Entre 180 et 190 policiers dont une équipe du RAID ont investi tôt ce mercredi matin la cité de Grigny 2 dans l'Essonne. Un énorme dispositif qui a permis l'interpellation de quinze personnes soupçonnées d'avoir pris d'assaut une rame du RER D le 16 mars dernier. Ce fait divers avait provoqué la terreur des passagers et suscité de vives réactions dans l'opinion.
La plupart des interpellés sont mineurs âgés de 15 à 17 ans mais certains ont à peine 13 ans. Ils ont été placés en garde à vue dans les locaux de la sûreté départementales à Evry. Une autre interpellation a eu lieu au même moment à Montreuil en Seine-Saint-Denis. Au total, 16 personnes étaient donc en garde à vue en milieu de matinée. Un effectif "incomplet" : les forces de l'ordre ciblait une vingtaine de personnes. Le motif de leur inculpation sera le vol avec violence en réunion dans les transports en commun, des faits passibles de 10 ans de prison.
Parmi les objets saisis au domicile des suspects figurent notamment des objets ayant appartenus aux victimes agressées dans le RER. Certains auraient également été reconnus par les victimes.
Manuel Vall a exprimé sa satisfaction après l'annonce de cette intervention et ajouté qu'il suivrait "avec attention les suites judiciaires", selon des propos rapportés par Le Parisien.
Le RAID mobilisé en raison du profil de certains des interpellés
C'est le profil de certains des interpellés jugés potentiellement dangereux qui a justifié l'intervention du RAID.
La prise d'assaut de cette rame du RER D, comparée par ceux qui l'avait subie à une véritable attaque de diligence, avait eu lieu dans la gare de Grigny-centre. Lancée vers 22 heures-22h30, elle avait été commise par une vingtaine de personnes. La police avait recensé "huit à neuf victimes" de vols avec violence et six plaintes avaient été déposées. Selon les témoignages et les images de vidéosurveillance, les agresseurs avaient attaqué les passagers du RER D stationné dans la gare avant de ressortir quelques minutes plus tard. Les victimes avaient été dépouillées de leurs portefeuilles, sacs à main et téléphones portables.
Les assaillants, qui avaient le visage dissimulé, étaient passés de wagon en wagon et avaient attaqué "le plus de monde possible", selon un témoin qui avait évoqué des menaces de coups et de gaz lacrymogènes, en commentant : "C'était rapide, violent et cela avait l'air très organisé".
A lire aussi : RER attaqué : "C'était rapide, violent et cela avait l'air très organisé"