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Trois ans à peine après avoir célébré la création de la République du Soudan du Sud, et l'avoir accueillie en son sein comme 193e Etat-membre, l'ONU pourraitimposer des sanctions contre ses dirigeants et les leaders de la rébellion, tous accusés de massacres contre des civils.
La Maison Blanche a parlé d'« abomination », les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies se sont dits « horrifiés » par les récentes exactions menées à quelques jours d'intervalle par les rebelles fidèles à l'ancien vice-président sud-soudanais Riek Machar et par des militants de la jeunesse loyaliste, partisans du président Salva Kir.
« DES ATROCITÉS SONT COMMISES PAR LES DEUX CAMPS »
« Nous devons faire face au fait que nous ne pouvons peut-être plus coopéreravec ce gouvernement, car des atrocités sont commises par les deux camps », a souligné mercredi 23 avril, avant la tenue de consultations à huis clos, l'ambassadeur de France Gérard Araud, ajoutant que Paris était partisan de sanctions. Selon un diplomate, un peu plus tard face à ses 14 partenaires, son homologue américaine Samantha Power annonçait que les Etats-Unis« souhaitaient voir le conseil envisager la création d'un régime de sanctions ».
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Quelques jours après la prise de Bentiu par des forces pro-Machar le 15 avril, dans laquelle plus de 200 civils auraient été tués, une base onusienne proche de Bor, dans le nord du pays, où 5 000 civils avaient trouvé refuge, était attaquée par des militants pro-Salva Kir, faisant 58 morts. Le Conseil de sécurité est uni et déterminé à faire en sorte que ces exactions ne se produisent plus, a fait savoir à l'issue de la réunion sa présidente, l'ambassadrice du Nigéria Joy Ogwu.
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Une déclaration en ce sens, préparée par les Américains devait être adoptée jeudi par les 15 pays-membres. « Tant qu'il n'y aura pas des conséquences graves pour les parties prenantes (...), le bilan des pertes civiles continuera de croître », a estimé le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous.
« UNE RÉFLEXION S'IMPOSE »
Devant la recrudescence des violences à la mi-décembre, le Conseil de sécurité avait décidé de déployer 5 000 casques bleus supplémentaires, faisant passer letotal des effectifs à 12 500. Mais seuls 700 ont rejoint la zone depuis. « Une réflexion sur ce que l'ONU devrait faire au Soudan du Sud s'impose », a faitremarquer à des journalistes Gérard Araud, indiquant qu'il était temps de redéfinirle mandat de la mission des Nations unies (Misnuss). Lequel est censé êtrerenouvelé en juillet.
Samantha Power a assuré que les Etats-Unis étaient prêts à négocier un projet de résolution sur le rôle de la Misnuss. Le calendrier sera-t-il avancé ? Le rôle des casques bleus pourrait à l'avenir se limiter à la protection des civils, indique une source diplomatique. L'ONU fait tout ce qu'elle peut pour protéger les civils, a insisté Hervé Ladsous, « mais n'oublions pas que cette responsabilité revient au gouvernement sud-soudanais ». Or, déplore-t-il, aucune des deux parties n'est prête à respecter l'accord de cessez-le-feu conclu il y a trois mois, « leur seule approche est militaire ».