• Des idées pour un Carême concret

    Ce mercredi des Cendres 13 février ouvre le Carême, qui conduit jusqu’à Pâques.

    Partage d’un bol de riz. Le traditionnel jeûne de Carême peut se vivre à plusieurs pour se soutenir.

    Corinne SIMON/CIRIC 

    Partage d’un bol de riz. Le traditionnel jeûne de Carême peut se vivre à plusieurs pour se soutenir.

    Les initiatives originales se multiplient pour proposer de nouvelles manières de vivre ces quarante jours

    Cinéma, groupes de prière, jeûne écologique, Carême en colocation…, les idées ne manquent pas pour vivre de manière originale les quarante jours d’ascèse et de prière qui précèdent la fête de Pâques et rappellent les quarante jours que le Christ a passés au désert. Jeûne sur Internet ou action caritative, ces initiatives veulent concilier Carême et vie quotidienne, loin d’une certaine image désuète.

    Le diocèse de Saint-Étienne propose ainsi à ses fidèles… d’aller au cinéma. Non pour voir le dernier James Bond, mais pour découvrir des films soucieux de susciter la réflexion et d’ouvrir le débat. L’année dernière, Le Grand Silence, de Philip Gröning, qui dévoile le quotidien des moines de la Grande Chartreuse, a remporté la palme de l’affluence. Cette année, les paroissiens pourront voir Les Neiges du Kilimandjaro, de Robert Guédiguian, « une fable laïque autour du pardon », explique Nicolas Thubert, responsable de l’Antenne de solidarité de la paroisse Saint-François en Forez, à Saint-Just-Saint-Rambert (Loire).

    L’objectif  : « conduire les gens à réfléchir sur leur mode de vie et le thème du partage ». Après la projection du film, un intervenant anime le débat avec les spectateurs, qui prolongent parfois l’échange. Une formule qui séduit une centaine de personnes à chaque séance. « Le public est très divers, certaines personnes ne sont pas des paroissiens habituels », témoigne Nicolas Thubert.

    « Jeûner, c’est se mettre dans une attitude de cœur et d’esprit de solidarité »

    L’initiative est aussi solidaire. À la fin de la séance, une quête est réalisée pour le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre solidaire) et pour la pastorale des quartiers populaire du diocèse. « Il y a quelques années, des spectateurs qui voulaient voir Les bronzés font du ski se sont trompés de salle », raconte Nicolas Thubert. À la place, ils ont vu un documentaire sur un quartier de Lyon et médité avec les paroissiens sur le thème du logement. Résultat : « Ce sont eux qui ont laissé les plus gros billets, s’amuse l’organisateur. Notre boulot, c’est d’être des veilleurs et des éclaireurs. »

    Veilleuse, Marité Fredon l’est aussi. Pas dans une salle de cinéma, mais dans l’intimité de son groupe de prière, à Auxerre (Yonne). Il y a quelques jours, cette catéchiste a reçu un « livret de retraite de Carême à domicile ». Il va aider son groupe de huit personnes à « vivre plus intensément le Carême ». Deux fois par mois, tous les neuf ont prévu de se retrouver pour réfléchir et prier ensemble. « Dans cette vie qui va très vite, où nous oublions souvent l’essentiel, ce Carême collectif permet de nous arrêter. Cette pause permet d’être plus attentif aux autres », explique Marité Fredon. Un moment de ressourcement spirituel qui l’aide dans son travail auprès de jeunes en difficulté.

    Pour se tourner vers les autres, les chrétiens peuvent également observer le traditionnel jeûne… adapté aux considérations de l’époque. Cette année, le mouvement Chrétiens unis pour la terre propose un jeûne écologique, sans viande et sans poisson. Christine Kristoff, cofondatrice de ce mouvement écologiste chrétien, a déjà pratiqué ce jeûne, à l’occasion du sommet de Rio, en juin 2012. « Jeûner, c’est se mettre dans une attitude de cœur et d’esprit de solidarité, de charité. Ça nous amène à une attitude différente au monde », témoigne cette militante, qui a choisi d’être végétarienne. Se priver de viande et de poisson, c’est pour elle un geste alliant foi et écologie.

    « Le Carême est un temps où l’on se rapproche de Dieu par une période de désert qui est une épreuve »

    « Je suis écologiste par respect pour la vie, pour la terre, pour les générations futures. Je suis chrétienne pour les mêmes raisons, par amour du Christ », confie-t-elle. Pour vivre un Carême écolo, Chrétiens unis pour la terre a conçu un livret œcuménique de méditation mêlant prière et argumentaire écologique « pour expliquer les incidences de la consommation de viande et de poisson sur la planète ». Chaque semaine, ceux qui le souhaitent peuvent recevoir par mail une lettre de soutien, des recettes, un texte, quelques lectures.

    Vivre le jeûne à plusieurs pour se soutenir, c’est également l’idée d’Emmanuelle, 21 ans, étudiante à l’Institut international foi, art et catéchèse de la Catho de Lille. Cette année, elle aimerait vivre le Carême avec ses huit colocataires, tous étudiants. « Nous allons essayer de manger léger : une soupe et un bol de riz, par exemple. »

    Annabelle, sa colocataire, aimerait fixer un temps de prière collective. « Mais c’est difficile, car nous sommes tous pris dans notre train-train quotidien », ne cache pas cette étudiante en école de commerce. « Le Carême est un temps où l’on se rapproche de Dieu par une période de désert qui est une épreuve », explique-t-elle. Un moment d’autant plus important qu’elle va faire son entrée en catéchuménat le premier dimanche de Carême, lors d’une messe où elle sera présentée aux paroissiens. La jeune fille devra dire pourquoi elle demande le baptême. Cette phrase, Annabelle y a déjà réfléchi. « J’ai décidé de confier ma volonté et ma vie au Seigneur notre Dieu », dira-t-elle. Au terme de son catéchuménat, elle sera baptisée à Pâques 2014.

    AGNÈS CHARETON (avec LOUP BESMOND DE SENNEVILLE)


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    Mgr Sankalé: la démission du pape est

    "un acte de foi"

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    Publié le lundi 11 février 2013 à 18h25    lien

     
     
     

    "La nouvelle demande de notre part un acte de foi auquel se mêlent l’émotion et la reconnaissance envers le Souverain Pontife pour le pontificat qui, selon ses propres mots, prendra fin le 28 février prochain", a déclaré hier après-midi Mgr Louis Sankalé quelques instants après l'annonce du saint-Père a renoncer à son ministère.

    "J’invite, a ajouté Mgr Sankalé, tout notre diocèse à s’unir dans la prière, me souvenant des moments exceptionnels que constituèrent mes récentes rencontres avec Benoît XVI lors de la visite /ad limina/, puis du pèlerinage que je fis à Rome en compagnie des prêtres de notre diocèse que j’ai eu la joie d’ordonner sous son pontificat".

    Cette décision du pape est « un acte très courageux car il pris la mesure de sa responsabilité et, comme il le dit lui-même, il a fait son examen de conscience avant de prendre sa décision », a renchéri le Père Jean-Louis Balsa, vicaire général du diocèse niçois, que nous avons joint par téléphone.


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  • En direct - Benoît XVI : «Après avoir examiné ma conscience devant Dieu...»

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    <time datetime="2013-02-11T11:57:18+01:00" itemprop="datePublished">11 février 2013 à 11:57</time> (Mis à jour: <time datetime="2013-02-11T17:10:51+01:00" itemprop="dateModified">17:10</time>)

    Pope Benedict walks at the end of his weekly Wednesday general audience at the Vatican September 14, 2005. REUTERS/Tony Gentile  TG/KS - RTRNXUR

    Pope Benedict walks at the end of his weekly Wednesday general audience at the Vatican September 14, 2005. REUTERS/Tony Gentile TG/KS - RTRNXUR (REUTERS)

    en direct Benoît XVI «n'a plus les forces» d'exercer son ministère. Il cessera d'être pape le 28 février.

    Le pape Benoît XVI a annoncé lundi sa démission à partir du 28 février, dans un discours prononcé en latin lors d’un consistoire au Vatican, a annoncé à l’AFP le porte-parole du Saint-Siège. «Le pape a annoncé qu’il renoncera à son ministère à 20 heures, le 28 février. Commencera alors la période de "sede vacante" (siège vacant)», a précisé le père Federico Lombardi, dans une annonce quasiment sans précédent dans l’histoire de l’Eglise catholique. 

    A lire aussi  «En se retirant, il fait preuve de modernité»

    Le porte-parole du Vatican a précisé qu'un nouveau pape devrait être désigné «pour Pâques», le 31 mars, ajoutant qu’un conclave devrait être organisé dans les 15-20 jours suivant la renonciation du pape.  Benoît XVI, qui est âgé de 85 ans et ne prendra pas part au conclave, devrait se retirer dans un monastère dans l’enceinte du Vatican, après avoir séjourné dans un premier temps dans la résidence d'été papale de Castel Gandolfo, près de Rome.

    Dans une conférence de presse, le père Lombardi a également admis que «le pape nous a pris un peu par surprise, en outre un jour férié pour le Vatican». Selon lui, le pape a «saisi l’occasion qu’un grand nombre de cardinaux étaient réunis à Rome» pour le consistoire. «La plupart n’en avaient pas été informés à l’avance», a-t-il assuré.

    En revanche, le frère du pape, Georg Ratzinger, n'a pas été surpris par cette annonce, et a déclaré qu'il savait «depuis quelques mois» que Benoît XVI envisageait de renoncer à son pontificat.

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    A lire aussi En août 2012, Libération avait publié deux portraits imaginaires du pape. La règle du jeu était la suivante : il s’agissait de réinventer deux rencontres à des moments particuliers de la vie de personnages célèbres, en se servant d'éléments biographiques réels.
    Benoît XVI était ainsi saisi en 1975, en théologien allemand revenant à une foi classique et en 2010, en pape néo-conservateur tenu de s’excuser des abus sexuels de membres de l'église.

    Le souverain pontife, a ainsi expliqué n'avoir «plus les forces» de diriger l'Eglise en raison de son âge. «Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer de façon adéquate le ministère pétrinien», a indiqué le pape en latin lors d’un consistoire au Vatican, dans la traduction en français qu’en a faite le Vatican par la suite.

    Le pape a souligné que «dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire».

    Cette vigueur s’est «amoindrie ces derniers mois en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié», a ajouté le pape. 

    A lire aussi  Un pape pessimiste et intransigeant

    Dans un livre interview en 2010, le pape avait évoqué la possibilité de sa démission au cas où il ne se serait plus senti en état de continuer. Unique précédent dans l’histoire de l’Eglise, Célestin V avait abdiqué de sa fonction avant d’avoir été sacré, en 1294. Il avait vécu en ermite jusqu'à sa désignation comme pape, et ne se sentait pas prêt à assumer ce rôle dans l’Eglise. 

    Une telle disposition est prévue par l’article 332-2 du Code du droit canonique, qui stipule que «la renonciation [doit être] faite librement et dûment manifestée» et précise que la démission du pape n’a besoin d'être acceptée par personne. 

    A lire aussi  les réactions politiques à cette annonce

    Joseph Ratzinger, éminent professeur de théologie allemand, qui n’aura pas suscité la ferveur dont a bénéficié son prédecesseur Jean Paul II mais a suscité un respect croissant au fil des ans, devient pape le 19 avril 2005 à 78 ans après avoir régné près d’un quart de siècle sur la Congrégation pour la doctrine de la foi, ex-Saint Office.

    Portrait diffusé de Benoît XVI au moment de son élection :

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    Scandales et divisions

    Benoît XVI a été confronté à la crise la plus profonde de l’Eglise contemporaine : celle des révélations en cascade, dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Nord, d’abus sexuels commis sur des enfants par des membres du clergé, aggravés par l'«omerta» de la hiérarchie.

    Condamnant durement ces «péchés» et ordonnant la tolérance zéro, Benoît XVI a demandé explicitement «pardon» aux victimes en juin 2010. En 2012, il est confronté à l’intérieur du Vatican à un scandale de fuites de documents confidentiels, qui verra l’arrestation de son propre majordome, Paolo Gabriele : un symptôme des mécontentements et des divisions dans la Curie. 

    A lire aussi  Evictions au Saint-Siège : le pape pas à l'aise dans ses scandales

    Dans des centaines d’homélies et de discours, il a développé le contenu de la foi et souvent appellé le clergé lui-même à la conversion et au retour à l’essentiel du message de Jésus. 

    S’il refuse toute évolution de l’Eglise sur les questions de mœurs (avortement, euthanasie, famille, homosexualité), ce pape conservateur, connaisseur de deux mille ans de christianisme, refusant la rupture avec la tradition, sera le premier à admettre l’utilisation du préservatif, dans des cas très limités, pour éviter la contamination du sida.

    Né le 16 avril 1927 dans une famille modeste de la très catholique Bavière à Marktl-am-Inn, Joseph Ratzinger, entre en 1939 au petit séminaire. La même année, il est inscrit aux Jeunesses Hitlériennes, un enrôlement devenu obligatoire par décret. Le pape, qui a dénoncé l'«inhumanité» du régime nazi, a souligné que cet engagement avait eu lieu contre son gré. 

    A lire aussi  le portrait de Benoît XVI paru en 2005 dans Libé

    Ordonné prêtre en 1951, Joseph Ratzinger n’a connu de véritable expérience pastorale que de 1977 à 1981 à Munich. Il a enseigné la théologie dans plusieurs universités allemandes puis participé comme expert au concile Vatican II (1962-1965). Il figurait parmi les plus experts les plus libéraux.

    Lors du conclave de 1978, il fait plus ample connaissance avec le futur Jean Paul II qui l’appelle en novembre 1981 pour diriger la Congrégation pour la doctrine de la foi.

    Benoît XVI a cherché à faire revenir les intégristes dans le giron de l’Eglise, pourvu qu’ils acceptent le Concile. Il a appelé les Européens à ne pas rejeter leurs «racines chrétiennes». Il a travaillé à la «nouvelle évangélisation» mais aussi exprimé son respect aux non croyants.

    Ce pape a déclenché plusieurs polémiques. La première a éclaté en septembre 2006 et l’a opposé au monde musulman après son discours sur les rapports entre raison et foi à Ratisbonne. En janvier 2009, sa décision de lever l’excommunication de quatre évêques intégristes dont l’un, le Britannique Richard Williamson, était un négationniste, avait soulevé un tollé. Mais il a multiplié les gestes de respect envers les musulmans et surtout les juifs.


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  • Dernière modification : 11/02/2013 

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    En direct : Le pape Benoît XVI annonce sa renonciation

    Le pape Benoît XVI a annoncé sa renonciation à partir du 28 février. Une première depuis 1415. Le souverain pontife a déclaré ne plus avoir la "force" de diriger l'Église en raison de son âge. Suivez les réactions et analyses sur notre liveblogging.

     
     

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