• <article><header class="wrapper">

    Burkina Faso: un vote dans le calme

    pour une présidentielle historique

    <figure> <figure class="ratio-16x9-height cell-news"> </figure> <figcaption>Bureau de vote à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 29 novembre 2015.
    © RFI/O.Rogez</figcaption> </figure>
    </header> <section class="row metadata">

    Par RFI Publié le 29-11-2015 Modifié le 29-11-2015 à 16:16

    </section> <section class="row intro">

    Les Burkinabè votent depuis ce matin 6 heures, heure locale, pour la première présidentielle depuis la chute, il y a un an, du régime de Blaise Compaoré. L’ancien président a été chassé du pouvoir par la révolution après plus de 27 années à la tête de l’Etat. Désormais, quatorze candidats briguent la présidence ; un scrutin couplé à des législatives.

    A Ouagadougou, on se presse dans un certain calme ce dimanche 29 novembre. La Commission électorale a vu grand en nombre de points de vote avec 18 000 bureaux, ce qui fait une moyenne de 300 électeurs par bureau. Cela permet en théorie un vote fluide et rapide, mais comme il y a un double scrutin, législatif et présidentiel, les opérations prennent du temps.

    Ce matin, par exemple, dans le secteur 22 au bureau de vote de l’école Madrasa, il fallait presque deux heures d’attente pour mettre ses deux bulletins dans l’urne. Et une fois que l’on est dans le bureau, il faut compter encore quinze minutes. « Cela fait deux heures que je suis là et ça n’avance pas », se plaint un électeur, mais loin de se décourager, ces jeunes sont déterminés à choisir leur futur président : « Je vais attendre de voter même s’il faut attendre jusqu’au soir », martèle un autre. Le problème majeur rencontré à la mi-journée, c’est la difficulté que rencontrent certains électeurs à retrouver leur bureau de vote.

    Un tournant pour le pays

    Beaucoup des Burkinabè interrogés estiment que ces élections vont véritablement marquer un tournant dans l’histoire politique du pays. « Nous sommes là parce que c’est un grand jour, car de nombreux Burkinabè sont morts pour que nous puissions voir ce jour », confiait une électrice devant le bureau de vote numéro 5 du lycée Bambata de Ouagadougou. « Comme les gens vont sortir nombreux, je suis venue très tôt afin de voter et repartir vaquer à mes occupations », déclarait une jeune fille dans un autre bureau de vote. Globalement, le vote se déroule dans le calme et les électeurs disent tous la même chose : « Pour la première fois on ne sait pas d’avance qui va gagner ».

    Une élection sans président sortant, c’est la première fois que l’on voit cela au Burkina Faso.
    Un vote qui suscite l'enthousiasme à Ouagadougou
    29-11-2015 - Par Olivier Rogez
    </section></article>
     

    C’est d’ailleurs ce que disait ce matin à 6 h 30, Cheriff Sy, le président du Parlement de transition en déposant ses bulletins dans l’urne. Il soulignait que toutes les conditions de transparence étaient réunies et qu’il serait dès lors inacceptable que tel ou tel candidat puisse contester les résultats : « Il serait inacceptable qu’ils n’acceptent pas les résultats qui vont en sortir parce que c’est la première élection où sont réunies toutes les conditions de transparence, d’équité, parce que moi qui suis président de l’Assemblée, je ne suis dans aucun parti politique, je n’ai même pas le droit d’être candidat, il en est de même pour le chef de l’Etat, etc. Donc je pense que toutes les conditions sont réunies et tous les moyens ont été mis en œuvre pour garantir vraiment la transparence de ce scrutin, donc il n’y a pas de raison que, qui que nous soyons, nous n’acceptions pas le résultat qui va en sortir. Du reste aujourd’hui, il n’y aura pas un vainqueur, c’est tous les Burkinabè qui seront les vainqueurs ».

    Appelle à la mobilisation

    Rappelons que les dirigeants de la transition ne sont pas engagés dans cette course politique, elles disent observer une stricte neutralité. Le Premier ministre Isaac Zida, la bête noire des putschistes du mois de septembre, a voté vers 8 h 30 dans une petite école élémentaire du centre-ville appelant ces concitoyens « à se mobiliser en cette journée particulière ». Il se dit satisfait du travail accompli par son gouvernement pour que le pays retrouve une vie politique normale : « Nous avons connu une année de transition et comme vous le savez, ce n’est pas facile, une transition. Au sortir de cette élection, nous allons enfin retourner à la normalité et le pays va connaitre un décollage sur le plan économique, sur le plan social et je pense que cela vaut vraiment le coup ».

    Le président Michel Kafando, qui a voté vers 9 heures au lycée Bambata, qualifie ces élections de victoire pour la transition, et pour le peuple burkinabè. « C’est une victoire d’abord pour la transition qui avait mis son point d’honneur à organiser ces élections-là dans le cadre d’une année. C’est une victoire aussi pour le peuple burkinabè qui, depuis 1978, où nous avons eu des élections véritablement démocratiques. Après une éclipse de 27 ans, nous en revenons au système d’un vote pleinement démocratique, transparent, clair. Nous l’avons voulu ainsi parce que pour aller à l’étape suivante, il fallait véritablement que ce scrutin-là soit crédibilisé », a-t-il ajouté.

    Même état d’esprit à Bobo-Dioulasso

    A Bobo-Dioulasso, deuxième ville du Burkina Faso, il y a beaucoup de monde dans les rues de Bobo ce matin et dès 6h, pas mal d’électeurs étaient aussi venus accomplir leur devoir de citoyens. Une affluence assez disparate, avec peu de monde par exemple à l’ouverture du bureau de Sikasso-Cira, mais en revanche un observateur a, lui, constaté une foule électorale très dense, quelques bureaux de vote plus loin dans le quartier. De même dans le quartier Guimbi, beaucoup d’électeurs, d’électrices sous d’immenses bâches dressées dans la rue et improvisées comme des bureaux électoraux.

    C’est un jour peut-être historique pour le Burkina Faso qui vient de sortir d’une insurrection.
    Parole d’électeurs à Bobo-Dioulasso
    29-11-2015 - Par Frédéric Garat

    <section class="row intro">

     

    A 9h, soit 3h après l’ouverture, certains présidents de bureau de vote à Guimbi, comptaient une centaine de bulletins dans l’urne pour quelques 430 inscrits, un quart des inscrits, ce qui dénote une certaine motivation de la part des Bobolais pour participer à ce scrutin, que d’aucuns qualifient d’historique. Beaucoup de jeunes, sans doute ceux qui ont participé au mouvement insurrectionnel d’octobre 2014 et à la résistance, au putsch de septembre 2015, disent qu'ils ont bien l’intention de tourner la page Blaise Compaoré en choisissant l’un des 14 candidats à cette élection. Des Bobolais déterminés et sereins pour ce scrutin qui jusqu’ici se déroule sans incident majeur et dans un climat extrêmement paisible.

    </section> <section class="row">

     

    </section>

    votre commentaire
  • Burkina Faso: grosse confusion au sommet

    17 sept 2015 lien
    Burkina Faso: grosse confusion au sommet

    Le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), a encore manifesté son mécontentement ce mercredi 16 septembre à Ouagadougou. Et de la manière la plus spectaculaire en séquestrant le président, son Premier ministre  et deux ministres lors du traditionnel conseil des ministres qui se tenait au palais présidentiel de Kosyam.

    La «prise d’otages» qui s’est déroulée au tour de 12 heures a tenu les Burkinabè en haleine  jusqu’au bout de la nuit. Coup d’Etat, bruits de bottes pour de l’argent? Rien n’est encore clair. En tout cas pas au moment où nous tracions ces lignes.

    En choisissant de faire, pour la quatrième fois, irruption en plein conseil des ministres, quel message veut faire passer le RSP? En tout cas, une grande partie des populations burkinabè informées de la situation est sortie, une fois encore, dans les rues de la capitale politique Ouagadougou et à Bobo-Dioulassso, la capitale économique. Des coups de feu assez nourris ont été entendus pendant de longues heures dans le quartier de la présidence.  Une manière pour les militaires de dissuader la foule en colère d’arriver jusqu’au palais présidentiel où ils tenaient les membres de l’exécutif.

    Mais le moins que l’on puisse dire c’est que cette confusion politique provoquée par des militaires remet au goût du jour la nécessité pour le Burkina de trouver une solution à l’avenir de ce corps. Ceci explique-t-il cela? Ce qui est sûr c’est que le divorce est désormais consommé entre le RSP et le gouvernement de transition. Il faut craindre que ce coup de force inattendu, à moins d’un moins de la tenue des élections présidentielle et législatives ne compromettent la transition en cours.


    votre commentaire
  •  
    Législatives au Burkina : le Conseil constitutionnel
    déclare inéligibles des anciens du régime Compaoré

         
    Un sage de la Cour constitutionnel au Burkina Faso
     
    Le Conseil constitutionnel a rendu sa décision, ce 25 août 2015, sur la validité des candidatures en vue des élections législatives du 11 octobre prochain. On constate que les anciens députés et ministres issus de l’ancienne majorité (CDP et mouvance présidentielle moins SAMBARE Palguim, BARRO Karim, SAWADOGO Mahamoudou, BARRY Issa, SAWADOGO Dieudonné et TRAORE Amadou) ont été invalidées, au regard du nouveau code électoral.
     

    Le recours a concerné principalement les membres des partis de l’ex-majorité. Au niveau du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), c’est le président du parti lui-même, Eddie Komboïgo qui est déclaré inéligible aux Législatives par le Conseil constitutionnel. Achille Tapsoaba, son vice-président, ainsi que Fatoumata Diendéré, Salam Dermé (députés au moment du débat sur la question de la révision de l’article 37), Léonce Koné, Zambendé Théodore Sawadogo, Zoma Jérôme, Alpha Yago, Benjamine Doamba et Vincent Dabilgou, entre autres, subissent le même sort.

    Au niveau des autres partis politiques de l’ancienne majorité, c’est Toussaint Abel Coulibaly (ministre de la décentralisation à l’époque) de l’UPR, Gilbert Ouédraogo, Bouba Yaguibou et Belem Sidiki (tous de l’ADF/RDA), notamment, qui se voient également interdire de participer aux élections législatives en tant que candidats.

    Le Conseil constitutionnel a suivi le requérant qui a basé son argumentaire sur l’article 166 du Code électoral qui déclare inéligibles les personnes ayant soutenu la modification de l’article 37. La juridiction dirigée par Kassoum Kambou a en effet estimé que le « Burkina n’a pas mis en œuvre la décision de la Cour de justice de la CEDEAO du 13 juillet 2015« , laquelle avait condamné l’Etat burkinabè à préciser le contenu de ce code électoral.

    A noter que les décisions du Conseil constitutionnel sont sans recours. Le Président du CDP, Eddie Komboïgo, avait cependant mis en garde qu’il n’accepterait pas une exclusion des membres de l’ex-majorité aux prochaines élections.

    Sur son compte Twitter, Me Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’ADF/RDA, exclu des législatives, a déjà réagi sur la décision du Conseil constitutionnel. Il dit ceci : « Comme promis, en tant que légaliste nous prenons acte de la décision du CC et nous nous inclinons soucieux de la préservation de la paix »


    votre commentaire
  • Burundi: le président Nkurunziza prête serment

    pour un 3e mandat controversé


    Nairobi - Le président burundais Pierre Nkurunziza a prêté serment jeudi pour un 3e mandat controversé, dont la conquête a plongé son pays dans une crise politique émaillée de violences meurtrières, a annoncé la présidence burundaise sur Twitter.

    A l'instant, le président Pierre Nkurunziza prête serment pour un nouveau mandat de 5 ans, pouvait-on lire en fin de matinée sur le compte Twitter officiel de la présidence.

    Cette cérémonie de prestation de serment surprise, organisée au Palais des Congrès de Bujumbura, n'avait été annoncée officiellement que quelques heures à l'avance pour des raisons de sécurité, selon un membre du CNDD-FDD, le parti de M. Nkurunziza.

    Les journalistes de la Radio-télévision nationale burundaise (RTNB) n'ont été prévenus que dans la matinée, selon l'un d'eux.

    Aucun chef d'Etat étranger n'était présent. Seule l'Afrique du Sud était apparemment représentée au niveau ministériel. Plusieurs pays africains, ainsi que la Chine et la Russie avaient envoyé leurs ambassadeurs.

    Les ambassadeurs des pays de l'Union européenne et des Etats-Unis étaient absents et représentés par des diplomates de rang inférieur.

    Conformément à la Constitution, le président a prêté serment auprès de la Cour constitutionnelle, devant les deux Chambres du Parlement réunies. Ce serment a marqué le début du 3e mandat, très controversé, de M. Nkurunziza, élu en 2005 par le Parlement, puis en 2010 et le 21 juillet dernier au suffrage universel direct.

    L'opposition, la société civile et l'Eglise catholique et une faction du parti de M. Nkurunziza, le CNDD-FDD, estiment que ce 3e mandat est contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha ayant ouvert la voie à la fin de la guerre civile (300.000 morts entre 1993 et 2006), qui limitent à deux le nombre de mandats présidentiels.

    Les partisans du chef de l'Etat assurent eux que celui-ci ayant été élu la première fois au suffrage indirect, en vertu d'une disposition spéciale de la Constitution applicable au premier chef de l'Etat élu à l'issue de la transition post-guerre civile, son premier mandat n'entre pas en compte dans la limitation constitutionnelle.

    Les autorités ont maté en mai une tentative de coup d'Etat militaire et étouffé par une brutale répression six semaines de manifestations, essentiellement concentrées à Bujumbura, contre ce 3e mandat.

    Malgré la réélection dès le 1er tour de M. Nkurunziza le 21 juillet lors d'une présidentielle jugée non crédible par la quasi-totalité de la communauté internationale, la situation sécuritaire continue de se dégrader avec des attaques nocturnes contre la police et des assassinats ciblés à Bujumbura et en province.

    Les observateurs craignent un retour des violences à grande échelle, dans un pays à l'histoire post-coloniale jalonnée de massacres entre Hutu (85% de la population) et Tutsi (15%) et qui reste traumatisé par la guerre civile.

    L'opposition a prévenu que M. Nkurunziza ne serait plus légitime une fois qu'il aurait prêté serment, sa réélection étant illégale.


    (©AFP / 20 août 2015 11h31)


    votre commentaire
  • Assassinat du colonel Jean Bikomagu :
    la situation dégénère au Burundi

    Un soldat en action durant la contestation contre Pierre Nkurunziza et sa candidature pour un troisième mandat
     
    La situation va de mal en pis au Burundi où le colonel Jean Bikomagu, figure des ex-forces armées burundaises, a été assassiné à la mi-journée samedi par des inconnus armés dans le quartier de Kabondo, dans le sud du pays.
     

    Le Burundi vit dans une véritable tourmente. Et ce n’est pas l’assassinat du colonel Jean Bikomagu à la mi-journée par des inconnus alors qu’il rentrait à son domicile dans le quartier de Kabondo, dans le sud, qui va arranger la situation. Les assaillants ont ouvert le feu sur sa voiture, devant le portail de la maison, avant de prendre la suite. Sa fille aussi a été grièvement blessée.

    La mort du colonel Bikomagu, une figure des ex-Forces armées burundaises (FAB) pendant la guerre civile entre l’armée dominée par la minorité tutsi et des rébellions hutu, intervient une douzaine de jours après l’assassinat d’un cacique du régime et homme fort de l’appareil sécuritaire, le général Adolphe Nshimirimana. Considéré comme le bras-droit du Président Pierre Nkurunziza, il était l’une des personnalités clés de l’ancienne rébellion hutu CNDD-FDD aujourd’hui au pouvoir. Il avait été tué dans une attaque à la roquette dans un quartier nord de la capitale, faisant craindre de sanglantes représailles du camp présidentiel.

    Le lendemain, de la mort de ce dernier, le célèbre défenseur burundais des droits de l’homme, Pierre-Claver Mbonimpa, qui avait plusieurs fois accusé publiquement le général Nshimirimana d’avoir exécuté des opposants, avait été blessé dans une tentative d’assassinat. Après avoir été invité, il a depuis quitté le Burundi pour se faire soigner à Bruxelles.

    Le Burundi est plongée dans une grave crise politique depuis l’annonce du Président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat. Une candidtaure contestée par l’opposition et la société civile. Finalement réélu après une présidentielle contestée par l’opposition qui n’y a pas pris part. Mais depuis sa réélection, les assassinats se sont multipliés dans le pays, où une grande partie de la population n’a pas digéré que le chef d’Etat se soit maintenu au pouvoir. De nombreux observateurs craignent une guerre civile au Burundi, tant la situation est tendue.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique