• Des dizaines de milliers de Moscovites manifestent pour "une Russie sans Poutine"

    LEMONDE.FR | 24.12.11 | 19h26   •  Mis à jour le 25.12.11 | 07h48

    Selon les autorités, 29 000 personnes se sont rassemblées samedi à Moscou. Lles organisateurs de l'événement parlent de 120 000 manifestants. La mobilisation a été plus forte que lors du premier grand rassemblement du 10 décembre.

    Selon les autorités, 29 000 personnes se sont rassemblées samedi à Moscou. Lles organisateurs de l'événement parlent de 120 000 manifestants. La mobilisation a été plus forte que lors du premier grand rassemblement du 10 décembre.REUTERS/DENIS SINYAKOV

    Moscou, Correspondance - L'hiver moscovite n'aura pas eu raison des manifestants. Une heure avant le début officiel de l'événement prévu à 14 heures samedi, ils étaient déjà plusieurs milliers de personnes agglutinées devant les détecteurs de métaux qui marquent le début de la zone de manifestation autorisée.

    Au loin, tout au bout de l'avenue Sakharov, une artère imposante bordée de grands immeubles, une scène a été dressée pour accueillir les orateurs et les musiciens au programme. Devant elle, une mer de drapeaux aux couleurs disparates : le rouge des communistes, le blanc-jaune-noir des nationalistes, l'orange du mouvement Solidarnost, sans compter les affiches moquant le premier ministre Vladimir Poutine en lui donnant des airs de Brejnev ou en le montrant derrière des barreaux.

     

     

    "Pour des élections justes", peut-on lire sur la bouche de ce manifestant moscovite.

    "Pour des élections justes", peut-on lire sur la bouche de ce manifestant moscovite.REUTERS/DENIS SINYAKOV

    Tatiana Kisina, la petite cinquantaine, émerge d'un portique de sécurité avec son mari. C'est sa première manifestation : "C'est allé trop loin cette fois-ci. Je ne connais personne, vous entendez bien, personne qui ait voté pour Russie Unie en décembre. Et ils ont obtenu 50 % des voix ? Il faut respecter les gens".

    Autour d'elle, comme lors de la précédente manifestation qui avait rassemblé au moins 40 000 personnes, le 10 décembre dernier, de nombreuses affiches exigent "des élections justes". D'autres demandent "un nouveau scrutin" : lors de l'élection législative du 4 décembre, le parti au pouvoir Russie Unie a remporté 49,32 % des voix. Les irrégularités et les fraudes, souvent illustrées par des vidéos tournées dans les bureaux de vote et largement diffusées sur Internet, ont initié ce mouvement de mécontentement sans précédent en Russie depuis l'arrivée de Vladimir Poutine au Kremlin en 2000.

    Devant la scène, l'avenue Sakharov est occupée par une foule dense qui peine à se mouvoir, contredisant ainsi les calculs officiels des policiers moscovites, qui ont estimé que chaque participant occupait deux mètres carrés. Selon les autorités, 29 000 personnes se sont rassemblées samedi à Moscou, tandis que les organisateurs de l'événement parlent de 120 000 manifestants.

     

    Des préservatifs ont été distribués dans la foule. Une référence à une déclaration de Vladimir Poutine, qui avait expliqué à la télévision avoir pris les rubans blancs arborés par les manifestants pour des préservatifs.

    Des préservatifs ont été distribués dans la foule. Une référence à une déclaration de Vladimir Poutine, qui avait expliqué à la télévision avoir pris les rubans blancs arborés par les manifestants pour des préservatifs.REUTERS/TATYANA MAKEYEVA

    Face à la foule bigarrée constituée de communistes, de nationalistes, de libéraux, de retraités et de cette "génération Facebook" qui est au coeur du mouvement de contestation, le panel des orateurs était tout aussi hétérogène. Les slogans qui font consensus ("La Russie sans Poutine !") ont été scandés de bon coeur, mais l'accueil réservé aux intervenants, sélectionnés par un vote sur Internet, était plus ou moins chaleureux.

    Alexeï Navalnyï, blogueur rendu célèbre pour sa lutte contre la corruption, a remporté de loin la palme de la popularité. Tout juste sorti d'une peine administrative de quinze jours de prison pour ne pas avoir obtempéré aux policiers lors d'une manifestation au lendemain de l'élection législative, le nouveau favori du mouvement anti-poutinien a été accueilli par un impressionnant silence, quasi- religieux.

     

    Le blogueur anti-corruption Alexeï Navalnyï, sans doute le leader d'opposition le plus populaire. "Nous sommes le pouvoir", a-t-il lancé à la foule.

    Le blogueur anti-corruption Alexeï Navalnyï, sans doute le leader d'opposition le plus populaire. "Nous sommes le pouvoir", a-t-il lancé à la foule.REUTERS/SERGEI KARPUKHIN

    Ses fidèles n'auront pas été déçu. Tenant un discours particulièrement remonté et usant de ses grands talents d'orateur, l'avocat de 35 ans a lancé : "nous sommes suffisamment nombreux aujourd'hui pour prendre la Maison blanche (siège du gouvernement russe) ! Nous ne le ferons pas cette fois-ci, car nous sommes des pacifistes". "La prochaine fois, nous serons un million" dans la rue à Moscou, a promis Navalnyï sous les bravos de la foule. Rarement l'évocation même d'une insurrection a-t-elle été évoquée dans la Russie poutinienne, si ce n'est jamais.

    Autre invité marquant de la journée : Alexeï Koudrine, qui était encore cet automne ministre des Finances, avant de démissionner en raison de désaccords avec le président Dmitri Medvedev. Jugé jusqu'à tout récemment proche de Vladimir Poutine, l'ancien ministre a demandé des réformes électorales "avant le scrutin présidentiel du 4 mars", au risque sinon de "perdre la chance que
    nous avons d'un changement pacifique"
    .

    Les interventions des habituels opposants dits "libéraux" étaient moins attendues. Garry Kasparov, particulièrement absent depuis le début du mouvement de protestation, a été accueilli avec une froide indifférence, tandis que quelques huées ont parsemé le discours de Boris Nemtsov, autre personnalité des milieux d'opposition.

    Le comité organisateur de ce mouvement de protestation a de quoi se réjouir. Dans une ville réputée politiquement apathique, cette deuxième journée de manifestation est un succès. Mais les écueils risquent cependant d'être nombreux.

     

    Les manifestants réclament le départ de Vladimir Poutine.

    Les manifestants réclament le départ de Vladimir Poutine.REUTERS/TATYANA MAKEYEVA

    D'une part, le mécontentement reste limité, du moins pour le moment, à la capitale russe.

    Seulement 4 000 personnes ont manifesté à Saint-Pétersbourg, la deuxième ville du pays ; ailleurs, les manifestations ont rarement attiré plus de 2 000 militants. Dans un pays peu enclin à la mobilisation politique, ces affluences ne sont certes pas honteuses, mais elles ne démontrent pas un véritable engouement populaire.

    L'arrivée de la période des Fêtes, qui débute le premier janvier en Russie, risque également de tuer dans l'oeuf le mouvement initié à Moscou, bien que les organisateurs ont promis ces derniers jours de reprendre leurs actions à la fin du mois de janvier.

    Enfin, le caractère hétéroclite du mouvement ne simplifie pas les choses. Entre les opposants "historiques" au régime poutinien – qui sont eux-mêmes aux prises avec des conflits internes –, les nouveaux militants mobilisés en majorité par les réseaux sociaux et les nouvelles têtes difficilement classables comme Alexeï Navalnyï, cette nébuleuse d'opposition risque d'avoir du mal à présenter un visage unifié face à un système politique qui compte bien mener la campagne présidentielle qui s'annonce sans dévier de son programme.

    Alexandre Billette


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  • La Libye fête son indépendance pour la première fois en plus de 40 ans

    publié le 24/12/2011 à 21:29, mis à jour à 21:29

    La Libye fête son indépendance pour la première fois en plus de 40 ans

    afp.com/Abdullah Doma

     

    TRIPOLI - La Libye a fêté samedi son indépendance pour la première fois depuis l'arrivée au pouvoir en 1969 de Mouammar Kadhafi, renversé puis tué après un soulèvement qui s'est transformé en guerre civile.

    Le chef du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, a de nouveau appelé à l'unité et à la réconciliation à l'occasion du 60ème anniversaire de l'indépendance, proclamée le 24 décembre 1951 par le roi Idriss à Benghazi (est).

    Benghazi, deuxième ville du pays à un millier de kilomètres à l'est de Tripoli, est devenue en février le berceau de la révolte contre le régime du colonel Kadhafi.

    "Tout le monde nous attend au tournant", a déclaré M. Abdeljalil devant des membres du gouvernement et des personnalités libyennes, en appelant ses compatriotes à s'écarter de "la rancoeur et de la vengeance" et à oeuvrer "main dans la main" pour construire un pays uni.

    "Le pardon doit marquer la relation future entre les Libyens (...). La Libye de l'avenir doit se construire sur le principe de l'égalité, pas du régionalisme", a-t-il encore ajouté.

    Le Premier ministre, Abdel Rahim al-Kib, a appelé à "faire passer les intérêts locaux après l'intérêt national".

    Les nouvelles autorités libyennes font face à de nombreux défis, dont celui de la réconciliation après une guerre civile de plusieurs mois qui a laissé la sécurité aux mains de diverses milices, dont certaines sont lourdement armées.

    M. Abdeljalil a en outre assuré que la famille de Mouammar Kadhafi, tué en octobre, cherchait à ébranler la Libye.

    "Il est vrai que Mouammar Kadhafi et ses enfants n'auront plus de place en Libye à l'avenir, mais ils sont déterminés à déstabiliser (la Libye) et à (causer) beaucoup d'ennuis", a-t-il dit sans plus de précisions.

    Parmi les enfants de l'ancien dirigeant libyen, trois fils sont morts. Aïcha, Mohamed et Hannibal sont réfugiés en Algérie avec Safiya, la veuve du colonel Kadhafi. Saadi est au Niger. Seul Seif al-Islam est resté en Libye, où il a été arrêté en novembre et se trouve maintenant en détention.

    Fin novembre, Aïcha Kadhafi avait appelé à renverser le nouveau gouvernement libyen dans un message diffusé par la chaîne de télévision arabe Arraï, basée à Damas.

    La date de l'indépendance libyenne avait été effacée du calendrier officiel pendant les près de 42 ans du régime Kadhafi, qui ne célébrait que l'anniversaire du coup d'Etat ayant porté le colonel au pouvoir, le 1er septembre 1969.

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  • Implants mammaires : un ancien responsable de PIP recherché par Interpol

    LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 23.12.11 | 18h48   •  Mis à jour le 24.12.11 | 13h10

    Interpol précise sur son site que Jean-Claude Mas est recherché par le Costa Rica pour des crimes portant atteinte à "la vie et la santé".

    Interpol précise sur son site que Jean-Claude Mas est recherché par le Costa Rica pour des crimes portant atteinte à "la vie et la santé".Reuters/HANDOUT

    Selon le site Internet de l'organisation internationale, l'ancien président du conseil de surveillance de la société française Poly Implant Prothèse (PIP), Jean-Claude Mas, mis en cause dans l'affaire des prothèses mammaires, est recherché par Interpol qui a émis une "notice rouge". L'ancien fondateur de l'entreprise, qui serait aujourd'hui âgé de 72 ans, apparaît sur le site brandissant une pancarte policière. Interpol précise sur son site que Jean-Claude Mas est recherché par le Costa Rica pour des crimes portant atteinte à "la vie et la santé".

     

    LE COSTA RICA RECHERCHE JEAN CLAUDE MAS DEPUIS JUIN

    Le Costa Rica a affirmé rechercher le Jean-Claude Mas depuis le mois de juin. "La 'notice rouge' a été publiée à la demande des autorités du Costa Rica depuis juin. Cela implique qu'il est recherché par toutes les polices des Etats membres d'Interpol, mais chaque pays prend ses décisions" d'engager des moyens, a-t-on expliqué à Interpol, qui est basé à Lyon. Les "notices rouges" d'Interpol servent à demander l'arrestation provisoire en vue d'extradition d'individus recherchés et sont fondées sur un mandat d'arrêt ou une décision judiciaire dans un pays.

    Samedi 24 décembre, le ministre de la santé Xavier Bertrand a souhaité, sur Europe 1 que "ceux qui ont eu un intérêt dans cette société" soient retrouvés et "répondent de leurs actes", au même titre que le fondateur de PIP, Jean-Claude Mas.

    D'AUTRES FEMMES DANS LE MONDE SONT CONCERNÉES

    Vendredi,  l'affaire des implants s'est encore étendue au delà des frontières françaises. Quelque 25 000 Brésiliennes ont reçu des prothèses mammaires de la société Poly Implant Prothèse (PIP), dont le gouvernement français a recommandé le retrait vendredi, mais les autorités sanitaires n'ont pas encore décidé si elles allaient également recommander leur retrait comme en France, selon l'Agence nationale de vigilance sanitaire (Anvisa).

    Les prothèses mammaires PIP ont été interdites au Brésil en avril 2010 après que de premiers problèmes étaient apparus. Selon l'Anvisa, 10 000 prothèses ont alors été retirées du marché.

    >> Lire notre zoom PIP, l'entreprise au cœur du scandale

    Le gouvernement français a recommandé aux 30 000 femmes qui en portent en France de se faire retirer leurs prothèses PIP. Les autorités sanitaires ont mis en avant des "risques bien établis" de rupture des prothèses et de "réactions inflammatoires", certaines étant remplies d'un gel de silicone non médical.

    >> Lire notre rencontre avec Alexandra qui se bat pour les victimes d’implants mammaires PIP

    La Société brésilienne de chirurgie plastique a recommandé "que les patientes avancent l'examen pour vérifier l'intégrité de la prothèse", a expliqué un membre de cet organisme, José Horacio Aboudib.

    Celui-ci s'est déclaré surpris par la décision française de recommander dès maintenant le retrait des prothèses, soulignant que les autorités françaises avaient conclu que les cas de cancer diagnostiqués n'étaient pas liés aux prothèses. "Cela me paraît plus une décision politique que médicale", a-t-il dit.

    Au Brésil, tous les ans, quelque 100 000 femmes se font poser des implants mammaires en silicone.

    >> Lire aussi "Des Britanniques portant des prothèses mammaires françaises portent plainte"

    Les faits Prothèses PIP : le gouvernement recommande le retrait


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    Obama sur la route de la réelection

        Barack Obama a réussi l'impossible: faire plier les républicains et partir à Hawaï à temps pour Noël.
        Hier, les membres de la chambre des représentants qui bloquaient le renouvellement des allègements de cotisations sociales (alors que la majorité des senateurs républicains avaient voté le texte) ont capitulé.
        Les élus ne sont pas rentrés de vacances mais ils ont adopté le texte par consensus (présence de tous non obligatoire). Dès ce matin, la loi a été promulguée par le président. A deux heures, Barack Obama était dans l'avion. Direction Honolulu.

        Barack Obama termine l'année en beauté. Il a avantageusement exploité le retrait d'Irak. Sa cote de popularité est à son plus haut niveau depuis la mort de Ben Laden (49 %).  Et, contrairement à l'été, il a remporté le bras-de-fer avec les républicains sur les impôts et le budget (pour les cotisations sociales, on remettra ça dans deux mois).
        Sur les "bumperstickers" des voitures, on commence à voir des autocollants "Obama-Biden 2012". Et un autre qui témoigne du retournement des mots, opérés par les "spin docteurs" du président: "Obama cares". Une façon de contre-carrer les attaques contre la réforme de la santé de 2009, appelée "Obamacare" par les républicains.
        Obama "cares". Autrement dit: Obama a du coeur. Il "se soucie" de ses compatriotes, de la classe moyenne etc...

     La route des 270  
        Barack Obama a peut-être plus de chances d'être réélu qu'on ne le croit. Comme chacun le sait, l'élection présidentielle américaine se déroule Etat par Etat. 
        Barack Obama a besoin de 270 voix au collège électoral (sur 538 grands électeurs). Les stratèges démocrates espèrent remodeler la carte, comme en 2008, lorsqu'il avait remporté tous les Etats gagnés par John Kerry en 2004 plus 9.

        Selon eux, la route des 270 passe moins par les Etats de vieille industrie, comme l’Ohio, que par ceux de l’Ouest, où ils espèrent profiter de la mobilisation latino.
       Contrairement à ses prédécesseurs, Barack Obama pourrait réussir à remporter l’élection sans gagner  la Floride et l’Ohio, pour autant qu’il compense en arrivant en tête dans le Colorado, le Nouveau Mexique et le Nevada, et dans le « nouveau Sud » (Virginie, Caroline du Nord). A eux trois, la Virginie, le Colorado et la Caroline du nord représentent 37 grands électeurs, soit deux fois plus que l’Ohio (18).

    Les minorités 
       Comme le rappelle une étude du Center for American Progress (CAP), un think tank démocrate, les groupes qui avaient majoritairement voté pour Obama en 2008 –les Noirs, les Latinos- sont des groupes en expansion démographique. Ceux qui ont voté contre (les Blancs non diplômés) sont plutôt en perte d'influence dans la population.
       En 2008, les minorités représentaient 18 % de l’électorat. Le CAP estime que leur part sera de 28 % en 2012. La représentation de la classe ouvrière blanche –une catégorie qui, depuis Ronald Reagan, vote majoritairement républicain- ne cesse de s’éroder : elle est passée de 50 % à 39 % en dix ans. 

       Malgré les désillusions récurrentes des uns et des autres, Obama devrait pouvoir compter sur ses soutiens de 2008 : les Noirs, les Latinos, les écolos. La bataille portera sur les blancs diplomés d'études supérieures, les "moms" des suburbs... Catégories dans lesquelles Mitt Romney est compétitif, avec son approche "businessman".
     

    La prescription du dr Luntz


        Devant une convention de gouverneurs républicains réunie fin novembre en Floride, Frank Luntz, le « spin docteur » républicain, a donné son diagnostic sur les perspectives électorales 2012.
        « Le meilleur espoir d’être réélu pour Obama repose sur la démographie », a-t-il lui aussi constaté.
        Autre point positif: il reste apprécié en tant que personne. « Les gens aiment Obama et ils pensent qu’il essaie. Ils continuent à penser que ses intentions sont bonnes. Ce n’est pas tout à fait aussi important que les résultats mais c’est sacrément important ». 

       Les républicains doivent, selon Frank Luntz, employer des mots « très précis », s’ils veulent empêcher la victoire du président sortant. 
        - « Si la bagarre se situe sur le terrain de la classe moyenne, les démocrates vont gagner, compte tenu de ce qui s’est passé avec Wall Street. Si la bagarre se situe sur le terrain du contribuable qui travaille dur, les républicains ont l’avantage », explique-t-il.
         Ou:
         - « Si vous parlez d’augmenter mes impôts pour les riches, une majorité d’Américains sont pour, y compris la moitié des républicains. Si vous parlez du gouvernement qui prend l’argent de la poche des gens qui travaillent dur, le public dit non »

        Frank Luntz conseille à Obama d’éviter les attaques négatives, qui risquent de lui faire perdre des points parmi ceux qui l’apprécient sur le plan personnel.
        Aux républicains, il conseille de cesser de poser la question de la réélection en termes de « quatre ans de plus » (Four more years: slogan des démocrates).
       - « Quatre ans c’est très court. Il ne faut pas demander si Obama mérite quatre ans de plus.  La question qu'il faut poser c'est si son bilan vaut huit ans. Ca, ça l’affaiblit ».


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  • La BCE porte la liquidité à un niveau inégalé

    vendredi 23 décembre 2011 18h15
     

    FRANCFORT (Reuters) - La liquidité du marché monétaire en euros a atteint vendredi un niveau sans précédent, conséquence de l'opération inédite de prêts à trois ans organisée cette semaine par la Banque centrale européenne (BCE).

    Les banques ont emprunté mercredi à la BCE un record de Li et, ces sommes étant désormais dans les comptes des banques, l'excédent de liquidité du système financier de la zone euro a atteint un sommet de 483 milliards d'euros. C'est nettement plus élevé que les 350 milliards d'euros de la mi-2010, résultant de trois opérations de financement à un an.

    Par une telle opération de long terme - une seconde doit suivre - la BCE espère que les banques seront moins tentées de se prémunir de la crise de la zone euro en freinant le crédit.

    Cette forte concentration de liquidité sur le marché impose une pression baissière sur les taux du marché interbancaire.

    Le taux Euribor à trois mois est tombé à 1,404% contre 1,410%. Ce taux est le principal étalon du crédit interbancaire en euros non garanti.

    Les échéances plus longues sont aussi en recul, le six mois est à 1,658% contre 1,662% et le 12 mois à 1,988% contre 1,995%.

    Le taux à une semaine fléchit à 0,853% contre 0,861%. Ce taux est celui qui est le plus influencé par l'excédent de liquidités qui, selon des calculs Reuters, a atteint 483 milliards d'euros.

    LES BANQUES PRÉFÈRENT DÉPOSER AUPRÈS DE LA BCE

    Retraite aussi du Libor euro, d'un demi-point de base à 1,33429%. Le taux équivalent en dollars est lui monté à 0,57575%, témoin de la difficulté permanente qu'éprouvent les banques européennes à se refinancer en dollars sur le marché.

    Le taux au jour le jour s'est tassé à 0,509% contre 0,611%.

    Une enquête Reuters publiée vendredi auprès de professionnels du marché monétaire montre que les 489 milliards d'euros injectés par la BCE sur trois ans devraient parvenir à apaiser les tensions du marché monétaire.

    Il semble pourtant que, sur le seul marché interbancaire, la confiance ne soit pas revenue et que les banques préfèrent encore déposer auprès de la BCE que se prêter mutuellement. Les derniers chiffres montrent qu'elles ont déposé 347 milliards d'euros auprès de la banque centrale.

    Les prêts d'urgence à 24 heures restent également élevés, dépassant les six milliards d'euros.

    Marc Jones et William James, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Danielle Rouquié


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