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    SYRIE. La guerre, "défaite pour l'humanité", selon le pape

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    <time datetime="2013-09-07T19:20:18" itemprop="datePublished">Publié le 07-09-2013 à 19h20</time> - <time datetime="2013-09-07T20:35:15" itemprop="dateModified">Mis à jour à 20h35</time>

     

    "Priez pour la paix ! " a tweeté le Pape François. 50.000 personnes sont déjà réunies place Saint-Pierre.

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    Le pape François à Rome, mai 2013. (GALAZKA/SIPA)

    Le pape François à Rome, mai 2013. (GALAZKA/SIPA)

    <aside class="obs-article-brelated" style="margin-left:20px;"> <header class="obs-blocktitle">Sur le même sujet</header> </aside>

    Le pape François a lancé samedi 7 septembre un vibrant appel à "travailler pour la paix et la réconciliation" et à mettre fin à la guerre "toujours une défaite de l'humanité", lors d'une veillée de prière pour la Syrie, relayée dans le monde entier.

    "La guerre est toujours un échec de l'humanité", a dit le pape devant 70.000 personnes du monde entier sur la place Saint-Pierre, exhortant à "parcourir une autre voie" que la guerre. "Je voudrais que de toutes les parties de la terre, nous criions : oui c'est possible à tous!", a-t-il lancé, très vivement applaudi. "Dans la bien-aimée nation syrienne, au Moyen-Orient, partout dans le monde, prions pour la réconciliation et pour la paix, travaillons pour la réconciliation et pour la paix", a déclaré le souverain pontife

    Le pape est arrivé samedi 7 septembre au soir sur la place Saint-Pierre pour présider la grande journée de prière pour la paix en Syrie et dans le monde, en présence de dignitaires des autres confessions chrétiennes et de responsables de l'islam. Le pape a mobilisé samedi les catholiques du monde entier pour une journée de jeûne et de prière contre toute solution militaire en Syrie, en élargissant son appel à toutes les confessions et aux non-croyants. "Que s'élève fortement sur toute la Terre le cri de la paix!": le pape argentin avait exhorté ainsi le milliard de catholiques, les autres chrétiens, les fidèles de toutes les autres religions et les athées à s'associer à ce geste fort.

    Soutien par delà les frontières

    De Bagdad à Jérusalem, de Bombay à Buenos Aires, de Washington à Paris, de l'Afrique à l'Asie, tout ce que l'Eglise compte de responsables ont relayé le message énergique de François, dans des sermons, des messages téléphoniques et sur les réseaux sociaux. L'initiative a reçu le soutien des patriarches du Moyen-Orient, unis par leur inquiétude d'une extension de la guerre en Syrie et d'une poussée islamiste. Le pape s'oppose à toute idée de frappes, envisagées par la France et les Etats-Unis, estimant qu'elles aggraveront les massacres et ne pourront être limitées. François a adressé une lettre aux responsables du G20 qui étaient réunis cette semaine à Saint-Pétersbourg, leur demandant "du fond du coeur" de renoncer à toute option militaire en Syrie.

    En France, seul pays à soutenir les Etats-Unis dans leur projet de frappes contre le régime de Bachar Al-Assad, tous les diocèses ont relayé son appel. Des prières solennelles étaient prévues en particulier à Lourdes et dans la basilique du Sacré Coeur à Montmartre, à partir de 17 heures GMT, au moment de la veillée présidée pendant quatre heures par le pape Place Saint-Pierre à Rome. 

    Au Liban, pays comptant une importante communauté chrétienne, le patriarche maronite Bechara Boutros Raï conduira une prière dans la basilique Notre Dame du Liban à Harissa, au nord de Beyrouth. Le vice-président du Haut conseil chiite cheikh Abdel Amir Qabalan a adhéré à cette mobilisation "en faveur de la paix en Syrie et au Proche-Orient".

    Une mobilisation à l'exemple de Jean-Paul II

    En Jordanie, la "principale célébration aura lieu dans l'Eglise 'Sayidat Al Salaam' (Madonne de la Paix) à Amman en présence de l'évêque Maroun Lahham, le nonce en Jordanie et des milliers d'autres personnes", a indiqué Rifat Bader, directeur du Centre catholique d'études et sur les médias. En Syrie, le chef de l'islam sunnite, le grand mufti Ahmad Badreddin Hassoun, a aussi demandé aux fidèles de s'associer à la prière du pape.

    François a adressé une lettre aux responsables du G20 qui étaient réunis cette semaine à Saint Pétersbourg, leur demandant "du fond du coeur" de renoncer à toute option militaire en Syrie. Cette journée s'inscrit dans la lignée des mobilisations de l'Eglise catholique sous l'impulsion de Jean Paul II lors des guerres dans les Balkans et contre l'intervention américaine en Irak en 2003. Le prédécesseur de François, Joseph Ratzinger, a lui aussi adhéré à l'initiative, selon son secrétaire Mgr Georg Gaenswein.

    Le cardinal brésilien Joao Braz de Aviz qui supervise les ordres religieux des cinq continents, les a exhortés à répondre massivement à l'appel. Le président italien du Conseil pontifical de la famille, Mgr Vincenzo Paglia, a recommandé de "ne pas oublier d'inviter les grands-parents". "Si l'un d'entre eux a fait l'expérience de la guerre, qu'il raconte ce que signifie vivre sous les bombes, et ce que ça voulait dire prier à ce moment-là", a-t-il recommandé.

    "Priez pour la paix", a brièvement tweeté le pape peu avant la veillée de samedi.

    A Assise dans le centre de l'Italie, ville du saint Patron de la paix, François, des pacifistes laïcs se sont unis aux frères du Sacré Couvent pour déployer une grande banderole aux couleurs de l'arc-en-ciel et participer à la veillée.

    Des partis politiques soutiennent l'appel

    Pour devancer les critiques sur le mélange des rites et religions, le pape a invité "tous les hommes et femmes de bonne volonté à s'unir (..) selon les lieux et les modalités qui leur sont propres". En Italie, l'appel du pape a recueilli le soutien de nombreux mouvements non croyants comme le Parti radical italien, le petit parti de gauche SEL, des personnalités de la gauche laïque comme l'architecte Renzo Piano et le maire de Rome. Des musulmans de la communauté Comai et d'autres associations ont annoncé leur présence Place Saint-Pierre.

    "La paix n'existe pas dans la nature, c'est une invention, comme une ville qui se construit pierre par pierre", a souligné Renzo Piano. En Amérique latine, le président uruguayen José Mujica, athée convaincu et ex-guérillero d'extrême gauche a dit lui aussi soutenir "l'offensive diplomatique et de mobilisation" du pape argentin, appuyant "ce geste de combat pacifique".

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  • Jésus a-t-il été marié ? Le sera-t-il un jour ?

    Marc Pernotprédication du pasteur Marc Pernot
    pour le dimanche 23 septembre 2012

    Il ne s’agit peut-être que d’un faux habile, mais un papyrus chrétien qui daterait du IIIe siècle a fait grand bruit dans la presse du monde entier cette semaine. Parce que dans ce manuscrit Jésus parlerait de sa femme, avec qui il habite. Ce manuscrit a été présenté par une professeure réputée de la faculté de théologie d’Harvard à un congrès à Rome mardi dernier. Cette révélation a relancé le débat sur le célibat de Jésus. Débat qui comprend plusieurs questions.

    1. La 1ère question concerne l’homme historique Jésus de Nazareth. A t-il été marié ou non ? Nous cache t-on quelque chose ? Si cette première question est débattue c’est que Jésus n’est pas seulement une personne parmi les 100 milliards de personnes ayant vécu sur terre, Jésus est aussi pour nous le sauveur ultime de l’humanité, et l’humain véritable. Par conséquent, cette question toute simple sur le statut matrimonial de Jésus nous ouvre à deux autres questions bien plus brûlantes (d’où les débats théologiques et les romans à sensation) :
    2. La 2ème question concerne donc les conséquences sur le salut que Dieu nous donne en Jésus-Christ
    3. La 3ème question concerne la vie humaine en ce monde : selon Dieu, serait-il mieux d’être marié ou célibataire ?

    1) L’homme Jésus a t-il été marié ?

    Nous sommes attachés à la personne et à la vie de l’homme Jésus et nous serions assez curieux de mieux connaître sa vie et sa façon d’être. Sur ce plan, les évangiles nous laissent sur notre faim, ils se concentrent sur ce que Jésus nous a apporté sur le plan du salut, ils se concentrent donc sur sa fonction de Christ ce qui est bien normal car c’est cela d’abord qui nous concerne, nous qui n’avons pas vécu à son époque et dans sa région.

    Il est évidemment impossible d’avoir une biographie précise et sure du personnage historique qu’est Jésus, mais ce n’est pas parce qu’il est impossible d’avoir une certitude à 100% que l’on ne sait rien sur une question. Il est possible d’évaluer la vraisemblance de chacune des hypothèses, au gré des progrès dans la connaissance de sources les plus anciennes et sérieuses possibles.

    Il n’y a aucun document des deux premiers siècles qui nous disent si Jésus aurait été marié ou non, avec enfant ou non. Si ce manuscrit du IIIe siècle était authentique, la possibilité du fait que Jésus ait été marié ne serait seulement qu’un tout petit peu plus grande, car ce témoignage reste tardif. Ce qui reste de plus important pour évaluer la possibilité que Jésus ait été marié, ce sont les mœurs de l’époque.

    Sur la question du mariage ou du célibat, il existait à l’époque où vivait Jésus deux sensibilités.

    • Les Esséniens étaient en quelque sorte des moines bénédictins de la stricte observance. Ils pratiquaient le célibat et un certain ascétisme. Jean-Baptiste pourrait avoir appartenu à cette sensibilité, mais apparemment pas Jésus, puisque sa pratique est loin d’être ascétique et coupée des autres, il est critiqué parce qu’il mange et qu’il boit trop, il est critiqué parce qu’il fraternise avec des personnes de moralité et de religion douteuses, Jésus suivant de façon très libérale les préceptes religieux en vigueur, offensant même la loi sur le respect du Shabbat.
    • Les Esséniens prônaient le célibat, donc, mais pour l’immense majorité des juifs de l’époque de Jésus, le mariage était quasiment obligatoire. On sait par le Talmud(b.Yebamoth 62b) que c’était alors une honte pour quelqu’un de ne pas être marié dès 18 ans. Le Talmud ajoute, textes bibliques à l’appui, que l’on n’est pas vraiment un être humain si l’on n’est pas marié, que l’on est privé de toute joie, de toute bénédiction, de toute révélation de Dieu, de toute paix. Même si le Talmud force le trait, un célibataire non Essénien devait être vraiment très rare. Et l’apôtre Paul qui était célibataire trouve le besoin de s’en expliquer par la situation particulière de cette fin des temps qu’il pensait vivre.

    Il est donc plutôt vraisemblable que Jésus ait été marié. Pourquoi ne l’aurait-il pas été ? Il n’y a aucune raison pour que cela nous choque, il aurait vécu ainsi cette relation mystérieuse et complexe que constitue le couple.

    Mais encore une fois ce n’est qu’une possibilité dont la vraisemblance ne s’appuie que sur une statistique. Par ailleurs, nous n’avons que quelques textes du IIIe ou IVe siècle : Clément d’Alexandrie qui aurait dit que Jésus était célibataire, l’Évangile de Philippe qui dit que Marie-Madeleine était la compagne de Jésus, et peut-être donc le fragment de papyrus révélé cette semaine qui pourrait laisser penser que Jésus avait une femme…

    Mais les évangiles ne nous en disent rien. Pas un mot.

    Est-ce qu’ils nous cachent quelque chose ? Oui, car les évangélistes connaissaient certainement la réponse et la question était plus importante à l’époque que maintenant. Ce silence est lourd de sens. Il nous permet de répondre facilement à notre deuxième question, bien plus importante pour nous que celle de la vie privée de l’homme Jésus :

    [...]


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  • La première déclaration de Mgr Parolin

    La salle de presse du Saint-Siège a diffusé samedi le texte d’une déclaration de Mgr Pietro Parolin, nonce au Venezuela qui deviendra secrétaire d’État le 15 octobre prochain.

    31/8/13 - Mis à jour le 31/8/13 - 16 H 42   
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    « Au moment où ma nomination comme secrétaire d’État est rendue publique, je désire exprimer ma profonde et affectueuse gratitude au Saint-Père François, pour la confiance imméritée dont il fait preuve à mon égard et lui manifester ma volonté renouvelée et ma totale disponibilité à collaborer avec lui et sous sa conduite pour la plus grande gloire de Dieu, le bien de la sainte Église, le progrès et la paix de l’humanité afin que celle-ci trouve des raisons de vivre et d’espérer.

    Je ressens très vivement la grâce de cet appel qui constitue une nouvelle surprise de Dieu dans ma vie. Par-dessus tout, je ressens le poids de la responsabilité qui m’a été confiée par cet appel . La mission est difficile et exigeante alors que mes forces sont faibles et pauvres mes capacités. C’est pourquoi je me confie à l’amour miséricordieux de Dieu – dont rien ni personne ne pourra nous séparer – et aux prières de tous. Dès maintenant, je les remercie pour la compréhension et pour l’aide, quelle qu’elle soit, qu’ils voudront m’apporter dans le déroulement de cette nouvelle tâche.

    Ma pensée va aux personnes qui ont fait partie de ma vie en famille, les paroisses dans lesquelles je suis né et j’ai servi, dans le cher diocèse de Vicence, à Rome, dans les pays où j’ai travaillé, au Nigeria, au Mexique et, pour finir, au Venezuela que je quitte à regret. Je remercie aussi le pape émérite qui m’a ordonné évêque, je pense au secrétariat d’État qui a été ma maison pendant de nombreuses années, à son Éminence le cardinal Tarcisio Bertone, aux autres supérieurs, aux collègues, aux collaborateurs et à l’ensemble de la Curie romaine, aux représentants pontificaux. De tous, je suis largement débiteur. Je m’engage avec appréhension mais aussi avec confiance et sérénité dans ce nouveau service de l’Évangile, de l’Église et du pape François, disposé – comme il nous l’a demandé dès le début – à marcher, édifier et confesser (2).

    Que Notre Dame que j’aime invoquer sous ses noms de Monte Berico, Guadalupe et Coromoto nous donne « le courage de marcher en présence du Seigneur, avec la Croix du Seigneur ; d’édifier l’Église sur le sang du Seigneur, qui est versé sur la Croix ; et de confesser l’unique gloire : le Christ crucifié. Et ainsi l’Église ira de l’avant » (2).

    Et, comme on dit au Venezuela, « ¡ Que Dios les bendiga ! » (que Dieu vous bénisse). »

    (1) Mgr Parolin a  pour devise épiscopale « Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? » (Rm 8, 35).

    (2) Homélie de clôture du conclave, le 14 mars 2013.

    (Traduction La Croix)


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    Le Pape François choisit son bras droit

    • Home ACTUALITE Société
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      • Publié <time data-ago="il y a 4 heures" data-original="le 31/08/2013 à 13:09" datetime="2013-08-31T13:09:46+02:00" itemprop="datePublished">le 31/08/2013 à 13:09</time>
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    Mgr Pietro Parolin, en mars 2007.
    <figure class="fig-photo"> <figcaption class="fig-media-legende" itemprop="description">

     

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    Le pape a posé l'un des actes les plus importants depuis son élection en choisissant, samedi, un premier ministre relativement jeune et très respecté dans le milieu ecclésial, Mgr Pietro Parolin.

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    Le Pape François vient de procéder à la nomination la plus délicate de son pontificat. Il a choisi Pietro Parolin, un Italien de 58 ans, comme premier ministre. Il remplace le cardinal Tarcisio Bertone, 78 ans, mais qui n'a pas toujours été à la hauteur de cette fonction centrale de l'Eglise catholique qu'il a occupée pendant sept ans et dont le pontificat de Benoît XVI a objectivement pâti.

    La leçon a porté. Le Pape François a pris le temps de choisir son «Secrétaire d'Etat», désignation officielle de son bras droit. Il lui faut un homme de taille pour gouverner l'Eglise dans son administration ordinaire mais pour l'aider avant tout à mener à bien la réforme redoutée de la curie romaine. Et celle de la banque du Vatican…

    Il a donc d'abord opté pour un prélat inhabituellement jeune pour une telle fonction. C'est même un record historique. Son travail consiste à assumer le gouvernement quotidien et temporel - mondial - de l'Eglise catholique, interne et externe. Il a donc sélectionné un Italien car cette responsabilité requiert une fine connaissance des rouages de la curie romaine, de ses coutumes et langages codés que seule une culture italienne permet de pénétrer.

    Il l'a surtout pris parmi le corps des nonces apostoliques, ce qui est un retour à la normale. Ces ambassadeurs du pape sont en réalité les énarques de l'Eglise. Beaucoup attribuaient d'ailleurs les carences du cardinal Bertone à ce niveau de responsabilité au fait qu'il n'était justement pas issu de cette élite cléricale. Ses membres sont en effet rompus à une intense expérience internationale. Ils sont aussi formés à l'art de gérer très efficacement les affaires délicates mais sans crises inutiles. Une alchimie toute catholique qui allie souplesse, patience et… fermeté.

    La confiance de Benoît XVI

    Mais Mgr Parolin n'est pourtant pas un nonce anodin. S'il a été nommé il y a quatre ans ambassadeur du pape au Venezuela d'Hugo Chavez c'était pour sa capacité à faire valoir les intérêts de l'Eglise dans un contexte national difficile. Il avait la confiance de Benoît XVI qui l'avait lui-même ordonné évêque.

    Dans les couloirs du Vatican, deux interprétations radicalement opposées expliquaient toutefois cet «éloignement» de Rome. Ce brillant sujet proche de l'ancien secrétaire d'Etat le cardinal Angelo Sodano n'était pas forcément dans l'esprit de l'équipe Bertone alors au pouvoir. Il pouvait faire de l'ombre à certains. D'autres estimaient au contraire que ce passage dans une importante nonciature latino-américaine pouvait le préparer aux plus hautes fonctions.

    Car avant de partir Mgr Parolin exerça en effet avec un rare brio la fonction de «Sous-secrétaire pour les relations avec les Etats» de 2002 à 2009. C'est-à-dire de ministre des Affaires étrangères adjoint. Tout d'abord sous la responsabilité de très réputé cardinal Jean-Louis Tauran dont il est un disciple en matière diplomatique, puis avec Mgr Lajolo et enfin avec l'actuel ministre des Affaires étrangères, le Français Mgr Dominique Mamberti.

    Un bourreau de travail

    De l'avis de tous, ce bourreau de travail, toujours remarquablement informé, excella dans ce poste. Cette expérience globale lui a donné une vision panoramique de tous les problèmes internationaux. Elle complétait deux longs séjours en nonciature au Nigéria et à Mexico. Et un rôle de conseiller diplomatique à la curie où il a suivi de près l'Espagne et… l'Italie.

    C'est dire la capacité politique de ce prélat, natif de Schiavon, près de Vincenza au nord Est de l'Italie, non loin de Venise, à qui l'Eglise a confié, très tôt, de hautes charges et qui impressionne ses interlocuteurs par sa capacité à analyser synthétiquement les situations sans éluder aucun aspect des problèmes, sachant se mettre à la place de tous les protagonistes.

    Mgr Parolin qui parle italien, anglais, français et espagnol a aussi travaillé très activement sur les dossiers des relations bilatérales les plus difficiles du Saint-Siège. Avec Israël en premier lieu. Avec la Chine également: il a été l'inspirateur de la fameuse lettre de Benoît XVI aux catholiques chinois en mai 2007 qui l'opposa au cardinal Zen de Hong-Kong car Parolin a toujours promu une politique de réconciliation entre l'Eglise officielle et l'Eglise souterraine. Cette expertise qui lui sera aujourd'hui très utile pour conseiller le pape François, jésuite donc soucieux d'un rapprochement avec la Chine.

    Une «pointure»

    Mgr Parolin, médiateur hors pair, est aussi allé très loin dans les discussions apparemment impossibles mais qu'il a su rendre utiles avec l'Iran et le Vietnam où il s'est rendu à plusieurs reprises. Toujours pour le compte du Saint-Siège il a aussi travaillé dans des négociations internationales pour la non-prolifération des armes nucléaires. Il revient enfin de Caracas, avec un bilan remarqué alors que les relations entre le président Chavez et l'Eglise institutionnelle n'étaient pas évidentes.

    C'est donc une «pointure» que le Pape François a choisi et qui devrait s'imposer sans trop de difficultés au sein de la Curie où il va devoir conduire un profond de changement de mentalité et de méthode de travail. Tout en transformant la fonction même de Secrétaire d'Etat, moins pensée comme un pouvoir pyramidal et écran, éloignant le Pape de ses cardinaux et ministres, mais davantage voulue comme lieu d'échange pour une gouvernance plus collégiale de l'Eglise sur le modèle d'une chancellerie qu'elle fut à une époque.

    Mgr Parolin entrera d'ailleurs en fonction le 15 octobre, deux semaines après l'importante réunion à Rome des huit cardinaux - non résidents au Vatican mais issus du monde entier - à qui le Pape François a demandé de préparer … la réforme de la curie romaine. Le calendrier de sa nomination a été organisé pour qu'il accompagne, dès sa prise de fonction, cette nouvelle ère de gouvernance désirée par le Pape François.

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    L'Eglise doit « contribuer à résoudre les grands problèmes actuels, tels que la pauvreté, la justice sociale, la coexistence pacifique »

    Mgr Parolin, avant l'élection de François
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    Très à l'aise avec la presse qu'il sait utiliser et dont il n'a pas peur contrairement à beaucoup de hauts prélats romains, Mgr Parolin accorde volontiers des interviews. Il n'avait pas caché, avant le conclave de mars dernier dans la presse vénézuélienne la nécessité pour lui qu'un pape d'origine latino-américaine soit désormais élu pour «donner une forte impulsion à l'évangélisation de notre temps» et pour que l'Eglise puisse «contribuer à résoudre les grands problèmes actuels, tels que la pauvreté, la justice sociale, la coexistence pacifique».

    Pour l'anecdote il est arrivé que Mgr Pietro Parolin, soit perçu dans certains milieux exaltés comme le futur et «dernier» pape dont parle la soi-disant prophétie de Malachie et qui s'appellerait «Pierre le romain». Il est en effet l'un des rares hauts prélats de curie à porter le prénom du chef des apôtres!

    Une coïncidence qui n'a strictement aucun sens pour lui, sinon le patronage de Saint Pierre reçu à sa naissance, dans une famille très chrétienne et qui a toujours eu les pieds sur terre. D'autant qu'il perdit son père, marchand de matériel agricole, dans un accident automobile. Le jeune Pietro était alors âgé de dix ans. Quatre ans plus tard il entrait au petit séminaire. Croyant profond, il a ainsi sobrement commenté, samedi, sa nomination depuis le Venezuela: «c'est une surprise de Dieu dans ma vie».


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