• La Diada nord catalana aquest dissabte a Perpinyà

    Sota el lema "1659-2011, continuem resistint!" la commemoració del Tractat dels Pirineus coincideix també amb el tram final del Correllengua

    Cartell de l'edició d'enguany.
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    Aquest dissabte a Perpinyà tindran lloc els actes de commemoració del Tractat dels Pirineus i les seves conseqüències. Diferents entitats convoquen els seus membres i simpatitzants i els nord catalans en general a participar als actes que tindran lloc al llarg del dissabte.

    La Comissió 350 anys -creada al 2009 pel 350è aniversari- convoca especialment a les persones, entitats associatives, sindicats i partits polítics a participar als actes de Commemoració.

    La diada començarà a 14h amb una concentració a la Plaça de Catalunya amb diverses animacions. A les 16h la manifestació sortirà per un recorregut pels carrers de la ciutat per arribar al Castellet al peu del qual, cap a les 18h, es llegirà el Manifest. A partir de les 19h, una Marxa de Torxes sortirà del Castellet per dirigir-se cap a la Casa Musical per un concert previst a partir de 20h amb la participació de tres grups:Rauxa, Les 100 grammes de têtes i At-Versaris.

    Enguany la Diada va celebrar també uns actes a Prada i Bao la setmana passada amb la presentació del llibre de Joan-Lluís Lluís A cremallengua.

    Les commemoracions inclouen també le sopar popular del 7 de novembre dos dies després, una oportunitat per la gent que treballa per la recuperació nacional catalana de Catalunya Nord, en tots els seus aspectes, polític, cultural, de territori... de fer un resum de l'any i marcar els aspectes més importants i immediats del treball fet o a fer, sota el format d'un sopar popular. En el marc d'aquest sopar s'atorgaran com cada any dos premis: el premi Josep de la Trinxeria, a la persona o entitat que més s'hagi destacat en la defensa de la catalanitat durant l'any i el premi Francesc de Segarra, a la persona o institució que més s'hagi destacat durant l'any per una actitud bel·ligerant contra els catalans, el català o Catalunya Nord en general.

    Manifestació Plaça de Catalunya dissabte 5 de novembre a 16h.

    Concert Casa Musical a 20h. Entrada 5 €.

    Informacions. www.350anys.cat


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  • La justice confirme l'extradition d'Assange

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    Jérémy Maccaud Publié <time datetime="02-11-2011T20:00:00+02:00;" pubdate="">le 02/11/2011 à 20:00</time>

    Julian Assange, ce mercredi, à la sortie du tribunal.
    Julian Assange, ce mercredi, à la sortie du tribunal. Crédits photo : ANDREW WINNING/REUTERS

    La Haute cour de Londres a confirmé mercredi l'extradition vers la Suède de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, dans le cadre d'enquêtes pour viol et agression sexuelle. lefigaro.fr fait le point sur les suites possibles.

    La Haute cour de Londres a confirmé ce mercredi un jugement rendu en février : Julian Assange sera peut être extradé du Royaume-Uni vers la Suède, où il est soupçonné par deux jeunes femmes de viol et d'agression sexuelle. Le fondateur de Wikileaks a désormais deux semaines pour saisir la Cour suprême s'il souhaite faire appel. Une démarche bien compliquée puisqu'il lui faudra prouver que son appel présente un intérêt juridique général, au-delà de sa propre affaire. S'il échoue, l'homme sera transféré en Suède pour répondre des deux accusations portées à son encontre, probablement avant la fin du mois. Retour sur un bras de fer juridique sous forme d'imbroglio diplomatique.

    La confirmation du jugement qui vient d'être rendu par la Haute cour de Londres n'avait pas pour vocation d'apprécier la culpabilité de Julian Assange pour les faits qui lui sont reprochés. Mais de savoir si le fondateur de Wikileaks allait être extradé en Suède pour être interrogé, et, le cas échéant, être mis en inculpation. Si Assange a été entendu sur le fond de l'affaire, le verdict s'attarde, lui, sur la forme. Mais du côté de la défense, on redoute surtout qu'une extradition en cache une autre, et que le journaliste australien soit ensuite livré aux États-Unis, où il pourrait être jugé pour avoir révélé des échanges diplomatiques au monde entier, à partir de novembre 2010.

    Une première accusation en août 2010

    Les ennuis ont commencé en août 2010 pour Julian Assange, peu de temps après la publication des «warlogs », une compilation de documents confidentiels sur le conflit en Afghanistan. Il est alors accusé de viol et d'agression sexuelle par la justice suédoise. Une première plaignante, présentée sous le nom de «Miss A» lors de la procédure judiciaire, estime avoir eu un rapport non-protégé avec Assange, malgré ses demandes répétées. «Miss W», accuse pour sa part Assange d'avoir profité de son sommeil pour coucher avec elle, là aussi, sans préservatif. Une pratique connue aussi sous le nom de «sexe par surprise». Dans le droit suédois, ces deux faits sont considérés comme des «viols mineurs», passibles d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à quatre ans.

    Pourtant, quelques heures plus tard, la procureure suédoise annule l'accusation, et la recherche du fondateur de Wikileaks s'interrompt. Julian Assange y voit alors une «intox qui vise à déstabiliser son site internet» et pour étayer sa thèse, il s'interroge sur la date de cette accusation, qui intervient peu de temps après son annonce de la publication prochaine de 15.000 autres documents militaires confidentiels.

    Mais le 18 novembre, l'affaire démarre. La Suède lance un mandat d'arrêt contre Assange pour les mêmes faits, alors qu'il s'apprête, le 28 novembre, à publier des câbles diplomatiques en partenariat avec cinq journaux internationaux. Le scandale ébranlera la diplomatie mondiale. Deux jours après, un mandat d'arrêt international est lancé par Interpol. Assange sera arrêté le 7 décembre à Londres par la police britannique et placé en liberté conditionnelle le 16 décembre. L'homme qui se bat contre le secret doit désormais défendre sa vie privée. Assigné à résidence, il doit se rendre tous les jours au commissariat et porte en permanence un bracelet électronique. Son procès s'ouvre en février 2011.

    Plusieurs scénarios possibles

    Pour sa défense, Julian Assange a toujours évoqué des relations sexuelles consenties. Lors du procès, ses avocats ont expliqué que «s'il ne s'est pas rendu en Suède, c'est qu'il redoutait d'être ensuite extradé aux États-Unis, où il pourrait être incarcéré à Guantanamo voire condamné à mort». Pour Assange, sa demande d'extradition est «injuste et contraire à la loi». Un argumentaire rejeté par l'avocate Clare Montgomery, qui représentait la Suède lors du procès : «Si une demande d'extradition aux États-Unis est fait en Suède, la Grande-Bretagne devra être consultée.» Quant aux rapports sexuels, le tribunal a estimé qu'il était difficile qu'ils soient «consentis», surtout si sa partenaire était endormie.

    Si Julian Assange arrive en Suède, il sera alors interrogé sur les faits qui lui sont reprochés. Rien ne dit pour le moment s'il sera inculpé. La justice suédoise peut très bien se décider à laisser l'homme libre de retourner en Grande-Bretagne après son interrogatoire. S'il est inculpé, alors il encoure jusqu'à quatre ans de prison. Une extradition aux États-Unis est possible et Julian Assange pourrait y être jugé. Il ne serait en revanche pas menacé par la peine capitale. Depuis deux ans, un accord existe entre l'Europe et les États-Unis en matière d'extradition, et stipule que la peine capitale ne peut être appliquée à une personne extradée.

    Au sortir de son procès, ce mercredi, Julian Assange a tenu à rappeler qu'il «n'a jamais été chargé d'aucun crime dans aucun pays que ce soit» avant d'inviter les gens à se rendre sur un site internet créé à l'occasion de cette affaire, Suède contre Assange, qui présente sa version des faits.

    LIRE AUSSI :

    » WikiLeaks cesse ses activités faute d'argent


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  • Publié le 02 novembre 2011 à 18h05 | Mis à jour le 02 novembre 2011 à 18h05

    Colonisation: les États-Unis «très déçus» par la décision d'Israël

    Israël a annoncé mardi la construction de 2000... (Photo: AP)

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    Israël a annoncé mardi la construction de 2000 logements supplémentaires pour les colons et le gel des transferts de fonds palestiniens.

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    Agence France-Presse
    Washington

    Les États-Unis se sont dits très déçus mercredi par la décision d'Israël d'accélérer la colonisation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée en réponse à l'adhésion de la Palestine à l'UNESCO.

    «Nous sommes très déçus par l'annonce faite hier d'une accélération de la construction de logements» à Jérusalem et en Cisjordanie, a déclaré devant la presse le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney.

    «Nous nous opposons à toute mesure prise par l'une ou l'autre des parties tendant à compliquer plutôt qu'à faciliter des négociations directes» entre Israéliens et Palestiniens, a ajouté M. Carney. «Les décisions unilatérales nuisent aux efforts visant à reprendre des négociations directes», a-t-il souligné.

    Israël a annoncé mardi la construction de 2000 logements supplémentaires pour les colons et le gel des transferts de fonds palestiniens, une mesure de rétorsion après l'admission de la Palestine à l'UNESCO lundi. Les États-Unis ont annoncé de leur côté qu'il suspendaient leurs versements à l'UNESCO à la suite de la décision des pays membres de l'UNESCO.

    La porte-parole du département d'État, Victoria Nuland, a indiqué à la presse que l'ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Dan Shapiro, avait fait part de l'opposition américaine au gouvernement israélien.

    Elle a dénoncé la décision de l'État juif de geler provisoirement les transfert de fonds aux Palestiniens.

    «Nous avons dit que nous pensions que la régularité des transferts de fonds (...) était importante et devait se poursuivre», a-t-elle déclaré lors d'un point de presse. Ces fonds «sont cruciaux pour renforcer les institutions palestiniennes et nécessaires pour financer l'avenir de l'État» que les Palestiniens souhaitent créer, a ajouté la porte-parole de la diplomatie américaine.

    Les fonds gelés par Israël, d'un montant d'environ 50 millions de dollars par mois, correspondent au remboursement des droits de douane et de TVA prélevés sur les produits destinés aux Palestiniens qui transitent par les ports et aéroports israéliens.

    Ils assurent 30% du budget de l'Autorité palestinienne et permettent de payer 140 000 fonctionnaires palestiniens.

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  • Wall Street finit en hausse, inspirée par la Fed

    Reuters - publié le 02/11/2011 à 21:13, mis à jour à 23:47

    Wall Street a rebondi mercredi, après deux séances de pertes, grâce à de bons chiffres de l'emploi et aux dernières déclarations de la Réserve fédérale, qui a dit être prête à faire plus pour l'économie si la situation le justifiait.

    LA CLÔTURE DES MARCHÉS AMÉRICAINS

    LA CLÔTURE DES MARCHÉS AMÉRICAINS

    Une profession de foi d'autant plus pertinente que la Fed a par ailleurs sensiblement réduit sa prévision de croissance mercredi, et au contraire relevé celle du chômage, tout en laissant entendre que la crise de la dette européenne était une source de risques pour l'économie des Etats-Unis.

    La Fed a toutefois pris acte d'un renforcement de l'économie américaine au troisième trimestre et n'a pas modifié ses taux directeurs.

    Par ailleurs, les créations d'emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis ont été supérieures aux attentes en octobre, selon les résultats de l'enquête mensuelle ADP publiée mercredi.

    "Ce sont de bonnes nouvelles dans le sens où elle (la Fed) prend acte d'une amélioration ténue de l'économie ici et maintenant", commente Karl Mills (Jurika, Mills & Keifer Investment Partners).

    Il ajoute que les investisseurs vont surtout surveiller le sommet du G20 qui se tient à Cannes, surtout après l'annonce inattendue d'un référendum en Grèce sur le plan de renflouement international.

    "Il n'y a pas de volume ce qui implique aucune conviction dans le mouvement; le marché reste totalement sous influence 'macro' et toute nouvelle en provenance d'Europe peut encore faire bouger les marchés", tempère Eric Lichtenstein (Knight Capital).

    L'indice Dow Jones gagne 178,08 points (1,53%) à 11.836,04. Le S&P-500 prend 19,62 points (1,61%) à 1.237,90. Le Nasdaq Composite gagne 33,02 points (1,27%) à 2.639,98.

    L'indice de volatilité du CBOE a perdu 5,8% après un gain de plus de 40% les deux séances précédentes. Il reste supérieur de 16% à sa "fair value" et demeurera sans doute haut car les traders ont du mal à évaluer financièrement le risque associé au référendum grec.

    Les secteurs de l'énergie et financier figurent parmi les plus solides, après avoir largement contribué à la baisse des deux séances précédentes. L'indice KBW des bancaires a ainsi gagné 3,28%. Celui des financières a progressé de 2,8% et celui de l'énergie de 2,9%.

    Mastercard gagne 7% après avoir annoncé au troisième trimestre un bénéfice net de 716 millions de dollars, 5,63 dollars par action, contre 519 millions, 3,94 dollars par action, un an auparavant.

    Les analystes anticipaient un bénéfice par action de 4,82 dollars, selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

    Wilfrid Exbrayat pour le service français


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  • TUNISIE. Nous nous sommes trompés...

    Publié le 02-11-11 à 20:42    Modifié à 23:01     par Le Nouvel Observateur  

     

    Oui, à Tunis et à Paris, nous nous sommes trompés. Le vrai changement n’était pas dans la possible victoire des révolutionnaires, mais dans le désir des islamistes de prouver qu'ils avaient changé. Par Jean Daniel. 

    Une Tunisienne et sa fille à un meeting de campagne du parti Ennahda, le 21 octobre à Tunis.  (AFP/ LIONEL BONAVENTURE) Une Tunisienne et sa fille à un meeting de campagne du parti Ennahda, le 21 octobre à Tunis. (AFP/ LIONEL BONAVENTURE)

    Nous avons donc eu affaire en Tunisie à une  phase de ce que l’on peut appeler une contre-révolution. Je dis bien "une phase", car l’échéance la plus importante, et en vérité la seule déterminante, c’est celle des élections législatives qui auront lieu après une année de débats de la nouvelle Assemblée Constituante. C’est long une année : tout peut arriver, et il est donc un peu tôt pour les "modernistes" de se battre la coulpe et de se dire qu’ils ne connaissaient pas leur peuple. Sans doute peuvent-ils se reprocher – et nous avec eux !- d'avoir surestimé le degré de représentation de cette fraction révolutionnaire qui enflammait les cœurs et les imaginations. Sans doute aussi, peuvent-ils se reprocher de n’avoir pas évité la peur du chaos qu’ont suscité leurs divisions dans une société solidement conservatrice.

    Mais ils feraient mieux de mettre désormais toute leur énergie non pas dans les complaisances du regret, mais dans les ambitions d’un projet. D’autant que, s’il est honnête de s’incliner devant la victoire d’Ennahda, il l’est tout autant de constater que cette victoire s’est accompagnée d’une affirmation de changements profonds opérés sur le visage même de l’islamisme. Ennahda a vaincu avec des habits neufs. Nous avons toute une année pour vérifier s’il adopte une nouvelle tenue, ou s’il n’a emprunté qu’une défroque de circonstance. Je crois personnellement qu’Ennahda a changé, tout simplement, parce que le monde à changé. Si les modernistes tunisiens croient s’être bercé d’illusions, il faut qu’ils se consolent en constatant que la modernité, elle, à triomphé. Il n’est pas de jour en Tunisie où un islamiste n’affirme son respect des acquisitions démocratiques. Et c’est avec cette affirmation qu’il prétend séduire le peuple, et qu’il l’a fait.

    "Hélas ! Le peuple sauveur, le peuple Dieu, est d'humeur inconstante"

    Les Tunisiens nous ont rappelés qu’une révolte, même victorieuse, contre le tyran, peut se nourrir d’une fidélité aux traditions identitaires. Mais ils nous ont rappelés aussi que la démocratie comportait tous les risques et que, librement consulté, le peuple pouvait avoir tort. Si Bourguiba en 1954 avait soumis à référendum son révolutionnaire statut des femmes, rien ne prouve qu’il aurait eu la majorité. Sans doute, pour Robespierre : "Jamais les maux de la société ne viennent du peuple, mais du gouvernement". Mais Clémenceau, pendant l'affaire Dreyfus, s'écriait : "Hélas ! Le peuple sauveur, le peuple Dieu, est d'humeur inconstante". Mais on ne peut céder pour autant à la tentation du souhait d’un despotisme éclairé parce que le despote finit toujours, Bourguiba l’a montré, par être illuminé.

    Que s’est-il passé ailleurs ? Les Frères musulmans, en Egypte, se sont trop vite félicités de ce que leurs frères tunisiens aient fait avancer leur propre cause. Les Libyens ont confirmé successivement le caractère théocratique de leur futur gouvernement et le fait qu’ils voulaient se présenter comme des musulmans "modérés". Sans que l’on puisse encore savoir sur quoi porte cette modération, surtout après le meurtre de Kadhafi. Enfin, en Algérie et au Maroc, où l’on était agacé de voir célébrer à tout moment le "modèle tunisien", la mauvaise conscience a disparu et les hommes de pouvoir se sont sentis confortés. En résumé, la perspective d’une démocratie à l’occidentale qui permettrait une indépendance totale à l’égard de la religion s’est totalement éloignée. On se persuade que la mystique de la fidélité aux traditions l’emportera toujours sur le romantisme du triomphe de la liberté. C’est au nouvel islam de faire la synthèse.

    "les modernistes" n’ont pas eu tort de redouter la dimension éventuellement djihadiste de leurs adversaires

    Et c’est précisément cette synthèse que déclare vouloir réaliser le leader d’Ennahada, Rachid Ghannouchi. Faut-il l’en croire ? Disciple de Nasser, il n’avait jamais dissimulé jadis, sa sympathie active pour la doctrine de Hassan el-Banna, le fondateur égyptien des Frères musulmans. Lorsque Ghanouchi a fondé son mouvement islamique en 1981, c’est-à-dire l’année où Anouar el-Sadate a été assassiné, il savait bien que les islamistes n’étaient pas des démocrates, même si on lui prête aujourd’hui d’avoir manifesté un désaveu de la violence à un moment où les intégristes de tous les pays arabes se solidarisaient avec les différents mouvements terroristes. Mais on ne peut plus ignorer que Rachid Ghannouchi, aujourd’hui, ne cesse de louer le régime turc et sa façon de concilier l’appartenance à l’islam et la défense de toutes les libertés. Il entend, dit-il créer le modèle le plus démocratique du monde arabe. Personnellement, je le crois sincère, mais seulement pour une raison objectivement politique. Il n’y a d’avenir pour l’islamisme que s’il se délivre de son ancienne connotation djihadiste tout en islamisant la modernité.

    Pour résumer mon propos, et me séparant de presque tous les miens, je dirais que ce qu’on appelle par commodité de langage "les modernistes" n’ont pas eu tort de redouter la dimension éventuellement djihadiste ou obscurantiste de leurs adversaires. Ils n’ont pas eu tort parce qu’ils ont négligé la profondeur de l’enracinement de leur peuple dans la religion. Après tout, la doctrine de la table rase n’a pas conduit ni les révolutionnaires de 1789, ni ceux de 1917, à l’échec. Ils ont eu tort de penser qu’il y avait encore une grande peur des terroristes, alors que la majorité ne comptait que sur la religion pour être antitotalitaire et conservatrice.

    Jean Daniel - Le Nouvel Observateur

    P.S J’ai commis une erreur dans mon dernier article en écrivant que les islamistes avaient été les seules victimes de l’ancien président Zine el-Abidine Ben Ali. C’était faire injure à tous les opposants démocrates et modernistes qui ont été emprisonnés ou persécutés et je fais ici mon mea culpa. Il reste que les ennemis les plus directement ciblés de Ben Ali étaient bien les islamistes. Leurs attentats terroristes avaient commencé bien avant le coup d’Etat qui, en 1987, a entraîné l’éloignement d’un Bourguiba chancelant qui les avait lui-même activement combattus. A ce moment-là, et pendant un certain temps, chacun s’est félicité de voir les terroristes islamistes pourchassés et peu à peu éliminés.


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