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  • AU NOM DE LA LIBERTE D'EXPRESSION ET DE LA REPUBLIQUE LAÏQUE...

     


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  • Le blog de Martine Gozlan

    Tunisie. Les femmes en tête des 60% d'adversaires d'Ennahda!

    Nombreux sont les Tunisiens à vouloir protéger leurs acquis face à la montée au pouvoir du parti Ennahda. Mais ce sont surtout les femmes qui donnent de la voix. Parce qu'elles sont en première ligne.


     

    Revenir de Tunis et trouver les locaux de Charlie-Hebdo détruits pour cause de rigolade sur la charia m’incite plus que jamais à ne pas me voiler la face et les pensées ! Le réflexe qui a guidé la main des  incendiaires à Paris, dans la nuit, est le même que celui qui a guidé à Tunis, en plein jour, les agresseurs de Nessma TV qui avait diffusé Persépolis pendant la campagne électorale (voir les posts précédents ). Dans la France laïque, l’indignation et la solidarité avec  les journalistes de Charlie ont immédiatement prévalu. Il aurait été horrible que cet attentat contre la liberté d’expression se soit  déroulé dans l’indifférence. Ouf, nous sommes encore vivants, libres esprits d’une France qui a traversé tant de révolutions pour devenir elle-même ! Et qu’on ne vienne pas nous casser les oreilles avec « l’islamophobie » ( dont je suis régulièrement accusée même si je n’ai cessé, à travers livres et articles de célébrer l’art et la beauté des civilisations islamo-orientales, de Tunis à Bagdad en passant par Ispahan), qu’on ne délire pas sur la notion de « blasphème », moyen-âgeuse dinguerie en reprise de vitesse au 21ème siècle…

    Mais retraversons la Méditerranée que je viens de franchir à regret, laissant mes ami(e)s de Tunis, de Monastir, de Sousse, à leur sort incertain.  Hélas, dans leur pays désormais islamiste à 41,47%, évoquer l’affaire « Persépolis » en défendant sa diffusion équivaut, même dans les milieux de la gauche, à se faire traiter de provocateur si on est Tunisien et d’imbécile décalé si on est Français. Evoquer la laïcité, prononcer le mot, l’expliquer, le défendre ne passe plus. « R’lass…Tais-toi ! Tu as fait le jeu des islamistes…Pas de provoc à l’occidentale… » Telle est la triste chanson psalmodiée dans les meetings et les chuchotements. Autrement dit, la « laïcité » s’affiche désormais comme un gros mot en ces temps de victoire islamiste dite « modérée ». Surtout, ne pas provoquer « le peuple » qui a parlé et choisi l’arabité et la voie de l’islam. Le nouveau conformisme tunisien, qui a de puissants relais à Paris, oublie ainsi qu’un autre peuple existe. Et qu’il représente, si je compte encore correctement sous mon niqab…presque 60% de l’opinion. Additionnez en effet les voix qui se sont perdues sur les petites listes et les voix de la gauche moderne : on obtient une majorité de Tunisiens qui n’ont pas choisi Ennahda.

    Il faut aussi réaliser que le parti islamiste va gouverner dans le cadre d’un cabinet « d’intérêt national » comme l’a souligné Mustapha Ben Jaafar, le leader du mouvement de centre-gauche Ettakatol qui a accepté de rejoindre les islamistes et le Congrès pour la République de Moncef Marzouki, représentant de la vieille gauche arabe nationaliste, post-nassérienne. Autrement dit, il pourra y avoir un contrôle de l’islamisme dans un sens qui devrait les pousser à « savoir jusqu’où ne pas aller trop loin », selon la formule préférée de Jean Cocteau.

    Et c’est dans ce contexte qu’il faudrait rengainer le socle de valeurs qui défendent l’individu contre la pression du groupe, c’est-à-dire la laïcité ? Bien au contraire ! C’est en refusant de céder à la peur semée par les salafistes, cette cinquième colonne dépenaillée des islamistes bon chic bon genre, que les si nombreux Tunisiens adversaires d’Ennahda protégeront leurs acquis. Naturellement, ce sont encore les femmes qui ont donné de la voix. Parce qu’elles sont les plus exposées.

    Avant de quitter Tunis, dans une de ces soirées chaleureuses et combatives qui sont en train de semer les graines de la vigilance républicaine, j’ai rencontré plusieurs enseignantes de différentes facs de Tunis. Elles étaient très en colère : une jeune femme, à la faculté de la Manouba, avait été agressée pour sa tenue jugée non islamiquement correcte. En conséquences, ces profs, toutes jolies, toutes énergiques malgré leur angoisse, avaient décidé de manifester à la Casbah, devant le palais du gouvernement, pour réaffirmer que les Tunisiennes ne céderaient jamais sur leurs acquis.

    Le rendez-vous était fixé au mercredi. Et la manif a bien eu lieu hier, suivie d’une entrevue avec celui qui est encore Premier ministre, Caid Béji Essebsi. « Selon lui, tous les partis politiques se sont mis d’accord pour ne pas franchir une ligne rouge » a rapporté à l’Agence France Presse Ahyet Ayarai, une infirmière qui faisait partie de la délégation. Les journalistes présents- je m’étais envolée la veille, le cœur serré- ont noté la présence de femmes de tous âges, voilées ou non, qui scandaient : « Dehors les rétrogrades ! »

    C’est une première et belle leçon. Même si les femmes, dans d’autres pays, sont descendues dans la rue, la Tunisie est le seul pays arabe où leur statut a été réformé en profondeur. L’islamisme (que l’on traite à tort de modéré puisqu’il constitue en lui-même un excès à travers le kidnapping de la politique par le religieux) devra donc se confronter en Tunisie à celles dont le sort s’est toujours trouvé au cœur de la régression obcurantiste.

    Et c’est de là, c’est par elles, nos amies Tunisiennes (salut Noura, Elizabeth, Nadia, Sonia, Selma et les autres) que la raison pourra tenir bon au beau et bleu pays de la première révolution. 
    Jeudi 3 Novembre 2011
    Martine Gozlan
     
    Martine Gozlan
    Changer le monde, disent les révolutionnaires arabes… Face au réveil de l’Orient, nous oscillons entre la sidération, le lyrisme et la crainte selon que le renversement des astres s’opère dans la Tunisie familière, l’immense et fascinante Egypte, la Libye imprévisible, la Syrie solitaire et inconnue, le chaotique Yémen ou le confetti du Bahrein. On en oublierait même que le réflexe initial de l’insurrection collective et juvénile revient aux Iraniens qui, en contestant massivement la réélection truquée de Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin 2009, ont déchiré les premiers le voile funèbre de la soumission au despote. Leur révolte a eu deux ans et, malgré l’écrasement du mouvement vert dans le sang, l’Iran persiste à résister dans la coulisse, pour demain.
    Ce blog est précisément fait pour rendre compte des déterminations oubliées comme des insurrections spectaculaires, des transformations souterraines et méconnues comme des conséquences des coups d’éclat en haute altitude. D’autres chocs nous attendent dans les mois et les années qui viennent, au Maghreb et au Moyen-Orient. D’autres colères sont en gestation, de nouveaux retournements se préparent. On se propose ici d’être attentif aux secousses, même infimes, jaillies du fond de ces sociétés que nous avons si longtemps scrutées au prisme de l’exotisme : l’histoire immédiate nous rappelle enfin leur ancrage dans l’universel.

    L’auteur :
    Journaliste à Marianne, je travaille sur les questions et les pays d’Islam. Essayiste, j’y ai consacré plusieurs livres. Dernier ouvrage paru : «  Tunisie, Algérie, Maroc : la colère des peuples » aux éditions de l’Archipel.

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  • Exclusif : pourquoi des familles entières campent dans les rues de Paris

    Jean-Claude Jaillette - Marianne | Jeudi 3 Novembre 2011 à 15:01 | Lu 7716 fois

    Ils dorment serrés avec leurs enfants dans des couvertures sur des vieux matelas. Selon un document administratif que publie Marianne2, le préfet est responsable de cette situation en ayant supprimé 30% des places d'hébergements d'urgence en hôtel.

     

    Une femme SDF vivait sous la tente rue de l’Observatoire à Paris avec son mari. Dans la nuit de mardi à mercredi dernier, elle accouche d’un bébé dont le décès est constaté peu de temps après. Est-il mort né, ou le manque de soins a-t-il précipité son décès ? L’enquête est en cours. Une chose est néanmoins évidente : il n’y a pas plus grande violence sociale qu’un tel événement.

    Depuis quelques semaines, les trottoirs parisiens sont occupés par des familles entières, le père, la mère, et leurs jeunes enfants, tous affalés sur des matelas et serrés les uns contre les autres dans des couvertures. Parfois même une poussette est là, unique accessoire vestige d’une vie normale. Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association Droit au logement (DAL) a raison de dénoncer la « défaillance en matière d’hébergement dans certains arrondissements de Paris ». Certes. Mais pourquoi ces scènes choquantes qui n’existaient pas il y a quelques mois sont devenues le quotidien des nuits parisiennes ?

    La réponse à cette question, la voici.

    Marianne2 s’est procuré une lettre signé du Préfet de Paris, Bertrand Munch, adressée le 23 août dernier au Président du Samu social de Paris, l’ancien ministre Xavier Emmanuelli. Il y justifiait le blocage des crédits de l’hébergement d’urgence, tout en demandant au Samu social de mettre en œuvre plusieurs dispositions pour tenir dans l’enveloppe accordée.
    Exclusif : pourquoi des familles entières campent dans les rues de Paris
     

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  • Ouest-France / Bretagne / Vannes / A la une de Vannes

    La commerçante condamnée pour harcèlement

    vendredi 04 novembre 2011
     
     
     

    Justice. Les employées venaient travailler avec la peur au ventre car elles étaient victimes de brimades et de vexations.

    Pressions, injures, vexations, jusque devant les clientes : aux dires de la quasi-totalité des salariées, l'ambiance était devenue exécrable dans un magasin de prêt-à-porter, rue du Mené à Vannes, depuis l'arrivée d'une nouvelle responsable. Ces faits qui ont duré un an conduisent aujourd'hui cette responsable, âgée de 39 ans, à répondre devant le tribunal de harcèlement moral à l'encontre de deux employées.

    L'enquête a été ouverte après la démission, avec fracas puisqu'elle a dû suivre des soins médicaux, d'une de ces deux salariées à l'été 2009. « Je venais travailler avec une boule au ventre. Quand elle me disait bonjour le matin, elle me serrait la main en me tordant le poignet », indique une plaignante.

    « Elle a continué de m'accuser d'avoir volé 10 € et m'a fait vider mes poches alors que c'était une erreur de caisse qui avait été élucidée. J'ai eu la chance de retrouver un emploi malgré les propos diffamatoires qu'elle a tenus à mon encontre auprès de mon nouveau patron », précise l'autre victime. Les deux réclament 5 000 et 3 200 € de dommages.

    Pour leur avocat, « ce n'est pas une gestion normale. C'est du harcèlement avec répétition de brimades et vexations. D'ailleurs toute l'équipe a démissionné. L'une des victimes a totalement perdu confiance en elle, alors qu'elle était décrite comme performante par ses collègues de travail. »

    La patronne du magasin rétorque : « Leurs propos sont de pures inventions. Je me suis contentée de réprimander l'une pour des choses qu'elle faisait mal. J'ai repris une boutique en vrac, il fallait la réorganiser. Je leur ai demandé plus de travail car j'ai des comptes à rendre : je suis une salariée comme elles, dans une société qui compte 17 magasins en Bretagne. »

    Pour son avocate qui demande la relaxe, « elle n'est qu'un maillon de la chaîne dans cette entreprise. Elle avait elle-même la pression, elle a été la lampiste. » Le ministère public demande une amende de 1 000 € dont la moitié avec sursis. Les juges sont plus sévères : ils prononcent une peine de 2 000 € avec sursis. La coupable doit par ailleurs verser 1 000 € et 500 € de dommages à ses deux ex-employées. DL;

     

    Patrick CERTAIN


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