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    Le Moyen Age sévit aux abords de New Delhi

    LE MONDE | <time datetime="2012-10-29T10:37:38+01:00" itemprop="datePublished">29.10.2012 à 10h37   </time>lien
     

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    <figure class="illustration_haut"> Des organisations de défense des femmes protestent contre la recrudescence de viols et violences contre les femmes dans l'Etat d'Haryana, près de New Delhi, le 15 octobre. </figure>

    Tout cela se passe en lisière de la capitale de l'Inde émergente, cette vitrine d'une modernité à l'éclat trompeur. Là, dans la plaine jaune mangée par l'inexorable béton, dans ce monde semi-urbain où New Delhi dégorge son énergie bridée en ses enceintes, la résistance aux temps nouveaux prend un tour violent. Bordant la mégapole sur ses flancs nord, ouest et sud, l'Etat de l'Haryana est devenu ces dernières années le théâtre d'une authentique guerre culturelle, d'un choc entre les âges d'une violence inouïe, dont seuls les échos étouffés nous parviennent. Les femmes et les castes inférieures en sont les premières victimes.

    Il est beaucoup question en ce moment dans la presse indienne d'une "épidémie de viols" dans l'Haryana. En 2011, 733 cas avaient été enregistrés (officiellement). Pour les six premiers mois de 2012, le seuil de 367 a déjà été atteint. En 2004, les chiffres étaient deux fois inférieurs. Le fléau est tel que Sonia Gandhi, la présidente du Parti du Congrès au pouvoir à New Delhi, a tenu à se déplacer le 9 octobre dans un village du district de Jind où, quelques jours plus tôt, une adolescente de 16 ans s'était immolée par le feu après avoir été violée.

    Début septembre, dans le district voisin d'Hisar, c'est un homme qui s'était suicidé : non seulement sa fille avait été violée par une douzaine de jeunes gens mais en plus la scène avait été filmée, un détail qui ajoutait la honte au désespoir du père. Hasard ? La fille violée est une dalit (intouchable) et les violeurs appartiennent à une caste supérieure. Le viol, cet instrument de pouvoir social.

    ABAISSER L'ÂGE LÉGAL DU MARIAGE

    L'Haryana est un bastion du conservatisme socio-religieux hindou de l'Inde du Nord, une sorte d'enclave où les tenants de l'ordre ancien se raidissent d'autant plus qu'ils se sentent menacés par le cours nouveau des choses. Et, dans leur vision du monde, la femme ne vaut pas cher. A preuve, leur réaction à la récente vague de viols.

    <figure class="illustration_haut"> Des manifestants sont réprimés lors de protestations contre la recrudescence de viols et violences contre les femmes dans l'Etat d'Haryana, près de New Delhi, le 15 octobre. </figure>

    Alors que les médias nationaux fulminaient d'indignation, les notables de l'Haryana préconisaient des solutions fort différentes. Ils demandaient que l'âge légal pour le mariage des filles soit abaissé de 18 à 16 ans afin de canaliser au plus tôt l'éveil du désir chez les jeunes. Pour le reste, la faute en revient bien sûr à la télévision, au cinéma et aux tenues aguichantes des filles. "Sauf si la fille adresse des signaux, les hommes ne viendront pas à elle", dit un chef de village cité dans l'hebdomadaire India Today.

    Il ne s'agit pas d'une coïncidence. Outre sa réputation de terre de viols, l'Haryana s'illustre par un déficit de femmes parmi les plus élevés en Inde. Le ratio y est de 830 filles pour 1 000 garçons, conséquence d'une pratique généralisée de foeticides fondés sur le sexe de l'embryon. La fille, c'est deux bras en moins aux champs et la perspective d'une coûteuse dot.

    Il s'y ajoute - dans l'esprit des gardiens de l'ordre patriarcal - une inquiétude sur le désordre social causé par l'affirmation des droits des femmes. En vertu de l'Acte sur la succession de 1956, les filles en Inde sont habilitées à réclamer leur part de l'héritage familial. Les conseils coutumiers de l'Haryana n'ont jamais caché leur hostilité à cette réforme, qu'ils perçoivent comme menaçant le capital patrimonial. Pendant très longtemps, ils ont convaincu les filles de renoncer à leur droit à l'héritage. Mais les temps changent.

    UNE VAGUE DE "CRIMES D'HONNEUR"

    De plus en plus de femmes revendiquent aujourd'hui leur part. Et c'est là que les choses tournent mal. "En raison de cette possibilité juridique de réclamer l'héritage, la violence s'exerce contre les femmes au plus tôt, dans l'utérus lui-même, afin d'éviter que la propriété ne leur revienne", écrit la chercheuse Prem Chowdhry dans un article consacré à l'Haryana, paru en septembre dans la revue Economic and Political Weekly (EPW).

    <figure class="illustration_haut"> Un manifestant blessé lors de rassemblements d'organisations de défense des femmes qui protestent contre la recrudescence de viols et violences contre les femmes dans l'Etat d'Haryana, près de New Delhi, le 15 octobre. </figure>

    Ces fameux conseils coutumiers portent un nom : les Khap Panchayats. Ils sont l'organe dirigeant des Jats, une caste très influente dans l'Haryana. Leur seule évocation sent le soufre. Dans les milieux libéraux de New Delhi, on les appelle les "talibans" d'Inde. Ils ont établi un véritable système judiciaire autonome rendant des sentences draconiennes. Ce sont eux qui décident, ou légitiment, les "crimes d'honneur" frappant des jeunes coupables d'amours non autorisées. Ils bannissent non seulement les unions inter-castes - ce qui n'est pas très original en Inde -, mais surtout les couples nés à l'intérieur de la même gotra, lignée clanique.

    Les gotras des Jats ont beau compter plusieurs centaines de milliers de personnes, elles sont considérées comme une "famille" et tout amour en leur sein porte donc l'infamie de l'"inceste". Résultat : l'Haryana est aussi le théâtre d'une vague de "crimes d'honneur" - lynchages, assassinats à l'arme blanche - dont le but est d'éviter la "dégénérescence biologique" des Jats.

    Ces Khap Panchayats sont sûrs de leur bon droit : ils prétendent "sauver" leur communauté contre les périls extérieurs. Ils veulent amender l'Acte sur le mariage hindou de 1955 afin de légaliser la prohibition du mariage intra-gotra pour les Jats. A intervalles réguliers, ils organisent des manifestations de rue. "On peut bloquer New Delhi" en quelques heures, avertissent-ils. Quand le Moyen Age indien campe aux portes de la capitale.

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  • Accueil > Monde > Ouragan Sandy : une majorité de New-Yorkais refuse d'évacuer

    Ouragan Sandy : une majorité de New-Yorkais refuse d'évacuer

    Créé le 29-10-2012 à 10h35 - Mis à jour à 19h49      lien

    Sandy "peut facilement vous tuer", a pourtant insisté le maire Michael Bloomberg, qui a ordonné l'évacuation de 375.000 personnes des zones inondables.

    Les eaux de l'Hudson River ont commencé à monter. (Charles Sykes/AP/SIPA)

    Les eaux de l'Hudson River ont commencé à monter. (Charles Sykes/AP/SIPA)
    Sur le même sujet
    • Suivre la progression de Sandy en direct :

    19h35 - Les Français ont été retrouvés

    Les six Français portés disparus en mer en début d'après-midi entre la Martinique et Dominique sont rentrés en Martinique.

    19h15 - L'oeil à 285 km au sud-est de New York

    L'oeil de l'ouragan se trouve à 285 km au sud-est de New York et sa vitesse de déplacement augmentait à nouveau même si ses vents se maintenaient à 150 km/h, selon le Centre national des ouragans (NHC). La vitesse de déplacement de la masse dépressionnaire est passée de 30 à 40 km/h.

    19h00 - De nombreux habitants de New York refuse d'évacuer

    De nombreux New-Yorkais ont décidé d'ignorer l'appel à évacuer du maire. Seulement 3.000 personnes ont trouvé refuge dans les 76 centres d'accueil mis en place, d'une capacité de 16.000 lits.

    Morgane Bertrand, journaliste au Nouvel Observateur :

    18h15 - Le pire est attendu vers 20 heures (une heure du matin à Paris)

    Image de notre correspondant à New York, Philippe Boulet-Gercourt :


    A Brooklyn :

    18h00 - "C'est une tempête qui peut facilement vous tuer"

    Michael Bloomberg, le maire de New York, insiste pour que les habitants concernés par son ordre d'évacuation le fassent "immédiatement" : Si vous ne l'avez pas fait "et avez un moyen de partir, faites-le immédiatement. Les conditions se détériorent très vite, et la fenêtre pour partir en toute sécurité est en train de se fermer". Sur les 375.000 New-Yorkais habitant des zones inondables, beaucoup ne l'ont pas fait.

    "C'est une tempête qui peut facilement vous tuer", a-t-il insisté, ajoutant que le pire était attendu dans la soirée "à partir de 20 heures" (une heure du matin à Paris) et sur une période de quatre heures, avec une montée des eaux qui pourrait aller par endroits jusqu'à 3,5 m, de la pluie et des vents violents.

    17h45 - Obama prévient que Sandy pourrait avoir des conséquences désastreuses

    Le président américain qui a interrompu sa campagne électorale pour suivre l'évolution de l'ouragan Sandy prévient dans une allocution depuis la Maison Blanche que la tempête va être "grosse et puissante". 

    17h30 - Des quartiers de New York inondés

    Plusieurs témoignages rapportent que, bien que l'ouragan n'a pas encore touché la ville, la montée des eaux a déjà inondé Brooklyn et le New Jersey.

    Le pont The Throgsneck Bridge Queens malmené :

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    Maison les pieds dans l'eau Knollwood Beach :

     VIDEO

    A Norwalk :

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    17h15 - Barack Obama devrait bientôt intervenir à la télévision

    Le président américain a interrompu sa campagne électorale pour revenir à Washington et surveiller les développements de l'ouragan Sandy. Son avion Air Force One, en provenance d'Orlando (Floride), s'est posé un peu plus tôt sur la base d'Andrews, près de la capitale américaine.

    VIDEO

    17h00 - 10 à 20 milliards de dégâts potentiels

    Selon de premières estimations de la société spécialisée Eqecat, l'ouragan Sandy pourrait causer de 10 à 20 milliards de dollars de dégâts et entraîner 5 à 10 milliards de pertes pour les assureurs.

    16h55 - Mitt Romney annule ses meetings

    Le candidat républicain annule ses réunions électorales prévues lundi soir et mardi.

    16h45 - Pertes civiles prévues par le gouverneur du Maryland

    Martin O'Malley, gouverneur, annonce que l'ouragan "va faire des morts" dans son Etat du Maryland, voisin de la capitale Washington. "L'ouragan Sandy va passer par le Maryland et s'y abattre pendant 24 à 36 heures", a-t-il dit devant la presse au quartier général de la coordination des secours de l'Etat.

    "Ca va être long. Les jours à venir vont être difficiles. Des gens vont mourir et vont être tués pendant la tempête", a-t-il dit avant d'exhorter les automobilistes à éviter de prendre la route jusqu'à mardi soir.

    16h40 : Barack Obama va prononcer une allocution

    La Maison blanche annonce que le président va effectuer une allocution télévisée à 17h45 après une réunion sur Sandy.

    16h25 : "J'ai dû évacuer mon logement"

    375.000 personnes ont été évacuées de zones inondables bordant l'East et l'Hudson River. Elisa Riteau, française vivant à New York, dans le Financial District, en fait partie. Elle nous raconte son évacuation, dans le calme, quoique teintée d'angoisse. Témoignage à découvrir sur Le Plus.

     

    15h40 : New York se prépare dans un calme irréel à affronter l'ouragan Sandy

    Rues désertes balayées par la pluie, transports en commun et attractions touristiques fermés : New York est paralysée lundi, se préparant dans un calme irréel à affronter la monstrueuse tempête Sandy, raconte un journaliste de l'AFP.

    Des millions d'habitants n'ont pas pu aller travailler, les tribunaux et les écoles sont fermés, et New York, d'habitude si frénétique, est d'une tranquillité étonnante, livrée aux seuls taxis jaunes et à quelques voitures et vélos intrépides zigzaguant sous la pluie.

    Des milliers de touristes ont également dû revoir leurs plans, les principales attractions comme la Statue de la Liberté ou l'Empire State building étant fermés, ainsi que certains hôtels situés dans les zones inondables.

    Seuls les petits commerces de promixité sont ouverts, la plupart des grandes enseignes ayant préféré renoncer après avoir été pris d'assaut durant le week-end.

    Générateurs, piles, lampes de poche, pain, eau, comme pour l'ouragan Irène en 2011, les New-Yorkais n'ont rien laissé au hasard, redoutant les pannes d'électricité et les ruptures de stocks alimentaires.

    Nick, un Grec d'une quarantaine d'années qui refuse de donner son nom de famille, attend lui de pouvoir repartir chez lui dans le Queens, il ne sait pas trop comment. Il est venu travailler, a eu la mauvaise surprise de découvrir que le petit restaurant qui l'emploie était fermé. "J'espère que je pourrai travailler demain, j'ai besoin de travailler", explique-t-il, en lisant un journal sous un porche.

    Dans le sud de Manhattan, une zone inondable, certains restaurants ont protégé le bas de leur établissement par des sacs de sable. D'autres ont renforcé leur vitrine avec du contreplaqué. "Tant que nous avons de l'électricité, je pense que je survivrai", déclare de son côté Doug Barotra, qui a acheté 50 cannettes de bière dimanche et envisage de rester chez lui pour trois jours.

     

    15h20 : Français à New York, "une course contre la montre pour le dernier avion"

    Des milliers de vols internationaux à destination et au départ de New York ont été annulés en raison de l'arrivée de Sandy sur la côte est des Etats-Unis. Amélie Gasner-Bertrand, qui était en voyage de noces à New York, a écourté ses vacances. Elle a réussi à partir in extremis en prenant l'un des derniers avions. 

    Retrouvez son témoignage sur "Le Plus".

     

    15h10 : "Le danger, ce n’est pas le vent, mais la pluie et les inondations"

    "La première particularité de l’ouragan Sandy, c’est qu’il est extrêmement vaste : sa superficie est équivalente à celle de la France", explique Laurent Cabrol, journaliste météo sur Europe 1. "Mais là où Sandy se distingue d’Irene, ouragan tropical ordinaire, qui avait quand même fait de nombreux dégâts, c’est qu’il va rencontrer sous peu de l’air froid qui vient du Canada. Cette rencontre d’air chaud et d’air froid est un cocktail explosif."

    Retrouvez son analyse sur "Le Plus".

    14h50 : 14 membres du HMS Bounty secourus, deux toujours recherchés

    Quatorze des 16 membres d'équipage du HMS Bounty, un trois-mâts en perdition au large de la Caroline du Nord (sud-est des Etats-Unis) en raison de l'ouragan Sandy, ont été secourus par les garde-côtes, qui recherchent toujours les deux autres membres d'équipage.

    Les marins ont été secourus par deux hélicoptères Jayhawk, précisent les sauveteurs dans un communiqué. Un avion Hercules C-130, qui doit être rejoint par un 3e hélicoptère, est toujours sur zone pour tenter de retrouver les deux membres d'équipage encore portés disparus. Initialement, les garde-côtes avaient évoqué un équipage de 17 personnes, avant de corriger ce chiffre.

     

    14h20 : les consignes de sécurité données aux Français

    Les Français sont appelés à la plus grande prudence à l'approche de l'ouragan Sandy des côtes américaines et les consulats généraux ont mis en place des dispositifs spécifiques à leur adresse, a fait savoir le ministère des Affaires étrangères français.

    Les consignes de sécurité vont être actualisées en temps réel et les ressortissants français sont priés de consulter les pages spéciales des sites des consulats généraux d'AtlantaNew York et Washington régulièrement pour se tenir informés. Les autorités françaises recommandent en priorité de reporter tout déplacement. Les sites fournissent en outre des informations en français concernant l'évolution de l'ouragan.

     

    13h50 : six ou sept Français sont portés disparus en mer

    Six ou sept Français sont portés disparus en mer entre la Martinique et la Dominique depuis dimanche soir, a appris lundi 29 octobre auprès du ministère des Transports, ce dernier précisant que la houle était forte après le passage de l'ouragan Sandy.

    Selon le ministère, des recherches ont été lancées lundi par le CROSS (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) Antilles-Guyane. Un avion du service des Douanes a notamment été mobilisé, a-t-on précisé.

    Les disparus se trouvaient à bord d'une "embarcation rigide de plaisance" battant pavillon français, selon le ministère.

     

    13h : Sandy provoque un mini-tsunami en Floride

    A Delray Beach, l'ouragan Sandy a provoqué un mini-tsunami. Les spectateurs qui s'étaient rassemblées dans ce secteur pour regarder les vagues impressionnantes, ont dû fuir rapidement. Des enfants ont semble-t-il été emporté par la crue et ont pu être rapidement récupérés et mis en sécurité. Personne n'a été blessé mais la piscine du Seagate Club, située en face de la mer, a été inondée.

     VIDEO

    12h30 : un trois-mâts en perdition abandonné

    L'équipage de 17 personnes d'un navire en perdition au large de la Caroline du Nord a abandonné le bateau sur la route de Sandy, annoncent les gardes-côtes américains.

     

    12h20 : Obama n'ira pas en Floride

    Le président annonce qu'il annule un déplacement de campagne. Il restera à la Maison Blanche "pour surveiller les préparatifs" à l'ouragan.

     

    12h10 : les vols depuis ou vers la Grande-Bretagne annulés

    Des milliers de Britanniques ont dû revoir leurs projets de voyages transatlantiques, en raison de Sandy qui a obligé les compagnies aériennes à supprimer leurs vols vers ou en provenance de la côte est des Etats-Unis, en pleine période de vacances scolaires. 

     

    11h50 : des surfeurs défient Sandy

    Armés de kitesurf, de planche de surf ou de jet ski, des sportifs de l'extrême n’hésitent pas à braver le danger et affronter les vagues, sur le littoral Est américain, où l'ouragan Sandy approche dangereusement.

    VIDEO

    11h40 : "Frankenstorm" risque de lourdement toucher les assureurs

    L'ouragan Sandy qui menace de semer le chaos sur la côte Est des Etats-Unis risque de lourdement toucher les assureurs, et notamment le réassureur helvétique Swiss Re, en raison des dommages considérables que pourrait occasionner l'ouragan sur des zones densément peuplées, estiment les analystes lundi.

    "Déjà en s'approchant, Sandy provoque une interruption d'une partie de l'économie en raison des mesures de précaution" prises pour protéger les populations, indiquent les analystes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

    "Si Sandy touche les métropoles géantes, il faut s'attendre à d'importants dommages, qui seront non seulement composés de dommages matériels mais aussi d'interruptions d'activité", ajoutent-ils.

    Pour le deuxième réassureur mondial Swiss Re, les analystes de la ZKB s'attendent à des coûts de plusieurs milliards de dollars, qui pourraient être supérieurs aux dépenses provoquées par l'ouragan Katrina de 2005.

    Au total, Katrina avait provoqué des dégâts assurés de 72 milliards de dollars (55,8 milliards d'euros), ont rappelé les spécialistes de la ZKB, précisant que l'ouragan de 2005 avait coûté à Swiss Re seulement quelque 1,2 milliard de dollars.

     

    11h30 : 7.000 vols annulés

    Sandy perturbe le trafic aérien aux Etats-Unis. Plus de 7000 vols intérieurs et internationaux sont annulés. Le site flightradar24 permet de suivre en temps réel l'évolution des vols.

     

    11h20 : Google annule une conférence de presse

    Google devait présenter à New York ce lundi son nouveau smartphone Nexus 4 fabriqué par LG et sa nouvelle tablette Nexus 10. Sandy a obliger le géant américain du web à annuler sa conférence. 

    D'ailleurs, Google propose de suivre en direct la progression de Sandy grâce à cette carte :

     

    10h20 : des vents de 120 km/h

    L'ouragan se trouve à 760 kilomètres au sud de New York lundi matin. Sandy a commencé à s'orienter vers l'ouest, selon le Centre américain de surveillance des ouragans (NHC), basé à Miami.

    Les vents soufflent à 120 km/h mais devraient se renforcer à mesure que l'ouragan progresse vers des eaux plus froides. Ces vents soufflent jusqu'à plus de 800 kilomètres de l'oeil du cyclone selon le NHC.

    Les premiers dégâts dans les rues de Norfolk en Virginie :

     VIDEO

    Une pression atmosphérique de 951 hectopascals, quasi-jamais observée sous ces latitudes quand la pression normale est de 1.015 hectopascals, a par ailleurs été relevée.

    Un spécialiste de la météo du Washington Post avouait sur le site internet du journal n'avoir "jamais vu" de pareilles prévisions : "On entre là dans un terrain inconnu".

    Evacuation massive à New York :

    VIDEO

    9h30 : les portes de Wall Street restent closes

    La Bourse de New York sera complètement fermée lundi et probablement aussi le lendemain, à cause du passage de l'ouragan Sandy, ont annoncé dimanche soir les opérateurs de marchés Nyse Euronext et Nasdaq OMX. C'est la première fois depuis le 11-Septembre.

     

    8h : New York se prépare à l'arrivée de Sandy

    Comment les New-Yorkais se sont préparés pour affronter l'arrivée de la tempête ? Ambiance sur place. De notre correspondant, Philippe Boulet-Gercourt.

    Les quartiers de New York évacués :

     

    Le maire de New York Michael Bloomberg a ordonné dimanche l'évacuation de 375.000 habitants de zones risquant d'être inondées. Environ 1.100 soldats de la garde nationale doivent se déployer dans la ville.

    Les américains se préparent à l'arrivée de Sandy :

     VIDEO

    7h15 : la campagne américaine perturbée par l'ouragan

    L'ouraga Sandy perturbe sérieusement la campagne présidentielle américaine. Mitt Romney et Barack Obama sont contraints d'annuler plusieurs réunions publiques notamment en Virginie.

    Surtout, Sandy inquiète l'équipe de campagne d'Obama. Les perturbations liées à l'arrivée aux Etats-Unis de l'ouragan pourraient être plus dommageables au président Obama qu'à son adversaire Romney.

     

    6h10 : la côte est des Etats-Unis se barricade

    Evacuations massives, annulation de milliers de vols, transports en commun à l'arrêt, écoles fermées : les Etats de la côte Est des Etats-Unis ont pris d'exceptionnelles mesures de sécurité pour affronter l'ouragan Sandy, surnommé "Frankenstorm", qui menace de semer le chaos dans les zones littorales américaines.


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  • EN DIRECT. Ouragan Sandy : Obama appelle le peuple américain à l'unité

    A.C. et S.Ld. | Publié le 29.10.2012, 06h51 | Mise à jour : 18h34    lien

    29 octobre 2012, Washington (Etats-Unis). Dans une courte allocution télévisée, Barack Obama a appelé le peuple américain à rester uni à l'approche de l'ouragan Sandy. 

    29 octobre 2012, Washington (Etats-Unis). Dans une courte allocution télévisée, Barack Obama a appelé le peuple américain à rester uni à l'approche de l'ouragan Sandy.  | AFP/Brendan SMIALOWSKI

    L'ouragan Sandy approche. Les Etats de la côte Est américaine ont pris d'exceptionnelles mesures de sécurité pour affronter l'ouragan Sandy qui menace de semer le chaos dans les zones littorales. Surnommé «Frankenstorm», contraction de Frankenstein et Storm (tempête, ndlr), l'ouragan qui a déjà tué 60 personnes dans les Caraïbes, devrait toucher les terres ce lundi ou mardi, probablement sur la côte du Delaware ou du New Jersey, au sud de New York.

    A New York, ville la plus peuplée du pays, le maire Michael Bloomberg a ordonné l'évacuation de 375 000 habitants de zones inondables bordant l'East et l'Hudson River alors que le gouverneur de l'Etat a annoncé la fermeture de deux des tunnels routiers de Manhattan. Tous les transports en commun de la ville - , bus, trains - ont été arrêtés dimanche soir.

    Dans les airs, 7400 vols intérieurs et internationaux ont été annulés pour dimanche et lundi, principalement dans les aéroports de New York, Washington et Philadelphie. Toutes les écoles new-yorkaises sont portes closes. Quant à , il a préféré annuler un déplacement en Floride prévu dans sa campagne, pour surveiller l'évolution de l'ouragan.

    Six ou sept Français sont portés disparus en mer entre la Martinique et la Dominique depuis dimanche soir. Selon le ministère des Transports, la région connaît «une houle forte liée au passage de l'ouragan» Sandy, qui a fait plusieurs dizaines de morts dans les Caraïbes la semaine dernière.

    Suivez les événements en direct :

    18h20. La de New York restera fermée mardi en raison de l'ouragan Sandy.

    18h15. Le rappel de Michael Bloomberg.
     Le maire de New York insiste pour que les habitants de la ville concernés par son ordre d'évacuation (375 000 habitans des zones inondables) le fassent «immédiatement», insistant sur le danger imminent représenté par l'ouragan Sandy. «Les conditions se détériorent très vite, et la fenêtre pour partir en toute sécurité est en train de se fermer», explique-t-il lors d'une conférence de presse. «C'est une tempête qui peut facilement vous tuer», insiste-t-il, ajoutant que le pire est attendu dans la soirée à partir de 20 heures  (1 heure en France cette nuit) et sur une période de quatre heures, avec une montée des eaux qui pourrait aller par endroits jusqu'à 3,5 m, de la pluie et des vents violents.

    En savoir plus : une Google Map pour suivre la progression de l'ouragan en temps réel



    18 heures. Le message d'Obama au peuple américain. Dans une courte allocution, le président américain prévient : «Il faudra du temps pour que l'électricité revienne, pour que les transports reprennent, même après le départ de la tempête. Nous pensons que le centre de la tempête va entrer sur les terres ce soir. Mais lorsque nous traversons ce genre d'événements, nous restons unis, nous veillons sur nos amis et sur nos voisins. Nous sommes prêts, j'ai confiance, nous traverserons cette épreuve». Le président américain a dit ne pas être préoccupé dans l'immédiat par les conséquences potentielles de l'ouragan sur l'élection présidentielle du 6 novembre.

    17h50. Une carte du New York Times permet de suivre l'avancée de l'ouragan Sandy.

    17h40. Le point sur les liaisons aériennes. 
    Selon le site spécialisé flightaware.com, près de 11 000 vols ont été annulés depuis dimanche au départ et à l'arrivée des aéroports américains : quelque 1 300 vols ont été annulés dimanche, selon le site flightaware.com. 6 814 autres ont été annulés lundi. En outre, 2 594 vols ont déjà été annulés pour mardi. Trois petits aéroports sur la côte ont complètement fermé lundi et plusieurs autres, dont celui de Philadelphie, ont annulé presque tous leurs vols.



    17h30. Les vents se renforcent. L'ouragan Sandy se renforce en se rapprochant de la côte nord-est des Etats-Unis avec des pointes de vents estimées à 150 km/h, selon le dernier bulletin du Centre national des ouragans, basé à Miami (Floride, sud-est). Selon le bulletin publié à 16 heures (heure française), la dépression se trouvait à 330 km d'Atlantic City dans le New Jersey et à 415 km de New York.

    17h20. Le retrait de Romney. Le candidat républicain à la Maison Blanche annule ses réunions électorales prévues à partir de lundi soir «par respect pour les millions d'Américains» menacés par l'ouragan Sandy.

    En savoir plus : l'ouragan Sandy chamboule la campagne américaine

    17h10. Le coût des dégâts. L'ouragan Sandy pourrait causer de 10 à 20 milliards de dollars de dégâts et entraîner 5 à 10 milliards de pertes pour les assureurs, selon de premières estimations de la société spécialisée Eqecat. Par comparaison, les dégâts causés par l'ouragan Irène en 2011 ont été évalués à 10 milliards de dollars tandis qu'Ike, qui avait frappé les Etats-Unis en 2008, avait coûté 20 milliards à l'économie, rappelle Eqecat dans un communiqué.

    En savoir plus : une Google Map avec l'avancée de la dépression, l'importance des précipitations, l'emplacement de webcams, l'étendue des dégâts dans les zone touchées par les pluies violentes ainsi que les abris mis à disposition de la population.



    17 heures. L'inquiétude d'un gouverneur. L'ouragan Sandy «va faire des morts» dans le Maryland, l'Etat voisin de la capitale Washington, affirme son gouverneur Martin O'Malley. «L'ouragan Sandy va passer par le Maryland et s'y abattre pendant 24 à 36 heures», explique-t-il à la presse au quartier général de la coordination des secours de l'Etat.
    «Ca va être long. Les jours à venir vont être difficiles. Des gens vont mourir et vont être tués pendant la tempête».

    16h45. Une déclaration d'Obama. Le président américain va effectuer une allocution télévisée depuis la Maison Blanche à 17h45 après avoir participé à une réunion de crise sur l'ouragan Sandy. L'intervention présidentielle aura lieu dans la salle de presse du siège de l'exécutif américain.

    16h30. Suivez l'arrivée de l'ouragan en direct vidéo

    De nombreuses webcams disposées dans la ville de New York permettent de suivre l'arrivée de Sandy en direct vidéo. Petite sélection.

    Une webcam installée sur le toit de la société Livestream

    Watch live streaming video from nyc at livestream.com


    D'autres caméras à travers la ville :
    Depuis la statue de la liberté
    Depuis l'Empire State Building
    Depuis le toit du New York Times (une image toutes les 60 secondes)
     


    16h05. Fermeture de la plupart des tunnels de Manhattan à New York. Le gouverneur de New York Andrew Cuomo a annoncé la fermeture lundi après-midi de deux des trois tunnels routiers de Manhattan en raison des risques d'inondation. Les tunnels Holland et Battery seront fermés à la circulation à partir de 14h (19h heure française), selon le gouverneur, paralysant encore davantage la mégapole dont les transports publics ont été interrompus dimanche. Andrew Cuomo a ajouté que les ponts seraient également fermés, si les vents venaient à dépasser 96 km/heure.

    VIDEO. Washington se prépare à l'arrivée de Sandy



    16 heures. Obama à Washington. Le président Barack Obama est désormais à Washington après avoir interrompu sa campagne électorale pour surveiller les développements de l'ouragan Sandy. L'appareil présidentiel, en provenance d'Orlando (Floride) s'est posé à 15h30 (heure française) sur la piste de la base aérienne d'Andrews, dans la banlieue est de la capitale fédérale, sous une pluie drue.

    En savoir plus : une carte pour suivre la vitesse des vents sur les Etats-Unis en temps réel

    15h45. Français disparus : les recherches continuent. Selon nos informations, un avion F406 et un hélicoptère de la sécurité civile survolent actuellement la zone. Originaires de la ville de Trinité (Martinique), les Français disparus sont partis de l'île de la Dominique sur un «rigide» de six mètres. Sur zone, la météo ne se calme pas. La houle d'ouest est de plus en plus forte, avec des creux de 3 à 5 mètres. Selon Franceantilles.fr, ces particuliers repartaient du World Creole Music Festival qui s'est tenu ce week-end.

    15h30. Obama retourne à Washington. Après avoir quitté précipitamment ce matin la Floride où il devait prononcer un discours, Barack Obama est monté dans Air Force One. Direction: Washington, où l'avion présidentiel doit être l'un des seuls à atterrir dans les minutes qui viennent. Le président «va revenir à la Maison Blanche pour surveiller les préparatifs et la réaction initiale à l'ouragan Sandy», explique le porte-parole de Barack Obama, Jay Carney. Le dirigeant a aussi annulé ses déplacements mardi pour rester dans la capitale fédérale.



    15h10. Le point sur Sandy. A 14 heures, l'oeil de l'ouragan se trouve à 505 kilomètres au sud de New York et s'oriente vers le nord-ouest, sa vitesse de déplacement s'accélérant à 40 km/h, selon un bulletin du Centre américain de surveillance des ouragans (NHC). Les vents soufflent à 140 km/h et se sont sentir jusqu'à près de 800 kilomètres de là. La pression atmosphérique a encore chuté, tombant à 946 hectopascals, une pression jamais observée sous ces latitudes quand la pression normale est de 1.015 hectopascals, selon le relevé d'un avion chasseur d'ouragan.

    En savoir plus : EN IMAGES. Les Etats-Unis s'apprêtent à affronter Sandy

    14h55. Le nord-est des Etats-Unis paralysé. Dans cette région la plus densément peuplée du pays, 50 millions de personnes risquent d'être affectées, que ce soit par les inondations prévues en raison des pluies diluviennes ou des coupures de courant provoquées par la chute d'arbres sous l'effet des bourrasques. L'ouragan devrait atteindre la côte dans la nuit de lundi à mardi à proximité de Cape May, au sud du New Jersey.

    14h30. 14 membres d'équipage du HMS Bounty sont sauvés. Deux sont toujours recherchés.

    En savoir plus : le célèbre voilier Bounty en perdition

    14h20. Les disparus au large de la Martinique se trouvaient à bord d'une «embarcation rigide de plaisance».
    Le ministère des Transports précise par ailleurs que le bateau battait pavillon français.



    14h01. Sandy est à environ 500 km au sud sud-est de New York.
    Selon les prévisionnistes, la tempête devrait être près des côtes dans la nuit de lundi.

    13h55. Six ou sept Français sont portés disparus en mer entre la Martinique et la Dominique depuis dimanche soir. Le ministère des Transports précise que la houle est forte après le passage de l'ouragan Sandy. Des recherches sont lancées par le Centre opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Antilles-Guyane. Un avion du service des douane est également mobilisé. 

    13h46. Des vents sont mesurés à près de 145 km/h à environ 160 km de l'oeil de l'ouragan.

    13h35. Le Trésor américain avance une émission obligataire à échéance quatre semaines. Intialement prévue mardi, elle a finalement lieu ce lundi. Les offres pour cette adjudication d'un montant de 25 milliards d'euros seront fermées à 10h30 heure de Washington (15h30 heure française). Le gouvernement fédéral est fermé lundi.

    12h30. L'équipage du HMS Bounty quitte le navire. Entrés en contact avec les garde-côtes américains, les 16 personnes qui étaient à bord de ce trois-mâts, piégé par la tempête au large des côtes de la Caroline du Nord (est), sont montés dans deux radeaux de sauvetage. Ils se débattent face à des vents de 65 km/h et des vagues hautes de plus de 5 mètres et attendent l'arrivée des secours, par avion ou voie maritime.

    12h12. Barack Obama annule un déplacement de campagne à Orlando en Floride. Le président américain reste lundi à la Maison Blanche «pour surveiller les préparatifs» à l'ouragan, indique son porte-parole.

    VIDEO. Obama et Romney mettent en garde contre Sandy



    12h10. Encore de nouveaux vols annulés. L'ouragan Sandy a obligé les compagnies aériennes britanniques à supprimer leurs vols vers ou en provenance de la côte Est des Etats-Unis, en pleine période de vacances scolaires.

    11h53. Le HMS Bounty en perdition au large des côtes de Caroline du Nord. La bateau, qui compte 16 personnes à son bord, est privé de courant depuis dimanche soir et ne parvenait plus à pomper l'eau entrée dans le navire. Ce navire, long de 55 mètres, est la réplique d'un bateau du XVIIIème siècle, qui avait été construit en 1962 pour le tournage du film Les révoltés du Bounty, avec Marlon Brando. 

    11h15. Des webcams pour suivre en direct l'arrivée de l'ouragan. Pas besoin d'être aux Etats-Unis pour voir Sandy déferler sur la côte Est américaine. Des dizaines de webcams sont installées sur son passage. Un site recense celles postées à New York, à Long island ou encore Virginia Beach. 

    Capture d'écran de la webcam installée sur le pont de Brooklyn


    10h52. Les assureurs redoutent Sandy. En raison des dommages considérables que pourrait occasionner l'ouragan sur des zones densément peuplées, les compagnies d'assurance risquent d'être lourdement touchées, estime plusieurs analystes suisses. Dans le collimateur : Swiss Re, le deuxième réassureur mondial. Selon des prévisions de la banque cantonale de Zurich, Sandy pourrait coûter à la compagnie plusieurs milliards de dollars. En 2005, Katrina lui avait coûté 1,2 milliard de dollars.

    10h30. Sandy chamboule l'agenda d'Obama et Romney. Barack Obama a annulé deux déplacements prévus ce lundi dans l'Ohio et la Virginie (est). Il a avancé son départ pour la Floride (sud-est), où il tiendra une réunion électorale ce matin (ce soir heure française) avant de rentrer dans l'après-midi à la Maison-Blanche. Mitt Romney a, lui, annulé ses réunions électorales en Virginie dimanche, pour se rendre finalement dans l'Ohio. Il restera ce lundi dans le Midwest, avec trois déplacements dans l'Ohio, l'Iowa (centre) et le Wisconsin, dans le nord à la frontière canadienne.

    EN SAVOIR PLUS. L'ouragan perturbe la campagne présidentielle
    A huit jours du scrutin présidentiel, l'ouragan Sandy pourrait avoir un impact décisif sur l'élection américaine, suivant la gravité des dégâts et des perturbations. La tempête «extrêmement rare et dangereuse» qui pourrait s'abattre sur la côte Est, d'ici à mardi, pourrait affecter la participation dans les Etats de l'Est où le vote anticipé a débuté.



    10h02. Des vagues pouvant atteindre près de 5 m se forment sur le lac Erié entre les Etats-Unis et le Canada, selon les médias américains.

    9h40. Une photo toute les minutes avant l'arrivée de Sandy.
    Le site du New York Times a décidé de mettre en ligne toutes les 60 secondes un nouveau cliché de la ville pris depuis le toit du bâtiment du journal, pour suivre en temps réel l'arrivée de l'ouragan.



    09h20. Le compte Twitter de Sandy plébiscité. Un utilisateur du réseau social à créé un compte pour l'ouragan. Il a déjà plus de 115000 abonnés.



    09h16. Journée calme à la Bourse de Paris. En raison de la fermeture de Wall Street, pour la première fois depuis les attentats du 11 septembre 2011, les échanges devraient être faibles aujourd'hui sur le CAC 40.

    9h01. Najat Vallaud-Belkacem ne sera pas à l'ONU. Le siège des Nations-Unis fermé, toutes les réunions sont annulées. Notamment celle du Conseil de sécurité consacrée au sort des femmes dans les conflits, à laquelle devait participer la ministre française aux Droits des femmes.

    08h40. Le message morbide des services météos américains. Dans une note d'information rédigée à l'attention du public, le National Weather Service fait une annonce étonnante aux habitants réfractaires à l'évacuation, avant l'arrivée de Sandy.  «Si vous êtes réticents, pensez à vos proches(...) pensez aux équipes de secours qui vont vous venir en aide si vous êtes blessés ou qui retrouveront vos restes si vous ne survivez pas.»

    7h02. Les zones touchées par Sandy, selon le centre de prévision des cyclones tropicaux aux États-Unis.
    La probabilité va de 5% (couleur verte) à 100% (couleur mauve)


    7 heures. Retrouvez une carte pour suivre la progression de l'ouragan en temps réel (utilisez la fonction zoom dans la carte )


    6h55. INFOGRAPHIE. Les zones concernées par les évacuations à New York (NYC Gov)


    6h53. le maire de New York annonce l'évacuation de 375 000 habitants (en anglais)
    VIDEO


    4h23. Le pétrole en baisse en Asie. Les cours chutent en raison d'une demande de brut qui devrait baisser aux Etats-Unis avec l'arrivée de l'ouragan. Mais ils devront remonter, selon les analystes, quand l'offre de pétrole américaine se réduira. Quelques raffineries de la côte est on déjà réduit leur production.

    4h15. Tous les transports en commun de New York sont arrêtés. C'est officiel : Bus, métros, trains, ne devraient reprendre leur circulation que mardi. Les autorités redoutent les risques d'inondations et les dégâts provoqués par Sandy. 

    La côte Est des Etats-Unis se prépare au pire



    Les transports publics fermés à New York




     

    LeParisien.fr


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    Aide aux sans-abri : "L'État ferait mieux de réquisitionner ses propres bâtiments"

    Le Monde.fr | <time datetime="2012-10-29T16:17:40+01:00" itemprop="datePublished">29.10.2012 à 16h17</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-10-29T17:08:38+01:00" itemprop="dateModified">29.10.2012 à 17h08    </time>
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    <figure class="illustration_haut"> Une personne sans-abri à Paris le 27 octobre. </figure>

    Dans un chat sur LeMonde.fr, Julien Damon, professeur associé à Sciences Po et auteur de La Question SDF (PUF, 2002), estime que la réquisition de logements privés vacants"n'a jamais marché et ne pourra jamais marcher".

    Paul : Pourquoi ce problème de l'hébergement d'urgence se pose-t-il chaque année dans les mêmes termes au moment des premiers froids ? C'est une chose impossible à anticiper ?

    Julien Damon : C'est vrai que depuis une vingtaine d'années, on appelle cela la politique du thermomètre. Parce que au début des années 1980 l'Etat a réagi en urgence au problème des sans-abri, avec la mise en place de places pour l'accueil de ceux qu'on a appelés les SDF. Et chaque année, le système politique d'urgence a été reconduit.

    Sous deux modules : d'abord, l'ouverture toute l'année d'une partie des places qui avaient été débloquées pour l'hiver ; et d'autre part, l'ouverture de nouvelles places chaque années, au début de l'hiver. Cela a quelque chose d'agaçant et d'étrange, parce qu'on a le sentiment de ne pas progresser, alors qu'en réalité, chaque année, on a toujours fait davantage.   

    Paul : Connaissons-nous le nombre exact de personnes sans-abri ?

    La réponse est non, absolument non. Pour deux grandes raisons. La première, c'est qu'il est très difficile d'opérer un recensement en fonction de définitions des populations sur lesquelles toute le monde serait d'accord.

    Et ensuite parce que, en France, nous n'avons pas fait - et ce nous, c'est l'Etat avec le secteur associatif et avec les villes - cet effort de connaissance, qui a pourtant eu lieu dans bien d'autres pays, de l'Allemagne aux Etats-Unis en passant par le Royaume-Uni.

    Autre point très important : dans la plupart des pays où il existe un système de décompte, d'évaluation de cette population sans abri, c'est aux échelles locales, à l'échelle des villes que l'on a les estimations les plus solides du nombre de personnes concernées.

    Et en France, vieux pays jacobin, même sur ce dossier, on court après une estimation nationale. Maintenant, la réponse à la question : combien y a-t-il de sans abri en France ? n'a toujours pas de réponse précise, et c'est désolant.

    Léo : Et une estimation ?

    Pour être précis, il y a eu une enquête nationale réalisée par l'Insee en 2001, et qui donne une estimation solide de la population "sans domicile", les personnes à la rue ou bien dans les centres d'hébergement qui sinon seraient à la rue. Il y a avait ainsi une estimation en 2001 d'environ 86 000 personnes sans domicile. Mais c'était il y a onze ans. Depuis lors, la population s'est certainement très largement transformée.

    Aujourd'hui, aucun des chiffres annoncés - 130 000 personnes sans abri - ne vaut quoi que ce soit. Ils ne sont appuyés sur aucune méthode sérieuse.

    Sy : Le problème de l'hébergement des SDF, est-ce juste une question de moyens financiers ? Ou est-ce lié une mauvaise organisation ?

    C'est fondamentalement une question d'organisation, puisqu'en France - et en particulier à Paris, où le problème se pose de façon criante - nous sommes dans un des pays et une des villes où les dépenses publiques sont en la matière les plus élevées.

    Chaque année, depuis un quart de siècle, on a dépensé davantage pour héberger et accueilir les sans-abri, et chaque année, on a les mêmes polémiques et les mêmes questions qui surgissent. Donc avant d'être une question de moyens, c'est une question d'efficacité.

    Paul : Les associations n'ont-elles pas intérêt à ne pas donner clairement les chiffres de personnes accueillies pour recueillir davantage de subventions ? N'est-ce pas une perversion du système ? C'est à l'État d'agir, non ?

    Je pense que les opérateurs (collectivités locales, associations) ont tout intérêt à annoncer des chiffres très élevés. C'est valable pour n'importe quelle question sociale : si vous voulez que le sujet contre lequel vous combattez soit pris en compte et en charge, il faut annoncer des chiffres proches de la catastrophe.

    Maintenant, cela fait vingt ou trente ans que l'on raconte parfois absolument n'importe quoi. C'est en effet à l'Etat et aux villes d'opérer deux choses : des recensements sérieux du nombre de personnes concernées (à la rue), et de produire des systèmes d'information efficaces et obligatoires permettant de recenser le nombre de personnes qui passent par les services payés sur fonds publics.

    Greg : Est-ce vrai que le coût annuel de l'hébergement d'urgence en Ile-de-France est pratiquement le même que celui destiné à la construction de logements sociaux ? Si oui, n'est-ce pas un peu absurde ?

    Globalement, les masses financières sont en effet comparables. Le point crucial pour montrer qu'il y a incontestablement absurdité, c'est de savoir à qui est destiné le logement social. Ce n'est pas simple.

    Historiquement, en France, on a fait le choix d'un logement social destiné aux classes moyennes salariées, et pas aux personnes privées de logement. De plus en plus, depuis vingt ou trente ans, on cherche à réformer le système du logement social pour y accueillir des personnes sans abri.

    C'est une logique qui a été baptisée "logement d'abord", soutenue par l'Etat depuis cinq ou six ans maintenant. Mais il est vrai que les masses financières montrent clairement le caractère à bout de souffle, à la fois du logement social et du système d'hébergement d'urgence.

    Jean-Paul : Si c'est une question d'efficacité, qui est selon-vous responsable de ces échecs ? Y-a-t-il des intérêts cachés ?

    Je pense que le secteur associatif, financé à 100 % sur fonds publics, aurait intérêt à accepter la réforme pour véritablement être efficace et soit être nationalisé, soit être mis en concurrence avec des entreprises privées, soit se réformer intégralement pour ne plus être financé totalement sur fonds publics.

    Maintenant, le secteur associatif n'est pas le seul en cause. Le principal "coupable" est bien l'État en France, qui ne tape pas assez fort du poing sur la table pour dire ce qu'il attend, pour énoncer ses objectifs (zéro SDF était à mon sens un excellent objectif à se donner). L'État en France vit sur la fiction de pouvoir faire ce qui, à mon sens, devrait ressortir de deux autres échelles : la première, c'est celle des collectivités locales, et la deuxième, c'est l'UE, puisque dans un espace Shengen ouvert, la question des sans-abri n'est plus nationale, mais européenne.

    Sylvain : "La dimension européenne est capitale": Pourquoi n'y a-t-il pas déjà d'accord entre les États membres ? Y-a-t-il des divergences entre les États ?

    Oui, il y a de puissantes divergences, pour reprendre mon expression, les villes jouent au ping-pong, mais c'est également le cas des Etats membres. Ce n'est pas explicite, évidemment, mais les Etats faisant plus ou moins d'efforts, il s'agit de faire partir leurs "indésirables" pour qu'ils se retrouvent ailleurs, mieux accueillis.

    Pour illustrer, c'est le cas de la Roumanie ou de la Bulgarie avec les populations Roms, mais aussi du Pays-Bas, où, pour bénéficier de l'hébergement d'urgence, il faut être depuis plus de deux ans en règle sur le territoire. Donc il n'y a absolument pas les mêmes efforts qui sont entrepris.

    BB : Une politique de réquisition des logements vacants, demandée par les associations, a-t-elle un sens ? Ou est-ce juste un signe politique?

    C'est incontestablement un signe politique. Il faut se rappeler que cela a déjà été tenté par deux fois : d'abord à la fin des années 1980 avec un gouvernement de gauche, ensuite au milieu des années 1990 avec un gouvernement de droite.

    Mais cela coûte très cher, de réquisitionner, cela donne une image de volontarisme de la part de l'Etat, mais ça n'a jamais marché. Et il faut dédommager les propriétaires, cela produit un contentieux juridique effroyable, et cela décourage les investisseurs.

    Je pense que la meilleure des solutions, ce serait que les collectivités locales et/ou l'Etat se réquisitionnent eux-mêmes plutôt que de faire peur aux investisseurs (des individus ou des institutionnels).

    Visiteur : Le chiffre de 100 000 logements vacants, avancé par l'association Droit au logement (DAL) vous semble-t-il plausible ?

    Sur le nombre de logements vacants, le DAL avait trouvé un bon slogan : "2 millions de mal-logés, 2 millions de logements vacants". C'est une équation qui paraît simple à résoudre. Mais une des difficultés est que la vacance de logements, c'est souvent à des endroits où il n'y a pas de demandes de logements, ce sont aussi des logements impropres à l'habitation parce qu'ils sont dégradés, et c'est enfin une vacance "normale" qui correspond à des délais entre le fait de voir un locataire s'en aller et le fait de voir un nouveau locataire arriver. Donc la réquisition, ça n'a jamais marché et ça ne pourra jamais marcher.

    HG : Un gouvernement de gauche agit-il de façon différente pour l'hébergement des SDF qu'un gouvernement de droite ?

    La réponse est non. Pour le démontrer, il suffit de regarder tout ce qui s'est fait depuis le tout début des années 1980, ça a été systématiquement dans une même logique consistant à développer les services d'accueil et d'hébergement. Evidemment, la gauche au pouvoir étant critiquée par la droite dans l'opposition (et vice-versa), mais jamais il n'y a eu rupture ou changement dans la dynamique générale de développement des réponses en urgence.

    Cela se vérifie par les termes que l'on trouve dans les circulaires, qui ne changent que marginalement d'une année à l'autre, quelle que soit la majorité en place. Et cela se vérifie aussi par la croissance, chaque année, des budgets affectés à cette politique.

    Julien : Pour vous, l'objectif "zéro SDF" est donc quelque chose de possible ?

    C'est possible. Maintenant, la question est de savoir qui sont les sans-abri. Et je pense qu'il est tout à fait possible de n'avoir personne qui dort dans les rues, et ce, sans être dans un Etat autocratique.

    Si on n'arrivera pas forcément à zéro personne dormant dans la rue, on peut au moins diminuer drastiquement le phénomène, comme ceci a pu être observé à Londres, dans les grandes villes des Pays-Bas, ou bien en Finlande, ou encore en Irlande, là où les autorités se sont fixé des objectifs "d'éradication du sans-abrisme".

    S'il restera probablement toujours, une nuit donnée, des gens qui se retrouvent, hélas, dans la rue, on peut beaucoup mieux faire. Et pour mieux faire et pour mesurer des résultats, il n'y a rien de mieux que de se fixer des objectifs quantifiés.

    Christopher : Vous parliez de mise en concurrence des associations avec des entreprises privées : est-ce qu'une doctrine libérale est la plus à même de résoudre ce qui relève du social ?

    Sur le plan général, je ne saurais répondre. En tout état de cause, la logique qui, il est vrai, est d'ordre libéral en la matière dans les couloirs de la Commission européenne, consiste à dire que les opérateurs doivent être mis en concurrence pour permettre plus d'efficience de la dépense publique. Ceci, en France, nous choque pour les questions de sans-abri, nous fait avoir des débats mais ne nous choque pas pour les crèches, ou encore pour les maisons de retraite.

    Donc pourquoi pas ? Vous avez bien des entreprises privées qui exploitent des prisons ou des hôpitaux. Pourquoi cela ne pourrait-il pas être le cas pour la gestion des sans-abri. Je ne sais pas si c'est LA solution, mais c'est en tout cas une option sérieuse.

    Visiteur : De quel modèle pourrait-on s'inspirer ?

    D'abord, j'aimerais souligner que la France, à ce sujet, est un modèle. Pas un modèle d'efficacité, mais certainement de générosité et de tolérance. Après cela, je pense qu'il nous faut regarder ville par ville la façon dont la question des sans-abri est traitée. Je pense alors que Londres, Stockholm, San Diego, Amsterdam sont des villes qui, chacune à leur manière, dans des contextes différents, ont sur les dix ou vingt dernières années fait montre d'innovation et d'efficacité.

    Maintenant, je parle là avec un parisianisme qui est clair. La question des sans-abri à Nantes, à Marseille ou à Lille peut présenter autant de différences avec Paris que Paris avec San Diego ou Stockholm.

    Je pense vraiment que les sans-abri, c'est une question à la fois locale et européenne.

    Sylvie : La proportion de SDF refusant un hébergement est-elle connue ? est-ce marginal ?

    Mathilde : Faut-il contraindre les SDF à dormir en foyer en hiver ?

    Sur le non-recours aux services, la part des sans-abri qui refusent les offres qui leur sont faites : on ne la connaît pas, puisqu'on ne connaît pas la taille de la population des sans-abri.

    En revanche, puisqu'elle refuse la prise en charge et reste à la rue, c'est une population qui est très visible. C'est même la population des sans-abri les plus en difficulté. On n'en connaît pas la proportion, mais c'est cette population que les différents services s'évertuent à essayer de toucher.

    Et il y a un lien avec la deuxième question, celle du niveau de coercition que l'on doit faire peser sur les personnes sans abri. Je pense en effet que, hiver comme été, on devrait davantage contraindre les personnes à accepter ce qui leur permet d'être sauvées, que ce soit immédiatement, du froid, et surtout, du fait que rester dans la rue, c'est continuer à voir votre situation se dégrader.

    Patrick T. : De la même manière qu'il y a une sécurité sociale, un droit à la retraite, pourquoi n'y a-t-il pas un droit au logement ? Un logement tout simplement offert par l'Etat aux sans abris.    

    Visiteur : Où en est-on du DALO (Droit au logement opposable) ?

    Il est tout à fait judicieux, à mon sens, de considérer la question du logement comme une question de sécurité sociale, c'est-à-dire avec des mécanismes d'assurance obligatoire et une opposabilité (comme il y a des tarifs opposables en assurance-maladie) permettant à chacun de pouvoir disposer d'un toit de qualité.

    Maintenant, je ne pense pas que l'Etat doive "offrir" un logement. Il faut que nous puissions nous assurer, cotiser, afin de pouvoir avoir les allocations-logement qui nous permettent de trouver ce dont nous avons besoin en termes de logement.

    Le DALO est une machinerie bureaucratique qui ne fonctionne pas bien, c'est le moins que l'on puisse dire. Le grand sujet, en termes de sécurité sociale du logement, est celui de savoir qui doit avoir la priorité dans le logement social.

    Visiteur : Pouvez-vous préciser quelles sont les mesures prises par ces villes européennes que vous évoquiez comme modèles possibles ? Pourquoi sont-elles efficaces ?

    Première chose : ce sont des collectivités locales qui toutes se sont donné des objectifs quantifiés de résolution du problème, qui se sont dotées de systèmes d'information qui permettent d'évaluer assez précisément les évolutions du phénomène. Et ce sont des collectivités locales où la responsabilité et la prise en charge leur sont clairement attribuées.

    Dernière chose essentielle : il n'y a pas de dispersion des services, tout est coordonné de façon simple sous la responsabilité de la ville. Les opérateurs ne se marchent pas sur les pieds comme ce peut être le cas dans de grandes villes françaises.

    Visiteur : Nous parlons ici d'hébergement de SDF mais il y a t-il une différence entre SDF et sans papier clandestin ? Sont ils logés à la même enseigne ?

    Julien : Est-ce que le problème de l'hébergement d'urgence est lié au problème de l'hébergement des sans-papiers ? Régulariser permettrait-il de libérer des places ?

    Dans les centres d'hébergement d'urgence parisiens, la moitié des personnes actuellement accueillies sont sans papiers. Pour ce qui concerne l'hébergement de plus long terme, d'insertion, on a distingué à la fin des années 1990, pour des raisons juridiques, ce qui était l'accueil des sans-abri, d'une part, et l'accueil des demandeurs d'asile, d'autre part.

    En réalité, c'est concrètement la même chose : ce sont des gens défavorisés, en difficulté de logement, avec des situations de régularité sur le territoire qui ne sont pas les mêmes, mais dont les conditions au quotidien se ressemblent.

    Et c'est pour cela que la dimension européenne est capitale. La France étant le pays qui enregistre le plus de demandes d'asile et qui, malgré ce que l'on pense parfois, est l'un des plus généreux à l'égard des sans-papiers, ne peut pas agir sans les autres Etats membres de l'Union.

    En un mot, que ceci soit terrible ou formidable, sans-papiers et sans-abri, c'est de plus en plus la même chose.

    Elen : Est-ce qu'il existait autrefois des amortisseurs avant de se retrouver à la rue (comme des hôtels ou pensions à bas coûts) qui ont disparu aujourd'hui ?

    Oui. Les villes s'étant embourgeoisées, les coûts du foncier et de l'immobilier ayant tellement augmenté, il n'y a plus cette offre, qui permettait d'amortir la situation.

    Mais je ne sais pas s'il faut la rétablir, car il y a la question : "Qui doit-on loger dans le logement social ?", et une autre "Où doit-on loger les personnes sans logement ?". Pour Paris, par exemple, l'offre est très limitée, mais la demande est quasi infinie. Pour caricaturer, tout le monde aimerait avoir un logement social dans les bâtiments réhabilités de La Samaritaine, et personne ne veut se retrouver dans les grands ensembles dégradés. Derrière ces questions un peu provocantes se pose la question de la réforme du modèle français du logement social.

    Visiteur : Les réflexions à mener pour améliorer la situation française peuvent-elles se passer d'une réflexion sur l'aménagement des aires urbaines et suburbaines, bref urbanistique?

    Les frontières administratives n'ont pas grand sens au quotidien pour n'importe quel habitant, elles en ont encore moins pour ceux qui n'ont pas de logement. Donc il est certain que ce ne sont pas les frontières administratives des villes qui comptent, mais celles des métropoles.

    A défaut, que se passe-t-il ? Les villes jouent "au ping-pong" et se renvoient les personnes, les problèmes, les responsabilités.

    Visiteur : Si la situation économique s'aggrave, le risque n'est-il pas que les moyens mis en place deviennent moins efficaces ? Et qu'on atteigne un point critique comme à l'hiver 54 ?

    La comparaison avec l'hiver 1954 est souvent faite, période dite d'insurrection de la bonté, mais la situation n'a absolument rien à voir. En 1954, la moitié de la population en France aurait été éligible au droit au logement opposable.

    Deuxième chose : je pense que la crise viendra plutôt de la crise des finances publiques. Il faudra nécessairement rationaliser un budget qui n'a fait qu'augmenter et dont on ne peut pas dire qu'il atteigne ses ambitions, puisqu'il semble qu'il y ait toujours plus de personnes à la rue, et nous avons toujours les mêmes polémiques. Je pense que la rationalisation est nécessaire et inévitable. Cela ne veut pas dire qu'on dépense trop, mais qu'il faut que l'on dépense beaucoup mieux.

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  • 26 oct 2012   
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    Working-class hero

    Par Romain Huret

    Bruce Springsteen est enfin entré en campagne. Aux côtés de Bill Clinton, il a entamé une tournée des Etats décisifs pour la victoire finale. Archétype du démocrate en col bleu (blue-collar democrat), l’artiste du New Jersey n’a pas bougé d’un iota par rapport à ses convictions de jeunesse et à ses idéaux politiques. A gauche un jour, à gauche toujours. Mais comme dans les histoires d’amour, la fidélité n’exclut pas les orages.

    Springsteen obamaClinton (sans saxophone) et Springsteen (avec sa guitare) dans l'Ohio le 16 octobre 2012.
     

    Dans un beau livre sur le monde ouvrier américain dans les années 1970, Stayin’ Alive, l'historien Jefferson Cowie rappelle à quel point la carrière de Bruce Zirilli (de son vrai nom d’Italo-Américain) coïncide avec la fin d’une certaine embellie pour les ouvriers. La croissance et l'optimisme des Trente Glorieuses cèdent la place à la crise économique et à la désindustrialisation. C'est au cours de cette décennie que Springsteen commence à écrire, et ses textes portent la trace de la crise de l'Amérique en col bleu.

    CowiePiliers pendant la Seconde Guerre mondiale, travaillant jour et nuit dans les usines de la victoire, les ouvriers disparaissent peu à peu de l’espace public au profit de la classe moyenne, centre vital de l’Amérique plongée alors en pleine guerre froide. Le mouvement pour les droits civiques favorise également la visibilité de la minorité afro-américaine. Dans les années 1970, l’ouvrier blanc a l’impression d’avoir disparu de la démocratie, de n’être plus qu’un vague résidu dans un monde post-industriel, que l’on peut déplacer à sa guise, un jour dans le Midwest, le lendemain dans le Sud, le surlendemain au Mexique.

    Dans Racin' in the Street (1978), Springsteen fait allusion à un classique de la musique populaire, le jovial et festif Dancing in the Street (1965), enregistré par Martha and the Vandellas et célébrant la conquête de l’espace public par les Afro-Américains. La référence n'est pas anecdotique, et renvoie à  la désolation ouvrière. L’ouvrier blanc semble seul, errant au volant d’une vieille Chevrolet, le long du New Jersey Turnpike. Dans l'Amérique des années 1970, il vit désormais dans une périphérie invisible, condamné à errer "on the edge of town".

    Au lendemain du mouvement pour les droits civiques, les discriminations à l'embauche sont combattues dans les ateliers. Systématiquement les syndicats favorisaient les ouvriers blancs et les ouvriers noirs étaient toujours les derniers embauchés, et les premiers licenciés. Le rétablissement de l’égalité raciale dans les usines entraîne d’importants conflits internes au monde ouvrier et contribuent à le diviser sur fond de tension raciale que Springsteen chante dans My Hometown (1984). Contrairement à d'autres chanteurs, à l'image d'un Merle Haggard dont le célèbre Okie from Muskogee (1972) prend fait et cause pour l'Amérique blanche et ouvrière, Springsteen rêve d'un terrain d'entente possible, au-delà des incompréhensions mutuelles. Son groupe, le E Street Band, a toujours été une incarnation en miniature d'une Amérique multiraciale.

    Plus encore, ce qu'il décrit avec un talent indéniable, c'est le changement du rapport au travail et à la machine. Dans les années 1970, le lieu de travail devient un espace oppressant et aliénant, à l’opposé de ce qu’il fut pour la génération d’après-guerre. Une chanson comme Factory (1978) est au rock ce que L’établi de Robert Linhart, écrit la même année, est à la littérature. En moins de trois minutes, tout est dit de la routine quotidienne, de la violence des machines, des maux sur les corps. Le soir, les pères, minés par le travail, rentrent chez eux, «avec la mort dans le regard», chante Springsteen qui n’a jamais caché le caractère autobiographique du propos, lui qui apportait, enfant, la gamelle à son père (Factory raconté par Springsteen).

     

    Au lendemain des mouvements d'émancipation des années 1960, la famille n'est plus le refuge qu'elle fut pendant des années pour ces pères de famille. Les femmes et les enfants contestent le modèle familial traditionnel à l'image de ce couple au bord de l'implosion décrit dans The River (1980). Dans un monde en train de changer, l'ouvrier blanc devient nostalgique des samedi soirs où les couples s'embrassaient à l'arrière des voitures.

    Pour achever le triste tableau, la guerre du Vietnam envoie les ouvriers blancs et noirs se battre en Asie, pendant que les classes moyennes et les élites blanches restent aux Etats-Unis. Dans les universités et les grandes villes, celles-ci militent contre la guerre. Au retour, le choc est brutal, et conduit nombre d’ouvriers à ne plus se reconnaître dans le parti démocrate et ces jeunes aux cheveux longs qui chantent l’amour libre et la paix, alors que les anciens combattants recherchent principalement un emploi. Là ou beaucoup de cinéastes et d’écrivains décriront les pétages de plomb d'ouvriers du mythique John Rambo aux anti-héros des films de Michael Cimino ou de Martin Scorsese, où d’autres encore évoqueront l’aliénation par la consommation comme le John Travolta de Stayin’ Alive qui pense retrouver le samedi soir un statut social grâce à la musique disco, les personnages de Springsteen cherchent plus simplement des raisons de continuer à espérer dans une Amérique déboussolée (Reasons to Believe en 1982).

    Le chanteur écrira Born in the USA (1984) en hommage aux soldats invisibles de la classe ouvrière. Ecrit à l’origine comme un blues, un rien dépressif, le chanteur lui donnera une orchestration plus rock pour redonner espoir et dignité aux ouvriers en proie au doute dans l’Amérique de Ronald Reagan. Car ils sont alors nombreux, les Reagan-Democrats comme on les appelle alors, à penser que le gouverneur californien fera un meilleur président que son adversaire démocrate. Avec habileté, les républicains utilisent le fossé culturel qui s’est creusé entre les classes moyennes blanches et urbaines, au fort capital culturel, et le monde ouvrier.

    Le fossé est bien souvent générationnel : les pères ne se reconnaissent plus dans leurs enfants comme Springsteen le raconte dans Independence Day (1980). Dans un monde où la culture ouvrière est tellement méprisée, les «papas vont se coucher, maintenant». De Reagan à George W. Bush Jr., le populisme conservateur a bien fonctionné contre les élites de la côte est, qui auraient "trahi" les ouvriers et ne partageraient plus le même mode de vie. Comment des mangeurs invétérés de sushis et des buveurs de cafés latte peuvent-ils comprendre l’Amérique ouvrière ?

    A cet argument aussi subtil qu'une diatribe de Nadine Morano sur l'immigration, Springsteen a toujours rappelé une évidence : même s’il n'est pas exempt de tout reproche en matière de délocalisation et de fiscalité, le parti démocrate reste le parti des cols bleus, et doit être à la hauteur de la confiance que les ouvriers placent en lui. En 2008, la crise économique avait obligé Obama à renouer avec les thèmes économiques, souvent relégués au second plan derrière les débats sociétaux et écologiques par le parti démocrate. Et Springsteen ne cache pas sa satisfaction d’avoir vu le président venir en aide au secteur automobile, renouant ainsi avec l'intervetionnisme d'un Franklin Delano Roosevelt dans le passé. Certes, la non-fermeture de Guantanamo et la mollesse du président en matière fiscale lui restent en travers de la gorge. Mais en politique comme dans la vie, et c'est sans doute le principal message qu'il veut faire passer aux électeurs de l'Ohio et d'autres Swing States, il ne faut pas chasser l’ombre pour la proie. Les fantômes de Tom Joad qui peuplent l’Amérique -du nom du héros de Steinbeck chanté par Springsteen- ne devront pas se tromper le jour de l’élection.


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