• 16/05/2012 à 21:34

    Cannes est lancé, Moretti salue la France qui fait une vraie place au cinéma

    Un Américain et un Italien, les réalisateurs Wes Anderson et Nanni Moretti, ont lancé mercredi le 65e Festival de Cannes dans l'allégresse, le président du jury saluant, devant un parterre de stars, la France qui a su défendre la place du cinéma.

     
    photo : Valery Hache, AFP

    "Merci à ce pays qui, contrairement à d'autres, réserve toujours un rôle important au cinéma dans la société !" a lancé Nanni Moretti, six fois sélectionné sur la Croisette et Palme d'Or 2001, qui fut aussi fortement engagé contre Silvio Berlusconi qu'il accusait de détruire la culture dans son pays.

    Wes Anderson, Bruce Willis, Tilda Swinton, Bill Murray, Edward Norton et le musicien Alexandre Desplats, l'équipe de "Moonrise Kingdom", le premier film d'amour et d'enfance en compétition pour la Palme d'Or, ont ensuite prononcé ensemble les mots d'ouverture à l'invitation de la maîtresse de cérémonie Bérénice Bejo, la compagne de "The Artist" toute de rouge vêtue.

    Les jurés, qui devront départager les 22 films en lice pour la palme d'or, avaient déjà pris place sur la scène du palais: les acteurs Diane Kruger, Emmanuelle Devos, Ewan McGregor et le couturier Jean Paul Gaultier.

    Tous ont également pris la pose au grand complet sur les marches, précédé ou suivi d'une pluie de stars, Jessica Chastain en blanc poudré, Jane Fonda en lamé rose, Eva Longoria réchappée des "Desperate Housewives", ou Alec Baldwin - qui tourne un documentaire sur le festival où il vient pour la première fois...

    "Cannes, c'est la glorification du cinéma mondial", clame souvent Gilles Jacob, le président du Festival.

    Pendant douze jours, jusqu'au palmarès le 27 mai, Cannes verra défiler jusqu'à 80.000 cinéphiles, producteurs, badauds chasseurs d'autographes, jeunes gens en quête d'avenir, qui tous viennent voir, se montrer, être vus.

    L'absence de femme en compétition cette année, contre quatre l'an dernier, a de nouveau brièvement agité la Croisette mercredi, après la tribune d'un collectif féministe en fin de semaine dernière.

    Interpellée, la réalisatrice britannique Andrea Arnold, membre du jury a indiqué que l'idée qu'un de ses films soit sélectionné parce qu'elle est femme, "comme un peu pour me faire l'aumône", lui serait insupportable.

    "S'il n'y a pas beaucoup de films de réalisatrices ici c'est parce qu'il n'y a pas beaucoup de femmes qui réalisent des films", a-t-elle expliqué. "Je pense que c'est vraiment dommage parce qu'il est clair que les femmes représentent la moitié de la population et qu'elles ont quelque chose à dire", a ajouté Andrea Arnold (Prix du Jury 2009 pour "Fish Tank"), l'une des quatre femmes (sur neuf membres) du jury présidé par le réalisateur italien Nanni Moretti.

    "La joie de manger du cinéma!"

    Manière d'animer une Croisette encore paisible en matinée, l'acteur et humoriste britannique Sacha Baron Cohen (inoubliable "Borat") s'est chargé de semer la pagaille, baladant son dromadaire dans les plate-bandes et les boutiques chics, comme "The Dictator", son prochain rôle titre inspiré de l'ex-tyran irakien Saddam Hussein (sortie le 20 juin en France).

    Parmi les films les plus attendus de cette cuvée 2012, "De Rouille et d'os" sera présenté jeudi. Il signe le retour de Jacques Audiard et celui de Marion Cotillard au cinéma français.

    L'appétit est vif pour deux adaptations littéraires: le mythe "Sur la Route" de Jack Kerouac par le Brésilien Walter Salles, avec un casting enchanteur (Kirsten Dunst, Kristen Stewart, Garret Hedlund, Sam Riley...) et "Cosmopolis" du Canadien David Cronenberg d'après Don DeLillo avec Robert Pattinson, amant "Twilight" de Mlle Stewart et son compagnon à la ville.

    Bérénice Bejo n'a pas manqué de saluer sur scène Marilyn Monroe, image officielle de cette 65e édition, disparue il y a 50 ans, en mémoire de laquelle la chanteuse Beth Ditto a interprété une chanson qu'Elton John lui avait dédiée.

    Le couturier français Jean-Paul Gaultier, seul membre du jury qui ne soit ni acteur ni réalisateur, ne cachait pas, en ce premier jour, son excitation. "J'attends la surprise, l'émotion, la joie de manger du cinéma!"


    votre commentaire
  • Livres Aujourd'hui à 22h41

    Carlos Fuentes, un grand du monde des lettres

    Carlos Fuentes  en mars 2012.

    Carlos Fuentes en mars 2012. (Photo Tomas Bravo. Reuters)
     

    Carlos Fuentes, décédé mardi à Mexico à l'âge de 83 ans, était l'écrivain mexicain contemporain le plus renommé doublé d’un intellectuel de gauche défenseur de l’identité sud-américaine, dont il s'était fait l’ambassadeur engagé.

    Membre du Parti communiste, proche de Fidel Castro avant de s’en éloigner après l’incarcération du poète Ernesto Padilla (1971), et critique sévère du Mexique moderne, l’auteur de «La mort d’Artemio Cruz» et de «La plus limpide région» est connu pour son regard aiguisé sur la société mexicaine contemporaine.

    S’il n’a jamais été lauréat du prix Nobel de littérature, Carlos Fuentes, diplomate et fils de diplomate, avait été couronné en 1987 par le Prix Cervantes, la plus haute distinction de la littérature hispanique.

    Né en 1928 à Panama lors d’une étape de la carrière diplomatique de son père, il a passé son enfance en Equateur, en Uruguay, au Brésil, aux Etats-Unis, au Chili et en Argentine, sans pour autant perdre contact avec le Mexique.

    Revenu à Mexico à 16 ans, élève du Collège français, étudiant en droit à l’Université nationale autonome (Unam), il a rejoint ensuite l’Institut des hautes études de Genève (Suisse), collaborant là-bas à l’Organisation internationale du Travail (OIT) pour le ministère mexicain des Affaires étrangères.

    Il avait 20 ans quand ses premiers textes ont été publiés dans des revues politico-littéraires mexicaines, et 27 quand il a fondé la Revue mexicaine de littérature avec son compatriote Octavio Paz.

    Il a publié à 26 ans son premier recueil de nouvelles, «Jours de carnaval», dans lequel il manifeste déjà son goût pour les nouvelles techniques narratives au service d’une oeuvre dotée d’un style moderne.

    Il est nécessaire de «casser les moules de cet espagnol vétuste (...) et lui donner une nouvelle vie, lui donner une claque, lui injecter de la sève», affirme-t-il alors.

    Son premier roman, «La plus limpide région», écrit à 30 ans, est une vive critique de la société mexicaine, alors qu’il dirige le service des relations culturelles du ministère des Affaires étrangères.

    Très curieux, il a aussi tâté du journalisme, s’en allant à Cuba soutenir la Révolution, et n’a jamais cessé d'écrire, bâtissant au fil des ans une oeuvre imprégnée de «mexicanité».

    Il en a classifié l’ensemble sous le nom de «La edad del tiempo» (L'âge du temps), avec pour titres les plus récents «Le Bonheur des Familles» (2006), «La volonté et la fortune» (2008), «Adam en Eden» (2009) et «Vlad» (2010).

    Dramaturge, il a aussi écrit des scénarios pour le cinéma, dont celui de «La Chasse à l’homme», du cinéaste espagnol Luis Buñuel, et souvent collaboré avec son vieil ami et complice colombien Gabriel Garcia Marquez.

    «Il n’y a pas de mystère, confiait-il en 2008, il faut beaucoup travailler. De nombreux écrivains réclament la table parfaite, la lumière parfaite et restent là à attendre au café».

    Son oeuvre le classe parmi les maîtres de la littérature latino-américaine, avec Garcia Marquez, son compatriote Octavio Paz, l’Argentin Julio Cortazar ou le Péruvien Mario Vargas Llosa.

    Professeur à Harvard et Cambridge, Princeton et Columbia, il est docteur honoris causa de multiples universités à travers le monde.

    Sa carrière diplomatique l’a conduit à se partager entre Mexico, Paris et Londres, où il vivait une partie de l’année. En France, où il a été ambassadeur de 1975 à 1977, l’ancien président François Mitterrand lui a décerné la Légion d’Honneur en 1992.

    Marié avec l’actrice mexicaine Rita Macedo jusqu'à leur divorce dans les années 1970, il s'était remarié avec la journaliste Silvia Lemus. Ses deux enfants Carlos Rafael et Natasha sont décédés à 25 et 32 ans, respectivement de maladie et de causes inconnues.

    (AFP)


    votre commentaire
  • 21:26 L'écrivain mexicain Carlos Fuentes est mort

     

    L'écrivain mexicain Carlos Fuentes est mort à l'âge de 83 ans, a annoncé, mardi 15 mai, sur son compte Twitter le président Felipe Calderon. Il avait reçu en 1987 le prix Cervantes pour l'ensemble de son œuvre. (AFP)


    votre commentaire
  • Dernière modification : 04/05/2012 

    - Décès - Musique


    Les Beastie Boys endeuillés par la mort d'Adam Yauch

    Les Beastie Boys endeuillés par la mort d'Adam Yauch

    L'un des membres fondateurs du groupe de hip-hop new-yorkais les Beastie Boys, Adam Yauch, plus connu sous le nom "MCA", est décédé ce vendredi à l'âge de 47 ans. Il était atteint d'un cancer contre lequel il luttait depuis près de trois ans.

    Par Dépêche (texte)
     

    AFP - Adam Yauch, un des fondateurs du groupe américain Beastie Boys, pionnier du hip-hop, est mort vendredi à 47 ans, trois ans après avoir annoncé qu'il souffrait d'un cancer, ont confirmé les agents du groupe alors que les hommages commençaient à affluer sur internet.

    "C'est avec une grande tristesse que nous confirmons que le musicien, rappeur, militant et cinéaste Adam +MCA+ Yauch est mort dans sa ville natale de New York ce matin après un combat de près trois ans contre le cancer", ont indiqué les agents du groupe dans un communiqué.

    L'artiste, plus connu sous son nom de scène "MCA", laisse derrière lui son épouse et leur fille. Il souffrait d'une tumeur des glandes salivaires, a précisé le site internet du magazine Rolling Stone.

    En 2009, une tournée des Beastie Boys avait dû être reportée en raison du cancer dont souffrait Adam Yauch.

    Originaire de Brooklyn, ce dernier avait fondé les Beastie Boys en 1979 avec Mike Diamond, dit "Mike D", et Adam Horowitz, "Ad-Rock".

    Le groupe, qui jouait à l'origine du punk, avait progressivement évolué vers le hip-hop avant de s'inscrire parmi les plus grands de ce courant musical à partir des années 1980 grâce aux albums "Licensed to Ill" ou "Paul's Boutique" et à leurs tubes "Sabotage" ou "Intergalactic".

    Trente ans après ses débuts à New York, le groupe aux trois Grammys, la récompense la plus prestigieuse de la musique aux Etats-Unis, avait sorti en 2011 son dernier album, "Hot Sauce Committee Part Two".

    L'annonce de la mort de MCA suscitait vendredi les réactions émues de célébrités et d'anonymes sur internet. Sur Twitter, le "hashtag" #RIPMCA (repose en paix MCA) faisait partie des mots clés les plus utilisés en milieu de journée.

    "C'est une nouvelle tellement triste", a déclaré le chanteur britannique Boy George sur Twitter. MCA fait "partie de l'histoire du hip-hop. Repose en paix".

    "Repose en paix MCA. Tu es une légende (...). Lenny", a écrit le chanteur américain Lenny Kravitz.

    "Anéanti d'apprendre la mort d'Adam Yauch. C'était un vrai pionnier artistique. Mes pensées et prières vont à sa famille et ses proches", a écrit le chanteur et acteur Justin Timberlake.

    Même hommage d'une légende du rap, Snoop Dogg, sur Twitter: "Repose en paix MCA, tu es une légende et un pionnier".

    En France, le cinéaste Mathieu Kassovitz a tweeté: "le hip-hop vient de mourir. Repose en paix Adam".

    Yauch était aussi connu pour ses prises de position politique. Ce végétarien militait pour la défense des Tibétains, cause pour laquelle il avait organisé des concerts de soutien, rappelle le site internet spécialisé sur les célébrités TMZ.


    votre commentaire
  • Dernière modification : 03/05/2012 

    "Le Cri" du peintre Edvard Munch devient l’œuvre la plus chère du monde

     

    L'une des quatre versions de la célèbre toile du peintre norvégien Edvard Munch, le "Cri", peinte en 1985, est devenue mercredi l’œuvre d'art la plus chère jamais vendue aux enchères en étant adjugée chez Sotheby's à 119,92 millions de dollars.

    Par Nathalie PEREZ (vidéo)
    Dépêche (texte)
     

    AFP - Une version du "Cri", du peintre norvégien Edvard Munch, a été adjugée mercredi soir 119,92 millions de dollars à New York, devenant l'oeuvre d'art la plus chère jamais vendue aux enchères.
                 
    La vente dans la salle comble de la maison Sotheby's n'a duré que 12 minutes, les enchères grimpant parfois de plus de 10 millions en une minute. Dans une ambiance électrique, sept acheteurs se sont âprement disputés cette oeuvre phare, qui avait été estimée à 80 millions de dollars.
                 
    Le pastel réalisé en 1895 et représentant un homme criant, les mains sur les oreilles, sur fond de ciel ensanglanté à Oslo, était la seule des quatre versions du "Cri" encore détenue par un particulier.
                 
    La vente s'est terminée sous des applaudissements nourris, alors que le commissaire priseur Tobias Meyer annonçait "un record mondial".
                 
    Aucun détail n'a été donné sur l'acheteur, au centre de nombreuses discussions après la vente, mais le vendeur, l'homme d'affaires norvégien Petter Olsen, s'est dit "très content" d'être devenu l'homme d'un tel record, lors d'une brève conférence de presse.
                 
    Entre 1893 et 1910, Munch, peintre expressionniste (1863-1944) avait réalisé quatre versions de ce tableau devenu au fil des ans le symbole de l'angoisse universelle.
                 
    Celle vendue mercredi soir lors des ventes d'art impressionniste et moderne chez Sotheby's appartenait depuis 70 ans à la famille Olsen, Petter Olsen la tenant de son père Thomas, voisin, ami puis protecteur de Munch.
                 
    Elle avait la particularité d'inclure, inscrit en lettres rouges sur son cadre de bois clair, le poème ayant inspiré cette oeuvre parmi les plus connues au monde.
                 
    Les trois autres versions du tableau appartiennent au musée Munch d'Oslo (2) et à la Galerie nationale d'Oslo (1).
                 
    En saluant une "soirée historique", Simon Shaw, responsable du département impressionnisme et art moderne de Sotheby's, a souligné la dimension universelle du "Cri", cette "clé de la conscience moderne".
                 
    Le tableau, qui a fait l'objet d'innombrables livres, films et études, et a été décliné au fil des ans sur des tasses, calendriers, tee-shirts et autres objets de la vie quotidienne, est "l'une des rares images qui transcendent l'art et l'histoire pour atteindre la conscience internationale", avait-il souligné avant la vente.
                 
    Seules huit oeuvres avaient auparavant dépassé 80 millions de dollars lors d'une vente aux enchères, et aucune n'avait atteint 100 millions sous le marteau, ce qui a été le cas pour le Munch.
                 
    Le record mondial était jusqu'à présent détenu par un Picasso, "Nu au plateau de sculpteur", vendu 106,4 millions de dollars (avec les frais) en mai 2010 chez Christie's à New York.
                 
    Dans son journal, le 22 janvier 1892, Munch avait ainsi expliqué son inspiration pour "Le Cri": "Je me promenais sur un sentier avec deux amis. Le soleil se couchait. Tout à coup, le ciel est devenu rouge sang. Je me suis arrêté, épuisé, me suis appuyé sur une clôture, il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et de la ville. Mes amis ont continué, et je suis resté là, tremblant de peur. J'ai senti un cri infini qui passait à travers l'univers".
                 
    Mercredi soir, Petter Olsen a donné sa propre interprétation d'une oeuvre qui "restera une force majeure dans (sa) vie".
                 
    "Le Cri montre pour moi le moment effrayant où l'homme réalise son impact sur la nature et les changements irréversibles qu'il a initiés, rendant cette planète de plus en plus inhabitable", a-t-il dit, rendant hommage à la vision "prémonitoire" de Munch.
                 
    Avec les revenus de la vente, il a prévu de construire un nouveau musée dédié à l'artiste en Norvège.
                 
    La vente du Munch a permis à Sotheby's de battre son précédent record pour une soirée d'enchères d'art impressionniste et moderne, qui était de 286,2 millions de dollars, et datait de 1990.
                 
    Mercredi soir, les ventes de 65 des 76 lots proposés ont totalisé 330,56 millions de dollars.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique