• Nelson Mandela est mort

     

    L'ancien chef de l'État sud-africain et héros de la lutte anti-apartheid est décédé, à l'âge de 95 ans, à son domicile de Johannesburg.

     

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  • Bain de sang à Bangui : "On est certains que ça ne va pas en rester là"

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    Des anti-Balaka en pleine opération dans les rues de Bangui ce matin. Photo Hippolyte Donossio.
     
    Alors que l’ONU vient de donner son feu vert à la France et à l’Union africaine pour protéger les civils en Centrafrique, Bangui est en alerte maximale après l’attaque meurtrière menée la nuit dernière par des milices anti-Balaka. Deux témoins reviennent sur cette opération
     
    Dans la nuit de mercredi à jeudi, des groupes d’anti-balaka, les milices d’auto-défense qui s’opposent aux anciens rebelles de la Séléka, ont attaqué la capitale centrafricaine en entrant par le quartier Boy Rabe, un fief de l’ex-président François Bozizé. Rapidement, les forces de l’ex-Séléka ont été prises de cours par une opération coordonnée aux quatre coins de la capitale.
     
    Selon des soutiens de François Bozizé basés en France, qui affirment être en contact avec des anti-balakas à Bangui, l’objectif de l’opération de ce matin était d’ "envoyer un message fort aux médias internationaux à quelques heures du vote". Ils évoquent une "stratégie militaire" sans donner plus de détails.
     
    ATTENTION CERTAINES IMAGES QUI SUIVENT SONT CHOQUANTES
    Contributeurs

    "Les assaillants criaient ‘on est là pour rétablir l’ordre constitutionnel !"

    À 5 heures du matin, Nicolas (pseudonyme) qui habite à quelques centaines de mètres du camp Béal, le siège de l’état major centrafricain, au nord de la ville, est réveillé par des coups de feu.
     
    Les anti-balaka avaient des gourdins, des machettes et des armes artisanales. Ils portaient des accoutrements ruraux et des gris-gris. En d’autres termes, ils semblaient très insuffisamment armés pour faire quoi que ce soit. Mais ça ne les a pas empêchés de s’adonner à un vrai carnage : lorsque je suis sorti, une trentaine de cadavres jonchaient les rues devant chez moi. Plusieurs maisons ont également été intégralement détruites.
     
    Photo prise par Nicolas devant chez lui. Un anti-balaka qui portait une matraque a été abattu par les ex-Seleka.
     
    Les assaillants criaient "On est là pour rétablir l’ordre constitutionnel " d’autres ont dit qu’ils étaient déjà 400 à Bangui et que leur objectif était de prendre de cours l’ex-Séléka. L’un d’eux a même fait référence à des récents financements apportés par l’ex-président Bozizé et Edouard Patrick Ngaissona [NDLR ex-ministre des sports centrafricain jusqu’en mars 2013, proche de François Bozizé] qui auraient permis de passer à l’attaque [dans l’après midi, Nicolas affirmait que la Séléka avait repris le contrôle du quartier].

    "Ils étaient clairement à la recherche des musulmans"

    À l’ouest de la ville, Iritimbi (son nom a été changé) assiste à un autre assaut dans le quartier du KM5, où une forte communauté tchadienne est présente. Les rebelles de l’ex-Séléka sont souvent perçus comme des Tchadiens bien que ces derniers soient minoritaires dans le mouvement.
     
    Lorsque les assaillants sont arrivés dans notre quartier, ils ont érigé des barricades et commencé méthodiquement à fouiller les maisons. Mais pas n’importe lesquelles : ils étaient clairement à la recherche des musulmans. Ils ont affirmé que les non-musulmans n’avaient rien à craindre, et que certains de leurs "agents", présents depuis plusieurs semaines à Bangui, avaient fait un travail de repérage [de nombreux Observateurs contactés à Bangui affirment que, dans les combats, les anti-balakas ont aussi tué des non-musulmans].
     
    "Beaucoup portaient les insignes des Forces armées centrafricaines"
     
    C’était une opération prévue de longue date, mais qui était vouée à l’échec, une sorte d’opération suicide : leurs troupes étaient un mélange étrange entre des personnes armées très sommairement et des assaillants plus lourdement armés avec des mortiers ou des Kalachnikov. Parmi ces derniers, beaucoup portaient les insignes des Forces armées centrafricaines [les Faca ex-forces de l’armée centrafricaine sous François Bozizé]. On est certains que ça ne va pas en rester là et que les 24 prochaines heures risquent d’être encore sanglantes.
     
    À Bangui, on craint la suite car les ex-Séléka [qui ont repris partiellement le contrôle de la ville NDLR] affirment qu’ils vont se venger. Et comme d’habitude, c’est la population qui trinque.
     
     
     
    Photo prise par un Observateur au quartier KM5, des musulmans victimes des anti-balaka.  
     
    Les affrontements de ce matin auraient fait au moins 120 morts. Au sud-ouest de la ville, les résidences du président Michel Djotodia et du premier ministre Nicolas Tiangaye ont également été pillées. Deux cent cinquante soldats français se sont positionnés pour sécuriser les rues de Bangui dans le cadre de l’opération Sangayis. Au totale, plus de 1200 soldats français doivent participer à l’opération en Centrafrique.

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  • Lettre A, citation:

     « L’Art vole Autour de lA Vérité, mAis Avec lA volonté bien Arrêtée de ne pAs se brûler »

    Franz Kafka(extrait de Préparatifs de noce à la campagne)

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    L’Art est un don du ciel et pourtant une malédiction :

    Beau pour celui qui regarde, pour son créateur, une affliction !

    Nous admirons le trait, la couleur, le fini, louons sa virtuosité

    Alors que l’Artiste git là, défait et tourmenté, toujours insatisfait…

    Nous en buvons le miel, délicieux, odorant, grisés par ses effets,

    Lui, fiévreux, torturé, souffre en silence d’un gout d’inachevé !

    Qu’il est lourd son fardeau : le talent a un prix difficile à payer,

    Seul compte, pour lui, notre plaisir et il continue donc mille maux d’endurer….


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  • Prostitution : la pénalisation des clients

    adoptée à l'Assemblée

    LE MONDE | <time datetime="2013-11-26T13:35:24+01:00" itemprop="datePublished">26.11.2013 à 13h35</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-12-04T18:05:25+01:00" itemprop="dateModified">04.12.2013 à 18h05</time> | Par

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    Scène de prostitution à Nice, en mars 2013.

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    LÂ’'Asemblée nationale a adopté, mercredi 4 décembre, par 268 voix contre 138, la proposition de loi de lutte contre le système prostitutionnel, qui instaure une contravention de 1 500 euros contre les clients de prostituées, et une amende de 3 750 euros en cas de récidive.

    La loi abolit également le délit de racolage et instaure un “parcours de sortie de la prostitution”. De nombreux députés étaient absents ou se sont abstenus, mais la mobilisation a été bonne au groupe socialiste, puisque 238 députés sur 292 ont soutenu le texte. Cinq dÂ’entre eux, dont Jean-Marie Le Guen, ont voté contre. Le Front de gauche a voté pour.

    En revanche, alors que le groupe avait dans un premier temps annoncé une abstention, lÂ’'UMP a massivement voté contre avec 101 députés. 42 autres députés se sont abstenus et 45 nÂ’'étaient pas présents. Seuls 10 ont voté pour, dont lÂ’'un des principaux promoteurs du texte, Guy Geoffroy et la candidate à la mairie de Paris, Nathalie Koscuisko-Morizet.

    L'UMP a mis en garde contre les risques liés, selon elle, à l'Â’abolition du délit de racolage, et à un possible “appel dÂ’'air” lié à lÂ’octroi de titres temporaires de séjour aux migrantes qui arrêteraient de se prostituer. Les Verts se sont en majorité opposés au texte – 12 contre, 4 pour, 1 abstention – pour dÂ’'autres raisons : ils redoutent une dégradation sur le terrain pour les prostituées contraintes à davantage de clandestinité. La proposition a rassemblé peu de voix chez les radicaux et à lÂ’UDI, qui a dénonce lÂ’impréparation du texte. Avant d'entrer en vigueur, le texte devra cependant franchir l'étape du Sénat qui devrait l'examiner d'ici à fin juin.

    • Combien de personnes sont concernées par la prostitution ?

    C’est le grand flou. Le nombre de prostituées est évalué entre 20 000 et 40 000. Le chiffre est contesté par le Syndicat du travail sexuel (Strass), qui relève qu’en Allemagne, il s’élève à 400 000. Les chiffres officiels français sont estimés à partir du nombre d’interpellations pour racolage et de victimes identifiées dans les affaires de proxénétisme. Ils intègrent une évaluation du nombre de prostituées passant leurs annonces sur Internet. Mais celle-ci est, de l’avis même des services de police, peu fiable, car cette activité, cachée et mobile, est très difficile à quantifier. Quelque 10 000 annonces différentes ont été comptabilisées sur une journée. Environ 15 % des prostitués seraient des hommes. Entre 12 % et 18 % des hommes auraient déjà payé pour du sexe.

    Lire le récit Comment Najat Vallaud-Belkacem s’est sortie du débat piégé sur la prostitution

    • Quelles mesures contre l’organisation de la prostitution ?

    La proposition de loi prévoit que lorsque les sites Internet hébergés à l’étranger contreviennent à la loi française sur le proxénétisme et la traite, les fournisseurs d’accès devront empêcher l’accès à leurs services. Une mesure qui pose à la fois des questions de légitimité (sur le filtrage d’Internet) et de faisabilité.

    • Quelles mesures en faveur des prostituées ?

    Le délit de racolage public, qu’il soit actif ou passif, est abrogé. Selon l’Inspection générale des affaires sociales, cette disposition a accru la précarité des prostituées en les contraignant à se prostituer dans des zones éloignées. La police, en revanche, l’estimait utile pour lutter contre les troubles sur la voie publique, ainsi que pour prendre contact avec les prostituées et recueillir des renseignements sur leurs éventuels proxénètes.

    Cependant, le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, a estimé, jeudi 14 novembre, devant la commission spéciale de l’Assemblée, qu’au vu des statistiques, ce délit n’avait pas eu de rôle significatif dans la lutte contre la traite.

    Un fonds pour la prévention de la prostitution et l’accompagnement social et professionnel des personnes prostituées est créé. Ses recettes seront constituées de crédits d’Etat, des recettes provenant d’affaires de proxénétisme démantelées et d’un prélèvement sur les amendes prévues pour les clients.

    Un « parcours de sortie de la prostitution » est proposé aux femmes qui en font la demande auprès d’associations agréées (fixées par décret). Ces personnes bénéficieront d’une remise totale ou partielle d’impôts, de places en centres d’hébergement, etc. L’objectif est de toucher plusieurs milliers de personnes par an. Le budget « en rapport avec cet effort » s’élèvera de 10 millions à 20 millions d’euros par an, selon la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem.

    Une autorisation provisoire de séjour de six mois sera délivrée aux migrantes qui s’engagent dans le parcours de sortie de la prostitution. Jusqu’à présent, seules celles qui dénonçaient leur proxénète y avaient droit. Elles bénéficieront de l’allocation temporaire d’attente (336 euros par mois).

    • Quelles mesures contre les clients ?

    L’achat de services sexuels, considéré comme une violence, devient hors la loi. Une peine de prison pour les clients récidivistes avait d’abord été envisagée, avant d’être écartée.

    S’ils sont pris en flagrant délit, les clients risqueront une amende de 1 500 euros, doublée en cas de récidive. Une peine complémentaire est créée, les stages de « sensibilisation aux conditions d’exercice de la prostitution ». L’objectif est de dissuader les réseaux de traite de s’installer en France et de faire évoluer les comportements.

    • Qui est pour, qui est contre ?

    De nombreuses associations féministes (Osez le féminisme, l’Assemblée des femmes, le Collectif féministe contre le viol…), le mouvement du Nid, qui est présent sur le terrain et soutient la reconversion de prostituées, et la Fondation Scelles font campagne en faveur de la loi. Ils sont rassemblés dans le collectif Abolition 2012.

    En revanche, le planning familial, le Strass, Act Up et plusieurs associations de soutien aux prostituées (Médecins du monde à Paris et à Nantes, Cabiria à Lyon, Grisélidis à Toulouse, les Amis du bus des femmes à Paris) sont opposés à la pénalisation des clients. Ils estiment que les prostituées de rue seront encore plus poussées dans la clandestinité.

    Les forces de l’ordre, de leur côté, regrettent la suppression du délit de racolage et estiment que l’infraction de recours à la prostitution sera difficile à mettre en évidence, comme M. Valls lui-même l’a affirmé devant les parlementaires.

    >> Lire les témoignages :

    Gaëlle Dupont
    Journaliste au Monde


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  • Les non-diplômés encore plus vulnérables

    avec la crise

    Créé le 03/12/2013 à 18h39 -- Mis à jour le 04/12/2013 à 02h27
    Un bureau de Pôle emploi à Bordeaux.
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    Un bureau de Pôle emploi à Bordeaux. SEBASTIEN ORTOLA/20 MINUTES

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    EMPLOI – Selon une étude de l’Insee, la précarité des jeunes sans diplôme s’est accrue avec la détérioration du marché de l’emploi…

    Face à la crise, le diplôme est plus que jamais une protection face au chômage. Une réalité à nouveau soulignée dans une étude de l’Insee publiée ce mercredi, qui insiste sur le lourd tribut payé par les non-diplômés, la crise ayant encore aggravé leurs difficultés d’insertion professionnelle.

    Alors qu’en 1990, leur taux de chômage un à quatre ans après leur sortie de formation initiale était de 29%, il a grimpé à 47% en 2012. Une proportion très élevée comparée au taux de chômage des jeunes diplômés du supérieur, qui n’était que de 10% en 2012. «La détérioration de leur situation s’explique tout d’abord par le fait que les jeunes sans diplôme sont moins nombreux en 2012 qu’en 1990: ils représentent 16% des sortants du système éducatif, contre 30% en 1990. Ils sont du coup beaucoup plus concurrencés par les jeunes diplômés sur le marché du travail, d’autant plus en période de crise», décrypte Daniel Martinelli, responsable du pôle diplômes de l’Insee.

    Et lorsque les non-diplômés trouvent enfin un job, leurs emplois sont aussi plus précaires. Ainsi, un à quatre ans après la fin de leurs études, 46% d’entre eux sont en CDD, contre 30,8% des autres jeunes, et 24% d’entre eux sont à temps partiel, contre 14% des diplômés. Sans surprise, ils occupent bien plus souvent un emploi non qualifié (56%) que leurs homologues diplômés.

    Le poids des origines

    L’Insee souligne aussi la double peine des non-diplômés, qui sont issus de milieux défavorisés. «Car l’origine sociale joue un rôle important dans l’insertion», souligne Daniel Martinelli. La richesse du réseau relationnel familial et la reproduction de certains codes sociaux constituant notamment des atouts pour trouver un job. La preuve: un à quatre ans après la fin de la formation initiale, le taux de chômage des non-diplômés dont l’origine sociale est la moins favorable à la réussite scolaire (père employé, ouvrier ou n’ayant jamais travaillé) était de 49% sur la période 2008-2012. Soit dix points de plus que pour les autres non-diplômés (parents cadres, professions intermédiaires…). De même, le taux de chômage des non-diplômés issus de l’immigration non européenne est nettement plus élevé que celui de leurs camarades (55% contre 43%).

    Enfin, l’absence de diplôme pénalise à long terme «car les non-diplômés n’arrivent pas à résorber leur taux de chômage, même avec de l’expérience professionnelle», affirme Daniel Martinelli. Dans cette logique, les seuls qui parviennent à trouver un second souffle dans leur carrière sont ceux qui retournent sur les bancs de l’école. C’est d’ailleurs ce que font un quart d’entre eux au début de leur vie active pour finalement décrocher un diplôme (pour les deux tiers un CAP et pour un tiers un bac). Un sésame qui améliore leurs perspectives professionnelles, puisque 75% de ceux qui ont décroché un diplôme après la fin de leur cursus en 2004 occupaient un emploi en 2011, contre 64% de ceux qui sont restés sans diplôme. Des chiffres qui soulignent encore l’intérêt des écoles de la seconde chance et de la formation continue.

    Delphine Bancaud

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