• Edition du 26 03 2011

    PERPIGNAN « Sans franchise les Dragons Catalans n'existeraient pas »

    « Sans franchise les Dragons
 Catalans n'existeraient pas »

     

    Depuis l'entame de sa sixième saison en Super League, on ne parle que de ça du côté de Gilbert-Brutus, du dossier du renouvellement de la franchise pour trois ans que le club catalan doit être présenter le 1er avril aux instances anglaises de la RFL. C'est l'affaire de tous, mais surtout de Christophe Lévy, le manager général qui a en charge, depuis le début de la saison, ce lourd dossier et pour lequel il s'y penche à fond depuis cinq semaines. Lucide, il ne prétend ni détenir la vérité, ni pouvoir présenter un dossier en béton, mais qui doit tenir la route.

    Il en va de la pérennisation en Super League des Dragons qui jouent gros.


     « On est en train de rattraper notre retard »


    Les Dragons Catalans vont-ils jouer leur avenir en avril ? C'est une évidence. Sans franchise, on n'existe pas. Depuis trois ans, malgré notre dernière place au classement de la SL, la saison dernière, on a tout fait pour faire partie de l'élite des clubs européens de rugby à XIII. On ne s'est surtout pas endormi sur nos lauriers. Le sportif qui a été notre maillon faible en 2010, n'est qu'un des neuf points qui ne pèse pas plus lourd que les infrastructures, le budget, voire la formation et tant d'autres.

      Comment se présente le dossier de renouvellement de la franchise, pour les trois ans à venir ?

    On connaît nos points forts comme la formation, le sponsoring en hausse (280 entreprises privées), le positionnement stratégique pour le développement du XIII en France, la fidélité de notre public (7 900 spectateurs de moyenne en 6 ans, 9 000, objectif avec le nouveau Brutus) etc. Il a fallu travailler pour être à niveau. On est prêt, on était aussi très en retard au niveau structurel. Le plus important est la création d'Ambitions Dragons pour intégrer la Super League juniors, dès 2012.

     

    « Une place en Super League, ça se mérite »


    La rénovation du stade Gilbert-Brutus n'était pas donc pas un luxe ?

    Sans elle, on partait avec un lourd handicap, voire insurmontable. Le nouveau Brutus doit tirer le club vers le haut. Saint-Helens, malgré sa carte de visite, sa notoriété est sous pression, sans un stade à la dimension de ses ambitions. Sans un tel outil, on ne pouvait pas avancer.

      Quels sont les critères de sélection ? Il y en a neuf qui ont tous leur importance. Le commercial est sur la même ligne que le sportif, que l'engagement des actionnaires, des dirigeants ou le budget.

    (1)   Qu'est-ce qui vous fait croire que vous serez dans le top 14 de la Super League en 2012 ? On a tout pour convaincre les Anglais qui vont se rendre en mai à Brutus pour mesurer notre progression, nos efforts. Prouver que l'on n'a pas menti sur nos infrastructures. Une place en League, ça se mérite. On sait aussi que les Anglais sont plutôt favorables à une ouverture vers la France. Ils ont apprécié les matches délocalisés. Ils ne sont pas insensibles à notre histoire, notre culture, notre position géographique.

     

    « Les Anglais sont de plus en plus exigeants »


    18 candidats pour 14 places, le rugby à XIII français a-t-il sa place en Super League anglaise ?

    En six ans de Super League, on a démontré que l'on avait notre place même si pour être champion, il faudra progresser en matière de Salary Cap (masse salariale), on est encore loin des 2,2M maximum accordés au club. Il faudra améliorer notre budget, avoir aussi un peu de chance sur le pré. Et faire confiance à la carte jeune qui doit assurer notre avenir pour suppléer un noyau de joueurs trentenaires qui vont devoir se retirer. On a ainsi structuré notre centre de formation, créé des emplois, musclé notre staff. C'est un passage obligé.

      Le cahier des charges est-il devenu de plus en plus exigeant ?

    Il l'est de plus en plus. Si on n'est pas dans les clous, on est pénalisé. Wigan l'a été en 2006, les Crusaders et Wakefield ont attaqué la saison avec 4 points de handicap.

      Quel regard portent les Anglais sur les Dragons Catalans ? Ils ne nous épargnent rien. La rénovation du stade Gilbert-Brutus a eu du retard à l'allumage dont on n'était pas responsable, ils s'en moquent. Mais nous respectent.

      La pression anglaise et le lobbying vous font-ils peur ?

    Il faut vivre avec. Ce sont les Anglais qui commandent de part leur proximité et leur histoire.

      Avez-vous envisagé le pire ? Personne au club n'a envisagé une rétrogradation même si l'on sait qu'avec Toulouse, Vidnes, Barrow ou Halifax, prétentants à la montée, la concurrence est féroce.

      Où en est la campagne de soutien ? Elle avance. On note des soutiens en dehors du département. De Normandie, de la Rochelle, de Salon de Provence. Personne n'y est insensible. Les supporters adhèrent, les partenaires d'ici aussi.

      Jouent-ils tous le jeu ? J'aimerais qu'il y ait une totale reconnaissance. Beaucoup de commerçants bénéficient de l'impact des Dragons mais oublient de nous renvoyer l'ascenseur.

     
    Propos recueillis par Daniel Jaco


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  • http://www.la-clau.net/ce-quils-disent/4879/la-catalogne-ressemble-de-moins-en-moins-a-lespagne-4879

    «La Catalogne ressemble de moins en moins à l’Espagne»

    Vendredi 3.9.2010. 21:00h

    Cette fin de décennie favorise la montée, en Catalogne du sud, d'un sentiment indépendantiste paisible, souvent extrapolitique, à rapprocher des processus québécois et écossais. De son bureau proche de la cathédrale de Barcelone, Saül Gordillo dirige depuis 2007 l'Agence Catalane d'Informations, une AFP catalane née en 2000. Trente-cinq ans après la fin du régime de Franco, ce journaliste de 38 ans, qui n’a pas la retenue des anciens, se réjouit de la suppression de la corrida, des provinces espagnoles en Catalogne et de la puissance médiatique du territoire.
    Saül Gordillo, directeur de l'Agence Catalane d'Informations © Agence Catalane d'Informations
    Saül Gordillo, directeur de l'Agence Catalane d'Informations © Agence Catalane d'Informations

     

    Quelle est l'origine du désir d'émancipation exprimé par la Catalogne du sud?

    Notre self-government vient de subir une régression voulue par l'Etat, et notre situation actuelle est un recul, suite aux avancées obtenues lors de la transition démocratique (1975-1980 - ndlr) qui a suivi le régime du général Franco (1939-1975 - ndlr). Une rupture s'est produite dans l'esprit de concorde avec Madrid et dans la reconnaissance des nations galicienne, basque et catalane, au sein de l'Espagne. Ces derniers temps, le PP (Partido Popular, droite espagnole - ndlr) et le PSOE (socialistes espagnols - ndlr) ont entamé une escalade espagnoliste, après avoir constaté que la doctrine anti-catalane suscite des suffrages dans le reste du territoire espagnol. En conséquence, les gens n'en peuvent plus et disent "assez", face à cette régression, grossière et antidémocratique, orchestrée par l'État. La sentence de la Cour Constitutionnelle, prononcée le 28 juin 2010, a bafoué l'approbation de notre statut d'autonomie par deux parlements, le catalan et l'espagnol, et par un référendum populaire, tenu en 2006. Nous nous heurtons donc à un problème de démocratie et de liberté. La raison du mouvement actuel n'est pas identitaire, mais elle pourrait l'être, elle n'est pas culturelle et linguistique, mais elle pourrait l'être. Elle n'est pas non plus fondée sur l'économie, bien que cela soit possible, dans l'absolu. En réalité, les gens constatent que la souveraineté leur donnerait des libertés et de nouvelles opportunités face à la subordination actuelle. A la base, il s'agit d'un souci de liberté. Désormais, parmi les décideurs figurent des hommes et des femmes qui étaient gamins en 1978, à l'époque du vote de la Constitution espagnole. Ces gens-là ne souhaitent pas être otages ou esclaves des choix d'il y a 30 ans, désormais méprisés. Je fais partie de cette génération.

    La Catalogne du sud s'imagine indépendante, mais elle n'est qu'une région européenne...

    Nous ne sommes pas une région, nous sommes une nation, avec mille ans d'histoire, et nous sommes un peuple qui jouit d'une longue continuité. À l'heure actuelle, depuis 300 ans, nous sommes soumis à l'Espagne, mais le sentiment catalan est en pleine santé. L'Histoire de Catalogne nous démontre que nous n'avons aucune autorisation à demander à l'Espagne. C'est ce que l'Espagne n'a pas compris : nous sommes ce que nous sommes, en marge de ce que l'Espagne dit de ce que nous sommes. Mais en plus, nous souhaitons désormais être globaux. Dans le cadre européen, cela signifie pouvoir faire ce que d'autres pays font, tout en étant aussi petits que nous, en parlant des langues aussi peu parlées que la nôtre, ou moins parlées, en s'appuyant sur un poids économique inférieur ou supérieur au nôtre. Nous voulons disputer la Champions League en toute liberté, sans être la doublure d'une autre équipe. Tout cela, si le pays le souhaite démocratiquement, précède une évolution imparable.

    La Catalogne du sud n'est pas déjà un peu un Etat ?

    Nous avons, oui, une agence de presse catalane, une télévision publique puissante, leader, et très décisive, qui dispose de correspondants dans le monde entier. Nous avons aussi une radio publique très performante, également leader. En matière de liberté et de qualité, ces médias n'ont aucun équivalent dans le reste du territoire espagnol. On pourrait, toutes proportions gardées, les comparer bien plus à la BBC. Parallèlement, notre présence sur Internet, peu liée à l'Espagne, démontre notre poids démographique, sur le réseau, en tant que pays et société dynamique. Nous avons un domaine ".cat", c'est à dire une immatriculation sur Internet, à l'identique du ".fr" ou du ".com", nous disposons de la reconnaissance d'une multitude de marques et d'entreprises multinationales dont ne jouissent pas d'autres nations sans Etat. Nous avons aussi un corps de police propre, doté de 15.000 agents armés, et des ambassades au monde. La Catalogne dans le monde, c'est aussi l'Institut Ramon Llull, grâce auquel le nombre d'universitaires qui étudient le catalan est plus important sur la planète que dans le reste de l'Espagne, car il existe davantage de chaires de catalan hors-Espagne qu'en Espagne, en dehors de la Catalogne.

    Vos retraites et votre sécurité sociale ne sont pas catalanes...

    Non, elles sont espagnoles. Il y a là un problème, mais, historiquement, les Catalans se sont construit un État parallèle, grâce à un maillage socio-économique privé, qui comprend aussi bien des écoles que des mutuelles. Du coup, nous payons de nombreuses prestations deux fois, au niveau public, pour l'État, et au niveau privé. Par conséquent, certains de nos services bénéficient d'une sorte de réseau alternatif. En revanche, nous maîtrisons notre système de santé publique, sous l'entière compétence du gouvernement de Catalogne. C'est la même chose pour notre système éducatif, au sein duquel le catalan est la langue véhiculaire de l'ensemble de l'échelle scolaire. Nous venons d'abolir les quatre provinces de la division espagnole issues de la fin du XIXe siècle, nous venons d'interdire la corrida et avons approuvé, au parlement de Catalogne, une loi qui instaure le doublage de tous les films, à hauteur de 50 %, en catalan.

    En y regardant de plus près, en quelques années seulement, ce pays a validé de grands choix, notamment celui de s'organiser géographiquement à sa manière, en "vigueries", et non plus en provinces. De la sorte, la Catalogne ressemble de moins en moins à l'Espagne.

    L'Espagne est bien moins un "Etat providence" que la France, mais tout de même, changer d'Etat de ferait pas peur aux gens ?

    Les personnes qui réfléchissent sérieusement à l'indépendance de la Catalogne doivent travailler sur ce sujet, mais les gens de la rue n'y songent pas encore. Nous ne sommes pas face à une indépendance imminente, qui pourrait effrayer certaines personnes. Nous nous trouvons encore dans une étape de souverainisme extrêmement transversal, dont l'intensité, les degrés, et les sensibilités, sont très variés. Il n'y pas encore de phase de perception claire, qui exigerait une construction de structures d'État à tous les niveaux. Nous sommes dans une étape préalable, qui nous guidera vers la suivante. La période actuellement est celle des fondations, pour que, démocratiquement et pacifiquement, si les habitants de ce pays le souhaitent, soit organisé un plan d'action général qui évite que quiconque ne s'inquiète pour sa retraite, ou tout autre sujet logistique.

    L'agence de presse que vous dirigez semble être l'organe d'un pré-état catalan...

    C'est l'agence de presse d'un pays doté d'une langue propre, d'une nation sans État. Tous les États et tous les territoires qui ont envie de se transformer en Etat ont la leur. A l'origine, l'Agence Catalane d'Informations a été créée pour unifier un pays, désagrégé en matière de communication, avant une restructuration lancée il y a 30 ans. C'est l'agence publique et nationale de ce pays. Ce pourrait être, à l'avenir, un instrument d'État ? Sans doute, mais nous avons également la mission de raconter la Catalogne au monde, car les informations reçues par les médias internationaux sont le plus souvent déformées, puisqu'elles sont interprétées à Madrid. En ce sens, cet été, nous avons lancé une version en anglais, dénommée Catalan News Agency. Le réseau Internet est un excellent point de repère, car notre présence permet de dire au monde que nous ne souhaitons pas un Etat à l'ancienne, traditionnel, barricadé par des frontières, doté de sa monnaie et de son armée. Les nations conçues dans une optique du XIXe siècle n'ont aucun sens. Grâce à Internet, nous jouons dans la ligue de la globalité, en nous rattachant à d'autres langues et à d'autres projets, de manière complémentaire. Nous n'imaginons aucune frontière, aucune division, et favorisons les échanges.

    L'économie et la langue suffisent ?


    La langue ouvre beaucoup de portes, et, en plus, nous en avons plusieurs. Lors des dix dernières années sont arrivés en Catalogne 1,5 nouveaux habitants, ce qui porte notre population à plus de 7 millions de citoyens. Les nouveaux Catalans parlant des langues très variées, le catalan se doit d'être la langue véhiculaire, mais sans contrainte. Notre langue doit séduire, elle doit aussi être respectée, en tant qu'outil d'intégration. De nombreux nouveaux immigrants n'ont pas les préjugés des précédents, qui arrivaient des régions d'Espagne. Ils apprennent le catalan plus naturellement, et cette idée me plaît. Mais une évolution majeure adviendra à partir de 2014 ou 2015, car, pour la première fois, la Catalogne ne dépendra plus majoritairement du marché espagnol. Par conséquent l'économie catalane sera davantage reliée à l'extérieur de l'Espagne qu'à l'Espagne elle-même. Sachant cela, la globalisation du marché est une chance en matière de liberté, car, jusqu'à présent, nous étions pris par la peur d'un boycott du reste de l'Espagne. Désormais, l'opportunité des entrepreneurs catalans et des grandes entreprises est de vendre dans le monde. Je pense que le marché nous affranchit. Cela paraît procapitaliste, mais cette nouveauté est salutaire.

    Entretien Esteve Valls


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  • La mairie convoque d'urgence un "Conseil Directeur", face à la situation

    Les prostituées de bord de route et les toxicomanes se multiplient à La Jonquera

    Samedi 26.2.2011. 21:15h La ville de La Jonquera en voit de toutes les couleurs depuis 10 ans: prostitution de masse, transactions et agitation commerciale font partie de l'ambiance de la vaste zone du périmètre municipal la plus connue par les Français. Ce vendredi, la mairie a réagi face à la prolifération de prostituées de bord de route, d'acheteurs de drogue et de délinquants. Selon les derniers chiffres, le trafic routier aurait même augmenté au Perthus depuis l'ouverture du grand bordel "Paradise", en octobre dernier, à La Jonquera.

    L'étrange décor de l'ancien village paisible de La Jonquera, radicalement transformé, depuis le passage à l'euro, en usine commerciale pour citoyens français, évolue encore davantage vers le sordide. Depuis l'inauguration d'une maison de passe aux allures démesurées "Paradise", en octobre dernier, la commune, transformée en ville de transactions, subit des dommages collatéraux. Ce vendredi soir, la mairie de La Jonquera a ainsi tenu un "Conseil Directeur", spécialement organisé pour faire face à la recrudescence de prostituées de bord de route, qui profitent du l'appel à la consommation constitué par le bordel géant, installé vers la sortie Sud, en direction de la ville de Figueres. Selon la police municipale, coordonnée avec la police catalane et la police espagnole, le nombre de véhicules provenant de France a augmenté depuis l'automne, à la faveur de l'aura croissante suscitée spécifiquement par le fameux paradis.

    La zone commerciale de La Jonquera recevrait 10.000 personnes par jour, quasi-exclusivement venues du territoire français, dont certaines auraient des intentions illicites. En ce sens, le maire, Jordi Cabezas, a signalé ce vendredi qu'il existe "une petite partie" des visiteurs qui "utilise les bordels", tandis qu'une autre est "toxicomane", et qu'une dernière est "delinquante". Pour preuve de ce dernier aspect, selon le premier magistrat, qui s'est appuyé sur les chiffres des différentes polices, 1000 plaintes pour vols ont été déposées en 2010 à La Jonquera. Elles concernent majoritairement des méfaits commis à l'intérieur des poids-lourds, stationnés en masse dans les polygones industriels de la ville. Ce phénomène a cependant fait l'objet d'un recul lors des dernières semaines de l'année dernière.


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  • Étonnante hypocrisie en territoire français, à 50 km de La Jonquera   LA CLAU

    La prostitution en appartement reste taboue en Roussillon

    Dimanche 27.3.2011. 00:00h Les esprits scandalisés par la présence de la prostitution dans la région de l'Empordà, autour de Figueres, font l'impasse sur les activités similaires pratiquées à Perpignan, sous des appellations variées. La place que réserve la société au sexe à péage reflète profondément l'âme de la France, et celle de l'Espagne. 

    En octobre 2010, l'inauguration du "Paradise", véritable industrie du sexe construite dans la commune de La Jonquera, à 48 km de Perpignan, avait suscité de nombreuses réactions. En Roussillon, le Mouvement Démocrate, dénonçait une "exploitation de la femme", conçue comme une "marchandise". Pour sa part, la vice-présidente du Conseil Général des Pyrénées-Orientales, Ségolène Neuville, résumait en janvier dernier la prostitution en maisons closes, en réalité généralisée en Espagne, ou encore en Belgique, à la seule "frontière" catalane. Une seule zone, voisine du Roussillon, résumait ainsi un ensemble de situations avérées. En février, le tour est venu de la députée socialiste Danielle Bousquet, élue du département des Côtes d'Armor, d'évoquer La Jonquera, où "90% des clients viennent du Sud, de Marseille à Perpignan". Dans une certaine ingérence, Mme Bousquet a suggéré dans la foulée de pénaliser les clients, quelle que soit leur nationalité.

    En dehors de tout débat éthique, ces prises de position sont le fruit de la découverte tardive de réalités évidentes, et banalisées, car le sexe tarifé, y compris en masse, existait déjà en 1950, comme en 1990, notamment dans la ville de Figueres, avec déjà une consommation accrue de Catalans du Nord. Mais une certaine classe politique évite sa propre proximité, celle de la quinzaine d'annonces suggestives publiées quotidiennement par la presse majoritaire, dont les Journaux du Midi, ainsi que plusieurs journaux d'annonces gratuites des Pyrénées-Orientales. Sans équivoque possible, ces services sont généralement proposés dans une rubrique intitulée "détente". Ces derniers jours, une jeune femme y invitait les hommes à la rejoindre à Canet-Plage, tandis que se signalait une "dame très sympa" qui "reçoit pour câlins" à Perpignan intra-muros, tout comme une autre professionnelle, qui sollicitait les clients en "besoin de lâcher prise".

    Cette prostitution de fait en Roussillon, maquillée par l'hypocrisie des mots, est évidemment identique à celle de La Jonquera, la dimension de masse en moins. Sans détails lubriques, ni tarifs, dans une discrétion toute française, elle se présente parfois même sous des formules romantiques, mais la réalité reste la même en matière de traitement réservé à l'identité de la femme. Cependant, les traditions culturelles sud-catalane et espagnole, qui consistent à appeler un chat un chat, divergent du style hexagonal, dans l'euphémisme et la suggestion. La persistance, voire le développement du sexe à péage dans les Pyrénées-Orientales, à la faveur de la crise, soulève des questions, en bonne partie identiques à celles que suscite la Catalogne du Sud.


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  • Edition du 27 03 2011

    DRAGONS CATALANS Brutus n’a vu que du rouge

    Brutus n’a vu que du rouge

    © Jean-Luc Bobin

    Salford a freiné la montée en puissance des Dragons en s’imposant 22 à 10 dans un stade Gilbert Brutus, véritable aire de jeu des Anglais. Les Catalans ne se sont toujours pas imposés à Perpignan. Dimanche c’est à Warrington qu’il faudra réagir.
    multiplie les assauts au ras. Les Dragons aussi, mais à l’impact, les Anglais sont plus incisifs. Les amateurs de tampons sont frustrés, il n’y en aura pas en cette triste soirée


    Les joueurs de Salford ont perpétué la tradition. Les Anglais ont encore tiré les premiers à Perpignan. Ratchord dans un fauteuil claque une 40-20. Sur le coup, une pénalité sévère permet aux « Reds » de sortir le cuir. Broughton en coin ouvre la marque. L’ailier anglais aura été le grand bonhomme de la soirée, quatre essais inscrits face à une défense aux abonnés absents. Blanch et Farrar s’en souviendront.

    Broughton intenable :
    Salford en impose devant. Et s’impose aussi. Rugueux, solides et bagarreurs, les avants des diables rouges posent leur patte sur la rencontre.

    Histoire d’enfoncer le clou, Ratchford fait son numéro de soliste devant la tribune Bonzom. Il affole ses vis-à-vis et offre à Broughton son doublé. Sa, Gigot, Greenshields et Mounis travaillent dans l’axe. Salford multiplie les fautes sur les tenus. Une indiscipline qui permet aux Dragons d’avancer. Gigot, petit côté, sert Millard qui claque pour Satacul en coin. Le Lot-et-Garonnais réduit la marque. Une fois de plus, cet essai décrispe quelque peu la maison « sang et or ». On sent les Dragons appliqués, à l’écoute avec ce bras de fer en ligne de mire. Pourtant, ce sont les visiteurs qui filent en tête aux vestiaires (10-4). Le succès est mal engagé.
    Dès la reprise, la réalité revient en pleine poire des Catalans. Un premier plaquage manqué, puis un second et un dernier face à Broughton qui s’amuse sur 25 mètres, signant son triplé.
    La défense n’a rien de sereine. Rien à voir avec l’absence de Dureau, l’attentisme est là. Alors il faut se tourner vers l’attaque. Stacul est tout prêt de conclure, Millard aussi, Gigot fait le jeu au pied mais ça ne passe pas. Il y a toujours une dernière maladresse qui vient briser l’espoir. L’attentisme est aussi là en attaque. Sa cherche bien des solutions, mais est esseulé à l’approche de la ligne, Salford sans se livrer n’est pas en danger.

    Et pourtant, la domination territoriale est 100 % catalane en seconde période.

    Le centième de Raguin

    Mounis, en loyal capitaine, joue des coudes en défense, Henderson lui emboîte le pas, Simon aussi. Mais rien n’y fait. Seul Gigot apporte un peu de créativité. Alors, il faut attendre un embouteillage dans l’en-but adverse, après un coup de pied de Sa pour voir Raguin inscrire son centième point sous les couleurs des Dragons. Il reste alors un peu moins de 20 minutes à jouer. Le retard n’est plus que de six points. Le public retrouve de la voix et les Dragons de l’élan. Henderson se sacrifie pour empêcher Smith de claquer un drop. Mais une fois de plus Broughton plombe l’ambiance. Un nouveau ballon anodin qu’il porte 30 mètres plus loin. Et de quatre. N’en jetez plus. La coupe est pleine. Les Dragons tête basse quittent un antre maudite. Pas rassurant avant d’aller défier Warrington, dimanche et Wigan en suivant.
       XIII

    Bruno Onteniente


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