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    Marine Le Pen «respecte» l'écrivain d'extrême

    droite suicidé à Notre-Dame

    <time datetime="2013-05-21T16:45:29+02:00" itemprop="datePublished">21 mai 2013 à 16:45</time> (Mis à jour: <time datetime="2013-05-21T22:14:06+02:00" itemprop="dateModified">22:14</time>) 
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    La cathédrale Notre-Dame de Paris le 30 novembre 2012.

    La cathédrale Notre-Dame de Paris le 30 novembre 2012. (Photo Patrick Kovarik. AFP)

    Opposant au mariage pour tous, Dominique Venner s'est donné la mort devant l'autel de Notre Dame de Paris, ce mardi en fin d'après-midi.

    L'essayiste d’extrême droite Dominique Venner s’est suicidé avec une arme à feu mardi après-midi dans Notre-Dame de Paris, provoquant l’évacuation de la cathédrale, haut lieu touristique en plein cœur de Paris, selon des sources policières et son éditeur. Âgé de 78 ans, Dominique Venner s’est donné la mort devant l’autel peu après 16 heures à l’aide d’un pistolet à un coup de fabrication belge. La cathédrale a rapidement été évacuée mardi après-midi sans incident.

    Peu de temps après, la présidente du Front national, Marine Le Pen a réagi sur Twitter à l'annonce de sa mort, en exprimant son «respect» à Dominique Venner. «Tout notre respect à Dominique Venner dont le dernier geste, éminemment politique, aura été de tenter de réveiller le peuple de France. MLP», a ainsi écrit la présidente du Front national sur le réseau social.

    Dans son sillage, Bruno Gollnisch, figure du Front national et député non-inscrit au Parlement européen, a lui aussi rendu hommage à Dominique Venner, voyant dans son geste «une protestation contre la décadence de notre société». D’après lui, cet «intellectuel extrêmement brillant», opposant déclaré à la loi sur la mariage homosexuel et directeur d’une revue historique «parfois politiquement incorrecte», s’est peut-être «inspiré de Montherlant, de Drieu La Rochelle, de l’écrivain japonais Mishima, qui s’est suicidé aussi». «Il admirait beaucoup les samouraïs, il admirait les chevaliers, c’était un peu un chevalier des temps modernes, hérissé contre la décadence de notre civilisation», a-t-il encore souligné.

    Un tel suicide dans ce haut lieu touristique est «sans précédent», ont pour leur part souligné l’évêché et le ministre de l’Intérieur en charge des cultes Manuel Valls, qui s’est rendu sur place.

    Dominique Venner était une figure connue et respectée au sein de la mouvance d’extrême droite. Engagé dans la guerre d’Algérie comme militaire, puis à l’OAS, il s'illustre également dans les années 1950 au côté de Pierre Sidos, animateur de plusieurs groupes nationalistes violents. En 1962, lors d'une période d'emprisonnement, Dominique Venner rédige Pour une critique positive : dans petit essai devenu fondamental pour une parti de l'extrême-droite, il expose la nécessité d'une refondation intellectuelle de celle-ci, en plein marasme après la fin de la guerre d'Algérie.

    Mettant par la suite l'accent sur le «combat culturel», Dominique Venner fut considéré comme un père fondateur de la mouvance dite «Nouvelle Droite», en plein essor dans les années 1970 et 1980. Il aurait même été approché pour prendre la présidence du Front National lors de la création de celui-ci, en 1972; le poste reviendra finalement à Jean-Marie Le Pen.

    «Ce n’était pas un fidèle de la cathédrale»

    Monseigneur Patrick Jacquin, recteur de la cathédrale, a précisé à l’AFP que le suicidé avait posé une lettre sur l’autel, dans le chœur, à l’attention des enquêteurs, avant son suicide. Un surveillant a procédé à un massage cardiaque, en attendant l’arrivée des secours. Les enquêteurs ont trouvé sa carte d’identité sur lui. «On ne le connaissait pas, ce n’était pas un fidèle de la cathédrale», a expliqué Mgr Jacquin, affirmant, qu’à sa connaissance, c’est la première fois qu’un suicide intervient à l’intérieur de la cathédrale. Toutes les messes ont été annulées jusqu’à 20 heures, lorsqu’une «veillée pour la vie» sera organisée avec les évêques d’Ile-de-France. «On va prier pour cet homme comme pour tant d’autres qui sont à bout», a ajouté Mgr Jacquin. «C’est terrible, on pense à lui et à sa famille.»

    Dans un post publié mardi sur son blog, Dominique Venner avait rédigé un éditorial dans lequel il expliquait que les opposants au mariage pour tous ne pouvaient «se limiter au refus du mariage gay», mais que le vrai «péril» était «le grand remplacement de la population de la France et de l’Europe». «Il faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines», disait-il.

    «Bien au-delà de cette affaire de mariage»

    «Je ne crois pas que l’on puisse lier son suicide à cette affaire de mariage, cela va bien au-delà», a toutefois déclaré à l’AFP son éditeur Pierre-Guillaume de Roux. C’était un «spécialiste des armes à feu», sur lesquelles il avait écrit une encyclopédie en onze volumes, a-t-il précisé. Pierre-Guillaume de Roux a expliqué avoir eu cet auteur au téléphone lundi soir pour évoquer son prochain ouvrage à paraître en juin, Un samouraï d’Occident, le bréviaire des Insoumis.

    Aux yeux de l’éditeur, ce geste à Notre-Dame revêtait «une puissance symbolique extrêmement forte qui le rapproche de Mishima», l’écrivain japonais qui s’était suicidé en 1970, un geste politique. Vers 17 heures, la cathédrale restait fermée. Un périmètre de sécurité en demi-cercle avait été établi grâce à des barrières devant son entrée, où affluaient les touristes qui se renseignaient sur les raisons de cette fermeture inhabituelle.

    L'évacuation de la cathédrale a toutefois eu lieu dans le calme. Frédéric était en train de faire admirer les vitraux à sa classe de CM1 quand est survenu le suicide. «Nous avons été évacués dans le calme, très rapidement. Personne n’a paniqué. En une demi-heure, tout le monde était dehors. Les enfants n’ont rien vu, ni entendu de détonation. Nous leur avons juste dit qu’il y avait eu un petit problème», explique-t-il à Libération.

    Devant le cordon policier, Rosalie et Palmyre se tiennent le bras. Les deux copines sont un peu secouées. Elles sont venues après avoir reçu une alerte sur leur smartphone. Elles viennent souvent s’asseoir sur le parvis de Notre-Dame. «Ce suicide salit la cathédrale. C’est un geste très provocant, que cet homme soit catholique ou non. Pour nous Notre-Dame est le cœur de Paris, un lieu vivant. C’est très malsain de choisir de se donner se donner la mort ici», tranchent-elles.

    Christine attend, elle, la «veillée pour la vie». Cette prière collective organisée pour les «Chrétiens d’Orient qui souffrent» est maintenue ce mardi à 20h30. «Ce soir je prierai pour lui, cet homme en a besoin. Je retiens d’abord le drame humain. Peut-être que cet homme désespéré a voulu nous dire quelque chose. Mais j’ai du mal à comprendre son message, surtout si c’était un catholique fervent», confie-t-elle.


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  • BNP Paribas accusée de publicité mensongère

    Par Gaétan Supertino

    Publié le 20 mai 2013 à 11h25 Mis à jour le 20 mai 2013 à 13h11

     

    De nombreux clients de BNP Paribas ayant perdu de l'argent sur le placement Garantie Star 8 souahitent que la banque leur rembourse les frais de gestion, annonce Aujourd'hui en France dans son édition de lundi.

    De nombreux clients de BNP Paribas ayant perdu de l'argent sur le placement Garantie Star 8 souahitent que la banque leur rembourse les frais de gestion, annonce Aujourd'hui en France dans son édition de lundi. © MaxPPP

    Plusieurs clients disent avoir perdu de l'argent sur un placement leur garantissant la stabilité.

    L'INFO. Ils sont bien décidés à récupérer leur argent. Daniel Richard, l'avocat de plusieurs clients mécontents de BNP Paribas, vient d'écrire à la banque pour obtenir le remboursement des frais encaissés par l'établissement pour la gestion d'un de leur placement, baptisé "Garantie Star 8". Ces clients, qui assurent avoir perdu beaucoup d'argent sur ce placement, accusent la banque de publicité mensongère, raconte Le Parisien lundi. Confiants, l'avocat espère simplement que l'histoire se répètera : en février dernier, la banque avait déjà dû rembourser 10 millions d'euros à 5.700 épargnants, pour des pertes sur un placement similaire.

    C'est quoi, ce "Garantie Star 8"? Lancé en 2001, ce placement d'épargne garantissait au client, selon l'avocat, qu'il retrouverait au minimum son capital de départ même après plusieurs années. Selon une cliente interrogée par Le Parisien, les brochures de la banque promettaient même un rendement "pouvant aller jusqu'à 130%".

     BNP veut se réorganiser pour faire des économies 

    Pourquoi les clients sont mécontents ? Le hic, c'est qu'aucune des promesses n'a été tenue, selon Me Richard. Entre 2001 et 2009, les clients auraient ainsi perdu en moyenne 0,96% de leur capital par an. "J'ai perdu 10% de mon placement. Quand j'ai reçu les premiers relevés indiquant une perte, le directeur de mon agence m'assurait que je ne devais pas me faire de soucis", raconte une cliente au quotidien. Contrairement à ce qui leur a été promis, la banque aurait en effet prélevé des frais de gestion sur le compte, sans assurer de rendement, faisant mécaniquement diminuer le capital de départ.

    Qu'espèrent obtenir les clients ? Si l'avocat brandit la menace d'une action en justice contre la banque pour "publicité mensongère", il a d'abord préféré écrire à l'établissement. Me Richard a en effet bon espoir d'obtenir le remboursement des frais de gestion de ses clients, dont le nombre n'est pour le moment pas chiffré. En février dernier, l'avocat avait réussi à obtenir le remboursement des frais de gestion du placement "Garantie Jet 3", pour 5.700 clients. Ce placement, ouvert également en 2001, aurait fait perdre en moyenne 10% de leur capital aux clients, alors qu'il garantissait, lui aussi, le montant de départ et promettait également des rendements mirifiques.

    Que répond la BNP ? BNP Paribas "s'étonne d'une telle demande de remboursement", poursuit le quotidien. La banque réfute ainsi "toute absence d'information des clients sur la déduction des frais de gestion du capital" et que " le dossier est aujourd'hui clos".


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  • Sur Newsring

    <time datetime="2013-05-20 11:03:01" pubdate="">20 mai 2013    </time>
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    EN VIDEO- Marine Le Pen promet l'abolition du mariage gay

    EN VIDEO- Marine Le Pen promet l'abolition du mariage gay

    Capture d'écran

    Alors que la loi sur le mariage pour tous a été validée par le Conseil constitutionnel, vendredi 17 mai, Marine Le Pen, la présidente du Front national, a indiqué dimanche, qu'elle abolirait cette loi, si elle était élue présidente de la République, avant d'ajouter au sujet de son parti, que «nous sommes sur la voie du pouvoir».

    Interrogée sur le mariage gay dimanche dans l'émission C politique de France 5, Marine Le Pen a promis: «Oui, je l'abolirai. J'en ai pris l'engagement». La présidente du Front national n'a en revanche pas appelé à «la désobéissance civile» des maires car elle est «respectueuse des lois». «Je crois que les maires auraient dû avoir une clause de conscience et qu'on ne peut pas forcer un maire à diligenter un mariage si ça le heurte dans ses convictions profondes», a-t-elle tout de même précisé

    «Je suis avocate et très respectueuse de l'État de droit. Donc une loi n'est pas rétroactive et les gens qui se sont mariés resteront mariés parce que ce serait illégal de les 'démarier'.  En revanche, d'autres n'auront pas la possibilité de le faire», a-t-elle précisé, se projettant à l'Elysée. Et de préciser: «moi, je suis pour l'amélioration du PACS notamment sur le plan de transmission patrimoniale. C'est la réclamation de l'immense majorité des homosexuels. Le mariage n'était qu'une revendication ultra-minoritaire portée par le micro-lobby LGBT (lesbiennes gays Bi et transsexuel) devant lequel le président de la République était à plat ventre.»

    Enfin, la présidente du FN a expliqué son «inquiétude» sur l'adoption des couples homosexuels: «quant à l'adoption, je tiens à rappeler l'inquiétude qui est la mienne d'autoriser l'adoption pour les couples homosexuels étant entendu que je considère que c'est le droit de l'enfant qui doit être au centre et pas le droit à l'enfant».


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  • Roms : le casse-tête de Manuel Valls

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      • Mis à jour <time data-ago="il y a 28 minutes" data-original="le 13/05/2013 à 23:41" datetime="2013-05-13T23:41:46+02:00" itemprop="dateModified">le 13/05/2013 à 23:41</time>
      • Publié <time data-ago="il y a 4 heures" data-original="le 13/05/2013 à 19:57" datetime="2013-05-13T19:57:26+02:00" itemprop="datePublished">le 13/05/2013 à 19:57</time>
    <figure class="fig-photo"> Christiane Taubira a accompagné Manuel Valls lors de son déplacement lundi à Lyon, au lendemain de l'incendie d'une usine désaffectée qui a causé la mort de trois personnes.<figcaption class="fig-media-legende" itemprop="description">

    Christiane Taubira a accompagné Manuel Valls lors de son déplacement lundi à Lyon, au lendemain de l'incendie d'une usine désaffectée qui a causé la mort de trois personnes. Crédits photo : ROBERT PRATTA/REUTERS

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    INFOGRAPHIE- L'incendie mortel dans un squat à Lyon lundi révèle les limites de l'action de l'État, qui ne parvient ni à reloger ni à expulser.

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    Roumains, Bulgares, Hongrois, Slovaques… Le dossier Roms, qui marqua les débuts de Manuel Valls au gouvernement, sous le signe de la fermeté, devient de plus en plus épineux pour le ministre de l'Intérieur. Dans la nuit de dimanche à lundi, dans une usine désaffectée, à Lyon, trois membres de cette communauté itinérante ont péri dans les flammes: deux femmes et un enfant, selon un bilan provisoire. Trois cents personnes avaient squatté les lieux et logeaient sous les toits de ces locaux insalubres.

    L'hôte de Beauvau s'est aussitôt rendu sur place avec la garde des Sceaux, Christiane Taubira. Après avoir exprimé son «sentiment de profonde tristesse», Manuel Valls a rappelé que «ces squats, comme les campements de fortune, doivent être évacués chaque fois qu'ils présentent, ici comme ailleurs, de vrais dangers». Que pouvait-il dire d'autre? À Lyon, l'État a manifestement agi trop tard. Voici des mois que les élus concernés par ces occupations sauvages alertent sur les risques encourus. Comme celui de Vigneux-sur-Seine (Essonne), dont le campement monstre, abritant près d'un millier de malheureux, avait fini par être vidé en mars dernier, avant d'essaimer un peu partout en Ile-de-France.

    «On nous ment!»

    Officiellement, les Roms sont 15.000 dans l'Hexagone. «On nous ment! Ils sont bien plus nombreux», proteste Éric Ciotti, le député UMP des Alpes-Maritimes. Combien au juste? «Sans doute le double, voire le triple ; de toute façon, les chiffres ne sont plus publiés, tout comme ont disparu les bilans mensuels sur le nombre d'implantations illicites et, plus encore, ceux sur les expulsions effectivement réalisées. Ne restent que les coups de menton d'un ministre qui ne maîtrise plus rien», estime, avec sévérité, cet élu sarkozyste.

    En Seine-Saint-Denis, département qui accueille la plus forte concentration de Roms, les familles sont entassées le long de voies ferrées et d'échangeurs d'autoroute, exposées à de sérieux risques d'épidémie, sans parler des enfants qui, régulièrement, sont heurtés par des voitures ou provoquent des accidents. «C'est la France des bidonvilles qu'avait combattue l'abbé Pierre», constate, effaré, Nicolas Dupont-Aignan, député maire de Yerres (Essonne).

    Plus les moyens de loger

    Selon lui, «l'intégration pleine et entière des Roumains à l'Union européenne, au 1er janvier 2014, c'est-à-dire dans quelques semaines, va accentuer le problème». Lui milite pour la fermeture provisoire des frontières, car, estime-t-il, «c'est par dizaines de milliers qu'ils affluent désormais». L'élu souverainiste considère également qu'il faudrait supprimer les aides européennes à la Roumanie, pays qui a déjà reçu de Bruxelles 20 milliards d'euros en cinq ans pour retenir et réadmettre ses nationaux et qui, selon lui, «ne fait rien ou si peu».

    Que faire des Roms déjà installés en France? La politique du gouvernement Ayrault relève de la schizophrénie. D'un côté, Manuel Valls affiche sa fermeté. De l'autre, pour faire vivre les promesses de campagne de François Hollande, il a produit la circulaire du 26 août 2012, qui impose, avant tout démantèlement de camp, de procéder à un diagnostic social et de proposer des solutions d'hébergement et d'insertion aux populations concernées. Or l'État pas plus que les collectivités locales n'a les moyens de loger toutes ces personnes en situation illégale. Mais voilà: la circulaire Valls a accordé un nouveau droit à ces nouveaux arrivants, qu'ils se sont empressés de faire respecter, en assignant, en avril dernier, le préfet de Lyon, puis celui de l'Essonne. Qui ont dû plier face au juge.

    Les préfets pourraient, en raison de risques imminents, expulser davantage de campements sans attendre. Mais en application d'une doctrine Valls peut-être mal comprise, ils préfèrent se retrancher derrière une décision de justice. Ce qui peut prendre des mois.

    «Juridiquement désarmés»

    Quand bien même tombe une décision judiciaire d'expulsion, rien n'est réglé pour autant. Un grand préfet le confie au Figaro: «L'éloignement est devenu quasi impossible, puisque la garde à vue au seul motif que l'étranger serait en situation irrégulière est proscrite par la Cour de cassation. Comment s'assurer que les personnes ne vont pas disparaître? Un autre texte récent interdit par ailleurs de mettre les familles en centre de rétention administrative. Nous sommes juridiquement désarmés.»

    Partout en France, les riverains de ces camps de la honte commencent à manifester des signes d'exaspération. À Marseille, en septembre 2012, des habitants d'une cité, eux-mêmes issus de l'immigration, avaient expulsé manu militari des squatteurs roms, sous le regard impuissant de la police.

    Plus récemment, à Villeneuve-d'Ascq (Nord), les habitants de la zone pavillonnaire du Triolo, excédés par les cambriolages en série, se sont mis à placarder sur les murs du quartier les photos de jeunes Roumains qu'ils suspectaient d'être les cambrioleurs. Le dossier des Roms demeure le casse-tête du ministre de l'Intérieur.


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  • Virgin Megastore de Lyon : les rayons vides

    à 10h30


    Par Florent Deligia
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    Publié le 13/05/2013  à 14:51    lien
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    virgin ()

    Depuis ce lundi matin, le Virgin Megastore de Lyon propose 50 % de remise sur l’ensemble du magasin. Une cinquantaine de personnes étaient présentes dès l’ouverture, se ruant sur les bonnes affaires et n’hésitant pas à harceler les vendeurs pour obtenir le Graal du jour : un iPad à petit prix. Ambiance.

    La nouvelle a fait le tour des réseaux sociaux, dimanche 12 mai : à partir de lundi, les boutiques Virgin Megastore bradent leur stock et proposent 50 % de remise dans tous les magasins, à l’exception des livres et chèques-cadeaux. Les détenteurs de la carte de fidélité bénéficient pour leur part de 20 % supplémentaires. Alors que la chaîne traverse une crise sans précédent et que le tribunal doit étudier les offres de reprise le 23 mai, l’opération vise clairement à vider les stocks.

    Une cinquantaine de personnes à 9h59

    Ainsi, une cinquantaine de personnes se pressaient devant le magasin de Lyon, ce lundi matin, peu de temps avant l’ouverture des portes. La tension est alors déjà palpable. Certains font des bras d’honneur aux caméras de surveillance. D’autres pestent, car “les vendeurs auraient eu le droit de se servir en priorité”. Le ton est donné : les gens ici présents n’ont que faire de la crise qui touche Virgin et sont là pour faire de bonnes affaires. Les portes s’ouvrent à 10 heures. C’est la cohue, les gens se précipitent dans le magasin. Tout le monde n’a qu’un mot à la bouche : iPad.

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    La quête de l’iPad

    Les consoles de jeux vidéo sont immédiatement accaparées, mais les tablettes de la firme à la pomme ne sont pas en rayon. Immédiatement, la foule se dirige vers les vendeurs qui partent chercher les tablettes, en stock aux étages supérieurs. À leur retour, ils n’ont pas le temps de les distribuer à ceux qui les ont demandés et sont dévalisés en quelques secondes. Ils tenteront bien de contrôler le flux, mais c’est peine perdue. L’ambiance est tendue, l’excitation à son comble.

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    Acheter pour revendre

    Un homme ayant récupéré un iPad 4 64 Go à 350 euros (au lieu de 700) est interpellé par un jeune qui lui propose 400 euros immédiatement. Il refuse poliment avant de recevoir d’autres offres. Alors que les clients ne sont pas encore passés en caisse, des négociations ont déjà lieu dans le magasin. Des sommes en liquide s’échangent discrètement et les produits passent d’une main à l’autre. Un de ces revendeurs de l’immédiat nous confie qu’il pensait proposer ses achats sur le site de petite annonce leboncoin.fr. Il n’aura pas besoin de le faire. Les produits qu’il a récupérés ont déjà de nouveaux propriétaires. Un homme, la cinquantaine, montre le carton d’un lecteur Blu-Ray : “Vous pensez que je peux en tirer combien ? Je ne sais même pas à quoi ça sert.”

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    Des rayons vidés en quelques minutes, sauf celui des CD

    Les rayons high-tech et jeux vidéo sont rapidement vidés de leur contenu. Paradoxalement, celui des disques au premier étage est désert, malgré des réductions identiques. Symbole d’un des pôles qui a marqué la perte de Virgin, la musique sur support physique n’intéresse plus personne. Un vendeur reste confiant : “Tout devrait partir d’ici le 25 mai”, date de la fin de l’offre. Plus loin, l’une des libraires regarde la curée avec émotion et se confie : “Ça me fait mal au cœur de voir ça. C’est difficile.” Une vingtaine de minutes après l’ouverture des portes, la tension est loin d’être retombée, bien au contraire. Le personnel, pris à partie, est suivi de près par des dizaines de clients n’ayant toujours qu’un seul mot à la bouche : iPad.

    Vendeurs au bord de la crise de nerfs

    Harcelé, un vendeur perd ses nerfs : “J’ai déjà poussé une gueulante tout à l’heure. Arrêtez de me suivre ! Il n’y a plus d’iPad.” Un client, se sentant lésé, attend qu’il se soit éloigné pour passer sa colère : “Ils ont tout gardé pour eux !” Quelqu’un lui fait alors remarquer que, si c’est vrai, c’est légitime : “Ils sont bientôt au chômage.” À quoi le client agacé répond : “Ils ne vont pas se plaindre : ils vendent aujourd’hui, et je contribue en achetant ici” (sic). Un autre vendeur craque à son tour : “Calmez-vous, on dirait que vous voulez de la viande.” Perdue dans ce chaos, une jeune demoiselle était simplement venue acheter un nouveau chargeur pour son ordinateur portable. Elle rebroussera chemin. Ce n’est pas le jour pour faire des emplettes normales.

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    Un parfum de fin du monde

    Une demi-heure après l’ouverture, le rayon high-tech a été pillé. Il reste bien quelques accessoires, enceintes ou casques, mais les produits les plus importants sont partis depuis longtemps. Les négociations de particulier à particulier continuent aux caisses. Les butins sont protégés. Les paniers débordent. Les plus organisés étaient venus avec de grands sacs, désormais garnis d’électronique. À l’entrée, plusieurs affiches improvisées indiquent qu’il n’y a plus d’iPad. Cela n’empêchera pas les clients de continuer de poursuivre les vendeurs désespérés. Virgin devrait bientôt fermer. Il ne devrait plus y avoir grand-chose dans le magasin d’ici à mercredi. Un parfum de fin du monde flotte au 41 rue Édouard-Herriot.

    Lire aussi : 50 % de réduction dans les magasins Virgin Megastore


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