• Tribune 22/04/2013 à 17h39

    Je suis l’« obscur » et « illustre inconnu »

    plagié par Patrick Buisson

    Jean-Louis Harouel | Prof d'université

    Tribune

    Victime du plagiat de M. Patrick Buisson, mon nom est Jean-Louis Harouel. Je suis agrégé de droit, professeur à Paris-II, auteur d’une quinzaine de livres >dont plusieurs ont été couronnés par l’Académie des sciences morales et politiques.

    Patrick Buisson dans son bureau à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le 9 juin 2009 (IAFRATE PATRICK/SIPA)

    Mon dernier livre, « Le Vrai génie du christianisme » (éd. J.-C. Godefroy, septembre 2012) vient d’être lourdement plagié par M. Patrick Buisson dans une interview au Figaro magazine (5 avril 2013).

    Dans cet ouvrage, qui est le fruit de huit ans de recherches et d’écriture, je développe sur 50 pages, dans mon chapitre 10, l’idée que nous vivons dans un règne de religion séculière d’Etat. Cela correspond au titre même de l’interview de M. Buisson, où il dit les mêmes choses que moi en reprenant mot pour mot mes phrases et mes formules.

    Ce plagiat, qui concerne au moins douze pages de mon livre, a été révélé le 6 avril par Jérôme Dupuis, journaliste de L’Express, sur le site de ce journal. L’information a été reprise sur de nombreux médias.

    Disculper Buisson en m’humiliant


    Capture d’écran du communiqué de Patrick Buisson (LeFigaro.fr)

    Le jour même de l’article de Jérôme Dupuis, le 6 avril, M. Buisson, dans un communiqué sur le site du Figaro, a essayé de minimiser l’importance et la portée de ses emprunts et cherché à me déconsidérer en insinuant que j’aurais moi-même utilisé Charles Péguy sans le citer, à propos de la notion de religion séculière d’Etat.

    Ce qui est absolument faux : je n’ai même pas pensé à consulter Péguy sur ce sujet et je ne l’ai pas du tout utilisé pour mon livre. Mais c’est la stratégie bien connue des plagiaires pris la main dans le sac. Ils rejettent sur le plagié l’accusation de plagiat.

    J’ai bien sûr voulu utiliser mon droit de réponse. Or, bien que préparé par un avocat selon les règles, il n’a pas été mis en ligne.

    Visiblement, cette affaire de plagiat gêne au plus haut point M. Patrick Buisson et il cherche à l’étouffer. Il a utilisé pour cela les services de M. Camille Pascal, comme lui ancien conseiller à l’Elysée. La mission assignée à celui-ci était claire : disculper Buisson, en m’humiliant et en me déconsidérant.

    C’est ce qu’a fait consciencieusement M. Pascal dans une chronique intitulée « Du plagiat et des obscurs… », publiée dans Valeurs actuelles, 18 avril 2013.

    J’ai osé me plaindre...

    Présenté comme une réflexion générale sur le plagiat, ce texte ne me nomme pas mais me vise de manière transparente. Je suis l’« illustre inconnu » qui a osé se plaindre de n’avoir pas été cité par Buisson, et qui en tire « ne serait-ce qu’un jour, la gloire médiatique ».

    Dès le début, tout est fait pour me ridiculiser. Etant universitaire, je suis réputé n’avoir pas dépassé « les portes grinçantes d’amphithéâtres poussiéreux » ni l’enceinte des sociétés savantes, tout aussi injustement méprisées par M. Pascal.

    Surtout, M. Pascal ose écrire que j’aurais « oublié de citer » un poète catholique sur les épaules duquel je serais venu me « percher ». Il transforme l’insinuation de M. Buisson en une accusation ferme de plagiat ! Il prétend m’enlever ainsi le droit moral de me plaindre d’un plagiat.

    Pour ses lecteurs, il n’y a plus d’affaire Buisson ! Dès le 18 avril au matin, j’ai évidement voulu rétablir la vérité dans un commentaire sous la version électronique de cet article, mais mon texte n’est toujours pas en ligne.

    C’est ainsi que procède la mafia à Palerme

    Par-delà mon cas particulier, l’article de M. Pascal pose un problème très grave car c’est un éloge cynique de la malhonnêteté. C’est une proclamation du droit au vol de la pensée par les puissants et les célèbres. C’est une apologie du plagiat des universitaires peu médiatisés, qui écrivent eux-mêmes leurs livres, par les personnalités médiatiques, alors même qu’il est notoire qu’elles font souvent écrire leurs livres par d’autres.

    Bref, pour M. Pascal, la célébrité confère un droit à la prédation intellectuelle. Quant aux victimes, elles n’ont qu’à se trouver honorées d’avoir été volées par ces grands personnages, et à se taire. Si elles protestent, on insulte leur réputation comme l’a fait M. Pascal dans cet article humiliant. Après le vol, le mépris de la victime volée.

    C’est ainsi que procède la mafia à Palerme. Ces plagiaires méprisants et leurs complices sont des mafieux intellectuels.


    votre commentaire
  • Cannes 2013 : une sélection très franco-américaine

    • Home FESTIVAL DE CANNES Festival de Cannes
      • Par
      • Mis à jour <time data-ago="il y a 7 heures" data-original="le 18/04/2013 à 18:19" datetime="2013-04-18T18:19:49+02:00" itemprop="dateModified">le 18/04/2013 à 18:19</time>
      • Publié <time data-ago="il y a 11 heures" data-original="le 18/04/2013 à 13:54" datetime="2013-04-18T13:54:13+02:00" itemprop="datePublished">le 18/04/2013 à 13:54</time>
      • lien
    <figure class="fig-photo"> Joaquin Phoenix et Marion Cotillard dans le film de James Gray.<figcaption class="fig-media-legende" itemprop="description">

    Joaquin Phoenix et Marion Cotillard dans le film de James Gray.

    </figcaption> </figure>

    Soderbergh, les frères Coen, James Gray, Alexander Payne, Robert Redford... La sélection cannoise est-elle placée sous le signe du président Spielberg? On pourrait le croire même si les réalisateurs français tiennent une large place dans la compétition de cette 66e édition.

    Avant même que la sélection officielle de Cannes ne soit dévoilée par Thierry Frémaux, un twittos a donné la liste de la compétition avec les jours et les horaires de diffusion au Palais des festivals. C'était un «fake», comme l'on dit aujourd'hui: on y trouvait mention des films de Catherine Breillat et de Luc Besson.

    Le doute a vite été dissipé par le délégué général du festival, qui s'est amusé, comme chaque année, des pronostics «diffusés dans les gazettes». Ceux-ci n'étaient pas totalement infondés. Ils tablaient, en effet, sur les présences de Nicolas Winding Refn, de James Gray, de Paolo Sorrentino, de Roman Polanski, de François Ozon ou d'Arnaud Desplechin. Ils sont tous là.

    La grande surprise étant la forte représentation des réalisateurs français dans la liste des dix-neuf films en compétition. Outre Desplechin et Ozon, Abdellatif Kechiche, César du meilleur film pour L'Esquive en 2005, entre pour la première fois dans la compétition cannoise avec l'adaptation de la BD de Julie Maroh Le bleu est une couleur chaude (retitré La Vie d'Adèle). Un film de plus de trois heures pour l'instant! C'est aussi les grands débuts pour le scénariste et monteur Arnaud des Pallières. Il affrontera les pointures internationales avec l'adaptation de la nouvelle de Heinrich von Kleist, Michael Kohlhaas, dans laquelle Mads Mikkelsen (prix d'interprétation en 2012) donne la réplique à Denis Lavant et Sergi Lopez. Valéria Bruni Tedeschi, seule femme en compétition avec Un château en Italie (avec Louis Garrel et Xavier Beauvois), complète la liste des cinéastes tricolores.

    Une sélection pour Spielberg?

    Par la voix de Frémaux, Roman Polanski, retenu en compétition avec La Vénus à la fourrure, film tiré du roman SM de Leopold von Sacher-Masoch, a tenu à dire qu'il était un «réalisateur polonais». Au casting de cette comédie érotique, Mathieu Amalric (également dans le Desplechin) se soumet à Emmanuelle Seigner.

    Très attendu sur la Croisette depuis le succès de Drive, prix de la mise en scène en 2011, Nicolas Winding Refn revient avec Only God Forgives. Les midinettes sont déjà en émoi: oui, Ryan Gosling, personnage principal de ce long-métrage, foulera à nouveau le tapis rouge en compagnie, cette fois, de Kristin Scott Thomas. Tourné entièrement en anglais en Thaïlande, l'œuvre du Danois serait, selon Thierry Frémaux, «le film radical et punk de cette sélection».

    Autre chouchou du festival, James Gray, qui montera lui-aussi les marches du Palais en mai avec The Immigrant (et non plus Nightingale). «Nous verrons si, comme d'habitude, la critique lui réserve un accueil mitigé avant que le public n'en fasse un succès, ce qui est la règle», s'est amusé le délégué général du festival. En revanche, il ne s'est pas étendu sur la présence de Marion Cotillard et Joaquin Phoenix, acteurs principaux de ce film dont l'action se déroule dans le New York des années 1920. Cotillard, élue par James Gray «meilleure actrice avec qui (il) avait eu l'occasion de travailler» sera également hors compétition dans Blood Ties , le remake des Liens du sang réalisé par Guillaume Canet.

    «Les frères Coen sont aussi très heureux de revoir cette année leur oncle Gilles (Jacob, NDLR)», explique Frémaux. avant de couper court à toute polémique sur les cinéastes qui auraient ou non la carte (les habitués) à Cannes et à une autre qui semble naître autour d'une sélection composée pour ne surtout pas déplaire au président du jury de cette 66e édition, Steven Spielberg. «Les grands metteurs en scène font des grands films, au nom de quoi s'en priverait-on», a-t-il lâché avant de poursuivre sa présentation et d'annoncer l'autre grand événement du festival 2013, la venue en compétition de Steven Soderbergh. Le réalisateur, qui affirme au fil des interviews qu'il s'agit de son dernier film, viendra donc défendre Behind the Candelabra, avec Matt Damon et Michael Douglas, métamorphosé dans le rôle du pianiste gay de Las Vegas Liberace.

    Si jamais ce film est couronné cette année sur la Croisette, la boucle sera bouclée pour Soderbergh: il avait obtenu en 1989 la palme d'or pour son premier film, Sexe, mensonges et vidéo.

    Les films en compétition

    Only God Forgives de Nicolas Winding Refn

    Borgman d'Alex Van Warmerdam

    La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino

    Behind the Candelabra / Ma vie avec Liberace de Steven Soderbergh

    La Vénus à la fourrure de Roman Polanski

    Nebraska d'Alexander Payne

    Jeune & Jolie de François Ozon

    Wara no tate de Takashi Miike

    La Vie d'Adèle de Abdellatif Kechiche

    Soshite chichi ni naru (Like Father, Like Son) de Hirokazu Kore-Eda

    A Touch of Sin de Zhangke Jia

    Grigris de Mahamat-Saleh Haroun

    The Immigrant de James Gray

    Le Passé d'Asghar Farhadi

    Heli d'Amat Escalante

    Jimmy P. d'Arnaud Desplechin

    Michael Kohlhaas d'Arnaud des Paillières

    Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen

    Un château en Italie de Valeria Bruni Tedeschi

    Les films Hors compétition

    Gatsby le Magnifique de Baz Luhrmann

    Zulu de Jérôme Salle

    Blood Ties de Guillaume Canet

    All Is Lost de J. C. Chandor

    Un Certain Regard

    The Bling Ring de Sofia Coppola

    Grand Central de Rebecca Zlotowski

    Sarah préfère la course de Chloé Robichaud

    Anonymous de Mohammad Rasoulof

    La Jaula d'Oro de Diego Quemada-Diez

    L'Image manquante de Rithy Panh

    Bends de Flora Lau

    L'Inconnue du lac de Alain Guiraudie

    Miele de Valéria Golino

    As I lay dying de James Franco

    Norte, Hangganan Ng Kasaysayan de Lav Diaz

    Les Salauds de Claire Denis

    Fruitvake Station de Ryan Coogler

    Death March de Adolfo Alix Jr.

    Omar de Hany Abu-Assad

    Séance de minuit

    Blind Detective de Johnnie To

    Monsoon Shoutout d'Amit Kumar


    votre commentaire
  • 11 avril 2013 - 17H40  lien

     

    "Le Petit Prince": 70 ans, un destin en or et pas une ride

    Il était une fois... un livre, l'un des plus lus au monde, et un enfant aux cheveux d'or devenu une icône planétaire: plus vivant que jamais, "Le Petit Prince" d'Antoine de Saint-Exupéry fête le 70e anniversaire de sa parution en 1943 à New York, où l'écrivain-pilote de guerre s'était exilé.

    Il était une fois... un livre, l'un des plus lus au monde, et un enfant aux cheveux d'or devenu une icône planétaire: plus vivant que jamais, "Le Petit Prince" d'Antoine de Saint-Exupéry fête le 70e anniversaire de sa parution en 1943 à New York, où l'écrivain-pilote de guerre s'était exilé.

    "Le Petit Prince" est une mine d'or, qui génère quelque 100 millions d'euros de chiffre d'affaires public annuel, l'édition restant la plus importante, précise-t-il. En France, c'est Gallimard, son éditeur en 1946 dans l'Hexagone, qui règne sur le "Petit Prince".

    "Le Petit Prince" est une mine d'or, qui génère quelque 100 millions d'euros de chiffre d'affaires public annuel, l'édition restant la plus importante, précise-t-il. En France, c'est Gallimard, son éditeur en 1946 dans l'Hexagone, qui règne sur le "Petit Prince".

    Depuis les années 2000, le personnage s'est aussi affranchi du livre, avec une série télévisée sur France 3 et dans une centaine de pays, des produits dérivés, etc.

    Depuis les années 2000, le personnage s'est aussi affranchi du livre, avec une série télévisée sur France 3 et dans une centaine de pays, des produits dérivés, etc.

    AFP - Il était une fois... un livre, l'un des plus lus au monde, et un enfant aux cheveux d'or devenu une icône planétaire: plus vivant que jamais, "Le Petit Prince" d'Antoine de Saint-Exupéry fête le 70e anniversaire de sa parution en 1943 à New York, où l'écrivain-pilote de guerre s'était exilé.

    Conte initiatique et philosophique au destin exceptionnel, traduit en plus de 270 langues et vendu à 145 millions d'exemplaires sur toute la planète Terre, "+Le Petit Prince+, comme l'ensemble de l'oeuvre de Saint-Exupéry parue de son vivant, tombera dans le domaine public en 2035 en France et en 2038 aux Etats-Unis", explique à l'AFP Olivier d'Agay, directeur de la Succession Antoine de Saint-Exupéry-d'Agay.

    "L'oeuvre l'est déjà en Asie ou en Afrique. Pour le reste du monde, ce sera le 1er janvier 2015", poursuit le petit-neveu de Saint-Ex, petit-fils de Gabrielle, soeur cadette de l'auteur, la seule à avoir eu une descendance.

    La protection des droits d'auteur en France est de 70 ans post mortem avec des prolongations pour les années de guerre et les auteurs "morts pour la France", comme Saint-Exupéry, disparu aux commandes de son avion en Méditerranée le 31 juillet 1944, à 44 ans.

    "Pour nous, qui oeuvrons à faire vivre la mémoire et les valeurs de Saint-Ex, cela ne changera rien... l'argent en moins", sourit-il.

    Et "Le Petit Prince" est une mine d'or, qui génère quelque 100 millions d'euros de chiffre d'affaires public annuel, l'édition restant la plus importante, précise-t-il. En France, c'est Gallimard, son éditeur en 1946 dans l'Hexagone, qui règne sur le "Petit Prince".

    "Vieille écorce"

    "S'il vous plaît... dessine-moi un mouton !": la phrase culte du Petit Prince va se retrouver dans des tonnes de nouvelles traductions. "Quand il est tombé dans le domaine public au Japon, qui possède son musée Petit Prince, c'était la folie !", dit-il.

    Déjà, ce 70e anniversaire voit la sortie d'une pluie d'ouvrages collector chez Gallimard, des conférences, des spectacles en France, aux Etats-Unis, ailleurs en Europe, des expositions, dont l'une à partir de janvier 2014 à la Morgan Library de New York, qui conserve manuscrit et dessins originaux du "Petit Prince". L'exposition doit venir à Paris l'année suivante.

    C'est le Musée des Lettres et Manuscrits à Paris qui détient la plus grande collection privée relative à Saint-Exupéry. "Il était généreux et donnait tout. Il y a encore de nombreux manuscrits ou dessins à retrouver", dit M. d'Agay.

    De grands "murs" Petit Prince sont prévus à New York, Barcelone ou en Italie. Une statue à son image va être inaugurée à Montréal. Le Futuroscope propose une animation, le cinéma parisien Le Balzac de nombreux films... Le programme complet est disponible sur le site www.lepetitprince.com.

    Depuis les années 2000, le personnage s'est aussi affranchi du livre, avec une série télévisée sur France 3 et dans une centaine de pays, des produits dérivés, etc.

    Mais, surtout, "le Petit Prince, c'est Saint-Exupéry ! Bien avant l'écriture du conte, il dessinait partout ce même petit bonhomme aux cheveux blonds et à l'écharpe d'or, mais aussi le renard, le serpent...", raconte M. d'Agay.

    Le frêle personnage était aussi inspiré par son petit frère François, mort en 1917. L'adolescent de 14 ans lui avait murmuré, "le corps, ce n'est qu'une vieille écorce", image reprise par le jeune héros pour soulager la peine de l'aviateur.

    Antoine de Saint-Exupéry s'était réfugié à New York après la débâcle de 1940. Il y est alors le Français le plus connu grâce à ses écrits ("Vol de nuit", "Terre des hommes"...) et son héroïsme de pilote.

    Son éditeur américain lui demande d'écrire un conte pour Noël 1942. Ce n'est qu'un divertissement pour l'auteur qui milite pour la participation des Etats-Unis à la lutte contre le nazisme et écrit "Citadelle", publié après sa mort.

    Ce sera finalement en avril 1943 que naîtra "Le Petit Prince". "C'était, relève Olivier d'Agay, la meilleure réponse à Mein Kampf".


    votre commentaire
  • Le Louvre rouvre, avec des policiers en uniforme

    lien

    Le Louvre a rouvert jeudi mais en présence de policiers en uniforme, après une grève de ses agents la veille, pour protester contre la recrudescence d'agressions et de pick-pockets dans le plus grand musée du monde.
    <aside>

    Le Louvre a rouvert jeudi mais en présence de policiers en uniforme, après une grève de ses agents la veille, pour protester contre la recrudescence d'agressions et de pick-pockets dans le plus grand musée du monde. Miguel Medina AFP

    </aside>
    Mis à jour le 11.04.13 à 13h02

    Le Louvre a rouvert jeudi mais en présence de policiers en uniforme, après une grève de ses agents la veille, pour protester contre la recrudescence d'agressions et de pick-pockets dans le plus grand musée du monde.

    En milieu de matinée, des centaines de visiteurs étaient déjà sous la pyramide et d'autres à l'intérieur du musée, qui a ouvert à 9H00. La sécurité a été renforcée: une vingtaine de policiers en uniforme patrouillaient dans l'enceinte du musée, selon la direction. Cinq d'entre eux étaient postés jeudi matin sous la Pyramide, principale entrée du Louvre.

    «La présence de fonctionnaires de police en tenue a un effet dissuasif important», a affirmé à des journalistes l'administrateur général du Louvre Hervé Barbaret.

    «Nous espérons qu'ils vont rester le plus longtemps possible, plusieurs mois, jusqu'à ce que la situation revienne à la normale», a-t-il poursuivi. Des policiers en civil étaient déjà présents, avant même le mouvement social, au Louvre, y compris dans les salles du musée.

    Les caméras de surveillance quant à elles sont utiles, mais pour l'enquête, a précisé M. Barbaret, qui explique que le Louvre travaille avec les services du Parquet. «Nous voulons un démantèlement des réseaux», a-t-il dit.

    Un mouvement «légitime»

    Les voleurs achètent des billets pour pénétrer dans les salles d'exposition, alors que les jeunes de moins de 26 ans, eux, peuvent rentrer gratuitement. Des agents mettent en cause des mineurs d'Europe de l'Est.

    «Dans l'aile Denon, où il y a la Joconde, il y a beaucoup d'affluence et beaucoup de pickpockets», a raconté à l'AFP Eric, un agent d'accueil qui n'a pas voulu donner son nom. Les voleurs «sont agressifs», a-t-il poursuivi. «Quand il y a un vol, nous appelons les forces d'intervention, qui les mettent dehors, puis ils reviennent», a affirmé l'agent qui avait cessé le travail mercredi.

    «Ils s'attaquent surtout aux Asiatiques», selon un autre agent. «Ce sont des touristes particulièrement vulnérables», a confirmé la direction, qui explique que «les Chinois, par exemple, ont pour habitude d'avoir beaucoup d'argent sur eux». «Nous sommes en contact avec les consulats pour qu'ils mettent bien en garde les touristes».

    Des touristes asiatiques avaient visiblement été sensibilisés à la situation car, jeudi matin, certains portaient leur sac à dos collé contre leur buste.

    «Le mouvement de grogne des agents est tout à fait légitime», pour Hervé Barbaret. «Il y a un vrai problème sur lequel nous travaillons, mais hier, avec leur mouvement, ils nous ont dit qu'on n'allait pas assez vite», a-t-il analysé. Le musée doit «être un lieu de sérénité», a souligné l'administrateur du Louvre, avant de rappeler qu'ils s'agissait «du musée le plus fréquenté au monde».

    Une femme travaillant à l'accueil du musée, sous la Pyramide «doute que la présence de policiers en uniforme suffise à résoudre le problème». «Si ce n'est pas le cas, nous nous remettrons en grève», a mis en garde l'employée. Elle dit réconforter «plusieurs fois par jour» des victimes de vol et les aider à faire des démarches administratives, «alors que ce n'est pas (son) travail».

    «Et si le Louvre n'arrive pas à résoudre ce problème, cela va poser un sérieux problème d'image», souligne-t-elle.

    © 2013 AFP

    votre commentaire
  • <header>

    Audrey Tautou, maîtresse de cérémonie à Cannes :

    les 7 raisons qui expliquent ce choix

    </header>

    <time class="date-post" datetime="2013-04-09T16:09:01" itemprop="dateModified">Modifié le 09-04-2013 à 16h09</time>
    lien

    LE PLUS. C'est l'heureuse élue. Audrey Tautou, star du "Fabuleux destin d'Amélie Poulain", sera la maîtresse de cérémonie du prochain festival de Cannes. Bonne idée, choix risqué ou non événement absolu ? Tentative de réponse en sept points, par Vincent Malausa, chroniqueur cinéma au Plus.

    Édité par Sébastien Billard  Auteur parrainé par Guillaume Loison

    Audrey Tautou lors d'un photocall au festival de Cannes, le 27 mai 2012 (SIPA).

     Audrey Tautou lors d'un photocall au festival de Cannes, le 27 mai 2012 (SIPA).

     

    CINEMA. L'annonce officielle est tombée : Audrey Tautou sera la maîtresse de cérémonie du prochain festival de Cannes. Passé les premiers roulements de tambour, posons cette question capitale : ce choix est-il un non événement absolu ou une relative bonne surprise ?

     

    1. Un capital sympathie intact

     

    Ce choix rappelle d'abord qu'Audrey Tautou a su se remettre d'événements particulièrement difficiles. L'exploit de la comédienne, c'est d'avoir surmonté sa starification dans "Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain", film aujourd'hui irregardable, ainsi que son rôle dans le tragique nanar "Da Vinci Code".

     

    Deux films qui auraient pu être les boulets de sa carrière et qui ne sont aujourd'hui que de lointains souvenirs : la comédienne s'est recyclée dans un cinéma plus anonyme et plus "auteur", préservant son capital sympathie auprès du public.

     

    2. On a échappé à Mathilde Seigner

     

    L'autre bonne nouvelle de cette décision du bureau cannois, c'est qu'elle permet de réaliser aussi qu'on a échappé au pire. Il faut se rappeler que Mélanie Laurent fut choisie comme maîtresse de cérémonie en 2011. On peut légitimement redouter qu'une Mathilde Seigner ou qu'une Louise Bourgoin le soient un jour. Rien que pour éviter cette honte internationale, on est heureux du choix de la discrète et pudique Audrey Tautou.

     

    3. Jeanne Moreau semble out pour le rôle

     

    Ceux qui appartiennent à la génération Canal Plus ont forcément en tête les multiples fois où Jeanne Moreau s'est pompeusement acquittée du rôle de maîtresse de cérémonie (1993, 1994, 1997), au point de devenir une sorte de mascotte officielle de tout ce que le Cannes de la période Gilles Jacob a pu représenter de muséal et de poussiéreux. La voix rauque, l'émotion pleine de morgue, le verbe obséquieux de la comédienne résonnent encore pour beaucoup dans la grande salle Lumière du Palais des Festivals. Il semble que cette époque soit révolue.

     

    4. Le paramètre "L'Écume des jours"

     

    Élément décisif de cette décision, le succès probable à venir de "L’Écume des jours" de Michel Gondry, qui devrait permettre à Audrey Tautou d'arriver en pleine lumière à Cannes.

     

    Le film sort le 24 avril, quelques semaines avant le grand marathon cinéphile du festival. Pile quand il faut pour que la comédienne, actuellement dans le creux de la vague, ait regagné ses galons d'éternelle petite fiancée du cinéma français.

     

    5. Un peu de malice dans un monde de cruches

     

    Le rôle de maîtresse de cérémonie cannoise est un peu l'antithèse de celui de la cérémonie des César. Le second impose un "stand up" aux comiques les plus entraînés : de l'esprit, une réactivité du tac au tac et évidemment beaucoup d'humour.

     

    À Cannes, c'est exactement l'inverse : la maîtresse de cérémonie doit mettre son cerveau au vestiaire et endosser le costume de la potiche un peu transie ou au contraire de la statue de marbre glacée (Diane Kruger, Carole Bouquet, Charlotte Rampling...).

     

    Avec Audrey Tautou, qui a toujours su garder ce petit grain de malice si rare dans le métier, on devrait échapper à l'un et l'autre de ces fades horizons.

     

    6. La carrière Tautou est loin d'être terminée

     

    La rumeur a couru qu'Audrey Tautou était sur le point d'arrêter sa carrière au cinéma. Ses choix récents de tourner aux côtés de cinéastes à part (Pierre Salvadori) ou inexpérimentés (Jalil Lespert), consécutifs à l'expérience catastrophique de "Da Vinci Code", faisaient redouter une volonté de se faire oublier.

     

    En acceptant le rôle de maîtresse de cérémonie et en s'annonçant dans des films plus ambitieux (avec Gondry mais aussi Klapisch), on peut espérer que Tautou s'épanouisse dans une seconde partie de carrière loin de toute ringardise : plus précieuse, plus rare et plus singulière.

     

    7. De toutes façons, ça n'a aucune importance

     

    N'oublions pas enfin que la cérémonie d'ouverture de Cannes est un événement qui se périme à vitesse grand V, pris dans le rythme de la compétition, de la multiplicité des films et de la remise des pris finale.

     

    Passé la période d'attente sur laquelle repose ce genre d'annonce, on a vite fait de l'oublier : pour Audrey Tautou comme pour le public, ce rôle de maîtresse de cérémonie demeurera aussi éphémère et léger que peut l'être ce genre de happening de glamour et de paillettes.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique