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    Politique Début de polémique suite aux propos d'Harlem Désir sur les républicains espagnols

    Le 24 janvier à 17h33 par Grégory Tuban | Mis à jour il y a 50 minutes   lien

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    Camp d'Argelès-sur-Mer, février 1939.

    <figcaption class="caption">Camp d'Argelès-sur-Mer, février 1939.</figcaption> </figure>

    Les réfugiés espagnols de 1939 «fiers de la solidarité de la France» ? La déclaration d'Harlem Désir sur le plateau de Mots Croisés sur France 2 n'est pas passée inaperçue auprès des républicains espagnols et de leurs descendants. Verbatim : «Juste avant cette émission, j’étais à Montreuil où nous organisions une réunion de solidarité avec le peuple malien et j’ai vu des hommes et des femmes, beaucoup de Maliens de France, qui étaient à la fois inquiets, pour leur pays, comme ont pu l'être des réfugiés, vous savez, des Espagnols ou autres qui ont été accueillis en France au moment où leur pays traversait des drames et des guerres, et qui en même temps étaient fiers de la solidarité de la France, qui étaient soulagés, qui étaient reconnaissants».

    Entre incompréhension et indignation, les commentaires n'ont pas tardé à fuser sur le web à l'image du président de l'Association pour le Souvenir de l’Exil Républicain Espagnol en France (ASEREF), Eloi Martinez Monégal , qui accuse le premier secrétaire du PS de «vouloir réécrire l'histoire». Des «propos hallucinants» pour le journal militant Le Grand Soir qui rappelle à juste titre que «les Républicains vaincus - en 1939 - ont été accueillis en France comme des bandits, parqués dans des camps d’internements cernés par des barbelés et des miradors». Effectivement, si l'on peut discuter de la politique d'intégration post-guerre des réfugiés républicains espagnols en France, leur «accueil» à l'hiver 1939 dans des camps provisoires dont certains n'en auront que le nom (Argelès, Le Barcarès...) n'est pas un exemple à citer lorsque l'on veut parler de solidarité envers des étrangers alors considérés comme "indésirables".

    Faut-il rappeler à Harlem Désir que sous la 3° République, la France a procédé à des rapatriements forcés vers l'Espagne franquiste de femmes et d'enfants ou que furent mis à l'isolement dans des camps disciplinaires (Collioure, Le Vernet...) des «suspects» sans aucun jugement ? Lui préciser que le premier convoi de déportés sur l'Allemagne nazie est un convoi de 900 Espagnols partis d'Angoulême le 20 août 1940 pour Mauthausen... Evoquer les livraisons de suspects aux autorités nazies ou franquistes sous Vichy, les déportations sur les camps d'Afrique du Nord, ces camps où certains espagnols croupissaient encore en 1942... La déclaration d'Harlem Désir peut en effet surprendre par son raccourci historique confondant politique d'accueil - qu'aucun historien ne pourra juger «solidaire» en 1939 – et d'intégration à moyen et long terme. Un manque de connaissances au sujet de réfugiés - dont un grand nombre se sont battus pour la libération de la France - dont l'histoire reste en souffrance.


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  • Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-01-21T21:03" itemprop="datePublished" pubdate=""> 21/01/2013 à 21:03</time> - Modifié le <time datetime="2013-01-22T06:59" itemprop="dateModified"> 22/01/2013 à 06:59  </time>
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    D'après Oxfam, les revenus nets des 100 personnes les plus riches du monde ont atteint 240 milliards de dollars en 2012.

    Les préparatifs de Davos 2013

    Les préparatifs de Davos 2013 © Sipa


     

    Dans un rapport publié le 18 janvier dernier - à la veille du Forum économique mondial de Davos (23-27 janvier) -, Oxfam pointe l'aggravation des inégalités des revenus mondiaux, notamment depuis la crise de 2008. Pour l'organisation humanitaire britannique, l'accroissement de cet écart empêche de s'attaquer au fléau de l'extrême pauvreté.

    D'après Oxfam, qui cite l'Index des milliardaires de Bloomberg, les revenus nets des 100 personnes les plus riches du monde ont atteint 240 milliards de dollars. Soit une hausse de 60 % au cours des vingt dernières années, pointe Barbara Stocking, directrice générale de l'organisation. Les 100 personnes les plus riches ont un revenu annuel qui pourrait permettre d'éradiquer quatre fois la pauvreté.

    Écart "contre-productif"

    Pour Sébastien Fourmy, d'Oxfam France, "prétendre aujourd'hui que la création de richesses pour une poignée de privilégiés bénéficiera automatiquement au plus grand nombre est une mystification. La concentration des ressources entre quelques mains affaiblit l'activité économique et se fait au détriment de toutes les autres personnes, en particulier au bas de l'échelle économique".

    Si la part d'extrême pauvreté a baissé à 22 % de la population mondiale contre 52 % en 1980 - soit 1,3 milliard de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour contre 1,9 milliard -, l'ONG souligne toutefois que le creusement de l'écart entre très riches et très pauvres est "contre-productif économiquement, met en danger la démocratie, alimente les tensions sociales et aggrave la destruction de l'environnement".

    Et d'ajouter que les dirigeants mondiaux devraient tirer les enseignements des progrès observés dans des pays tels que le Brésil, qui "a connu une croissance rapide accompagnée d'une baisse certaine des inégalités".

    Préconisations

    À la veille du sommet de Davos, Oxfam préconise notamment la fermeture des paradis fiscaux, qui abriteraient 32 billions de dollars, soit un tiers de la richesse mondiale. Une mesure qui pourrait générer un supplément de recettes fiscales de 189 milliards de dollars.

    Outre la lutte contre les paradis fiscaux, l'ONG agit actuellement au sein des organisations internationales afin d'instaurer un taux minimum d'imposition des sociétés à l'échelle mondiale, de favoriser et stimuler les revenus des populations les plus pauvres et d'accroître des investissements en faveur de services publics gratuits et de la protection sociale.


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  • Accueil > Politique > Municipales à Paris : pagaille à droite, grincements à gauche

    Municipales à Paris : pagaille à droite, grincements à gauche

    Créé le 21-01-2013 à 20h41 - Mis à jour le 22-01-2013 à 11h14   lien

    Bertrand Delanoë présente ses voeux aux Parisiens ce mardi. L'occasion de faire le point sur la bataille des municipales qui se profile.

    Anne Hidalgo (V. WARTNER/20 MINUTES/SIPA)

    Anne Hidalgo (V. WARTNER/20 MINUTES/SIPA)

    La bataille s'annonce rude. Bertrand Delanoë au terme de 12 années à la mairie de Paris, s'apprête à laisser son fauteuil. Plus d'un an avant les élections municipales en mars 2014, les prétendants au poste ne manquent pas. Mais ils devront pour la plupart passer l'étape des primaires.

    A droite, on espère la vague bleue comme une promesse du gouvernement socialiste, un juste retour des choses après les défaites électorales successives. Et la perspective attise les convoitises. A l'UMP, les noms de François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet et Rachida Dati circulent. A l'UDI, ceux de Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno. Pour l'instant aucun d'entre eux n'a clairement dévoilé ses intentions.

    A DROITE : LA PAGAILLE

    "L'UMP va continuer à considérer que ses problèmes sont plus importants"

    L'annonce faite par le président provisoire de l'UMP Jean-François Copé, dans une interview au "L'Express", de l'organisation d'une primaire ouverte à Paris "d'ici avril ou mai" pourrait accélérer le calendrier. Mais son partenaire de centre droit, l'UDI, s'y refuse, craignant d'être associé aux divisions internes de l'UMP. "L'UMP va continuer à considérer que ses problèmes sont plus importants que de gagner la ville", raille le sénateur Yves Pozzo di Borgo, "à quoi ça rime qu'on fasse des primaires ?".

    Le président du groupe UDI au conseil de Paris souhaite une vraie concertation entre la droite et le centre, et rappelle que la vice-présidente du MoDem Marielle de Sarnez avait "dit qu'elle était prête à faire une liste au premier tour". A bon entendeur. Quand à l'éventuelle candidature du président du mouvement, Jean-Louis Borloo, "il décidera en mars, mais évidemment s'il est candidat ce sera une candidature d'union, il n'est pas question qu'il aille à des primaires !".

    "Si Borloo est candidat aux côtés d'autres candidats de la même envergure, ça ne pourra se départager que par une primaire", rétorque Philippe Goujon, député-maire du 15e arrondissement, à la tête de la fédération UMP parisienne. "Nous avons encore tout le mois de février pour discuter de tout ça", ajoute-t-il. Concernant l'organisation de la primaire, le patron de la fédération réclame des moyens à l'UMP, mais aussi une égalité de traitement entre les candidats - "pas comme pour la présidence à l'UMP", glisse ce soutien de longue date de François Fillon. La crise qui secoue encore le parti laisse des marques.

    "J'irai jusqu'au bout, j'y vais pour gagner !"

    Pour l'instant, seul Pierre-Yves Bournazel, élu d'opposition dans le 18e arrondissement, a officiellement déclaré sa candidature. Se présenter face à des figures nationales de son parti ne fait pas peur à celui qui fut en 2008 porte-parole de campagne de Françoise de Panafieu. "J'irai jusqu'au bout, j'y vais pour gagner !", martèle-t-il. "Personne n'a à être candidat à la place d'un autre". Bournazel, secrétaire nationale chargé des grandes métropoles à l'UMP, veut "incarner le renouveau" et promet d'être un "maire à temps plein et non un maire tremplin". Anne Hidalgo, dont il dénonce "l'adoubement en catimini", n'a "aucune prise sur moi".

    D'autres pourraient être tenté de se présenter, comme le président du groupe UMP au Conseil de Paris, Jean-François Legaret, l'élue du 14e Marie-Claire Carrère-Gée, le député-maire du 16e Claude Goasguen ou encore l'ancien ministre Pierre Lellouche. La plupart attendent un signe des têtes d'affiche nationales.

    A GAUCHE : DES RESISTANCES

    "Paris, c'est pas gagné pour la droite"

    La droite parisienne, en proie à de nombreuses divisions, n'est donc pas vraiment en ordre de bataille. "Paris, c'est pas gagné pour la droite, s'est risqué à pronostiquer l'ancienne ministre UMP Valérie Pecresse. Certains parlent de vague bleue. Mais la vague bleue se fait autour d'un projet, d'un candidat, et aujourd'hui on est très loin derrière l'équipe sortante représentée par Anne Hidalgo".

    Le premier sondage réalisé pour le "JDD" lui donne raison. Quelque soit le candidat à droite, que ce soit François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Louis Borloo, ou encore Rachida Dati, la dauphine du maire de Paris l'emporterait au second tour. "Il y a une usure du système Delanoë et Hidalgo n'est pas Delanoë, il y a donc un réel espoir de reconquérir Paris", préfère croire Philippe Goujon.

    "Précipiter de façon artificielle le calendrier politique"

    Si elle est déjà en campagne, Anne Hidalgo devra elle aussi passer l'étape de la primaire. Face à elle, un seul candidat potentiel : Jean-Marie Le Guen. Le député du 13e arrondissement peste sur la préparation des municipales. Mi-décembre, il écrivait sur son blog : " À l’évidence, tout est mis en œuvre – non sans fébrilité – par l’appareil socialiste parisien, pour éviter le débat et précipiter de façon artificielle le calendrier politique".

    Il accuse le PS, dans le même billet, de "forcer le choix du candidat"." On ne peut désigner le responsable de notre campagne sans qu’ait été arrêtée une ligne politique et sans projet commun. On ne peut, surtout dans les temps actuels, préparer une élection avec comme seul projet la perpétuation", poursuit-il.

    "Nous ferons nos propres listes, sous nos couleurs"

    Comme pour l'UDI, les Verts parisiens refusent de se joindre à la fête. "Nous ferons nos propres listes, sous nos couleurs", prévient le député EELV de Paris Yves Contassot. Lors de son assemblée générale, les Verts parisiens entérineront leur refus de participer à la primaire voulue par les socialistes. "La primaire c'est le premier tour !", insiste Contassot. Selon lui l'absence d'une liste EELV au premier tour serait en plus dommageable pour le ou la candidat(e) socialiste : "Quand il n'y a pas de liste, d'autres téléguidés par l'UMP se disent écologistes et captent des voix, et au second tour il n'y a aucune réserve !"

    En ce qui concerne le choix du candidat, rien n'est arrêté pour l'instant. Il fut un temps question que Cécile Duflot se lance dans la bataille, mais elle choisira probablement de se consacrer à son ministère. Pascal Durand, premier secrétaire du mouvement pourrait éventuellement prendre la relève. "On en débattra entre juin et septembre", précise Yves Contassot.

    A droite comme à gauche l'heure est encore aux tractations. En face, Anne Hidalgo semble avoir pris un peu d'avance.


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    Accueil > economie > L'inéluctable baisse des retraites qu'ils nous préparent

    L'inéluctable baisse des retraites qu'ils nous préparent

    Créé le 18-01-2013 à 18h15 - Mis à jour le 20-01-2013 à 09h44   lien

    Pour éviter la faillite du système, le gouvernement doit choisir entre allonger la durée de cotisations, faire payer davantage les actifs ou geler les pensions. Et la 3ème option est la moins mauvaise à ses yeux.

     

    François Hollande et Jean-Marc Ayrault lors de la cérémonie des voeux. (GUIBBAUD-POOL/SIPA)

    François Hollande et Jean-Marc Ayrault lors de la cérémonie des voeux. (GUIBBAUD-POOL/SIPA)
    Les photos

    Avec la crise, notre système de retraite est au bord de la faillite C’est un sujet épineux pour le gouvernement et sa majorité mais, elle aura du mal à l’esquiver. Jeudi 17 janvier, lors de ses vœux au monde de l’entreprise et aux organisations paritaires, François Hollande a d’ailleurs reconnu que, la réforme de 2010, n’avait pas tout réglé. Le président de la République a admis que l’allongement de la durée de cotisation pour bénéficier d’un taux plein de 41 ans en 2012 et à 41,75 ans en 2020, est insuffisante pour maintenir l'équilibre du système de financement.

    Fin décembre, le Conseil d’orientation des retraites, le Cor, avait déjà agité le chiffon rouge en publiant des prévisions alarmistes : l’organisme table sur un déficit prévisionnel de 21 milliards dès 2017.

    Côté retraites complémentaires, ce n’est guère mieux : le déficit cumulé des deux régimes, Agirc (pour les cadres) et Arrco ( pour tous les salariés), s’élève à 6,5 milliards d’euros. Il passera à 10,5 milliards dès 2017. Surtout, si rien n’est fait, les réserves de l’Agirc seront épuisées dès 2017, et celles de l’Arrco en 2020.

    Il y a donc urgence. François Hollande a d’ailleurs annoncé dès le printemps, la tenue "d'une concertation sur le financement des retraites". Même s’il joue la carte du dialogue social, le gouvernement socialiste dispose de marges de manœuvre particulièrement faibles. Sur quels leviers va-t-il jouer ? Parmi les trois options habituelles, - repousser l’âge et allonger la durée de cotisations, augmenter les cotisations, ou baisser les pensions- laquelle va-t-il privilégier ?

    Revue de détail

    1/ Retarder l'âge du départ à la retraite.

    C’est évidemment le scénario le plus difficile à épouser pour la gauche, en tête des cortèges en 2010. Les socialistes étaient les premiers à s’insurger contre le précédent gouvernement qui a enterré la retraite à 60 ans. Choisir cette option est d’autant plus exclue que cela reviendra à reprendre l’antienne du Medef. L’organisation patronale milite depuis plusieurs années pour repousser l’âge de la retraite. Mardi 15 janvier, Laurence Parisot a d’ailleurs remis le sujet sur le tapis : «Tous nos voisins ont choisi, à l'horizon 2035 ou 2040, de reculer l'âge légal de départ à 66 ou 67 ans, a-t-elle expliqué. Nous devons lancer le débat sur des orientations claires à moyen terme et la question de l'âge légal devra être reposée".

    2/ Augmenter les cotisations.

    Ce serait une décision difficile à prendre dans le contexte de crise actuel. L’impact sur le pouvoir d’achat serait immédiat. Surtout, pour les entreprises et les salariés, un effort de ce type a déjà été demandé en 2012. Pour financer l’extension du dispositif carrières longues promis par François Hollande, elles ont déjà subi une hausse. C’est à ce prix que l’engagement d’un retour à 60 ans pour les salariés ayant commencé tôt leur vie professionnelle a pu être honoré.

    Mardi 15 janvier, à l’occasion d’une séance de négociation sur le renflouement des retraites complémentaires, - une négociation se tient actuellement sur le sujet qui doit se terminer fin mars- la CGT a toutefois proposé de mettre en place une hausse modulée des cotisations en fonction de la part de la masse salariale dans la valeur ajoutée de l’entreprise.

    3/ Baisser ou geler les pensions.

    C’est ce qu’a proposé le patronat qui n’y est pas allé de mains mortes, ce mardi 15 janvier, toujours lors de la négociation autour de l’Agirc et l’Arrco. Le Medef a en effet proposé que la revalorisation soit inférieure à l’inflation jusqu’en 2017. Si elle était adoptée, ce quasi gel générait une économie de 780 millions d'euros pendant quatre ans. Sur le papier, les syndicats sont contre une mesure qui traduirait par une baisse du pouvoir d’achat des plus âgés. Mais devant l’urgence, certains (dont la CFDT) pourraient cependant l’accepter à condition toutefois que cette désindexation soit temporaire.

    Là est la nouveauté. Car, ces dernières années, cette voie avait toujours été écartée. En effet, Nicolas Sarkozy avait toujours refusé de toucher au pouvoir d’achat des retraités, électorat traditionnellement ancré à droite. La gauche pourrait donc briser ce tabou. C’est ce que laisse en tout cas entendre Jérôme Cahuzac. Dans une interview aux Echos, mardi 15 janvier, le ministre du budget a estimé qu'une décision de désindexation des retraites complémentaires par les partenaires sociaux serait un "élément d'appréciation très important" pour le gouvernement.

    Selon Jérôme Cahuzac, elle pourrait inspirer le régime général. Prudent, le ministre du budget a toutefois précisé que «rien n'est décidé aujourd'hui et rien ne le sera sans qu'une concertation approfondie soit menée, comme c'est du reste prévu sur ce dossier". Il n’empêche, Jérôme Cahuzac a ouvert la brèche.

    Il faut dire qu’une telle décision permettrait de réaliser une économie substantielle. La Fondation IFRAP a ainsi chiffrée qu’une sous-indexation (inflation moins un point) appliquée aux retraites de base (CNAV) permettrait de regagner entre 2 et 5 milliards d’euros (selon qu’on l’applique sur 2 ou 4 ans).

    Dans l’opinion, le débat sur l’égalité entre les générations ne cesse de se diffuser. En septembre dernier, la cour des comptes estimait d’ailleurs que "Malgré la persistance de situations individuelles préoccupantes, il reste que contrairement à une idée reçue, les retraités sont dans une situation globale en moyenne plus favorable que celle des actifs, notamment des plus jeunes" Voilà pourquoi, baisser les pensions pourrait s’avérer la moins mauvaise option pour les socialistes.


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  • Dernière modification : 21/01/2013 lien

    Au Liban, les camps de réfugiés syriens sont payants

    Au Liban, les camps de réfugiés syriens sont payants
    © Marie KOSTRZ

    Dans la plaine de la Bekaa (est du Liban), des propriétaires louent aux réfugiés syriens des parcelles de terre. Une conséquence de l'inaction du gouvernement, qui refuse d'ériger des camps pour les 200 000 Syriens présents sur le territoire.

    Par Marie KOSTRZ (texte)
     

    Dar Hamieh, dans la plaine de la Bekaa, ressemble à un camp de réfugiés comme un autre. Deux cents tentes s'agglutinent sur un terrain boueux où jouent des enfants sales et discutent des adultes fatigués. À une différence près : ici, pour avoir sa tente, il faut payer. Avec l'afflux continu de réfugiés syriens, des propriétaires libanais ont flairé la bonne affaire.

     
    La boue a envahi les camps après les tempêtes de début janvier. (Crédit : FRANCE 24)

    Depuis un an et demi, certains ont divisé leurs champs en parcelles de cinq mètres carrés qu'ils louent désormais. À Dar Hamieh, l'emplacement coûte 75 euros tous les six mois. Le propriétaire affirme avoir 500 abris de fortune sur son terrain, que les réfugiés doivent en plus construire et financer eux-mêmes. Considérable pour un réfugié, cette somme peut atteindre 150 euros dans d'autres camps.

    Unique au monde selon l'ONG Caritas, la situation concerne au moins 6 700 Syriens dans la plaine de la Bekaa. À Dar Hamieh, ils sont au moins 3 000. Ces "campings" payants ne décrocheraient aucune étoile : sous les bâches, un simple tapis recouvre la terre battue et les réfugiés dorment à même le sol. Avec les premières neiges, il y règne un froid glacial. Acheter une couverture n'est pas à la portée de tous : ces réfugiés sont à l'origine très modestes. La plupart viennent de Bab Amr, un quartier populaire de Homs, foyer de la résistance, pilonné par le régime au printemps 2012.

    "S'en mettre plein les poches"

    Khaled, trentenaire, a fui ce bastion des combattants du régime de Bachar al-Assad au mois d’août. Il survit depuis cinq mois à Dar Hamieh.

     
    Un bébé est né dans le camp il y a six mois. (Crédit : FRANCE 24)

    "C'est très dur, il faut ajouter chaque mois 37 euros pour l'eau et l'électricité", déplore-t-il. "Ici, j'ai travaillé dans l'agriculture mais l'hiver c'est impossible." Trouver de l'argent est la préoccupation de tous. "Si on ne paye pas, on nous jette dehors", résume Abou Kreiem, père de neuf enfants. Conséquence : ils travaillent. Abdelrazak a 13 ans. Avec un sourire innocent, il annonce gagner trois euros par jour pour sept heures de travail dans les champs de voisins libanais.

    À l'épicerie du camp, la commerçante et une réfugiée se chamaillent. La marchande note les dettes de sa cliente qui lui reproche d'avoir inscrit une somme trop élevée dans son registre. Celle qui est en fait la femme du propriétaire du camp se plaint : "Ils n'arrêtent pas de manger et ne payent rien ! Nous devons nourrir tout le monde gratuitement". Son mari se lamente aussi. "Ça fait un an et demi que je paye tout pour eux : l'électricité, les bâches, la nourriture".

    Le gouvernement libanais divisé

    Le gouvernement libanais a enfin adopté, le 3 janvier, un plan d'aide aux 200 000 réfugiés syriens présents sur son sol. Une tâche ardue : la classe politique libanaise est très divisée sur cette question, certains partis refusant catégoriquement d'assister les réfugiés. À la tête de cette fronde : le Courant patriotique libre (CPL), qui craint que le conflit syrien contamine le Liban.

    Le ministre de l’Énergie, Gebran Bassil, s'oppose ainsi fermement à l'ouverture de camps qui pourraient, selon lui, "se transformer en camps militaires pour entraîner les révolutionnaires syriens". Au contraire, Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste (PSP), considère que la création de camps de réfugiés est "un devoir moral".

    Un logo du Programme alimentaire mondial est pourtant collé sur sa vitrine. Il reconnaît que l'organisation lui verse l'argent des bons de nourriture remis chaque mois aux réfugiés, soit 23 euros par personne. "Quel menteur, il profite du malheur des réfugiés pour s'en mettre plein les poches", peste un habitant des environs.

    Le résultat de l'inaction gouvernementale

    Seule ONG à intervenir dans la Bekaa, Caritas s'applique à garder de bonnes relations avec les propriétaires. "S'ils décident d'expulser les réfugiés, où iront-ils ?", justifie Kamal Sioufi, président du centre des migrants de l'ONG. Pour lui, le problème est avant tout l'inaction du gouvernement libanais qui ne reconnaît ni ne finance ces camps. "Ce sont les États qui doivent s'en charger. Contrairement à la Turquie et à la Jordanie, le Liban ne fait rien", compare-t-il. "Cela encourage les Libanais à tirer profit des besoins des Syriens." "Au sein de la classe politique libanaise, des voix se sont élevées pour réclamer la fermeture des frontières de peur que l’afflux de réfugiés ne contribue à étendre le conflit syrien au Liban."

    Pourtant, la situation se dégrade au point de devenir catastrophique. Depuis un an, Issa Mohammad Al-Fayad héberge 25 tentes sur son terrain. Alors qu'il s'y est toujours refusé, il fera bientôt payer les réfugiés. "Je n'ai pas le choix. Je dois faire des travaux pour l'hygiène du camp", insiste-t-il. Une situation dramatique pour Kamal Sioufi : "Les Syriens ne sont pas mauvais mais la délinquance va apparaître car c'est humain de vouloir se nourrir". Il craint que des réseaux de prostitution se mettent en place. De nombreuses mères isolées aux maris disparus peuplent, en effet, ces camps.

     
    Portrait d'une petite fille réfugiée au camp de Dar Hamieh. (Crédit : FRANCE 24)

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