• Le Monde diplomatique

    Bahreïn, la dictature « excusée »

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    Les gouvernements occidentaux couvrent de silence l’intervention militaire de l’Arabie saoudite qui, en mars 2011, a tenté d’étouffer la révolte populaire de Bahreïn. Comme si les valeurs démocratiques qui légitiment la protestation et même la révolte violente en Libye ou en Syrie ne comptaient pas vraiment lorsqu’elles sont portées par un mouvement majoritaire et pacifiste, mais qui a le mauvais goût de remettre en cause une dynastie de la péninsule arabique.

    par Marc Pellas, février 2013

    A dix ans d’écart, la famille régnante à Bahreïn, les Al-Khalifa a infligé au petit archipel qu’elle contrôle deux flashs d’espoirs intenses de libéralisation, promptement enterrés par les retours de bâton d’un absolutisme meurtrier.

    Le mois de février 2001 avait vu, tout d’abord, le peuple de Bahreïn ratifier à plus de 98 % le texte d’une Charte d’action nationale, dont les termes en partie négociés établissaient le caractère démocratique du système politique national, la séparation des pouvoirs et la suprématie de la souveraineté populaire. Le nouvel émir cheikh Hamad bin Issa Al-Khalifa semblait ainsi tourner la page de vingt-cinq années de plomb, d’exils politiques, de tortures et de meurtrières répressions.

    La voie paraissait ouverte pour l’élection d’un parlement représentatif et de plein exercice, ainsi que pour une vertueuse dynamique de réconciliation nationale. Mais l’émir allait, un an plus tard exactement, doucher l’enthousiasme en se proclamant roi et, surtout, en imposant par des voies anticonstitutionnelles une « nouvelle Constitution » à sa main, avec notamment un parlement aux prérogatives infimes... et dont il entendait nommer la moitié des quatre-vingt membres (1).

    Bahreïn est alors devenu, année après année, l’objet d’un contrôle politique, social, professionnel, médiatique et électronique de plus en plus serré. Le gouvernement royal s’exposait à la réprobation d’une part croissante de la population en laissant courir la corruption et parader en toute impunité les tortionnaires. Il encourageait la ségrégation à l’encontre de la majorité chiite, et multipliait également les naturalisations expresses d’affidés pakistanais, yéménites, jordaniens, tous sunnites comme la dynastie régnante et recrutés pour étoffer sans cesse la police, les services de renseignement, l’armée et l’appareil judiciaire finement soumis (2).

    Au fil des années et des reniements démocratiques d’un gouvernement dont la plupart et les principaux ministres appartiennent à la famille Khalifa, l’opposition « légale », celle qui acceptait d’inscrire son action dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle a vu se développer une opposition parallèle plus radicale et des revendications notamment républicaines.

    Cette bipolarisation affaiblit l’opposition, car elle élargit les marges de manœuvre de la famille Khalifa ainsi que celle de la partie sunnite de la société qui demeure convaincue qu’elle a plus à gagner à défendre privilèges et discrimination « confessionnelles » (3) qu’à adopter la voie d’un compromis historique. Mais elle met aussi en évidence le caractère ultra minoritaire du régime, puisque le seul principal parti de l’opposition « légalement déclarée », Al-Wifaq, recueillait lors des dernières élections d’octobre 2010 64 % des suffrages populaires du pays, malgré l’enrôlement des nouveaux naturalisés et l’inscription électorale de sunnites saoudiens aux racines bahreïniennes miraculeusement exhumées.

    Mais cette écrasante victoire n’a été récompensée que par dix-huit des quarante sièges électifs en raison d’un découpage, qu’Al-Wifaq dénonçait dans la mesure où il imposait jusqu’à six fois plus de suffrages pour l’élection d’un de ses députés que pour celle d’un représentant des zones sunnites du sud du pays.

    Moins de quatre mois plus tard, le 14 février 2011, le mouvement démocratique célébrait le dixième anniversaire de l’adoption de la Charte nationale en rejoignant l’éruption des révolutions arabes.

    La réponse des autorités fut terrible, police et mercenaires tirant à balles réelles sur les manifestants et renouant avec des pratiques de torture un temps abandonnées. La mort de sept manifestants, la montée de slogans en faveur de la république, le forum permanent bientôt dressé par les manifestants sur la symbolique place de la Perle, le New York Times rendant compte de la dimension « étonnante » du rassemblement de « 100 000 manifestants au sein d’une nation de seulement 500 000 citoyens », convainquirent le roi Hamad de libérer une partie des manifestants arrêtés, de déplorer « la mort de fils précieux » et de confier au prince héritier Salman, à l’image modérée, la tâche d’engager le dialogue avec l’opposition légalisée.

    Le 3 mars, palais et « représentants de la société civile » convenaient de l’ouverture d’un dialogue national, dont l’opposition souhaitait voir les modalités et les conclusions bénéficier de garanties internationales. Le prince Salman rendit public le 13 mars un « agenda de dialogue » incluant un parlement élu de pleines prérogatives, un gouvernement représentatif de la volonté populaire, un découpage électoral équitable, la lutte contre la corruption, la remise à plat des politiques de naturalisations et d’utilisation des biens d’état ainsi que la recherche de mesures d’apaisement des tensions confessionnelles.

    Mais la question cruciale demeurait le désir de l’opposition, pour qui le dialogue devait déboucher sur la désignation d’un gouvernement intérimaire, l’élection d’une assemblée constituante et la promulgation d’une constitution démocratique.

    Et c’est à ce point que l’assemblage des deux pièces d’un puzzle simple — l’injonction d’une Arabie saoudite exaspérée par le spectacle d’un désordre démocratique à ses portes et le rejet fondamental par les élites sunnites de toute remise en cause de leur confortable domination — a fait basculer le pays, avec la proclamation soudaine d’un « état de sécurité », où forces policières et militaires reçurent, le 14 mars, le renfort d’une longue colonne de blindés saoudo-émiratis et de quelques 4 000 soldats, intervenant au nom d’un « bouclier du Golfe » dressé face à un complot allégué de l’Iran.

    Les violations des droits humains se multiplient depuis ce jour, avec un bilan à la mi-novembre 2012 qui s’établit, pour l’opposition, à quatre-vingt deux morts, dont neuf enfants, victimes de tirs, de coups, de tortures mais aussi d’asphyxie lors des multiples assauts nocturnes menés contre les domiciles des protestataires.

    Pour la première fois, des femmes ont été détenues, torturées, condamnées, abusées sexuellement et élevées au rang de « martyres ».

    Des imputations extrêmement graves de torture sont formulées à l’encontre des quatrième et cinquième fils du roi Hamad, MM. Nasser et Khaled Al-Khalifa. Le premier, président du Comité olympique national et nommé à tout juste 24 ans colonel commandant de la garde royale, a mis en garde sportifs et opposants à la télévision : « Bahreïn est une île, on ne peut s’en échapper. Et chacun devra rendre des comptes. » Il est accusé d’avoir pratiqué des pendaisons par les pieds, un viol par objet et des tortures électriques sur au moins trois personnalités de l’opposition.

    Abdulhadi Al-Khawaja, le directeur pour le Moyen-Orient de Front Line, l’organisation irlandaise de défense des défenseurs des droits humains, représente l’un des tout premiers symboles internationaux de résistance inflexible à l’absolutisme tortionnaire. M. Cherif Bassiouni, le président désigné par le roi à la tête d’une commission d’enquête indépendante (CEIB), a vu en M. Al-Khawaja un « prisonnier de conscience ».

    Quant à M. Nabil Rajab, le très respecté président du Centre bahreïnien des droits de l’Homme (BCHR) et secrétaire général adjoint de la FIDH, il a également été arrêté, en juillet 2012, et condamné le 12 décembre 2012 à deux ans de prison.

    La CEIB, critiquée par l’opposition, a produit un document (4) détaillé renvoyant largement dos à dos les parties répressives et réprimées. Mais elle a aussi fourni une intéressante chronologie des événements et décrit la façon dont les manifestants détenus ont été cagoulés, fouettés, frappés, menacés de viol, violés, soumis à des tortures électriques et contraints de signer de multiples aveux. Elle a dénoncé la démolition de trente mosquées et lieux de prière chiites et identifié « au moins » cinq décès sous la torture. Enfin, elle a conclu à l’absence de preuve d’ingérence iranienne.

    Quant au roi Hamad, il s’était engagé, au terme de la présentation solennelle des conclusions de la commission, en novembre 2011, à en suivre les recommandations. Un an après, le suivi établi par l’Observatoire bahreïnien des droits humains et par l’ONG Project on Middle East Democracy ne recense que trois réalisations, pour vingt-six recommandations (5).

    Le 7 janvier 2013, notamment, la Cour de cassation a rejeté les recours de treize protestataires emprisonnés, dont M. Aldulhadi Al-Khawaja et M. Ibrahim Sharif, secrétaire général sunnite du parti de la gauche légale, Waad, condamnés initialement par des tribunaux militaires à des peines de cinq à vingt-cinq ans d’emprisonnement pour « appartenance à des groupes terroristes visant au renversement du système de gouvernement ».

    Les argumentaires distribués à la presse et aux chancelleries par le gouvernement et une palette d’organisations, qui n’ont de non gouvernemental que le nom, visent à convaincre que le régime actuel constitue un moindre mal et qu’il ne refuse pas les changements, même si ceux-ci sont lents. Pourtant, tous les chemins offerts à l’opposition majoritaire aboutissent au statu quo, ainsi qu’à la reproduction du système oppressif. Que ce soit les offres épisodiques de « dialogue » qui n’engagent pas à grand chose en l’absence d’objets négociés, ou « la paix », comprise notamment comme l’interdiction de manifester pacifiquement hors des quartiers pauvres chiites pour « ne pas porter atteinte à l’image du pays », « le respect de la légalité », taillé en pièces par le gouvernement lui-même, et, surtout, la primauté de « la stabilité, prérequis de tout progrès »  et faux nez permanent du maintien de l’absolutisme.

    A Bahreïn, la monarchie peut ignorer sereinement les cent soixante-seize recommandations en matière de droits humains qui lui ont été présentées en septembre 2012 par les Nations unies, à Genève, sans trop craindre que le Conseil de sécurité n’adopte jamais la moindre résolution contraignante à son encontre.

    La politique officielle bénéficie d’une exceptionnelle tolérance des trois membres permanents occidentaux du Conseil de sécurité. Le Royaume-Uni, ainsi, s’enthousiasme à l’occasion pour les courageux efforts de démocratisation d’un roi qui a été invité, avec son fils Nasser, au jubilé de la reine ; Paris reçoit en catimini le souverain qui a fait l’acquisition de « la demeure privée la plus chère de la capitale » (6) et semble peiner à rompre avec une politique de coopération qui incluait la fourniture du fameux « savoir-faire français » en matière de maintien de l’ordre.

    Quant aux Etats-Unis, ils soufflent le chaud et le tiède en alternant, depuis l’ère Obama, des déclarations d’adhésion aux dynamiques démocratiques et un complet soutien au régime qui accueille le commandement avancé du Centcom ainsi que l’état-major de la Ve flotte. Le département d’Etat, qui exige de l’opposition qu’elle participe au rite, vide de contenu et d’horizon du « dialogue » royal, a tout de même salué la Déclaration de principes de non-violence des six principales organisations politiques légales, adoptée le 7 novembre 2012.

    Une déclaration qui prolonge l’adoption, un an plus tôt, par cinq de ces organisations, du document de Manama, une ébauche de plateforme politique fondée sur les principes démocratiques votés dans la Charte nationale de 2001. Des principes qui imposent une stricte séparation des pouvoirs ainsi que la fin de la ségrégation religieuse, les garanties d’un Etat de droit (droit de manifestation, liberté d’expression et de presse), un découpage équitable pour des élections, dont gouvernement et parlement monocaméral seraient l’émanation.

    Le pouvoir cherche aussi à inscrire ce conflit dans un affrontement entre chiites et sunnites, une vision largement propagée par l’Arabie saoudite et les émirats du Golfe. A Bahreïn, l’emblématique cheikh Abdelatif Al Mahmud, leader du très sunnite Rassemblement de l’unité nationale, voit dans la montée des demandes démocratiques un complot des chiites, dont les « propositions hystériques » ont été heureusement défaites puisqu’elles dépassaient les revendications matérielles pour s’aventurer dans les domaines « de la Constitution, de l’organisation de l’Etat et d’autres thèmes politiques » (7), des ambitions s’apparentant, selon lui, à celles d’un coup d’Etat (Lire aussi « Silence sur Bahreïn », blog Nouvelles d’Orient du Monde diplomatique, 13 avril 2011).

    Pour le cheikh, les chiites bahreïniens se divisent en trois catégories : les hostiles qui « veulent anéantir, ou au moins affaiblir les sunnites pour usurper leur citoyenneté », une petite frange locale d’opportunistes, qui attendent de voir qui va l’emporter, et un troisième groupe, évalué à 20 % de l’ensemble, « loyal au souverain et au pays ».

    Une situation jugée assez inquiétante pour justifier la création de sortes de « rassemblements » citoyens de ceux qui, « craignant pour leur richesse et leur honneur », se mobilisent pour « répandre la paix civile et la coopération et éviter tout désordre ».

    A la généralisation et la radicalisation partielle des demandes démocratiques répondent ainsi les politiques jusqu’au-boutistes de la plupart des familles régnantes et des classes privilégiées qui les soutiennent. Un verrouillage global, cartellisé, qui ne peut qu’ouvrir la voie à un accroissement des tensions politiques au sein des monarchies du Golfe.

    Marc Pellas

    Spécialiste des questions de sécurité dans la région du Golfe et de la péninsule arabique.

    (1) Lire «  Bahreïn, un simulacre de démocratie  », Le Monde diplomatique, mars 2005

    (2) Sur ce que l’opposition a qualifié de «  coup d’état démographique  », lire «  “Bandargate” et tensions confessionnelles  », blog Nouvelles d’Orient, octobre 2006.

    (3) Dont un état des lieux très complet a été dressé dès mai 2005 par l’International Crisis Group, Bahrain’s sectarian challenge.

    (4) Lire «  Report of the Bahrain independent commission of inquiry  » (PDF), décembre 2011.

    (5) Site Pomed, novembre 2012.

    (6) A Paris VIIe, pour 66 millions d’euros. Lire «  Comment l’émir du Bahreïn a acheté pour 66 M€ l’hôtel des petites sœurs de Marie  », Le Parisien, 13 février 2011. 

    (7) Site Ash-Sharq Al-Awsat, 20 mars 2011, cité par la BBC.


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  • Scandale viande de cheval: perquisitions au Royaume-Uni, enquête à Paris

    Créé le 12/02/2013 à 17h51 -- Mis à jour le 13/02/2013 à 01h21
    Un plat de lasagnes surgelées de la marque Findus vendues au Royaume-Uni, le 8 février 2013
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    Un plat de lasagnes surgelées de la marque Findus vendues au Royaume-Uni, le 8 février 2013 Andrew Yates afp.com

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    Le scandale des plats surgelés à la viande de cheval faussement estampillée «boeuf» a donné lieu mardi à la perquisition en Grande-Bretagne de deux entreprises, soupçonnées d'avoir fourni du cheval à la place de boeuf, et à la première découverte de produits frauduleux en France, à la veille d'une réunion de crise des ministres européens à Bruxelles.

    En France, la marque française Picard a annoncé la présence avérée de viande de cheval dans ses lasagnes surgelées, touchée à son tour par ce scandale qui fait désormais l'objet d'une enquête préliminaire pour tromperie par le parquet de Paris.

    Les analyses demandées par la marque de surgelés sont venues confirmer l'existence d'une fraude d'ampleur passant par le fournisseur français Spanghero et le fabricant également français Comigel.

    Les lasagnes Picard sont les premiers produits vendus en France dans lesquels la présence de cheval est avérée, après les lasagnes Findus distribuées en Angleterre.

    Des retraits par précaution de produits, --notamment ceux de Comigel-- ont également eu lieu dans plusieurs chaînes de supermarchés françaises, néerlandaises et suisse.

    A Londres, l'agence de sécurité sanitaire (FSA) a annoncé mardi avoir mené avec la police britannique des perquisitions dans un abattoir anglais et une usine du Pays de Galles, censés fournir du boeuf destiné aux kebabs et aux hamburgers et soupçonnés d'avoir fourni de la viande de cheval.

    Cette annonce ouvre la voie à une filière britannique de fraudes ayant conduit à étiqueter «viande de boeuf» de la viande de cheval. Jusqu'à présent, l'enquête pointait du doigt une filière franco-roumaine.

    La FSA «a suspendu l'activité des deux entreprises» et considère que l'abattoir anglais a fourni des carcasses de chevaux au fournisseur de viande gallois.

    Ces perquisitions sont les premiers résultats de l'audit ordonné par la FSA «de tous les abattoirs produisant de la viande de cheval au Royaume-Uni» après la découverte mi-janvier par les autorités irlandaises que des hamburgers vendus notamment dans les supermarchés Tesco en Grande-Bretagne et en Irlande contenaient de la viande de cheval.

    La chaîne de supermarchés Waitrose a pour sa part annoncé à son tour qu'elle retirait des plats de boulettes de viande après avoir découvert «des traces de porc». Tesco et Aldi UK ont également retiré ces derniers jours des plats de spaghettis bolognaise et de lasagnes, tous fabriqués par Comigel, après avoir découvert de la viande de cheval censée être du boeuf.

    Ces rebondissements interviennent à la veille d'une réunion à Bruxelles des ministres européens concernés par l'affaire pour discuter des mesures à prendre au niveau de l'Union européenne.

    La Commission européenne a jugé mardi «prématuré» de rendre obligatoire la mention de l'origine de la viande dans les plats cuisinés, estimant que le scandale actuel était «un problème de fraude» et assurant que «la traçabilité fonctionne» pour la viande fraîche comme pour les plats transformés.

    les professionnels de la filière bétail et viande française (Interbev) se sont dits mardi «indignés» par cette première réaction de Bruxelles.

    Interbev, avec les syndicats agricoles de la FNSEA, avait réclamé lundi que soit imposée sans attendre «l'indication obligatoire du pays d'origine de la viande» sur l'étiquette des produits cuisinés.

    «La filière viande et les consommateurs attendent des décisions rapides et des actes forts», a déclaré dans un communiqué Dominique Langlois, président d'Interbev.

    La Suède et la France ont déjà annoncé le renforcement des contrôles sur la filière viande et pêche pour Paris et sur les plats préparés à base de viande pour Stockholm.

    Le scandale avait pris une dimension européenne avec la découverte la semaine dernière en Grande-Bretagne de lasagnes Findus, étiquetées comme étant des lasagnes au boeuf, et qui s'étaient révélées contenir de la viande de cheval. Elles avaient été fabriquées par un sous-traitant français, Comigel.

    La viande en cause, d'origine roumaine, selon les autorités françaises, aurait transité par un trader néerlandais, puis chypriote, avant d'arriver chez un fournisseur français, Spanghero, et d'être redirigée vers le préparateur, Comigel.

    L'enquête menée dans les différents pays n'a pas permis pour l'instant de déterminer dans quel pays la viande de cheval a été frauduleusement étiquetée comme étant du boeuf et si elle présentait un risque à la consommation.

    La FSA a demandé à Findus d'effectuer «des tests» pour identifier la présence éventuelle dans les lasagnes de phénylbutazone, ce qui rendrait cette viande impropre à la consommation.


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  • Findus et la viande de cheval : l'industrie alimentaire nous fait tourner en bourrique

    Modifié le 11-02-2013 à 15h17   lien

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    Temps de lectureTemps de lecture : 1 minute

    LE PLUS. Depuis vendredi, on ne parle plus que de ça : les lasagnes au boeuf que vous avez mangées la semaine dernière contenaient peut-être, en fait du cheval. Si le géant des surgelés, Findus, est le premier incriminé, presque toutes les enseignes de la grande distribution ont retiré en plus leurs propres marques par précaution. Alors, simple "arnaque à la viande" ou gros scandale alimentaire ?
     

    Édité par Agathe Mercante

     

    SANTÉ. Le scandale de la viande de cheval retrouvée dans des lasagnes au bœuf continue.

     

    Alors que les principaux vendeurs (Auchan, Carrefour, Picard, Cora, Système U, Monoprix etc.) ont d'ores et déjà retiré des rayons les produits Findus et ceux de marque distributeur, c'est toute la filière de production de ces lasagnes qui se rejette la faute.

     

    Entre Findus, le groupe agro-alimentaire, Comigel, le spécialiste dans la fabrication de plats surgelés, Spanghero, la société spécialisée dans la commercialisation des viandes et les producteurs roumains, tous se refilent la patate chaude.

     

    Et le président du syndicat de l'industrie alimentaire roumain, Dragos Frumosu, de renvoyer la balle à Spanghero en déclarant que "S'il n'a pas protesté lors de la réception en constatant que c'était du cheval et pas du bœuf, c'est que : soit il était complice avec le producteur roumain, soit il a changé étiquetage après".

     

    Alors que le gouvernement recevra ce lundi après-midi les 11 principaux acteurs de la filière pour tirer cette histoire au clair, nous, nous ne savons toujours pas ce qui se trouve dans notre assiette...

     

    Tout comme Perrette qui brisa son pot au lait, les industriels, à nouveau mis sur la sellette pour leur négligence, ne pourront rien dire d'autre que :

     

    "Adieu veau, vache, cochon, couvée, bœuf, cheval et ... confiance des consommateurs".


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  • AFP - Hier 20:53lien

    Lasagnes au cheval: un fournisseur français au coeur d'un scandale européen

    Un paquet de lasagnes surgelées Findus vendues au Royaume-Uni, le 8 février 2013

    Scandale au Royaume-Uni, justice saisie en France, abattoirs en Roumanie, trader aux Pays-Bas...: l'affaire de la fraude présumée à la viande de cheval dans des plats cuisinés a pris samedi une dimension européenne, avec des soupçons qui se portent sur un fournisseur français.

    La découverte de cheval dans des lasagnes censées être au boeuf a provoqué un scandale au Royaume-Uni, où le cheval est vénéré et sa consommation taboue. Elle a entraîné le retrait vendredi des plats en France et en Suède.

    A la mi-journée, le groupe alimentaire Findus, distributeur de ces plats cuisinés, a annoncé en France le dépôt lundi d'une plainte contre X. "Nous avons été trompés", a déclaré dans un communiqué le directeur général de Findus France, Matthieu Lambeaux.

    Depuis Londres, Findus a estimé que cette fraude à la viande de cheval pourrait remonter à août 2012, et qu'il était peu probable qu'elle soit "accidentelle".

    Les soupçons de Findus se portent sur le fournisseur de la viande de ses lasagnes, la société française Spanghero. Findus accuse cette société établie à Castelnaudary (sud-ouest) d'avoir livré de la viande de cheval roumaine avec des mentions "boeuf".

    Spanghero a déclaré qu'il s'était approvisionné auprès d'un producteur roumain, qu'il envisage de poursuivre en justice.


    "S'il s'agissait bien de cheval, nous allons nous retourner contre le fournisseur roumain", a déclaré à l'AFP Barthélémy Aguerre, président de Spanghero.

    Mais il n'a pas livré le nom du fournisseur roumain, assurant qu'il ne l'avait pas sur lui.

    "Complot international"

    La Roumanie a commencé samedi à se défendre. "Je suis sûr que l'importateur (français) savait que ce n'était pas du boeuf, car le cheval a un goût, une couleur et une texture particuliers", a indiqué à l'AFP le président de l'association Romalimenta qui regroupe les patrons roumains de l'alimentaire, Sorin Minea.

    Selon lui, il existe en Roumanie trois abattoirs qui exportent la viande chevaline vers des pays de l'UE, notamment la France et l'Italie. Le cheval "est moins cher que le boeuf", a souligné Sorin Minea.

    Le ministère roumain de l'Agriculture a annoncé samedi mener une enquête sur les livraisons de viande vers la France.

    "L'autorité sanitaire vétérinaire roumaine (ANSVSA) a contacté les autorités vétérinaires françaises qui ont confirmé qu'il s'agit de deux sociétés de Roumanie disposant d'une autorisation sanitaire vétérinaire pour l'abattage et le dépeçage du boeuf, du porc, du mouton et du cheval", a indiqué le ministère dans un communiqué transmis à l'AFP.

    Pour compliquer l'affaire, Spanghero et sa maison-mère Pujol sont passés par l'intermédiaire "d'un trader chypriote, qui avait sous-traité la commande à un trader situé aux Pays-Bas", a indiqué le ministre français à la Consommation, Benoît Hamon.

    M. Hamon a dénoncé cette architecture qui "relève avant tout d'une logique financière qui aurait rapporté plus de 300.000 euros".

    Il a demandé à l'organisme français de répression des fraudes "de se rapprocher sans délais" de ses homologues néerlandais et roumains "pour déterminer le stade auquel la fraude ou l'erreur de gestion des viandes doit être imputée".

    "Il est possible que nous ayons d'autres mauvaises nouvelles. (...) Je pense que nous devons être réalistes", a déclaré le ministre britannique de l'Environnement, Owen Paterson, à l'issue d'une réunion d'urgence à Londres avec les autorités sanitaires et les principales chaînes de supermarchés, dont Tesco, Asda, Morrisons et Sainsbury's.

    Dans ce scandale, on a affaire soit à "une grave négligence", soit à "un complot international criminel", consistant à mettre volontairement du cheval dans des produits étiquetés "viande de boeuf", a estimé M. Paterson, qui attend des "résultats significatifs" d'ici vendredi prochain.

    La viande de cheval ne présente pas de risque pour la santé. Mais les autorités britanniques craignent la présence dans cette viande d'un produit utilisé pour traiter la douleur chez les chevaux mais interdit à la consommation humaine, par crainte de "risque pour la santé".

    L'Agence britannique de sécurité alimentaire (FSA) a demandé à Findus d'effectuer "des tests" pour identifier la présence éventuelle dans les lasagnes de ce produit, la phénylbutazone.


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  • Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-02-10T10:54" itemprop="datePublished" pubdate=""> 10/02/2013 à 10:54</time> - Modifié le <time datetime="2013-02-10T11:10" itemprop="dateModified"> 10/02/2013 à 11:10</time>lien

    L'entreprise Comigel, qui préparait les plats cuisinés en cause, fournissait plusieurs clients, outre Findus. Picard a déjà retiré par précaution deux lots.

    Benoît Hamon a réfuté toute défaillance des services de l'État dans la surveillance de la chaîne de production.

    Benoît Hamon a réfuté toute défaillance des services de l'État dans la surveillance de la chaîne de production.


     

    D'autres cas de produits contenant du cheval en lieu et place de boeuf ne sont pas à exclure, en plus de ceux de Findus et Picard déjà retirés des rayons, a estimé le ministre délégué à la Consommation Benoît Hamon dans Le Parisien dimanche. "Oui", a répondu le ministre à la question de savoir si d'autres cas étaient à craindre, compte tenu du fait que l'entreprise Comigel, qui préparait les plats cuisinés en cause, fournissait plusieurs clients, outre Findus. "Certains ont déjà retiré des lots de la vente. Cela fait d'ailleurs partie des choses que l'enquête doit établir. Nous verrons mercredi les premiers résultats de l'enquête", a déclaré le ministre.

    Findus a été le premier à retirer les produits suspectés de contenir du cheval. Le spécialiste des produits surgelés Picard a confirmé samedi à l'AFP qu'il avait retiré par précaution deux lots. Selon des informations de presse, Carrefour a également retiré des produits.

    "S'il faut engager des sanctions, nous n'hésiterons pas."

    Benoît Hamon a réfuté toute défaillance des services de l'État dans la surveillance de la chaîne de production. "Je ne peux pas mettre un fonctionnaire derrière chaque pain de viande." "Le système repose d'abord sur chaque acteur de transformation et chaque importateur, qui doivent faire les contrôles. Dans cette affaire, la faute a minima, c'est d'avoir réétiqueté la viande importée sans faire les contrôles suffisants", selon lui.

    Findus a accusé la société Spanghero, qui a fourni la viande à Comigel, d'avoir fourni du boeuf sans s'assurer de la qualité du produit "Nous verrons mercredi les premiers résultats de l'enquête. Et notamment si l'entreprise française, Spanghero, savait qu'elle achetait du cheval ou si elle a été trompée", explique le ministre. "S'il faut engager des sanctions, nous n'hésiterons pas."

    Selon les autorités, le circuit commercial de la viande, achetée en Roumanie, transitait par des intermédiaires à Chypre et aux Pays-Bas. La découverte de cheval dans des lasagnes censées être au boeuf a provoqué un tollé au Royaume-Uni. Le groupe alimentaire Findus a annoncé en France le dépôt lundi d'une plainte contre X.


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