• De "Kes" à "La part des anges" : Ken Loach, le révolté

    A l'occasion de la sortie de "La part des anges", sa dernière comédie sociale, retour sur la carrière de Ken Loach à travers quelques uns de ses films marquants.

    Par - publié le 28 juin 2012 à 00h01

     

    Ken Loach donne une définition claire de ses films : ils doivent maintenir la colère chez les gens. C'est pour réveiller les consciences endormies que Loach continue de tourner. Alors que "La part des anges", son dernier long métrage, sort en salles, retour sur la carrière d'un cinéaste qui depuis les années 60 cherche à capter le réel, notamment dans des documentaires surprenants pour l'époque car aux antipodes des mouvances et du clinquant Swinging London ("Up the Junction", en 1965 ; "Cathy Come Home", en 1966 ; et "In Two Minds" en 1967). Dès lors, il trouve son combat : dénoncer l'injustice sociale, s'attacher à des laissés-pour-compte, réparer et prévenir. Et cherche humblement à s'effacer derrière ses sujets et ses personnages, parfois incarnés par des acteurs non professionnels. Le succès vient avec "Kes", son second long métrage, ovationné au Festival de Cannes en 1970.

    Le début d'une carrière où la caméra deviendra une arme infaillible.

     

    KES (1969)
    Billy Casper vit dans une petite ville minière du nord-est de l'Angleterre, à Barnsley, dans le Yorkshire. Il a une douzaine d'années et l'univers dans lequel il vit ne correspond pas à son attente. Sa mère ne s'occupe guère de lui son frère aîné Jude le traite en souffre-douleur. Un jour, il déniche un jeune rapace et entreprend de le dresser. Deuxième film de Ken Loach : un classique du cinéma social qui a marqué toute une génération, comme naguère Allemagne, année zéro.

    FAMILY LIFE (1971)
    Inconsciemment ou non, Ken Loach réalisait l'un des plus grands films sur le mal-être adolescent, remettant en cause les valeurs traditionnelles. Ici, pas d'enrobage pop façon "Donnie Darko", "Ghost World" ou "Virgin Suicides" mais un vérisme cru à travers le parcours d'une jeune ado refusant obstinément les contingences d'un monde qu'elle juge hostile. Elle est impuissante et mélancolique car personne ne peut comprendre sa détresse, ni sa famille ni les médécins. Ce qui choque Ken Loach ici, c'est l'absence totale d'empathie et de communication. Sa charge contre les institutions frappe fort. Très fort, même aujourd'hui. Incontestablement un des sommets dans la carrière de Loach.

    REGARDS ET SOURIRES (1981)
    Deux amis viennent de quitter le collège de Sheffield, ancienne capitale de l'acier ou le travail est devenu rare. Une seule issue, l'armée. L'un part tandis que l'autre reste, son père s'opposant a son départ... Avant la traversée du désert des années 80 (le cinéma anglais en crise), Ken Loach signe une œuvre prophétique sur l'embrigadement des jeunes avec un style mélancolique hérité de ses premières œuvres.

    RIFF-RAFF (1991)
    L'adaptation d'un jeune Ecossais tout juste sorti de prison à la vie des bas quartiers de Londres où il va trouver du travail comme manœuvre et une petite amie avec laquelle il va tenter d'affronter les aléas de la vie citadine. Ken Loach met le doigt sur l'exploitation dans le monde du travail en évoquant les conditions de salubrité faites aux ouvriers du bâtiment. Un pamphlet anti-thatchériste qui au fil des années a gagné une dimension universelle...

    RAINING STONES (1993)
    A travers l'histoire de la famille Williams et de son chef Bob, au chômage depuis de long mois, une évocation de la misère ordinaire des populations vivant à la périphérie de Manchester. Avec "Raining Stones", Ken Loach retrouve le scénariste Jim Allen (déjà sur "Hidden Agenda"), participe au renouveau du cinéma social à l'anglaise avec d'autres (Mike Leigh, le réalisateur de "Naked") et scrute les répercutions catastrophiques de la politique conservatrice de Margaret Thatcher sur une population décimée par le chômage et le libéralisme. Plus que jamais, il s'affirme comme un cinéaste engagé. Du cinéma-vérité à l'état brut. Prix du jury au festival de Cannes.

    LAND AND FREEDOM (1994)
    Une évocation dense de la guerre d'Espagne, à travers l'histoire d'un vieil homme que sa petite-fille enterre à Liverpool. Il suffit juste de créer un lien entre la Guerre d'Espagne et ce qui se jouait alors en Angleterre pour comprendre où Ken Loach veut en venir, adossant ici franquistes et communistes. L'idée, c'est de montrer comme un espoir utopique se révèle une cruelle déception. En dépit des apparences et du changement de lieu et de contexte, malgré quelques scories démonstratives, c'est du pur Loach à la fois dans la mise en scène (style sec) et le discours (opposition du groupe et de l'individu) jusque dans le refus du manichéisme et du jugement hâtif. Il y passe un vent de révolte finalement contemporain. Prix de la critique internationale à Cannes et Prix œcuménique.

    LE VENT SE LEVE (2006)
    Irlande, 1920. Des paysans s'unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour mater les velléités d'indépendance du peuple irlandais. Par sens du devoir et amour de son pays, Damien abandonne sa jeune carrière de médecin et rejoint son frère Teddy dans le dangereux combat pour la liberté. Nouvel affrontement ancestral pour Loach (les Britanniques et les Irlandais) renouant ainsi avec la veine de "Hidden Agenda" qui traitait déjà du conflit en Irlande du Nord - sur un mode toutefois bien différent. Une œuvre tragique, d'une terrible évidence. Palme d'or au Festival de Cannes en 2006.

    IT'S A FREE WORLD (2007)
    Angie se fait virer d'une agence de recrutement pour mauvaise conduite en public. Elle fait alors équipe avec sa colocataire, Rose, pour ouvrir une agence dans leur cuisine. Avec tous ces immigrants en quête de travail, les opportunités sont considérables, particulièrement pour deux jeunes femmes en phase avec leur temps. Nouvelle autopsie d'une working class déchiquetée où deux femmes actuelles incarnent les dérives du capitalisme. Dans cette affaire âpre de revanche sociale, les anciens dominés deviennent les nouveaux dominants et subissent bon gré mal gré les conséquences morales de leurs actes. Avec, à la clé, une fracassante révélation : Kierston Wareing.

     

    Ken Loach Venise 2007

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  • Le gouvernement va dégager 7,5 milliards de recettes pour 2012, selon Les Echos

    PARIS — Le gouvernement français va dégager 7,5 milliards d'euros de recettes dans le cadre de ses efforts pour boucler le budget de l'année 2012, puis environ 19 milliards d'euros pour 2013, indique mercredi le quotidien Les Echos sur son site internet.

    Interrogé par l'AFP, Bercy s'est refusé à tout commentaire "avant la présentation du projet de loi de finances rectificatif mercredi en conseil des ministre et aux commissions des finances de l'Assemblée nationale et du Sénat".

    Le collectif budgétaire "permettra de dégager 7,5 milliards d'euros de recettes cette année et environ 19 milliards à compter de l'an prochain", écrit le journal.

    Ces efforts sont destinés à respecter l'objectif d'une baisse du déficit budgétaire à 4,5% du produit intérieur brut (PIB) d'ici à la fin de l'année, puis à 3% en 2013.

    Cette première loi de Finances du gouvernement socialiste va représenter près de la moitié du total des hausses d'impôt prévues par le président François Hollande durant la campagne électorale.

    Dans le détail, selon Les Echos, les stocks pétroliers vont être taxés à 4% pour la seule année 2012.

    Les banques seront concernées via la taxe sur les risques systémiques (portant sur les fonds propres), qui va être doublée, de 0,25% à 0,5%. La taxe sur les transactions financières sera relevée de 0,1% à 0,2% dès le 1er août.

    Par ailleurs, le forfait social sur la participation et l'intéressement sera relevé de 8% à 20%. Des mesures sont également prévues pour réduire l'intêrêt des entreprises à s'installer dans un paradis fiscal.

    Le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, avait de son côté affirmé mardi que le gouvernement s'apprêtait à geler un milliard de dépenses des ministères qui devaient être engagées d'ici à la fin de l'année, dans le cadre de ses efforts pour boucler le budget de l'année 2012.

    Le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, avait indiqué quant à lui lundi que le gouvernement était à la recherche de 7 à 10 milliards d'euros d'ici à la fin de l'année.


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  • 27/6/12 - 23 h 45 AFP - MONDE
     
    Etats-Unis: un incendie de proportion "épique" menace la deuxième ville du Colorado
     
     

    L'incendie de proportion "épique" qui fait rage depuis samedi près de Colorado Springs (Colorado, ouest des Etats-Unis) a pénétré dans la ville, entraînant 32.000 évacuations et des destructions de bâtiments, ont indiqué mercredi les autorités.

    "C'est une tempête de feu aux proportions épiques", a résumé le chef des pompiers de la ville Richard Brown, cité par le quotidien local Denver Post.

    Colorado Springs, deuxième ville du Colorado, est située à une centaine de kilomètres au sud-est de Denver. Mercredi, la ville était couverte d'une épaisse couche de fumée, alors que des flammes de plusieurs mètres envahissaient des quartiers d'habitation. Aucune victime n'était à déplorer.

    Plus de 32.000 personnes ont dû être évacuées, selon les chiffres du bureau du shérif, alors que les files de voitures de résidents fuyant la ville s'allongeaient sur les autoroutes.

    Le président Barack Obama a annoncé mercredi matin qu'il se rendrait dans le Colorado vendredi pour constater les dégâts.

    Dans un entretien téléphonique avec John Hickenlooper, gouverneur de l'Etat, M. Obama a précisé que l'Etat fédéral "continuerait à fournir les ressources nécessaires pour épauler et assister les autorités locales du Colorado et de plusieurs autres Etats de l'Ouest américain frappés par les incendies".

    L'incendie, baptisé Waldo Canyon Fire, s'est déclenché samedi et s'est immédiatement montré très dangereux. Son origine est encore inconnue et fait l'objet d'une enquête.

    L'incendie a doublé pendant la nuit de mardi à mercredi et a déjà englouti plus de 6.000 hectares de végétation. Mercredi midi, le brasier n'était contenu qu'à 5%. Les autorités ne sont pas encore en mesure de chiffrer le nombre de bâtiments détruits, mais craignent qu'il ne soit élevé.

    Parmi les installations menacées par les flammes, figure l'Ecole de formation de l'armée de l'Air américaine, qui a dû évacuer deux quartiers d'habitation, à la veille de l'arrivée 1.000 nouveaux cadets.

    Le Flying W Ranch, un ranch d'élevage très réputé dans l'Etat, a pour sa part annoncé sur internet que ses installations avaient été "réduites en cendres".

    "Jusqu'à (mardi) après-midi, nous avions affaire à un feu de forêt, mais depuis, il est entré dans les zones nord-ouest de la ville. Personne ne s'attendait à ce que cela arrive", a déclaré Steve Bach, le maire de Colorado Springs, à la chaîne de télévision KDVR-TV.

    Le gouverneur John Hickenlooper a survolé l'incendie mardi soir pour prendre la mesure des dégâts. "C'est un spectacle lugubre, les destructions sont énormes", a-t-il déclaré à la chaîne KCNC-TV.

    Des températures record, des taux très bas d'humidité et des vents soufflant jusqu'à 100 kmh ont récemment provoqué plusieurs incendies d'une grande violence dans l'Ouest américain.

    Les pompiers du Colorado combattent plusieurs autres feux, notamment le High Park Fire, près de Fort Collins (100 km au nord-ouest de Denver), qui a déjà détruit plus de 35.000 hectares de végétation. L'incendie, le deuxième plus important de l'histoire du Colorado, était contenu mercredi à 65%.

    En raison entre autres de températures élevées et d'un climat très sec, ce sont au total une quarantaine d'incendies qui affectaient, à des degrés divers, l'ouest des Etats-Unis mercredi, selon les autorités.

    Les plus importants d'entre eux touchaient le Colorado, l'Utah (ouest), le Montana (nord-ouest), l'Alaska et le Nouveau-Mexique (sud-ouest).

    La moitié des ressources fédérales de lutte contre les incendies sont actuellement déployées dans le Colorado, selon la Maison Blanche.

    Au total, plus de 8.400 personnes, 578 camions de pompiers et 79 hélicoptères luttent actuellement contre les flammes dans l'Ouest américain.

    AFP


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  • Irlande : la reine Elizabeth serre la main de

    l'ex-numéro 2 de l'IRA

    Publié le 27.06.2012, 18h01 | Mise à jour : 20h05

    La reine Elizabeth a rencontré mercredi l'un des anciens leaders de l'IRA.

    La reine Elizabeth a rencontré mercredi l'un des anciens leaders de l'IRA. | Paul Faith

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    C'est une poignée de main historique et une étape symbolique majeure dans le processus de paix en Irlande du Nord. Mercredi, à Belfast, la reine Elizabeth a serré la main de Martin McGuinness, ex-dirigeant de l'Armée Républicaine Irlandaise (IRA). 

    La rencontre entre la souveraine et l'ancien commandant de l'IRA, aujourd'hui vice-Premier ministre nord-irlandais, a eu lieu à huis clos dans un théâtre de Belfast, en présence du prince Philip, du
    de la République d'Irlande Michael D.
     
    Higgins et du Premier ministre d'Irlande du Nord Peter Robinson. Elle avait été organisée à l'occasion d'une culturelle, au deuxième et dernier jour de la visite de la reine en Irlande du Nord dans le cadre des célébrations de son jubilé de diamant.

    Ce geste est un symbole fort de la réconciliation en Irlande du Nord, province britannique qui a connu 30 années de conflit entre séparatistes catholiques et loyalistes protestants, au
    desquelles quelque 3500 personnes ont été tuées, jusqu'à un accord de paix en 1998.

    Elizabeth II et Martin McGuinness se sont ensuite à nouveau serré la main devant les caméras, souriant et échangeant quelques mots. «Au revoir et que Dieu soit avec vous», a déclaré en gaélique Martin McGuinness à la souveraine, avant de lui traduire ses propos en anglais, selon des journalistes sur place.

    «C'était très bien», a simplement commenté Martin McGuinness à l'issue de la rencontre. Selon un porte-parole du Sinn Fein, Martin McGuinness a échangé avec la reine sur sa visite en Irlande en 2011, au cours de laquelle elle avait souligné sa «profonde compassion» pour les victimes de l'histoire commune troublée. Martin McGuinness a indiqué à ce moment-là avoir souligné devant la reine «l'importance de reconnaître la douleur de toutes les victimes du conflit et de leurs familles».

    En 1979, l'IRA assassine son cousin

    La poignée de main a aussi une signification personnelle forte pour la reine, dont le cousin Lord Mountbatten, a été assassiné en 1979 par l'IRA, dans son bateau de pêche au large de l'Irlande. L'IRA a renoncé à la lutte armée et démantelé son arsenal en 2005. Mais des branches dissidentes se livrent encore de façon sporadique à des attaques. Une trentaine d'attentats ou de tentatives ont été recensés en Irlande du Nord l'an dernier, sans faire de victime.

    Un porte-parole de David Cameron a estimé qu'il était «normal que la reine rencontre des représentants de toutes les parties». Il a rappelé la visite historique effectuée par la reine en république d'Irlande en mai 2011, estimant que cela avait permis aux «relations entre les deux pays de s'élever à un niveau supplémentaire».

    La veille, Elizabeth II s'était rendue dans la région d'Enniskillen, théâtre en 1987 d'un attentat sanglant de l'IRA, où elle a rencontré des familles de victimes. Dans la nuit de mardi à mercredi, à Belfast, une centaine de jeunes lont provoqué des incidents, lançant des cocktails molotov. Neuf policiers ont été légèrement blessés. Mercredi, la reine assistait par ailleurs à une garden party au palais de Stormont, siège du Parlement et du gouvernement local, en présence de 22000 invités.


    Martin McGuinness, ex-ennemi n°1 de la Couronne
    Ce catholique âgé de 62 ans a été l'un des dirigeants de l'Armée républicaine irlandaise (IRA) qui a combattu la domination britannique en Irlande du Nord pendant 30 ans. Martin McGuinness est le Numéro 2 de l'IRA à Londonderry pendant les événements du "Bloody Sunday", lorsque 13 républicains ont été tués par l'armée britannique, le 30 janvier 1972. L'année suivante il est emprisonné en Irlande, pendant six mois, après avoir été arrêté dans une voiture en possession de 113 kilos d'explosifs et près de 5.000 pièces de munitions. La presse britannique le qualifie alors de «plus dangereux ennemi de la Couronne». Mais McGuinness devient un interlocuteur pour Londres.
    Ce roux aux yeux bleus, père de quatre enfants, fait son entrée au Parlement de Westminster en 1997, mais refuse d'y siéger pour ne pas prêter allégeance à la reine. Il devient alors l'un des principaux artisans du processus qui a conduit le mouvement clandestin à déposer les armes, et un négociateur majeur de l'accord de paix du Vendredi Saint en 1998, qui a débouché sur un partage du pouvoir entre protestants et catholiques dans la province.

    LeParisien.fr


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