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    dossier du travail dominical

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      • Mis à jour <time data-ago="il y a 4 heures" data-original="le 29/09/2013 à 20:19" datetime="2013-09-29T20:19:49+02:00" itemprop="dateModified">le 29/09/2013 à 20:19</time>
      • Publié <time data-ago="il y a 5 heures" data-original="le 29/09/2013 à 19:28" datetime="2013-09-29T19:28:42+02:00" itemprop="datePublished">le 29/09/2013 à 19:28</time>
    <figure class="fig-photo"> Placardée à l'entrée, une affiche annonce l'ouverture d'un magasin Leroy Merlin, dimanche en région parisienne.<figcaption class="fig-media-legende" itemprop="description">

     

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    Malgré l'interdiction, 14 Castorama et Leroy Merlin ont ouvert dimanche. Les ministres concernés se retrouvent ce lundi autour de Jean-Marc Ayrault pour sortir du statu quo.

     

    Castorama et Leroy Merlin, qui n'entendaient pas se laisser faire sur l'interdiction de travailler le dimanche, semblent avoir été entendus. Dimanche, alors que les deux enseignes ont bravé une décision du tribunal de Bobigny de fermer leurs portes dans 14 magasins d'Ile-de-France, la ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé en fin de journée que le premier ministre Jean-Marc Ayrault réunirait autour de lui ce lundi les ministres concernés par cet épineux dossier. L'objectif: sortir du «statu quo intenable» qui oppose depuis des mois magasins, syndicats et ­salariés, sur fond de législation imprécise. Dimanche, les 5 Castorama et 9 Leroy Merlin touchés par l'interdiction avaient fait savoir leur désapprobation à la décision de justice de jeudi, ouvrant et placardant des affiches «Yes, week-end!» et «Ouvert ce dimanche» sur leurs comptoirs.

    Peu importe que certains jugent cela «insupportable», les deux groupes estiment ne pas être dans l'illégalité. Vendredi, Castorama dénonçait déjà le caractère immédiat de la sanction. «On ne peut pas se conformer en 48 heures à une décision qui va impacter aussi fortement les salariés»,explique une porte-parole de Castorama, qui a pris le risque d'une astreinte «plus que dissuasive» de 120.000 euros par magasin. «Certes, il y a le jugement, mais il y a aussi les responsabilités des entreprises vis-à-vis de leurs salariés», soutient Caroline Hupin, secrétaire générale de la Fédération des magasins de bricolage et de l'ameublement (FMB).

    En attendant un signal du gouvernement, Castorama étudie tous les recours pour continuer à ouvrir dans les prochaines semaines… sans alourdir la facture. Il estime être en mesure de produire rapidement les dérogations individuelles nécessaires pour éviter de s'acquitter de 600.000 euros chaque dimanche pour ses cinq magasins concernés. Dans le cas contraire, le groupe affirme qu'il se pliera aux décisions de justice.

    Certains points de vente, dont la direction ne donne pas le détail, font par ailleurs l'objet d'une demande de classement en périmètre d'usage de consommation exceptionnel (Puce). Seul le magasin de Villetaneuse, fermé depuis plusieurs mois suite à une procédure de FO, n'a que peu d'espoir à court terme de voir ouvrir ses portes le dimanche, la mairie (PC) ayant refusé la dérogation. D'ici à ce que la situation se régularise, la solution des «5 dimanches du maire» (5 ouvertures dominicales par an) sera privilégiée, même si celle-ci s'avère «insuffisante économiquement», prévient la FMB. Dernière solution: Castorama attend un jugement au fond le 22 novembre qui pourrait venir casser la décision du tribunal de Bobigny de jeudi.

    Solutions arbitraires

    Même stratégie du côté de Leroy Merlin, qui risque un peu plus d'un million d'euros d'amende chaque semaine. Le groupe, qui a fait appel de la décision, revendique plus vigoureusement la légalité de son action. Selon la direction, le magasin de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), situé en Puce, bénéficie de fait d'une autorisation. Et celui de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) dispose d'une dérogation. Depuis la sanction, un autre magasin aurait reçu le feu vert de sa préfecture.

    Si elles espèrent obtenir gain de cause, les enseignes dénoncent le côté discrétionnaire de ces démarches. Les autorisations sont en effet décidées par les préfets, sur demande du maire. Accordées pour un an, elles ne leur permettent pas d'organiser leurs équipes dominicales sur le long terme. Pour Castorama et Leroy Merlin, comme pour Bricorama, à l'origine de la condamnation de ses concurrents, la solution la plus pérenne passe donc par un changement de l'article 3132-5 Code du travail, pour que le bricolage, comme le jardinage et l'ameublement, puisse bénéficier d'une dérogation permanente.


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  • Actualité > Politique > Comment Valls a sauvé la rentrée de Hamon

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    Comment Valls a sauvé la rentrée de Hamon

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    <time datetime="2013-09-29T16:05:54" itemprop="datePublished">Publié le 29-09-2013 à 16h05</time> - <time datetime="2013-09-29T21:52:48" itemprop="dateModified">Mis à jour à 21h52</time>

    En tapant sur Valls, qui tape sur les Roms, le tenant de l'aile gauche du PS s'est offert ce week-end un plébiscite de son courant loin d'être acquis par avance.

    <aside class="obs-article-boutils">

     
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    A la tribune de l'université de rentrée de son courant, "Un monde d'avance", Benoît Hamon a visé Manuel Valls. (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

    A la tribune de l'université de rentrée de son courant, "Un monde d'avance", Benoît Hamon a visé Manuel Valls. (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

    <aside class="obs-article-brelated" style="margin-left:20px;"> <header class="obs-blocktitle">Sur le même sujet</header>

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    Manuel Valls a sauvé Benoît Hamon. En ce mois de septembre, le ministre de la Consommation et de l'Economie solidaire se retrouvait face une gageure : affronter l'université de rentrée de son courant, "Un monde d'avance", à l'heure où la politique menée par le gouvernement auquel il appartient ne sied guère à l'aile gauche du PS dont il est pourtant l'un des premiers représentants.

    "Hamon le planqué", martèlent les médias. Lequel est bien contraint d'avouer avaler des couleuvres. Une position qui agace jusqu'à certains de ses partisans, ne se gênant plus pour réclamer son départ du gouvernement. La question pouvait se poser : à quelle sauce aller être mangé Hamon, ce week-end, sur les terres landaises de Vieux-Boucau ?

    Une fois n'est pas coutume, la solution est venue, en début de semaine, de la place Beauvau. Un coup de main involontaire de la part du ministre de l'Intérieur, de l'autre côté de l'échiquier politique du parti, mais un coup de main salvateur pour son collègue qui n'en demandait pas tant. Mardi dernier, Valls assène :

    Il est illusoire de penser qu'on règlera le problème des populations roms à travers uniquement l'insertion. Ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation. Les Roms ont vocation à revenir en Bulgarie ou en Roumanie."

    Gagnant-gagnant

    Bien sûr, l'énième saillie de Valls sur les Roms a "fortement agacé" Hamon. Mais ce dernier y a surtout vu, à son problème, la solution. Pour classique qu'elle est, elle n'en demeure pas moins efficace : taper sur la droite du parti permet de se replacer sur sa gauche, tout en évitant de s'en prendre à la politique du gouvernement dans son ensemble. Défense de ses convictions et repositionnement : gagnant-gagnant.

    Le plan ne s'est pas immédiatement déroulé comme espéré. A la tribune, le sujet de l'une des premières tables rondes apparaît comme une offrande à tous les contempteurs de la politique menée par François Hollande : "Faire réussir la gauche au pouvoir avec le Parti socialiste."

    Les boulets rouges sont tirés sans sommation. Thierry Marchal-Beck, le président des Jeunes socialistes, regarde de haut le président de la République. Puisque c'est ce dernier qui est à l'Elysée, il est le responsable des maux de la société.

    Son aîné Jérôme Guedj, le remuant député de l'Essonne, ne se montrera pas plus timoré : selon lui, l'allongement de la durée de cotisations, mesure phare de la réforme des retraites, "est contraire à l'ADN de la gauche".

    Le viseur pointé sur Valls

    Les autres interventions sont à l'avenant. Le traité européen ? "On ne l'a pas renégocié !" tranche Guillaume Balas, conseiller régional d'Ile-de-France et secrétaire général de "Un monde d'avance". Quant à Caroline de Haas, l'ancienne collaboratrice de Benoît Hamon et de Najat Vallaud-Belkacem, elle n'hésite pas à lâcher :

    Ce gouvernement a été élu sur un programme de gauche. Quand il n'applique pas ce programme, il ne participe pas à la réussite de la gauche. Si on organisait aujourd'hui le premier tour de l'élection présidentielle, on n'arriverait pas à réunir les voix de la gauche."

    Bref, ce fut la fête à Hollande, Ayrault et consorts... jusqu'à un cessez-le-feu décrété par un vieux grognard. Henri Emmanuelli râle toujours mais plus contre la majorité de son parti. Ce qui agace aujourd'hui l'élu hôte des Landes et fondateur de "Un monde d'avance", c'est tout l'inverse : cette kyrielle de jeunes mal élevés qui feraient passer leurs intérêts particuliers avant l'intérêt général. Alors, celui qui a l'oreille de Hollande prévient :

    Des choses sérieuses sont faites par le gouvernement. Ça prend du temps, mais je suis persuadé que ça produira des effets positifs. Sur l'emploi, ça marche. Sur l'Europe, Hollande est étonnant, brillant. Sur le budget, il a porté la bataille avec le maximum de forces dont il disposait face à Bruxelles pour mettre fin à l'austérité. Je suis persuadé que nous allons tous faire en sorte de l'aider. Nous avons tous intérêt à réussir, sinon je crains pour l'avenir."

    Mais Emmanuelli n'est pas le Père Noël. Surtout, il s'était concerté avec son poulain de ministre, Benoît Hamon. Puisqu'il convient de faire feu à droite devant un parterre de militants en quête de gauche, le viseur sera donc pointé sur Manuel Valls :

    Sur cette affaire des Roms, je me sens mal. Il y a des lignes à ne pas franchir. Je veux le dire très calmement : je ne doute pas que Manuel soit républicain, mais la république, c'est vaste, il faut préciser. Etre un homme de gauche, mon cher Manuel, ça ne se proclame pas, ça se prouve !"

    Et d'adresser "un salut amical" à Cécile Duflot, la ministre verte qui n'avait pas hésité à dégainer plus tôt dans la semaine contre son collègue de l'Intérieur. Elle, également, qui a pris l'habitude de partager les agapes avec Benoît Hamon mais aussi Arnaud Montebourg et Christiane Taubira lors de dîners où ils réfléchissent à la meilleure manière de faire virer le navire gouvernemental à babord.

    Sur les rives de Vieux-Boucau, elle s'est toutefois faite excuser. A l'inverse de ses deux autres camarades. Montebourg, pour avoir déjà critiqué Valls par ailleurs, et Taubira, pour ne pas relancer la guerre entre la Justice et l'Intérieur, ont néanmoins pris soin de ne pas polémiquer sur les Roms. Au programme pour chacun : leur dossier respectif du moment. Les 34 filières de relance industrielle pour le premier, la réforme pénale pour la seconde.

    "L'heure est grave"

    Le tapis rouge était déroulé pour Benoît Hamon. Ses mots ont pris la direction de la place Beauvau. Les yeux collés sur un discours écrit parce que "l'heure est grave", il se lance :

    La gauche ne postulera jamais l’impossibilité d’intégrer progressivement une population. Leur mode de vie s’y opposerait ? Mais qui peut penser que les aspirations des parents pour leurs enfants ne sont pas les mêmes que les nôtres ? Qui serions-nous si nous leur refusions le droit à l’éducation, à la santé, et à un toit au nom de leur différence ?"
    Sommes-nous si supérieurs aux autres que nous puissions décréter l’inaptitude générale d’une population à l’intégration dans notre société républicaine ? Ne tombons pas dans le piège des stéréotypes. Epargnons-nous cette violence. Clemenceau disait justement à propos de la colonisation: 'Il n’y a pas de droit des nations dites supérieures contre les nations inférieures. Il y a la lutte pour la vie qui est une nécessité fatale.'"

    Citer Clemenceau, LA référence de Valls, pour mieux le désavouer, c'est fort. Se replacer à gauche sans critiquer la politique du gouvernement, plus encore.


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  • Roms : Valls juge les critiques de Duflot "insupportables"

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2013-09-29T19:00:54+02:00" itemprop="datePublished">29.09.2013 à 19h00</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-09-29T20:11:11+02:00" itemprop="dateModified">29.09.2013 à 20h11</time>

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    Le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, le 28 septembre au Parc des princes, à Paris.

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    Manuel Valls a assumé, dimanche 29 septembre, ses propos controversés sur les Roms, qui continuent de faire des vagues dans les rangs de la majorité, jugeant "insupportables" les critiques émises notamment par sa collègue Cécile Duflot.

    Tout en se défendant de céder à la polémique, le ministre a déploré avoir "entendu des propos insupportables". Certains ont affirmé "que je mettais en cause le pacte républicain, que j'étais sur les thèses de Le Pen", a-t-il déclaré à BFMTV, en référence aux attaques de la ministre du logement mais aussi de Jean-Luc Mélenchon.

    Manuel Valls a suscité cette semaine un vif débat en niant la volonté d'intégration d'une majorité de Roms. Cécile Duflot l'a accusé jeudi d'être allé "au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain" et a demandé l'intervention de François Hollande.

    "ASSUMER"

    Le coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a quant à lui accusé M. Valls de dire "la même chose que l'extrême droite". "Son discours est dangereux et idiot. Il y a des gens qui, il y a une soixantaine d'années, parlaient de la même façon des Roms et des juifs", a commenté pour sa part l'eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit.

    Le ministre de l'intérieur a répété ses propos, dimanche, expliquant que le rôle d'un responsable politique était d'"assumer". "Les Roms ont vocation à rester en Roumanie ou à revenir en Roumanie", a-t-il réaffirmé. Selon lui, "il faut évidemment soutenir" les projets d'insertion des Roms mais "ça ne concerne que quelques dizaines de familles".

    Seize élus socialistes, parmi lesquels l'ancien ministre de l'intérieur Daniel Vaillant et le maire de Lyon, Gérard Collomb, ont par ailleurs salué l'action du ministre sur cette question très sensible à l'approche des élections municipales du printemps 2014, dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche.

    Neuf Français sur dix estiment que les Roms s'intègrent mal dans la société française, et plus de sept Français sur dix pensent que Manuel Valls a eu raison de le dire, selon un sondage BVA rendu public samedi.


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    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-09-28T13:17" itemprop="datePublished" pubdate=""> 28/09/2013 à 13:17</time> - Modifié le <time datetime="2013-09-28T17:28" itemprop="dateModified"> 28/09/2013 à 17:28</time>

    Le ministre juge "inadmissible" et "insupportable" que des enseignes puissent braver la décision de justice en ouvrant leurs magasins dimanche.

    <figure class="media_article panoramique" itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> Rassemblement du collectif de salariés Les bricoleurs du dimanche pour réclamer l'autorisation d'ouvrir le dimanche pour les magasins de bricolage Castorama et Leroy Merlin, le 17 avril 2013. <figcaption>

    Rassemblement du collectif de salariés Les bricoleurs du dimanche pour réclamer l'autorisation d'ouvrir le dimanche pour les magasins de bricolage Castorama et Leroy Merlin, le 17 avril 2013. © SIPA

    </figcaption> </figure></header>

    "Gare à vous !" menace en substance Benoît Hamon. Le ministre délégué

    à l'Économie sociale et solidaire a estimé samedi que l'attitude

    d'enseignes de bricolage qui envisagent d'ouvrir leurs magasins

    en Ile-de-France dimanche en dépit d'une décision de justice était "inadmissible" et "insupportable". "Il y a le respect de la loi, dire que

    l'on n'appliquera pas une décision de justice est insupportable. [...] Il

    est inadmissible qu'une marque n'applique pas une décision de justice",

    a-t-il déclaré à des journalistes sans nommer ouvertement Leroy Merlin,

    qui a annoncé son intention d'ouvrir ce  dimanche ses magasins en dépit d'une décision contraire du tribunal  de commerce de Bobigny.

     

    "On peut ne pas être d'accord avec une loi, demander sa modification, on peut avoir des points de vue différents [...], mais il est inadmissible qu'une marque n'applique pas une décision de justice", a-t-il encore déclaré à des journalistes au Vieux-Boucau, dans les Landes, où il participe à l'université de rentrée du courant socialiste Un monde d'avance.

    Leroy Merlin estime ne pas être dans l'illégalité

    Le tribunal de commerce de Bobigny a ordonné jeudi aux enseignes Castorama et Leroy Merlin de cesser d'ouvrir 15 magasins de la région parisienne le dimanche sous peine d'une astreinte de 120 000 euros par magasin et par jour. Leroy Merlin, qui estime ne pas être dans l'illégalité, a annoncé à l'AFP qu'il comptait non seulement "maintenir, pour le moment, l'activité des neuf magasins" concernés par l'interdiction sur les 20 implantés en région parisienne, mais aussi faire appel de la décision de justice. Castorama ouvrira lui aussi ses magasins dimanche, "sous réserve d'obtenir les autorisations appropriées", a pour sa part annoncé une porte-parole de cette enseigne, semblant faire état d'une position plus conciliante qui dépendra d'un feu vert donné par les maires ou les préfectures notamment.


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  • Clash Duflot-Valls: tous les regards

    sont tournés vers Hollande

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    Publié le vendredi 27 septembre 2013 à 11H40

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    François Hollande à son arrivée le 26 septembre 2013 à l'usine Arcelor-Mittal à Florange

    Clash Duflot-Valls: tous les regards sont tournés vers Hollande_1

     

    Au lendemain d'une visite symbolique à Florange parasitée par la polémique sur les Roms, tous les regards étaient tournés vendredi vers François Hollande, sommé publiquement par Cécile Duflot d'intervenir dans ce dossier sensible remis sous les projecteurs par Manuel Valls.

    C'est peu dire que les propos fracassants de la ministre écologiste du Logement contre son collègue socialiste de l'Intérieur, Manuel Valls, ont été mal vécus par l'équipe de François Hollande. Ils ont pollué la visite présidentielle à Florange, une promesse de campagne honorée malgré le sentiment de trahison des syndicats du site métallurgique.

    Alors que M. Hollande était venu annoncer la mise en place d'un centre de recherche sur l'acier de demain, à vocation mondiale, implanté à Florange, il a été pressé de questions par les journalistes sur la sortie de Mme Duflot. Le visage fermé, il s'est refusé à tout commentaire.

    L'ex-numéro un d'EELV, depuis Angers où se tenaient les journées parlementaires de son parti en pleine tourmente, venait d'accuser Manuel Valls d'être allé "au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain" avec ses propos sur l'incapacité des Roms à s'intégrer. Elle a publiquement sollicité l'arbitrage présidentiel.

    "A mon sens, c'est la première fois qu'un membre du gouvernement en appelle de manière aussi explicite au chef de l'Etat contre un de ses collègues", a commenté auprès de l'AFP le politologue Pascal Perrineau. Selon lui, "d'habitude, ce type de chicayas se règle en coulisse", comme par exemple cet été entre Manuel Valls et Christiane Taubira au sujet de la réforme pénale.

    Les propos de Cécile Duflot, fragilisée récemment par les critiques acerbes de Noël Mamère, le départ annoncé de Pascal Durand de la direction d'EELV et la polémique sur la fiscalité écologique, n'étaient sans doute pas exempts d'une part de calcul politique en lui permettant de reprendre la main.

    Ils vont surtout à l'encontre des règles fixées depuis plusieurs mois par François Hollande et Jean-Marc Ayrault selon lesquelles les ministres n'étalent pas publiquement leurs divisions et évitent les "jeux personnels".

    Présent aux journées parlementaires EELV, le Premier ministre a lui renvoyé à la circulaire interministérielle de l'été 2012 fixant la politique du gouvernement sur les Roms, avec le double objectif de la fermeté et de l'accompagnement vers l'intégration. Il a souligné que ce texte avait été signé par l'ensemble des ministres, dont Manuel Valls et Cécile Duflot.

    Montebourg en appelle aussi à Hollande

    "Fables et allégations"

    Très critique à l'égard de M. Valls la semaine dernière, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, s'est depuis rapproché de la ligne de son ancien adversaire à la primaire socialiste.

    "Finalement quand on enlève la question des propos (...) et qu'on revient sur l'essentiel: Qu'est ce qui se passe sur le terrain? Une exaspération considérable!" à l'égard des campements illicites, a-t-il lancé sur RTL. Pour clore la polémique, il en a aussi appelé au chef de l'Etat.

    Le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, a lui aussi voulu jouer les démineurs en estimant sur LCI-Radio Classique que chacun des deux "solistes" jouait sa "partition". Pour lui, les critiques de Mme Duflot ne doivent pas déboucher sur son départ du gouvernement.

    M. Hollande ne va donc rien faire face à ce différend public? "Si, il va rappeler ce qu'est la position: il n'y a pas deux positions différentes à l'intérieur du gouvernement, il n'y en a qu'une et peut-être va-t-il dire à chacun des solistes: il faut conjuguer les deux positions", l'un plus sur la sécurité, l'autre plus sur l'intégration.

    Le président PS de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a pour sa part jugé sur Europe 1 que le ministre de l'Intérieur était "dans son rôle" avec son caractère et son "côté impulsif quelquefois". "Mais qui peut mettre en cause les valeurs républicaines de Manuel Valls ? Qui peut le mettre en cause ?", a-t-il demandé.

    Au centre et à droite, ces nouveaux tumultes dans l'équipe gouvernementale ont constitué un nouvel angle d'attaque après la "pause fiscale" et la Syrie.

    Le président du MoDem, François Bayrou, a dénoncé sur France 2 "une énième mise en scène d'un affrontement interne au gouvernement". "Ca devient pour les Français quelque chose d'insupportable", selon l'ex-député béarnais.

    Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a demandé "solennellement" jeudi soir à François Hollande "de trancher immédiatement le différend et de définir clairement sa ligne politique" sur les Roms.

    © 2013 AFP


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