• L'universitaire Abdel Rahim Al-Kib, nouvel homme fort de Libye

    LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 31.10.11 | 20h21   •  Mis à jour le 31.10.11 | 23h10

    Le nouveau premier ministre libyen Abdel Rahim Al-Kib était présenté comme le candidat du consensus.

    Le nouveau premier ministre libyen Abdel Rahim Al-Kib était présenté comme le candidat du consensus.REUTERS/ISMAIL ZITOUNI

    L'universitaire Abdel Rahim Al-Kib, spécialisé en génie électrique, a été élu lundi 31 octobre premier ministre du gouvernement de transition en Libye par les membres du Conseil national de transition (CNT). M. Al-Kib, originaire de Tripoli, a été élu au premier tour parmi cinq candidats après avoir recueilli 26 voix sur 51 votants. La BBC le présente comme "le candidat du consensus, apprécié par ses pairs et capable d'aplanir les rivalités entre membres du CNT".

    Le titulaire du poste, Mahmoud Djibril, avait, comme promis, démissionné après la "libération totale" de la Libye proclamée le 23 octobre, au lendemain de la chute de Syrte, ville natale de Mouammar Kadhafi, et de la mort du Guide.

    "Ce vote prouve que les Libyens sont capables de construire leur avenir", a lancé le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, après avoir voté. Dix candidats étaient en lice dimanche, cinq se sont retirés lundi, dont Abdel Hafez Ghoga, le vice-président du CNT. Les quatre autres candidats étaient Ali Tarhouni, chargé du pétrole et des finances au sein de l'exécutif provisoire, Idriss Abou Fayed, ancien opposant emprisonné sous le régime de Kadhafi, Ali Zidane, représentant du CNT en Europe, et Moustapha Al-Rojbani, un universitaire installé à l'étranger.

    UNE ASSEMBLÉE CONSTITUANTE D'ICI À HUIT MOIS

    Adbel Rahim Al-Kib a dit vouloir "bâtir une nation respectueuse des droits humains".   "Nous nous engageons à bâtir une nation qui n'accepte pas les violations des droits de l'homme. Mais nous avons besoin de temps", a-t-il déclaré en conférence de presse. Le nouveau premier ministre a également rendu hommage aux combattants "révolutionnaires", ajoutant que le démantèlement des milices armées serait traité "avec respect". "Nous sommes conscients que nos frères, les combattants révolutionnaires, partagent notre opinion. Ils pensent aussi que la stabilité du pays est extrêmement importante."  

    Selon la feuille de route annoncée par le CNT, un gouvernement intérimaire doit être formé au plus tard un mois après l'annonce de la libération du pays, soit d'ici au 23 novembre. Des élections constituantes doivent avoir lieu parallèlement dans un délai de huit mois maximum, suivies d'élections générales un an après au plus tard. Abdel Rahim Al-Kib a été désigné le jour marquant la fin officielle de la mission de l'OTAN en Libye, qui a contribué à faire chuter Mouammar Kadhafi.


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  • TUNISIE. Des habits neufs pour l’islamisme

    Publié le 31-10-11 à 18:41    Modifié à 22:38     par Le Nouvel Observateur     19 réactions

    En propulsant Ennahda à la tête de son Assemblée constituante, le pays procède à sa contre-révolution, et exprime une fidélité à l'islam renforcée. Par Jean Daniel.

    Des partisans d'Ennahda fêtent la victoire de leur parti, le 25 octobre à Tunis (AFP/ FETHI BELAID)
    Des partisans d'Ennahda fêtent la victoire de leur parti, le 25 octobre à Tunis (AFP/ FETHI BELAID)

    Tous ceux qui ont voulu croire que la révolution tunisienne se libérerait des impératifs religieux se sont trompés. Mais tous ceux qui ont eu besoin de croire que les islamistes tunisiens ne pouvaient pas "se moderniser" se trompés aussi. Reste à savoir si la modernisation ressemble en tous points à la démocratie.

    Nous avons donc affaire en Tunisie à une contre-révolution. Ce n’est pas une revanche des prédécesseurs et ce n’est donc pas une restauration. Mais c’est le coup d’arrêt donné  légalement par le peuple lui-même à la révolution qu’une partie de sa jeunesse s’était inventée et qui rayonnait comme un printemps dans le monde arabe.

    On a cru que dans l’univers arabo-musulman, la révolte tunisienne introduisait la primauté de la liberté sur l’identité, et celle des principes universels sur la tradition ethnico religieuse. Il n’en est rien.

    Sans doute la majorité accepte-t-elle une reformulation moderniste de l’islam qui implique le respect du statut de la femme et de quelques autres acquis démocratiques. Mais la fidélité à l’islam est au contraire renforcée, soulignée et célébrée. Le lyrisme des théoriciens franco-tunisiens l’a trop vite emporté sur le sentiment profond des populations.

    Célébration du "modèle tunisien"

    Les Tunisiens nous rappellent qu’une révolte même victorieuse contre le tyran peut très bien s’accommoder de la foi religieuse et même s’appuyer sur elle. Il faut compter aussi avec tous ceux que le caractère intempestif de l’émergence révolutionnaire avait inquiétés.

    Les Frères musulmans, en Egypte, se sont félicités de ce que leurs frères tunisiens aient fait avancer leur propre cause. Les Libyens ont confirmé successivement le caractère théocratique de leur futur gouvernement et le fait qu’ils voulaient se présenter comme des musulmans "modérés" - sans que l’on puisse encore savoir sur quoi porte cette modération, surtout après le meurtre de Kadhafi.

    Enfin, en Algérie et au Maroc, où l’on était agacé de voir célébrer à tout moment le "modèle" tunisien, la mauvaise conscience a disparu et les hommes de pouvoir se sont sentis confortés. En résumé, la crainte d’une démocratie à l’occidentale qui permettrait une indépendance totale à l’égard de la religion est dissipée. La mystique de la fidélité aux traditions l’a emporté sur le romantisme du triomphe de la liberté.

    Le modèle le plus démocratique du monde arabe

    Reste à savoir en quoi consiste vraiment cette modernisation tunisienne de l’islamisme que Rachid Ghannouchi nous annonce et qu’il commencé à mettre en pratique avec la formation d’un gouvernement d’Union nationale. S’il est sincère, Rachid Ghannouchi revient de loin.

    Jadis disciple de Nasser, Ghannouchi n’a jamais alors dissimulé sa sympathie active pour la doctrine de Hassan el-Banna, le fondateur égyptien des Frères musulmans. Lorsqu’il a fondé son mouvement islamique en 1981, c’est-à-dire l’année où Anouar el-Sadate a été assassiné, il savait bien que les islamistes n’étaient pas des démocrates, même si on lui prête aujourd’hui d’avoir manifesté un désaveu de la violence à un moment où les intégristes de tous les pays arabes se solidarisaient avec les différents mouvements terroristes. Mais c’est un fait que Rachid Ghannouchi ne cesse de louer le régime turc et sa façon de concilier l’appartenance à l’islam et la défense de toutes les libertés. Il entend, dit-il créer le modèle le plus démocratique du monde arabe.

    Dérapage

    Il y a cependant beaucoup de ratés dans le nouveau personnage que veut sculpter le leader de l’islamisme tunisien. Deux jours avant le commencement de la consultation électorale, M. Ghannouchi s’est laissé aller à des menaces en fixant lui-même le nombre des électeurs au-dessous duquel il n’hésiterait pas à lancer ses troupes dans la rue. La riposte du Premier ministre Béji Caïd Essebsi a été exemplaire. On ne dira d’ailleurs jamais assez à quel point cet homme aura servi son pays dans des circonstances délicates sinon dramatiques.

    Le second dérapage de Rachid Ghannouchi, a eu lieu mercredi dernier lorsqu’il a regretté la façon dont les Tunisiens mélangeaient le français et l’arabe, compromettant ainsi la sainte langue du prophète. Il faut rappeler ici que, contrairement au fondateur de la Tunisie moderne Habib Bourguiba, la seconde langue que pratique plus volontiers Rachid Ghannouchi n’est pas le français mais l’anglais. Il fait partie de cette génération d’islamistes réfugiés à Londres, ville que l’on appelait alors le "Londoustan". Cette défense de la langue arabe, qui est surtout un procès de l’usage du français, a eu lieu dans de très nombreux cercles islamistes, notamment au Maroc. Cela n’empêche nullement des milliers de jeunes maghrébins qui désirent venir en France de pratiquer notre langue.

    "Renaissance"

    Je ne suis nullement partisan d’un doute systématique sur la sincérité des responsables d’Ennahda, ni sur leur volonté de moderniser l’islam. Mais il faut une fois pour toute que les choses soient simples. La modernité, s’il faut employer ce mot pour éviter le sulfureux terme de "laïcité", consiste à séparer le pouvoir de la foi et l’Etat de la religion. C’est simple, c’est clair et les implications sont évidentes. Si tel est le projet de Rachid Ghannouchi , alors pourquoi continuer à se réclamer de l’islamisme et non de l islam ? Après tout, Ennahda veut dire "renaissance", et peut très bien se passer - si on le décide - de toutes connotations religieuses.

    Il ne s’agit pas seulement pour Rachid Ghannouchi et les siens de rassurer les opposants, les touristes et les investisseurs devant l’immensité des problèmes économiques et financiers qui se posent déjà à ce petit pays. Il s’agit aussi, et c’est essentiel, de freiner le zèle et la subversion des extrémistes religieux qui vont progresser comme toujours lorsqu’ils estiment que leurs idées sont au pouvoir et qu’ils ont décidé de la victoire. Alors, on découvrira que les vrais islamistes sont ceux qui s’opposent à la modernisation démocratique de l’islam.

    Jean Daniel - le Nouvel Observateur


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  • La Réunion

    Incendie à La Réunion : Le feu ne progresse plus

    Catastrophe lundi 31 octobre 2011

    Mardi, un incendie s’est déclaré au Parc national de La Réunion, à Saint-Leu. Depuis, le feu ne cessait de progresser. Selon le préfet, cette progression s’est stoppée ce lundi soir.

    La surface globale couverte par l’incendie qui ravage depuis six jours le Parc national de l’île de la Réunion, soit 2 700 hectares, « n’a pas crû depuis 48 heures ». C’est ce qu’a déclaré ce lundi soir le préfet Michel Lalande à une télévision locale.

    « La situation s’est améliorée. L’enveloppe (surface globale) du feu n’a pas crû depuis 48 heures. J’espère pouvoir dire à terme assez rapproché que le feu est circonscrit, et beaucoup plus tard que le feu est éteint », a déclaré le préfet, invité sur la chaîne privée locale Antenne Réunion.

    La surface parcourue par le feu est, depuis samedi, de 2 700 hectares, selon la préfecture de La Réunion. « On continue à avoir une fragilité sur le front ouest où seront engagés les renforts qui arrivent mardi », a toutefois ajouté le préfet. Une cinquantaine de personnes avaient été évacuées préventivement dimanche soir dans cette zone.

    « Nous restons vigilants »

    « Nous n’avons plus de fronts importants », a déclaré de son côté le colonel des pompiers Paul Boucheron. « Les prévisions météo sont optimistes pour cette nuit mais nous restons vigilants. Toute la nuit des équipes vont être déployées sur le terrain pour une surveillance accrue de l’ensemble du secteur, avec une attention particulière pour l’ouest », a-t-il ajouté.


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  • La mission de l'Otan en Libye s'achève après sept mois

    - Publié le 31/10/2011 à 21:28


    • Par Julie Schneider

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    par David Brunnstrom

    BRUXELLES (Reuters) - L'Otan mettra officiellement un terme à son opération militaire en Libye à minuit (heure locale) ce lundi, sept mois après le début d'une campagne aérienne et maritime qui a largement contribué au renversement et à la mort de Mouammar Kadhafi.

    En annonçant la fin de cette mission la semaine dernière, le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a estimé qu'il s'agissait de "l'une des plus réussies" depuis la création de l'Alliance atlantique en 1949.

    Mais l'intervention de l'Otan a suscité de vifs désaccords au sein de l'Alliance et duré bien plus longtemps que ne l'attendaient, ou ne le voulaient, les puissances occidentales.

    Rasmussen était lundi en Libye pour rencontrer des représentants du Conseil national de transition (CNT) et de la société civile.

    "Nous avons agi pour vous protéger. Ensemble, nous avons réussi", a dit Rasmussen lors d'une conférence de presse à Tripoli.

    "A minuit ce soir, un chapitre réussi de l'histoire de l'Otan prendra fin (...) Nos commandants ont pris grand soin de ne pas vous blesser ni vous, ni vos familles", a dit le diplomate danois qui n'a pas caché son enthousiasme.

    "C'est formidable d'être en Libye, dans la Libye libre. Nous avons agi pour vous protéger et ensemble, nous y sommes parvenus. La Libye est finalement libre, de Benghazi à Bréga, de Misrata au djebel Nefoussa, jusqu'à Tripoli".

    Le CNT souhaitait que l'Otan prolonge son opération mais elle a maintenu sa décision et dit ne pas s'attendre à jouer un rôle important dans l'après-guerre, même si elle pourrait contribuer à la formation des forces de sécurité.

    Les membres de l'Otan souhaitaient une fin rapide à cet effort de guerre coûteux, imposé en pleine crise budgétaire.

    L'opération a coûté à la France environ 300 millions d'euros, selon le ministre de la Défense Gérard Longuet. Les neuf derniers avions de combats français basés en Sicile et en Crète seront de retour à la fin de la semaine.

    Les avions français ont été les premiers à entrer en action le 19 mars alors que les troupes de Mouammar Kadhafi s'apprêtaient à mener une contre-offensive à Benghazi, fief des rebelles.

    26.000 SORTIES

    Ce n'est que le 31 mars que l'Otan a pris le contrôle de la mission, sur la base des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'Onu.

    Le but de l'opération "Protecteur unifié" était d'imposer un embargo sur les armes, une zone d'exclusion aérienne et d'empêcher par "tous les moyens possibles" les attaques ou les menaces contre les civils.

    L'opération de l'Otan en Libye est la première dans laquelle les Etats-Unis ont cherché à laisser les premiers rôles à d'autres pays. Washington n'a pas ménagé ses critiques contre les capacités de ses alliés, incapables d'obtenir les résultats rapides qu'ils espéraient.

    L'ambassadeur américain à l'Otan, Ivo Daalder, et le chef des opérations de l'Alliance, l'amiral américain James Stavridis, ont écrit dans le New York Times que les alliés devaient pallier les faiblesses révélées durant cette mission.

    Tout en saluant un "réel effort d'alliance", dans lequel les Etats-Unis n'ont mené qu'un quart des missions aériennes, ils ont souligné que l'armée américaine avait joué les premiers rôles dans la destruction des défenses antiaériennes et dans l'apport de ressources essentielles dans le renseignement, la surveillance, la reconnaissance et le ravitaillement en vol.

    La France et la Grande-Bretagne ont participé ensemble à un tiers des missions, essentiellement des frappes aériennes, et les autres à 40% des sorties, selon Daalder et Stavridis.

    Quatorze membres de l'Otan et quatre autres Etats ont apporté un soutien matériel à l'opération mais seulement huit pays de l'organisation ont participé aux missions de combat. Plusieurs grands pays de l'Alliance atlantique, dont l'Allemagne, étaient opposés à l'intervention.

    Au total, 26.000 sorties aériennes ont été effectuées, dont 9.600 missions d'attaque ayant détruit 5.900 cibles militaires.

    L'aviation de l'Otan a notamment frappé le 20 octobre 11 véhicules du convoi dans lequel Mouammar Kadhafi tentait de quitter sa ville de Syrte. L'Alliance atlantique a dit ignorer que l'ancien "guide" se trouvait dans ce grand convoi.

    Kadhafi a été tué le même jour et le CNT a proclamé la libération de la Libye le dimanche 23 octobre.

    Clément Guillou pour le service français


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  • Un quinquagénaire meurt en Gironde après avoir été piqué par un frelon asiatique

    BORDEAUX — Un homme de 56 ans est mort le 26 octobre après avoir été piqué, selon ses dires, par un frelon asiatique à Blanquefort (Gironde), près de Bordeaux, a-t-on appris lundi auprès de sa compagne, confirmant une information du journal Sud Ouest.

    L'homme, un père de deux enfants qui travaillait à la serre des Jardins du Coeur, près du parc de Majolan de Blanquefort, a été atteint à la tête.

     

    "Il a dit à ses collègues qu'il avait été piqué par un frelon asiatique. Tout le monde savait qu'il y en avait beaucoup" dans les jardins, a expliqué la compagne de la victime à l'AFP.

    Immédiatement conduit à la clinique Jean-Villar de Bruges, à quelques kilomètres, l'homme était déjà inconscient à son arrivée et le personnel médical n'est pas parvenu à le réanimer.

    "Il avait une piqûre, une tâche rouge sur la tête", a assuré à l'AFP Danièle Devauchelle, la directrice de la clinique, précisant qu'elle ne pouvait pas affirmer avec certitude qu'il s'agissait bien d'une piqûre de frelon asiatique. "La victime présentait des antécédents allergiques", a-t-elle ajouté.

    La prolifération du frelon asiatique, ou Vespa velutina, en France où il est arrivé il y a quelques années est devenue un motif d'alarme.

    Selon les spécialistes, le frelon est assez timide et fuit l'homme. Peu agressif, il n'est pas considéré comme un réel danger, mais il devient nerveux lorsqu'on approche de son nid.

    Long de 20 à 25 millimètres pour les ouvrières, jusqu'à 30 mm pour les reines, il est plus inquiétant que l'espèce de nos régions car il forme des colonies plus importantes.

    Reconnu espèce invasive par l'Union européenne, le frelon asiatique aurait débarqué dans le Sud-Ouest de la France en 2004, caché dans un chargement de poteries chinoises. Il y a trouvé un climat similaire à celui de sa région d'origine, la Chine, le Bhoutan, le nord de l'Inde.

    Le 25 août 2011, un homme de 38 ans était décédé près de Muret (Haute-Garonne) des suites d'une de ses piqûres.


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