le grand accélérateur de particules (Large Hadrons Collider), explique à 20 Minutes pourquoi cet hypothétique boson a tant d'importance.

    Il est trop tôt pour parler de découverte?

    Oui. Car, pour faire simple, on ne peut pas observer ce boson de manière directe. On suppose qu'il est extrêmement instable, avec une durée de vie très courte, (moins d'un milliardième de milliardième de seconde, ndr). En clair, il se désintègre immédiatement. Ce qu'on regarde, c'est sa signature, en analysant le produit de la désintégration, qui est, lui, composé de particules qu'on connaît bien, comme des photons (grains de lumière, ndr).

    Un peu comme d'observer le résidu de la mue d'un serpent?

    En quelque sorte. Le problème dans notre théorie, c'est qu'on ne connaît pas exactement la masse de cette particule. On doit la chasser sur un large spectre. A ce jour, on a éliminé la partie basse et haute, pour la restreindre à une étroite fourchette, entre 115 et 130 GeV (gigaélectronvolts, une unité de mesure d'énergie, ndr). Deux expériences indépendantes ont montré un pic faible à 124/125 GeV. C'est très excitant mais pas suffisant pour déclarer une découverte. Cela pourrait être dû à des parasites, à un bruit de fond. Ils nous faut davantage de données, davantage de collisions pour lever l'incertitude statistique.

    Quand sera-t-on fixés définitivement?

    D'ici un an, le temps de quadrupler notre niveau de collisions. Si son existence est confirmée, cela sera la plus importante découverte en physique des particules de ces quarante dernières années.

    Est-il possible que le boson de Higgs n'existe pas?

    Oui.  Mais le consensus chez les scientifiques est environ à 70/80% en faveur, et 20/30% de sceptiques. Avec l'annonce d'aujourd'hui, il devrait y avoir davantage de convaincus.

    Pourquoi ce boson de Higgs est-il si important?

    Car c'est le chaînon manquant dans notre Modèle standard de la physique. Il explique pourquoi et comment certaines particules acquièrent leur masse. Si on découvrait qu'il n'existait pas, cela nous obligerait à réécrire tous les livres de physique.

    Comment les particules acquièrent-elles leur masse?

    Le boson de Higgs ne joue pas un rôle fondamental par lui-même. Ceux créés lors du Big Bang ont sans doute tous été désintégrés depuis. Ce qui nous intéresse, c'est le champ de Higgs, qui serait présent tout autour de nous. Selon notre théorie, le boson n'est que le résultat de son existence, comme un photon est associé au champ électromagnétique. C'est  l'interaction des particules que l'on connaît avec ce champ qui leur donnerait leur masse.

    Découvrir cette particule et sa masse exacte va-t-il nous aider à percer les secrets de l'Univers?

    Certaines énigmes, sans doute. Si sa masse est de 124 GeV, cela serait favorable pour des théories de la supersymétrie. Le phénomène, selon nos hypothèses, serait impliqué dans beaucoup de questions, notamment autour de l'existence de la matière noire. Il faudra progresser sur ces points pour en savoir davantage sur l'Univers: quelle est sa masse, s'il est fermé ou va continuer son expansion indéfiniment etc.

    Parlons science-fiction. Quid de ces théories de voyage dans le temps via un mécanisme de Higgs?

    Ce sont des modèles très spécifiques, qui rendraient possible l'envoi d'information dans le passé, uniquement sous certaines conditions très strictes encore non vérifiées. Il existe d'autres propositions encore plus bizarres, mais pour l'instant, on ne peut pas encore faire la lumière sur ces points.

    Et manipuler le champ de Higgs?

    Certains écrivains de science-fiction ont imaginé un moyen de manipuler ce champ, et donc la masse. Comme être capable d'empêcher une armée ennemie de bouger (ou encore de voyager plus vite que la lumière, selon certaines théories, ndr). Mais il faudrait des quantités d'énergie énormes, de l'ordre de celle contenue dans tout le Soleil. Je ne crois pas que cela sera possible, même dans 50 ou 100 ans. Mais il ne faut jamais dire jamais.

    Propos recueillis par Philippe Berry

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  • 8 décembre 2011

    Découverte des plus gros trous noirs jamais observés

     

    Dix milliards de fois la masse du Soleil. C'est approximativement le gabarit de deux trous noirs géants, les plus massifs jamais découverts jusqu'à présent dans notre coin d'Univers. L'annonce en a été faite par un article publié dans la revue Nature, mercredi 7 décembre. Ces monstres cosmiques, qui battent largement le précédent record (6,3 milliards de masses solaires), résident chacun au centre d'une galaxie elliptique. La première, nommée NGC 3842, est la plus brillante d'un amas de galaxies situé à 320 millions d'années-lumière de nous, dans la constellation du Lion. Un peu plus lointaine, la seconde, NGC 4889, siège dans la constellation de la Chevelure de Bérénice, à 336 millions d'années-lumière. La masse du Soleil étant de 2 milliards de milliards de milliards de tonnes, ces trous noirs supermassifs, comme les appellent les astronomes, font donc environ 20 milliards de milliards de milliards de milliards de tonnes. Inutile de dire qu'à ce niveau de démesure, il est bien difficile de se faire une idée de cette masse monumentale ! Certes, ces objets sont suffisamment grands pour que notre système solaire (à supposer qu'il puisse être téléporté tel quel) y tienne, puisque l'espace qu'ils occupent est 200 fois plus grand que celui délimité par l'orbite de la Terre. Mais si l'on considère qu'il faut y caser la masse de 10 milliards de Soleils, on s'aperçoit que la densité de matière est extrême : c'est un peu comme si on voulait faire tenir dans Paris, qui est une grande ville, toute la population mondiale.

    La plupart des grandes galaxies possèdent en leur noyau un trou noir (et la nôtre, la Voie lactée, ne fait pas exception même si son locataire central est bien plus modeste). Evidemment, comme son nom le laisse deviner, un trou noir est inobservable directement. En effet, le champ gravitationnel créé par cette incroyable concentration de matière est tellement intense que rien ne s'en échappe, pas même la lumière. Cet obstacle n'a pas empêché les astronomes d'étudier ces curieux objets en analysant l'influence de leur masse considérable sur leur entourage, qu'il s'agisse de tourbillons de gaz chauffés au point d'émettre des rayons X ou bien d'étoiles entrées dans une course folle, ainsi que le suggère la vue d'artiste qui ouvre ce billet. C'est cette seconde approche qu'ont adoptée les auteurs de l'article de Nature. En additionnant les forces de plusieurs télescopes américains – le Keck 2 et le Gemini Nord, deux géants hawaïens, ainsi que le Harlan J. Smith Telescope de l'observatoire McDonald au Texas – tout en s'appuyant sur des données du télescope spatial Hubble, ils ont pu, pour chacune des galaxies ciblées, mesurer les vitesses de dizaines d'étoiles évoluant aux abords du trou noir, afin d'en déduire la masse de celui-ci.

    L'intérêt de cette découverte est double. Tout d'abord, il se pourrait bien que ces deux objets soient les avatars des immenses trous noirs très actifs qui peuplèrent jadis l'Univers jeune. Les galaxies les plus éloignées – et donc les plus vieilles puisque, en raison de la vitesse finie de la lumière, regarder loin dans le cosmos revient à regarder dans son lointain passé – sont aussi les objets les plus brillants que nous connaissons. On imagine que ces galaxies appelées quasars possédaient en leur centre des trous noirs gloutons, capables de dévorer chaque année des dizaines voire des centaines de masses solaires de matière et produisant au passage une débauche d'énergie. En revanche, dès que l'on observe notre voisinage (et donc que l'on observe le passé récent du cosmos), les quasars ne se manifestent plus, sans doute parce qu'une fois fait le ménage autour d'eux, ils ont été contraints de se mettre à la diète et de se faire plus discrets, voire de prendre leur retraite... Comme l'explique l'une des auteurs de l'étude, Chung-Pei Ma, professeur d'astronomie à l'université de Berkeley, en Californie, les deux trous noirs en question "sont similaires en masse aux jeunes quasars et pourraient être le chaînon manquant entre les quasars et les trous noirs supermassifs que nous voyons aujourd'hui."

    Le second enseignement de cette découverte concerne le mode de formation, encore mal déterminé, de ces mammouths cosmiques. Comme le résume Chung-Pei Ma, "pour un astronome, découvrir ces trous noirs insatiables, c'est comme finir par rencontrer ces gens de 2,70 mètres dont la haute taille a seulement pu être connue à partir d'os fossilisés. Comment sont-ils devenus si grands ?" Un des scénarios possibles est que ces monstres se soient gavés du gaz que leur galaxie capturait dans l'espace qui l'entourait. Ce gaz nourrissait à la fois le trou noir central et les pouponnières d'étoiles incluses dans le bulbe galactique. C'est pour cette raison que, dans les galaxies elliptiques, les astronomes estiment la masse d'un trou noir en observant la dynamique de ce bulbe. Or, les auteurs de l'article publié par Nature se sont aperçus que l'évaluation obtenue avec cette corrélation ne collait pas bien avec les mesures précises qu'ils ont effectuées. Pour eux, cette incohérence traduit probablement le fait que le scénario de croissance des trous noirs supermassifs n'est pas le bon. Leurs galaxies-hôtes ont peut-être simplement joué aux hommes d'affaires avant l'heure, pratiquant la fusion-acquisition à tour de bras. Il arrive en effet souvent que deux galaxies s'attirent et s'amalgament l'une l'autre. Ce faisant, leurs trous noirs fusionnent et mutualisent leurs masses... mais sans jamais dégraisser !

     Pierre Barthélémy

    (Crédit image : vue d'artiste réalisée par Lynette Cook - Gemini Observatory/AURA.)


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  • La création d'un supervirus fait polémique

    Compte rendu | LEMONDE | 07.12.11 | 14h17   •  Mis à jour le 07.12.11 | 15h33

     

    Photo du virus de la grippe aviaire : le H5N1.

    Photo du virus de la grippe aviaire : le H5N1.D.R.

    Des chercheurs peuvent-ils créer un virus dangereux en laboratoire et publier ensuite leurs recherches ? La question, récurrente, est cette fois posée par les travaux d'une équipe néerlandaise du centre médical Erasmus de Rotterdam, qui ont conduit à l'émergence d'un supervirus grippal, aussi pathogène que celui de la grippe aviaire H5N1 - mortel dans 60 % des cas - et aussi contagieux qu'un virus grippal saisonnier.

    Ron Fouchier et ses collègues, qui ont soumis leur manuscrit à la revue Science, attendent le verdict du NSABB, un Comité américain consultatif sur la biosécurité. Ses experts, dont l'avis est généralement suivi, doivent se prononcer courant décembre et autoriser ou non la publication, en fonction du risque de bioterrorisme. Mais les récentes déclarations de Paul Keim, président du comité, à Scienceinsider (revue en ligne du groupe Science), ont affolé la communauté scientifique et les médias : "Je ne connais pas d'autre pathogène aussi effrayant que celui-là. Comparé à ce virus, l'anthrax fait moins peur."

    Pour l'équipe de Ron Fouchier, internationalement reconnue dans le domaine de la grippe, tout avait pourtant bien commencé. Son programme de recherche, qui vise à découvrir comment le virus de la grippe aviaire H5N1, jusqu'ici peu transmissible entre humains, pourrait acquérir cette contagiosité, a été autorisé par les autorités sanitaires néerlandaises.

    "Partout dans la nature"

    "La sécurité a été contrôlée par des experts internationaux, principalement parce que l'étude a été commandée par les Instituts nationaux de la santé américains", précise le centre Erasmus. Les chercheurs ont abouti au supervirus en effectuant quelques mutations sur des souches de virus H5N1, puis en les injectant à des furets, une espèce aussi sensible que l'homme aux virus grippaux. Les résultats ont été présentés en septembre lors d'un congrès sur la grippe à Malte, sans émotion particulière.

    "Ce serait presque criminel de publier de tels résultats, estime le professeur Patrick Berche, coauteur en 2008 d'un rapport de l'Académie des sciences sur "Les menaces biologiques". Ce microbiologiste pointe le risque d'accidents de laboratoire, déjà survenus avec des virus comme ceux du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) ou de la grippe : "En 1936, un chercheur britannique a contracté la grippe par les éternuements d'un furet sur lequel il menait des expériences."

    Pour le virologue Jean-Claude Manuguerra (Institut Pasteur), il est légitime qu'une équipe de recherche spécialisée se pose la question de savoir comment un virus comme le H5N1 peut devenir contagieux : "Mais, dit-il, avant de se lancer dans ce type de recherche, il est raisonnable de s'interroger sur deux points-clés : faudra-t-il supprimer le pathogène après l'expérience pour éviter les accidents, et pourra-t-on communiquer les résultats ?"

    En tout état de cause, il semble peu inquiet du risque d'exploitation terroriste du virus hollandais. "Techniquement, ce n'est pas simple, il faut des outils moléculaires, un savoir-faire, les ingrédients de base", relève-t-il. "Je ne pense pas que les virus de la grippe soient un bon agent de bioterrorisme car ils sont trop variables et imprévisibles, ajoute un autre spécialiste, Claude Hannoun. De toute façon, des virus dangereux, il y en a partout, dans les laboratoires et dans la nature."

    En 2005, la publication dans Science et Nature de la reconstitution en laboratoire du redoutable virus de la grippe espagnole n'avait pas fait autant de vagues.

    Sandrine Cabut

    Article paru dans l'édition du 08.12.11


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