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    Garde d'enfants : un casse-tête pour les juges

     

    Par Stéphane Durand-Souffland Publié <time datetime="18-02-2013T20:56:00+02:00;" pubdate="">le 18/02/2013 à 20:56</time> lien 
    Lundi, Serge Charnay a mis fin à son geste de protestation en descendant de la grue.
    Lundi, Serge Charnay a mis fin à son geste de protestation en descendant de la grue. Crédits photo : STEPHANE MAHE/REUTERS
     

    L'affaire du père retranché sur la grue nantaise rappelle qu'il est toujours difficile pour les magistrats de trancher dans les affaires familiales. Seuls 15 % des dossiers font l'objet d'une résidence alternée.

    Le coup d'éclat de Serge Charnay, ce père divorcé retranché au sommet d'une grue à Nantes (Loire-Atlantique), attire une fois de plus l'attention sur les conflits qui surviennent régulièrement au sujet de la garde d'enfants. La plupart du temps, selon des données du ministère de la Justice, ces derniers sont confiés à la mère ; dans 8 % des cas, ils restent principalement auprès du père. Enfin, dans 15 % des dossiers, il s'agit d'une résidence alternée.

    Les pères ont acquis au fil des ans davantage de prérogatives. Reste que pour les juges aux affaires familiales (JAF), l'intérêt de l'enfant prime: confrontés régulièrement à des situations tendues, voire dramatiques, les magistrats tranchent toujours dans l'espoir de prendre la moins mauvaise décision pour les mineurs. La plupart des JAF sont des femmes, «mais elles prennent énormément en compte l'intérêt des pères, constate Me Dominique Attias, avocate parisienne spécialisée dans le droit des mineurs. Je suis frappée par leur écoute vis-à-vis de ceux-ci au cours des audiences, un peu comme si ­elles voulaient éviter de laisser penser qu'elles sont forcément du côté de la mère. La majorité des JAF sont motivés et compétents.»

    Le Code civil propose, dans son article 373-2-11, une «batterie d'indicateurs» pour aider le magistrat à se prononcer, expose une JAF parisienne, qui enchaîne: «Au début des années 2000, la tendance était à la déconnexion entre l'histoire des gens et notre décision vis-à-vis des enfants. Pour schématiser, un mari violent pouvait être un père attentionné. Il y avait un certain angélisme dans cette approche. En 2010, le législateur a introduit un critère dans l'article 373: “Les pressions ou violences, à caractère physique ou psychologique, exercées par l'un des parents sur la personne de l'autre.”C'est une bonne initiative, de nous conduire à nous interroger aussi sur ce critère.»

    «Il n'y a que des perdants»

    Lorsque chacun des deux parents revendique la garde, la décision fait, forcément, un mécontent - «dans les procédures familiales, il n'y a que des perdants», soupire la JAF. Dans l'affaire de Nantes, l'ancienne compagne de Serge Charnay a fait savoir qu'elle et son fils étaient «très éprouvés» par les «coups de force» répétés du père. L'avocate de la jeune femme affirme dans un communiqué que M. Charnay aurait par deux fois soustrait l'enfant à la garde de sa mère, à l'égard de laquelle il aurait tenu des «propos menaçants». La cour d'appel de Rennes (Ille-et-Vilaine), selon l'avocate, «a suspendu le droit d'accueil de M. Charnay et accordé à la mère le seul exercice de l'autorité parentale. Le 12 septembre 2012, Serge Charnay a été condamné pour des faits de violences suivies d'une incapacité supérieure à huit jours, de soustraction d'enfant, et de menace (…). Il ne s'est pas présenté à l'audience mais a interjeté appel du jugement.»

    La justice est parfois impuissante à résoudre certains conflits. Des alternatives existent, la plus connue étant la médiation, qui suppose l'adhésion des deux adultes. Un autre système, qui a fait ses preuves au Canada, notamment, présente des avantages, explique Me Attias: le «droit collaboratif». Chacun des parents désigne un avocat et, ensemble, on cherche un accord qui sera par la suite entériné par l'autorité judiciaire. Cette démarche obéit à un protocole assez strict et «commence à fonctionner en France», se félicite Me Attias.

    «Le JAF ne connaît finalement que la caricature de la vie des gens qui défilent devant lui, conclut la magistrate parisienne. Les parents qui se déchirent sont, souvent, de bonne foi tous les deux. Nous, nous n'avons que le Code civil pour décider.»


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    Nantes : un des 2 pères retranchés sur une grue est descendu

    Créé le 16-02-2013 à 10h19 - Mis à jour à 17h49   lien

    L'homme voulait exprimer sa "solidarité avec tous les papas qui veulent s'occuper de leurs enfants". 

     

     

    L'un des deux pères retranchés en haut des grues géantes des anciens chantiers navals nantais pour défendre leurs droits parentaux, celui qui était monté samedi 16 février au matin en haut de la grue grise, en est descendu à 17h.

     

    Nicolas Moreno a levé les bras en arrivant au sol et a crié: "Pour tous les papas qui aiment leurs enfants." Pendant ce temps-là, il n'était pas encore question que l'homme retranché depuis vendredi matin dans l'autre grue descende à son tour.

    "C'est une action de solidarité avec le premier papa retranché dans la première grue (pour un différend de garde d'enfant, NDLR) et en solidarité avec tous les papas qui veulent s'occuper de leurs enfants", avait expliqué ce matin la mère de Nicolas Moreno.

    Cet homme de 34 ans est lui-même "privé de ses deux garçons", leur garde ayant été confiée par la justice à leur mère.

    Le premier homme, qui s'est retranché vendredi matin au sommet d'une grue géante installée sur les anciens chantiers navals de Nantes, a passé la nuit sur l'engin, a-t-on appris de source policière.

    "Il a passé la nuit là-haut, et il est toujours dans la grue", a informé cette source policière.

    "Le dispositif de sécurité a été allégé", a-t-on ajouté, mais des forces de sécurité demeurent toujours au pied de la grue, selon la même source.

    A 40m du sol

    Vendredi, des négociations ont été engagées avec l'homme, privé depuis deux ans de droits de visite et aussi d'autorité parentale sur son fils à la suite d'une condamnation, pour tenter de le convaincre de descendre.

    Dans la soirée, à l'aide d'une nacelle au bout de la grande échelle des pompiers, "nous lui avons présenté une requête expresse qu'il peut déposer auprès de la justice, qui peut être audiencée le 28 mars, ce qui est extrêmement rapide", a raconté le préfet à l'issue de cette démarche.

    "Les magistrats se sont mobilisés, c'était la seule réponse de droit possible, mais après réflexion il est revenu avec de nouvelles demandes", a ajouté le préfet.

    L'homme, ancien ingénieur informaticien, avait profité du brouillard pour s'introduire dans cette grue géante jaune haute d'une quarantaine de mètres, une des deux grues "Titan" conservées à Nantes en souvenir des anciens chantiers navals qui ont fermé à la fin des années 80.

    Il a ensuite déployé une banderole blanche sur laquelle est écrit: "Benoît, (le nom de son fils, ndlr), 2 ans sans Papa".

    Le GIPN et le Groupe de recherches et d'interventions en milieux dangereux (GRIMP) étaient sur place.

    La grue dispose d'une grande cabine. L'homme semble, selon certains proches du dossier, être équipé pour rester longtemps, plusieurs jours au besoin.

    Il appartient à l'association "SVP Papa", qui a annoncé vendredi qu'elle organiserait des actions à Nantes mercredi prochain.


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  • Société

    Deux activistes de la cause des pères retranchés dans les grues géantes nantaises

    <time datetime="2013-02-16T14:58:26+01:00" itemprop="datePublished">16 février 2013 à 14:58   </time>lien

    Nicolas Moreno, le deuxième papa à s'être retranché sur une grue géante, le 16 février 2013 à Nantes

    Nicolas Moreno, le deuxième papa à s'être retranché sur une grue géante, le 16 février 2013 à Nantes (Photo Frank Perry. AFP)

    Deux activistes de la défense des droits des pères ont pris les grues géantes des anciens chantiers navals de Nantes comme tribune pour leur cause, le premier père, qui a passé la nuit à une quarantaine de mètres du sol, ayant été rejoint par un second samedi matin dans une autre grue.

    L'association "SVP Papa", qui avait dans un premier temps soutenu l'action de vendredi, s'est désolidarisée samedi, ne pouvant cautionner, selon son président Yann Vasseur, la mise en danger de la vie de ces pères et le risque qu'ils passent "du statut de +papas+ à celui de +forcenés+".

    Cette double action intervient à quelques jours d'une journée nationale de manifestation pour les droits des pères programmée précisément par "SVP Papa" à Nantes, la ville du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le 20 février. Cette association, lancée en novembre 2011, revendique 40 adhérents.

    Le premier père, Serge Charnay, perché dans la grue "Titan" jaune - vestige des anciens chantiers navals nantais - depuis vendredi matin, a été privé de droit de garde mais aussi de droit de visite de son fils depuis deux ans, à la suite d'une condamnation pour, notamment, "soustraction d'enfant". Sur "sa" grue, il a accroché la banderole: "Benoit (prénom de son fils, ndlr), 2 ans sans Papa".

    La préfecture de Loire-Atlantique lui a apporté vendredi soir des papiers prouvant qu'il pouvait obtenir une requête expresse pour le réexamen de son dossier dès le 28 mars, mais il n'a pas voulu redescendre de la grue. M. Charnay, qui réside sur l'agglomération nantaise, demande désormais l'annulation de sa condamnation, indique-t-on de source proche du dossier.

    Le second père, Nicolas Moreno, qui réside dans le département de l'Isère, s'est déjà fait connaître par une grève de la faim de plus de trois semaines en novembre 2012 devant le palais de justice de Valence. Il a escaladé, samedi à l'aube, la seconde grue géante Titan, de couleur grise celle-là, située à la pointe de l'Ile de Nantes sur la Loire. Sur deux banderoles qu'il y a accrochées avec des ballons, on peut lire: "père un jour = père toujours" et "pères en galère, pères solidaires".

    Pour sa part, précise-t-on de source judiciaire, il a fait appel en novembre 2012 d'un jugement du tribunal de Valence qui a confié à son ex-compagne la garde de leurs deux fils de moins de trois ans, avec néanmoins un droit de visite et de garde pour lui, alors que la mère est partie s'installer dans les Landes, à quelque 750 km.

    M. Moreno dénonce en outre des accusations de "violences conjugales et mauvais traitements" sur les enfants qu'aurait proférées son ex-compagne de manière calomniatrice. Il est soutenu dans sa cause par sa propre mère, qui revendique d'avoir elle aussi été divorcée mais d'avoir toujours maintenu les liens avec le père de M. Moreno, qui soutient également son fils.

    Même s'il s'est désolidarisé de l'action dans les grues, Yann Vasseur pour "SVP Papa" a souligné qu'il était "scandaleux que des hommes en soient réduits à de telles extrémités à cause de l'application de la loi qui est faite par les juges aux affaires familiales: la loi actuelle est équitable, c'est l'interprétation qu'ils en font qui ne l'est pas".

    Aucun de ces deux pères ne serait suicidaire, soulignait-on néanmoins samedi de sources proches du dossier, tant policières ou préfectorales que parmi les proches de ces deux hommes.

    Il semblait difficile samedi à la mi-journée de savoir quand Serge Charnay, déciderait de redescendre. Ses batteries de téléphone et ses vivres s'épuisaient samedi matin et la police a refusé à l'un de ses proches de le ravitailler.

    En revanche, la mère de Nicolas Moreno a indiqué sur place, au pied de la grue grise, qu'il devrait en descendre vers 17H00.

    "Ils ont choisi une manière spectaculaire de manifester, au lieu de le faire les pieds sur terre, ils ont choisi de manifester en l'air", a commenté le préfet de Loire-Atlantique Christian de Lavernée, qui soulignait samedi qu'aucune intervention n'était prévue pour les faire redescendre de force.


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  • LA LOI ET L’ORDRE – La « stupidité fonctionnelle » à l’origine de la crise financière

    Les services financiers n'incitent pas leurs employés à sortir des sentiers battus. (REUTERS/PAWEL KOPCZYNSKI)

    Les entreprises de services financiers n'encouragent pas leurs employés à utiliser toutes leurs capacités intellectuelles. Pis, ce "management par la stupidité" serait à l'origine de la crise financière de la City, selon une nouvelle étude rédigée par les professeurs Andre Spicer (de la City University de Londres) et Mats Alvesson (de l'université de Lund, en Suède).

    Selon cette théorie de la "stupidité fonctionnelle", le monde de la finance serait dicté par le "fais d'abord, réfléchis après". Une attitude qui tend à écarter les questions gênantes, et les longues réflexions sur les actions des salariés – alors même qu'on attend d'eux de grandes compétences.

    "De nombreuses entreprises, où l'intelligence des employés est primordiale, telles que les banques et les sociétés de services professionnels, assurent que les compétences sont à la base de leurs activités, écrit Andre Spicer. Cependant, en y regardant de plus près (…, ces entreprises incitent des personnes très intelligentes à ne pas mettre à profit l'ensemble de leurs capacités intellectuelles. Au lieu de cela, les employés sont supposés ne pas trop réfléchir et simplement faire leur travail."

    La stupidité fonctionnelle sert en fait à maintenir et renforcer l'ordre dans ces entreprises, ainsi qu'à créer de bons rapports avec les autres salariés en période de croissance. Pas de question, pas de doute : la confiance amène son lot de bienveillance. En cas de crise, en revanche,  cette "lobotomisation" empêche le salarié de sortir des sentiers battus. On évite toute confrontation qui pourrait être constructive. L'étude conclut en soulignant à quel point les capacités cognitives des individus sont limitées dès que s'instaurent des relations de domination au lieu de faire appel aux ressources et compétences des individus.


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  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Pour sa dernière messe, Benoît XVI dénonce "les coups portés à l'unité de l'Eglise"

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2013-02-13T15:41:56+01:00" itemprop="datePublished">13.02.2013 à 15h41</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-02-13T20:02:48+01:00" itemprop="dateModified">13.02.2013 à 20h02</time>

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    Mercredi 12 février, Benoît XVI est apparu pour la première fois en public depuis l'annonce de sa renonciation, avant de présider sa dernière messe en la basilique Saint-Pierre de Rome. Dans la matinée, il a tenu sa traditionnelle audience générale hebdomadaire, qui a fait salle comble au Vatican, réunissant 8 000 fidèles et touristes. "Continuez à prier pour moi, pour l'Eglise et pour le futur pape", a-t-il dit lors d'un discours fréquemment interrompu par les applaudissements.

    Benoît XVI a également profité de cette audience pour expliquer de nouveau son geste historique, répétant notamment être conscient de la gravité de sa décision mais aussi de sa force déclinante, tant sur le plan physique que spirituel.

     

    Dans l'après-midi, il a célébré une messe sur un ton très grave, dénoncant "l'hypocrisie religieuse, le comportement de ceux qui veulent paraître, les attitudes qui recherchent les applaudissements et l'approbation". Il a également critiqué "les coups portés à l'unité de l'Eglise" et "les divisions au sein du corps ecclésial".

    Regarder la chronologie Benoît XVI : huit années d'un pontificat controversé

    Plus généralement, il a aussi dénoncé l'incohérence de ceux qui se disent prêts à "déchirer leurs propres vêtements, face à des scandales et des injustices, naturellement perpétrés par d'autres" mais ne sont pas "prêts à agir sur leur propre cœur, sur leur conscience et sur leurs intentions".

    Le conclave des cardinaux qui éliront le prochain pape devrait pouvoir commencer partir du 15 mars", a indiqué le porte-parole du Vatican. Le père Federico Lombardi a déclaré se conformer en effet à la Constitution apostolique, qui prévoit un délai de quinze à vingt jours pour l'organisation du conclave après un décès ou une démission. "La décision sur la date est du ressort des cardinaux qui seront réunis en congrégation" au Vatican dès le lendemain du départ du pape, le 28 février, a-t-il précisé.

    Lire aussi Comment se déroule l'élection du pape ?

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