<figure><figcaption data-caption="Le pape François à la prison de Castrovillari, dans le sud de l'Italie. | AP">Le pape François à la prison de Castrovillari, dans le sud de l'Italie. | AP</figcaption></figure>
Le pape François a appelé, samedi 21 juin, les catholiques à « combattre » la puissante mafia de Calabre, la « 'Ndrangheta » , « excommuniée » parce qu'elle« méprise le bien commun », au cours de sa visite dans cette région défavorisée du Sud de l'Italie :
« La 'Ndrangheta est adoration du mal et mépris du bien commun. Ce mal doit être combattu, chassé. Il faut lui direnon. L'Eglise (...) doit s'engager toujours plus (...) C'est ce que nous demandent nos jeunes, en quête d'espérance. Chers jeunes, ne vous laissez pas voler l'espérance. Ceux qui dans leur vie ont choisi cette voie du mal, comme les mafieux, ne sont pas en communion avec Dieu, ils sont excommuniés»
Au cours de cette première visite en Calabre, le pape a fait étape devant l'église d'un prêtre assassiné et a dénoncé les souffrances des enfants victimes des« atrocités » de la 'Ndrangheta. Le pape s'adressait aux deux grand-mères du petit Nicola Campolongo, trois ans, victime en janvier d'un règlement de comptes. Son corps avait été retrouvé avec celui de son grand-père dans une voiture carbonisée.
Devant environ 200 détenus,de la prison de Castrovillari, après avoir serré au premier rang les mains des hommes et embrassé les femmes en larmes, François a élargi son propos aux cinq continents : « Je voudrais exprimer la proximité du pape et de l'Eglise à tout homme et toute femme qui se trouvent en prison, dans toutes les parties du monde ».
François qui, à Buenos Aires, se rendait souvent dans les maisons d'arrêt, a axé son message aux détenus sur leur « pleine réinsertion » afin que la détention ne soit pas seulement « un instrument de rétorsion sociale ». La visite en Calabre s'inscrit sur fond d'un taux de chômage record pour les moins de 25 ans (56,1%), dont profite la mafia locale pour ses activités illégales, notamment le trafic de drogue, recrutant les jeunes.
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Le pape visite une prison à son arrivée en Calabre
Le pape François a visité une prison samedi 21 juin à son arrivée en Calabre (sud de l'Italie) où il s'est entretenu à huis clos avec les quelque 200 détenus hommes ou femmes, dont beaucoup sont incarcérés pour les faits de mafia. 01:14
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COLLUSION ENTRE LA MAFIA ET LE CLERGÉ
Pour la messe finale, un dispositif de police consistant a assuré la sécurité alors que le pape a circulé en voiture décapotable, sans craindre des agressions. Héritées d'une culture ancestrale de l'omerta, des collusions entre des membres du clergé et les mafias subsistent encore dans le Mezzogiorno même si les associations catholiques multiplient les initiatives contre le crime organisé.
Quand Jean Paul II avait condamné la Cosa Nostra, la mafia sicilienne, en 1993, celle-ci avait répondu deux mois plus tard par des attentats contre deux églises romaines. L'évêque de Cassano, Mgr Nunzio Galantino, a accueilli samedi le pape en observant que la 'Ndrangheta « ne se nourrit pas seulement d'argent mais de consciences endormies, et donc complices ».