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    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-05-30T11:33" itemprop="datePublished" pubdate=""> 30/05/2013 à 11:33</time> - Modifié le <time datetime="2013-05-30T11:35" itemprop="dateModified"> 30/05/2013 à 11:35</time>

    Le magistrat avait refusé une confrontation des experts médicaux

    de Liliane Bettencourt, parmi lesquels un ami proche, avec un neurologue indépendant.

     

     

     

     

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    Liliane Bettencourt était-elle en état de faiblesse en septembre 2006 ?

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    Liliane Bettencourt était-elle en état de faiblesse en septembre 2006 ? © Abaca

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    Par et

     

     

     

    Coup de tonnerre dans l'affaire Bettencourt. Le juge Gentil, qui instruit la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour "abus de faiblesse" sur Liliane Bettencourt, serait lié à l'un des cinq experts médicaux qui avaient conclu à la fragilité mentale de l'héritière de L'Oréal, selon Le Parisien. Ces révélations, qui mettent en cause l'impartialité du juge d'instruction, sont d'autant plus embarrassantes que, depuis le début de cette affaire, de grosses suspicions pèsent sur les conditions d'examen de Liliane Bettencourt. L'expertise avait daté le début de l'affaiblissement mental de la milliardaire à septembre 2006.

    Il s'agit d'un tournant déterminant dans l'affaire, car toutes les mises en examen pour "abus de faiblesse", à commencer par celle du chef de l'État Nicolas Sarkozy, en découlent. L'état de santé déficient de la milliardaire avait été validé par la justice en novembre 2011 et le juge des tutelles de Courbevoie avait alors placé l'octogénaire sous la tutelle de sa fille, Françoise Meyers-Bettencourt. Or, aujourd'hui, coup de théâtre, on apprend donc que le juge Gentil a désigné un ami comme expert neurologue dans cette procédure déterminante pour la suite de son instruction. Cela constitue sans aucun doute une faute déontologique de la part du magistrat et jette un doute sur l'impartialité des conclusions de cette expertise dont les avocats de la défense ne cessent depuis le début de contester la validité.

    Cela peut-il conduire à la réclusion du magistrat dans cette affaire ? "C'est possible, mais il ne faut oublier qu'il y a dans ce dossier deux autres juges d'instruction", tempère un haut magistrat de la cour d'appel de Bordeaux. Un risque de réclusion peut-il peser sur elles aussi ? "Il sera difficile de prouver qu'elles étaient au courant du lien d'amitié entre Gentil et l'expert neurologue", précise le même magistrat.

    Refus d'une confrontation

    Pour ne rien arranger, Le Point.fr est en mesure de révéler que le juge Gentil a refusé une demande de confrontation entre les experts ayant pratiqué les examens sur Liliane Bettencourt et un grand neurologue. Selon nos informations, cette requête avait été effectuée en octobre 2012 par Me Pierre Haïk et Me Jacqueline Laffont, les avocats de Patrice de Maistre, l'ancien chargé d'affaires de la milliardaire. À l'époque, le juge Gentil avait botté en touche sous prétexte qu'il ne voyait pas l'utilité d'une telle confrontation...

    Toujours selon nos informations, plusieurs avocats de la défense devaient se réunir ce matin pour déterminer d'une stratégie commune face à ce coup de théâtre. Une nouvelle demande d'annulation de l'expertise pourrait être déposée très rapidement. Le 6 juin prochain, la chambre d'instruction de la cour d'appel de Bordeaux devait examiner plusieurs requêtes d'annulation de la procédure dans l'affaire Bettencourt. Une date d'examen qui pourrait être repoussée en cas de nouvelle demande d'annulation...


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  • Reportage 29/05/2013 à 12h46

    Une journée avec un ex-« lieutenant de

    Ben Laden » coincé dans le Tarn

    Camille Polloni | Journaliste Rue89

    Kamel Daoudi, condamné pour terrorisme, est assigné à résidence à Carmaux. Prières, pointages au commissariat, voisins : reportage sur une vie suspendue.

     

    Kamel Daoudi dans un parc de Carmaux, le 27 mai 2012 (Camille Polloni/Rue89)

    (De Carmaux, Tarn) On s’est donné rendez-vous sous la statue de Jaurès, fierté municipale dynamitée en 1981 par « les Artilleurs du Grand Soir » en soutien aux prisonniers d’Action directe.

    A Carmaux, ancienne ville minière de 10 000 âmes dans le Tarn, l’ancien député Jaurès est partout. L’avenue à son nom, en travaux en ce moment, traverse le centre. Quand on marche seul le soir sur les graviers, ça fait le bruit d’un cow-boy à éperons dans une ville fantôme du Midwest.

    Un Algérien de 39 ans, 1,90 m et 100 kilos arrive. Il sourit. Kamel Daoudi offre bien volontiers un « Jaurès-tour » à ses visiteurs curieux.

    « Ici, c’est le café où il tenait des réunions avec les mineurs syndicalistes. »

    « Il a habité au premier étage de cet immeuble, moi au rez-de-chaussée. »

    « Là, c’est un autre appartement qu’il a occupé. »

    C’est un voisin, enseignant à la retraite, qui lui a montré.


    Kamel Daoudi dans un parc de Carmaux, le 27 mai 2012 (Camille Polloni/Rue89)

    Condamné dans une affaire de terrorisme islamiste en 2005, libéré en 2008, Kamel Daoudi vit désormais assigné à résidence à Carmaux. Paradoxalement, c’est une décision de la Cour européenne des droits de l’homme qui, en interdisant son expulsion vers l’Algérie pour le protéger, a créé sa situation administrative « kafkaïenne et ubuesque »

    Interdiction de sortir de la commune

    Depuis sa sortie de prison en 2008, il a transité par Aubusson (Creuse), Longeau-Percey, Fayl-Billot (Haute-Marne), Lacaune et, depuis 2011, Carmaux (Tarn). A chaque fois, la commune qu’il n’a pas choisie borne son territoire de promenade : il n’a pas le droit d’en franchir les frontières.

    Quand le ministère de l’Intérieur l’assigne à résidence quelque part, Kamel Daoudi commence par se renseigner sur la géographie et l’histoire de son point de chute. Une façon de s’enraciner – ça durera le temps que ça durera – dans la nouvelle étape de son tour de France hors sol.

    S’il a besoin de sortir de Carmaux pour aller voir un médecin ou un avocat, la préfecture lui délivre un sauf-conduit, un document précisant la date et le motif de son excursion. « Cinq ou six fois » en un an et demi, il en a fait usage. Les personnes avec qui il a rendez-vous doivent faire une attestation pour prouver qu’il est bien venu.

    Condamné avec Beghal

    Kamel Daoudi a pris l’habitude de répéter la chronologie des événements aux journalistes de passage, aux avocats, aux maires, aux préfectures, aux habitants. « C’est dans l’ordre des choses. »

    En 2005, la cour d’appel de Paris le condamne définitivement à six ans de prison pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Avant cela, son casier judiciaire était vierge.

    Djamel Beghal est retourné en prison

    En 2010, Djamel Beghal se trouve, lui aussi, assigné à résidence dans un hôtel du Cantal à l’issue de sa peine quand il est interpellé et mis en examen avec huit autres personnes, soupçonnées d’avoir planifié l’évasion de Smaïn Ait Ali Belkacem.

     

    Cet ancien membre du GIA, condamné à perpétuité en 2003 pour l’attentat de la station RER Musée d’Orsay commis en 1995, purgeait sa peine à Clairvaux. Le projet a été découvert, ce qui a fait échouer l’évasion. Djamel Beghal est incarcéré depuis, dans l’attente d’un procès.

    A l’époque, le procès est présenté comme celui des « lieutenants de Ben Laden ». Il comparaît sur le même banc que Djamel Beghal, un ami de Corbeil-Essonnes. Les deux hommes se sont croisés en Afghanistan, pays que Kamel Daoudi avait rejoint en 2001 avec un faux passeport pour recevoir un entraînement militaire dans les camps d’Al Qaeda.

    La justice leur reproche aussi d’avoir planifié un attentat contre l’ambassade américaine à Paris, en 2001. Kamel Daoudi a toujours reconnu le voyage en Afghanistan, toujours nié le projet d’attentat.

    Il purge sa peine en entier. Quand il n’était encore que mis en examen, il avait perdu sa nationalité française récemment acquise. Il se retrouve donc au centre de rétention de Vincennes.

    L’interdiction définitive du territoire français prononcée par le tribunal aurait dû entraîner son expulsion vers l’Algérie, mais la Cour européenne des droits de l’homme refuse. Là-bas, les islamistes risquent gros, trop gros au regard des conventions internationales signées par la France.


    Kamel Daoudi près d’une statue de Jean Jaurès dans un parc de Carmaux, le 27 mai 2012 (Camille Polloni/Rue89)

    Des petites villes pour un ancien urbain

    Alors le ministère de l’Intérieur trouve une solution. Un dimanche d’avril 2008, il ordonne à Kamel Daoudi de se rendre par ses propres moyens à Aubusson, ville de 3 000 habitants dans la Creuse, avant 20 heures. Parce qu’à 20 heures, il doit pointer à la gendarmerie.

    Puis il dormira à l’hôtel indiqué, un établissement tenu par un Corse qui avait déjà accueilli un Basque assigné à résidence et, ce qui n’a rien à voir, Nicolas Sarkozy en déplacement. Deux fois par jour, à la même heure, il doit émarger à la gendarmerie locale.

    « J’avais entendu parler des tapisseries d’Aubusson », se souvient Kamel Daoudi. Il ne s’inquiète pas trop à l’époque, voit son déménagement soudain comme « une situation transitionnelle » avant une expulsion inéluctable ou un asile accordé. Cinq ans plus tard, la transition s’éternise sans limite de durée.


    Kamel Daoudi dans un parc de Carmaux, le 27 mai 2012 (Camille Polloni/Rue89)

    Le choix de la destination est à la discrétion de la Direction des libertés publiques et des affaires juridiques (DLPAJ) au ministère de l’Intérieur.

    Ses critères, Kamel Daoudi les devine après cinq ans d’une transition qui s’éternise :

    • des petites villes pour cet ancien urbain (arrivé en France à 5 ans, il a grandi à Paris puis dans l’Essonne), parfois « avec une expérience de l’assignation à résidence ». A Lacaune, des juifs étaient retenus dans son hôtel pendant la Seconde Guerre mondiale. Une association locale de mémoire s’était émue de cette coïncidence ;
    • des moyens de transport limités, pour contenir les risques de fuite ;
    • « Une communauté musulmane pas trop importante, pour éviter un soutien sur la base confessionnelle » ;
    • « Peut-être des communes où il n’y a pas beaucoup de travail policier à faire »
    Les « indésirables inexpulsables »

    La situation des islamistes assignés à résidence a été mise en évidence par l’évasion de Saïd Arif, qui s’est enfui de Brioude (Haute-Loire) depuis le 11 mai et reste à ce jour recherché.

     

    Le Parisien/Aujourd’hui en France leur consacrait un long article, assorti d’un témoignage de Kamel Daoudi, le 26 mai. Le journal dénombre treize hommes condamnés pour terrorisme et ayant purgé leur peine, inexpulsables, assignés à résidence en France.

    Douze kilomètres, six mois de prison

    De chaque village, Kamel Daoudi garde des souvenirs plus ou moins piquants, s’amuse des anecdotes récoltées. L’un de ses lieux de résidence, Lacaune, est connue pour sa charcuterie. La charcuterie, ce n’est pas trop son truc. Il se souvient des gérants de l’hôtel à Fayl-Billot, « des jeunes un peu anars » qui lui ont offert « un peu de stabilité et un semblant de lien social ».

    Quand il a quitté la Haute-Marne pour le Tarn en 2011, du matin pour le soir, les six gendarmes qui ont accepté de le convoyer étaient armés jusqu’aux dents. Mais l’assigné n’était pas menotté, puisqu’il n’est sous le coup d’aucune procédure judiciaire :

    Un câble de WikiLeaks

    Un article paru sur Rue89 en décembre 2010 évoque les câbles diplomatiques américains révélés par WikiLeaks. Certains rapportent les propos des juges d’instruction antiterroristes Jean-Louis Bruguière et Jean-François Ricard, tenus à l’ambassade américaine sur le procès de Djamel Beghal et ses complices.

     

    Jean-François Ricard se félicite que dans le système judiciaire français, les juges antiterroristes jouissent du « bénéfice du doute ». Les Américains écrivent : « Ricard dit que les preuves contre Djamel Beghal n’auraient pas suffi, normalement, à le faire condamner, mais ils y sont parvenus grâce à la réputation de la section antiterroriste. »

    « On s’est arrêtés pour manger sur une aire d’autoroute. Les gens me regardaient bizarrement, comme s’ils se demandaient si j’étais le chef du GIGN. »

    Le lendemain de son arrivée, il fait la une du journal local :

    « Tout le monde savait qui j’étais sans que j’aie eu le temps de leur expliquer... »

    A Aubusson, il avait rencontré sa femme, une prof creusoise pur jus convertie à l’islam, « déjà musulmane pratiquante » quand elle croise son chemin. Ils construisent une famille recomposée, deux divorcés qui élèvent ensemble la fille de sa femme et donnent naissance à une deuxième en 2010 :

    « On se considère comme une famille normale malgré cette situation un peu particulière. »

    C’est pendant cette grossesse, le 3 décembre 2009, que Daoudi commet un faux-pas. Même s’il n’a ni le droit de sortir d’Aubusson ni le permis de conduire, il craint que sa femme fasse un malaise si elle va toute seule à la maternité de Limoges, à 90 km. Il monte sur le siège passager, la gamine derrière.

    Au bout de 12 km, « une douzaine de voitures de gendarmes, toutes sirènes hurlantes avec un haut-parleur, me font sortir de la voiture et mettre les mains sur la tête ». Six mois de prison, un déménagement forcé et un pointage quotidien supplémentaire.


    Kamel Daoudi aux frontières de Carmaux, le 27 mai 2012 (Camille Polloni/Rue89)

    « Dégoupiller les conflits »

    Kamel Daoudi rit facilement, conclut ses textos par des smileys, se montre très accueillant et a gardé son accent parisien. En 2001, juste après son arrestation, les journaux s’étonnaient de son « profil atypique » par rapport à ce qu’ils attendaient d’un islamiste.

    Reportage de France 2 sur l’arrestation de Kamel Daoudi

    30 septembre 2001

    Diplômé, « intégré », emploi-jeune, lecteur du Coran et de Voltaire... L’informaticien colle bien au mythe des « ingénieurs d’Al Qaeda » né après le 11 Septembre, même s’il présente aussi peu de réalité objective que la légende des « voyous-terroristes » découverts avec l’affaire Merah.

    On sillonne avec lui les rues de Carmaux. Pas mal de gens le saluent, jeunes ou vieux, Arabes et Tarnais (ou les deux), employés de mairie et chômeurs. Ils les a rencontrés dans la rue, à la salle de prière, à la chicha, au sport. Des amis ?

    « Ce serait peut-être exagéré, mais j’ai développé quelques connaissances. Tout le monde me connaît, c’est une petite ville, les nouvelles vont vite.

    Dès que j’arrive quelque part, j’essaie de parler avec la population locale pour trouver un modus vivendi qui ne fasse de tort à personne. Il faut dégoupiller les conflits avant qu’ils ne se produisent. »

    Il n’y en a pas eu beaucoup en cinq ans. Quelques discussions animées, notamment un routier de passage à Longeau-Percey, « qui avait des idées très arrêtées et un peu courtes sur l’immigration ». Une mésentente avec un gérant d’hôtel qui lui a reproché de lui faire perdre sa clientèle d’habitués « parce qu’il accueillait un terroriste ». Une seule vraie engueulade, avec « un alcoolique ».

    En fait, peu de gens lui demandent des comptes. Peut-être qu’ils parlent dans son dos, ou à cause d’une « peur diffuse ». « Je me suis aperçu qu’un habitant de Carmaux pensait que j’étais l’un des instigateurs du 11 Septembre. » C’était « un peu tendu au moment de l’affaire Merah : le climat général était à la paranoïa ».

    Le vététiste le plus rapide de Carmaux

    Kamel Daoudi a un rythme immuable dans cette « ville-dortoir », bercé par les signatures au commissariat de Carmaux et les cinq prières quotidiennes. 9h15, premier pointage. Il signe le registre que lui tend la policière. La présence d’une tierce personne ne leur fait ni chaud ni froid. 13h30, deuxième pointage. 17h30, troisième pointage. Tous les jours.

    Pendant plusieurs mois, c’était quatre fois par jour, alors il se réjouit. « Là, je peux avoir une vraie matinée et une vraie après-midi, surtout quand les enfants [10 ans et 3 ans, ndlr] sont là. » Il montre quand même des signes de détente (et de lassitude) après la dernière signature :

    « C’est comme une seule journée qui se répète sans fin. »

    D’habitude il y va en vélo, le commissariat est à sept minutes maximum. « Je te vois passer des fois, mais tu vas trop vite », lui lance une connaissance qui travaille sur son trajet. « Je suis le vététiste le plus rapide de Carmaux ! »

    Un vrai appartement

    Entre les pointages, Kamel Daoudi écrit à des ambassades pour demander l’asile. C’est une obligation. Une quarantaine de pays ont déjà refusé de l’accueillir ou omis de répondre.

    Logé à l’hôtel par l’Etat pendant un peu moins de deux ans dans les différents villages, une fois à la rue pendant un mois et demi, il loue un appartement depuis qu’il est à Carmaux.

    « Ici, je suis moins infantilisé, j’ai plus d’autonomie. En plus, je suis dans une vraie ville de 10 000 habitants. La qualité de vie est globalement meilleure en termes de liberté... [il se ravise] en termes d’espace privé. Mais financièrement, c’est compliqué. »

    Le loyer est payé par sa femme qui ne peut pas le rejoindre pour l’instant : s’il devait changer de point de chute, elle se retrouverait coincée. Mais elle vient le voir régulièrement avec les enfants.

    Trop longtemps sans emploi pour bénéficier d’allocations chômage, Kamel Daoudi ne peut pas non plus toucher le RSA parce que sa conjointe « gagne trop ». Il dépend entièrement d’elle.

    Ni permis, ni boulot, ni taekwondo

    Pour passer le permis et espérer travailler à l’extérieur de la ville, il aurait dû au moins conduire un peu sur l’autoroute, alors le ministère de l’Intérieur a dit non.

    Même réponse quand il propose de passer le concours de l’école de journalisme de Toulouse. Ou malgré son admission pour une licence de « traitement des eaux usées » à Albi.


    Sur le quai de la gare à Carmaux (Camille Polloni/Rue89)

    Il y a quelques mois, quand les gendarmes l’ont vu sortir du club de taekwondo situé à cinq mètres à l’extérieur de la ville, ils ont déposé une main courante. Kamel Daoudi a arrêté le taekwondo. Il continue le yoseikan budo, « une synthèse de tous les arts du samouraï japonais ».

    Accro à l’actualité, il passe « deux ou trois heures par jour » à lire la presse sur Internet, en français, en anglais et en arabe. Il essaie de rester à flots en informatique au cas où, tient un blog et lit des bouquins. L’assigné à résidence s’ennuie « souvent le dimanche ». « L’hiver, c’est dur ».

    « Avant l’été dernier, je n’avais pas Internet, et j’évitais d’aller au cybercafé pour éviter que les gens s’imaginent des trucs. »

    Au discours de François Hollande

    Dans son emploi du temps routinier et solitaire, Kamel Daoudi est plutôt content de recevoir de la visite. « Ça me fait de la compagnie. »

    « Les gens normaux voient l’assignation à résidence comme une faveur par rapport à la prison, mais je leur rappelle que ce n’est pas une peine judiciaire. J’ai déjà purgé ma peine.

    C’est une continuation de la prison par d’autres moyens. On est indésirable, mis au ban, cible d’un ostracisme lancinant et en même temps, on me fait comprendre qu’on est bien gentil avec moi de me garder là. »

    Là, devant la statue de Jaurès, il a pu assister en chair et en os au dernier discours de campagne de François Hollande. Celui où il disait « c’est notre tour de gouverner ».

    « Les tireurs d’élite et le service de sécurité de la mairie m’avaient à l’œil. »

    La conversation se poursuit de son domicile au café, de la boulangerie au parc. On s’arrête devant une cérémonie d’hommages aux résistants, vingt personnes qui chantent « La Marseillaise » puis « Le Chant des partisans » devant le monument aux morts.

    Dans tous les reportages sur Kamel Daoudi, il y a un passage obligé. Celui où le journaliste lui demande son avis sur le dernier attentat commis. Pourquoi ? Il rigole : « On doit supposer que j’ai une certaine expertise sur le sujet... » Plus sérieusement :

    « C’est une manière de me demander si je cautionne ou non les actes terroristes. Quoi que je dise, ça peut être interprété pour dire que j’appartiendrais à une sorte de cinquième colonne prête à en découdre. »

    Alors il se contente de condamner les attaques contre les civils. Et expose sans sourciller ses opinions politiques, guidées par la religion.

    « En islam, les sphères économiques, sociales, militaires, familiales sont liées. C’est une logique holistique.

    Je ne crois pas aux partis politiques. Faire de la politique, c’est régir le quotidien d’une collectivité de personnes de manière intégrée. »

    S’il reste « optimiste » sur l’évolution de sa situation, c’est qu’il croit à « l’effet de surprise ». Mais pas à son initiative : évoquant le cas de Saïd Arif, Kamel Daoudi promet qu’il ne s’évadera pas.


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  • "Tournantes" de Fontenay-sous-Bois :

    six mois ferme pour l'un des accusés

    avec
    le 29 mai 2013 à 21h59 , mis à jour le 29 mai 2013 à 22h24.
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    Le tribunal de Créteil/Image d'archives

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    Le tribunal de Créteil/Image d'archives / Crédits : BERTRAND GUAY / AFP
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    Un an ferme et trois ans avec sursis au procès d'une "tournante" à Paris

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    Procès des tournantes : le parquet fait appel

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    Procès des tournantes : réactions circonspectes après le verdict

    </article></section><aside class="sz12 tag c1 aside166896 ombre1">cour d'assises , val-de-marne , tournante , tribunal , créteil , viol</aside> </section> JusticeUn homme de 29 ans a été condamné, mercredi à Créteil, pour sa participation aux viols collectifs pour lesquels 14 autres individus ont été jugés en 2012.

    Il s'agit du second volet dans l'affaire des "tournantes" de Fontenay-sous-Bois. La plaignante: Nina, 30 ans, 16 au moment des faits. Sur le banc des accusés : ses agresseurs présumés, deux hommes âgés de 27 et 29 ans, 13 et 14 ans à l'époque. Le plus âgé a été condamné à six mois ferme, assortis de six mois avec sursis, mercredi, pour sa participation aux viols collectifs par le tribunal pour enfants de Créteil siégeant en matière criminelle, la cour d'assises des moins de 16 ans. Le second qui comparaissait pour tentatives de viols, a lui été relaxé.

    Le parquet avait requis respectivement deux ans ferme et six mois avec sursis à l'encontre des deux hommes. L'accusé soupçonné de tentatives de viols a nié les faits, tandis que le second a reconnu des relations, assurant qu'elles étaient consenties. Leurs deux avocats ont plaidé l'acquittement. "Les dossiers sont très peu constitués", a expliqué à l'AFP Me Aurore Miquel, qui défendait le principal accusé. "Mon client continue de plaider son innocence et envisage de faire appel",
    a-t-elle ajouté à l'issue de l'audience. Selon elle, les réquisitions étaient "disproportionnées". "On est à 14 ans des faits et il n'y a pas de témoins."

    Une décision "équilibrée" selon la victime

    Une décision jugée "équilibrée" par la victime. "Nina considère que cela tient compte à la fois de la réalité de sa douleur et de la jeunesse des accusés" à l'époque des faits, a déclaré son avocat Me Léon-Lef Forster. "Elle a le sentiment que sa parole a été prise en considération", a-t-il ajouté.

    Aurélie, la seconde plaignante lors du procès qui s'était déroulé devant les assises du Val-de-Marne, n'apparaît pas dans ce second volet. Dans ce dossier, quatorze hommes - dont l'un est en fuite - majeurs lors des faits, avaient été jugés par la cour d'assises du Val-de-Marne en 2012. Dix d'entre eux avaient été acquittés, les quatre autres condamnés à des peines de trois ans avec sursis à un an ferme. Le ministère public avait fait appel pour huit des condamnations. Un nouveau procès se tiendra à Évry du 26 novembre au 13 décembre 2013.


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    Tennis, Roland-Garros      lien

    La balade de Federer

    Par Florent Gazeau, 29-05-2013

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    Roger Federer
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    - Panoramic

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    Facile lors du 1er tour, Roger Federer n'a fait qu'une bouchée de l'Indien Somdev Devvarman (6-2, 6-1, 6-1) ce mercredi. Il rejoint Julien Benneteau au 3e tour de Roland-Garros.

    Une promenade de santé s’est offert Roger Federer lors du 2e tour de Roland-Garros. Opposé à Somdev Devvarman, le n°2 mondial a littéralement broyé son adversaire. Trois petits sets (6-2, 6-1, 6-1) et le Suisse s’est ouvert les portes du 3e tour face à Julien Benneteau. Pas grand-chose à retirer et retenir de ce match face à une faible opposition. L’Indien, 188e au classement ATP, a servi de sparring-partner à sa majesté Roger.

    L’Helvète a pu faire quelques réglages pour les prochaines échéances. Le dauphin de Djokovic a eu la possibilité de vérifier que son coup droit est toujours aussi efficace et son revers toujours aussi aiguisé. Le Suisse a passé 1 heure et 23 minutes sur le court. Suffisant pour réduire Devvarman à un simple rôle de faire-valoir. Il y avait deux mondes d’écart entre les deux joueurs ce mercredi, même si Federer affirmait après la rencontre «ne pas aimer ces scores sévères».

    Il n’empêche que le Bâlois a affiché une grande facilité en cette fin d’après-midi et a accompli son devoir comme il le fallait. De manière expéditive pour éviter de perdre du jus et avec classe. Pas vraiment rassurant pour Benneteau qui croisera sa route vendredi pour une place en 8es de finale. D’autant plus que le Français a mis 3 heures et 48 minutes pour venir à bout de l’Allemand Tobias Kamke (7-6, 7-5, 5-7, 0-6 6-4) alors que le Tricolore était au bord de l'abandon à la fin de la quatrième manche . Le Burgien devra prier pour que son corps ait récupéré des efforts fournis. Sinon, la leçon administrée par «RF» pourrait s’avérer très douloureuse.

    Résultats du 2e tour : 
    Federer (Sui, 2) - Devvarman (Ind) 6-2, 6-1, 6-1
    Cilic (Cro, 10) - Kirgyos (Aus) 6-4, 6-2, 6-2
    Ferrer (Esp, 4) - Montanes (Esp) 6-2, 6-1, 6-3 
    Tsonga (Fra, 6) - Nieminen (Fin) 7-6, 6-4, 6-3
    Troicki (Ser) - Gimeno-Traver (Esp) 4-6, 7-6, 6-0, 6-7, 6-4
    Lopez (Esp) - Sousa (Por) 3-6, 6-3, 6-4, 6-4
    Anderson (AfS, 23) - Donskov (Rus) 6-7, 6-1, 7-5, 6-2
    Chardy (Fra, 25) - Bautista Agut (Esp) 6-1, 7-5, 6-4
    Querrey (USA, 18) - Hajek (RTC) 6-4, 7-5, 6-4
    Almagro (Esp, 11) - Roger-Vasselin (Fra) 6-2, 6-4, 6-3
    Simon (Fra, 15) - Cuevas (Uru) 6-7, 6-1, 6-1, 6-1
    Monfils (Fra) - Gulbis (Let) 6-7, 6-4, 7-6, 6-2
    Benneteau (Fra, 30) - Kamke (All) 7-6, 7-5, 5-7, 0-6, 6-4
    Raonic (Can, 14) - Llodra (Fra) 7-5, 3-6, 7-6, 6-2
    Robredo (Esp, 32) - Sijsling (PBS) 6-7, 4-6, 6-3, 6-1, 6-1
    Seppi (Ita, 20) - Kavcic (Slv) 6-0, 7-6, 6-7, 4-6, 6-3


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  • JERUSALEM - Israël va construire un millier de logements dans des colonies à Jérusalem-Est

    Créé le 29/05/2013 à 23h16 -- Mis à jour le 29/05/2013 à 23h19
    Des ouvriers construisent des logements, le 27 février 2013, dans une colonie à Jérusalem-Est
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    Des ouvriers construisent des logements, le 27 février 2013, dans une colonie à Jérusalem-Est Menahem Kahana AFP

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    JERUSALEM - Israël va construire un millier de logements dans des colonies de Jérusalem-Est occupées et annexées, a indiqué mercredi soir à l'AFP l'observatoire anticolonisation Terrestrial Jerusalem.

    Le feu vert du ministère du Logement survient peu après une visite du secrétaire d'Etat américain John Kerry en Israël et dans les Territoires palestiniens visant à relancer le processus de paix bloqué depuis septembre 2010.

    © 2013 AFP

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