Plusieurs manifestations contre le gaz de schiste ont eu lieu samedi 22 septembre à Paris, en Ile-de-France, dans le Gard et le Tarn-et-Garonne à l'occasion de la journée internationale contre la fracturation hydraulique (baptisée Global Frackdown).
"Malgré les déclarations du chef de l'Etat, les permis d'exploration et d'exploitation pour les gaz et pétrole de schiste déjà accordés sont nombreux. Les travaux commencent à l'automne prochain, en Seine-et-Marne", expliquent dans un communiqué les collectifs citoyens qui ont organisé ces manifestations.
Au Monde, le Collectif 07 "Stop au gaz de schiste" expliquait cette mobilisation du 22 septembre par le fait qu'"Hollande vient d'annoncer sept rejets de demandes de permis, mais [qu'il en reste] des dizaines déjà accordées".
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Ces collectifs souhaitent ainsi que le gouvernement rejette toutes les demandes de permis, et retire ceux déjà accordés concernant la recherche d'hydrocarbures. Ils estiment qu'une grande partie de ces permis ou demandes visent des gaz et pétrole de schiste, des hydrocarbures exploitables seulement par la technique de la fracturation hydraulique considérée à risques pour l'environnement et la santé.
ATELIERS, CLOWNS ET FARANDOLES
Les principales manifestations en ce sens ont eu lieu à Saint-Christol-lès-Alès (Gard), Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne) et à Tournan-en-Brie (Seine-et-Marne). En Seine-et-Marne, entre 400 et 600 personnes se sont rassemblées pour protester contre l'exploration du gaz de schiste. Dans ce département, sept communes sont concernées par des forages prévus en novembre dans le cadre de plusieurs permis d'exploration d'hydrocarbures.
<figure class="illustration_haut"> </figure>A Paris, place du Trocadéro, une trentaine de personnes grimées en clowns ont mimé le forage symbolique d'un puit lors d'une manifestation éclair. Réunies à Beaumont-de-Lomagne (concernée par l'une des sept demandes de permis d'exploration dont le chef de l'Etat a annoncé le rejet), environ 400 personnes ont formé une chaîne humaine en début d'après-midi autour de la halle où ils ont organisé des débats et animations pendant toute la journée.
Ils ont dansé une farandole dans une ambiance bon enfant en criant "non aux gaz de schiste", et demandant "le vote d'une loi interdisant totalement l'expérimentation, l'exploration et l'exploitation des gaz et huiles de schiste, quelle que soit la technique utilisée le plus rapidement possible".
A Saint-Christol-lès-Alès, 3500 personnes étaient attendues tout au long de la journée pour des ateliers de sensibilisation, selon Jacqueline Balvet, en charge de l'organisation de cette manifestation. Des rencontres par visioconférence sur internet ont été organisées avec des militants espagnols et polonais. Des témoignages de la situation au Québec, en Pennsylvanie (Etats-Unis) et aux Pays-Bas ont également été projetés. Une trentaine de stands de différentes associations ont été montés dans le centre du village gardois.
La députée européenne Corinne Lepage, fondatrice de Cap21, est venue dans la matinée à la rencontre des élus locaux. "On n'est pas sorti du problème", a-t-elle déclaré, précisant, à l'instar des collectifs citoyens, que "102 permis avaient déjà été déposés et seulement 7 avaient fait l'objet d'un rejet".
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