• Dernière modification : 31/03/2012 

    Les Birmans s’apprêtent à vivre des élections historiques

     

    Les Birmans doivent se rendre aux urnes ce dimanche pour des élections législatives hautement symboliques. Pour la première fois depuis 1990, l’égérie de l’opposition, Aung San Suu Kyi, est autorisée à y participer.

    Par FRANCE 24 (vidéo)lien
    FRANCE 24 (texte)
     

    Après 50 ans de dictature, la Birmanie s’apprête à vivre des élections législatives partielles hautement symboliques. L’égérie de l’opposition, Aung San Suu Kyi, devrait, selon toute vraisemblance, remporter un siège, et son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), rafler une grande majorité des 48 sièges en jeu.

    Une goutte d’eau dans l’océan : entre le Parlement national et les assemblée régionales, il existe en tout 1 158 sièges, aujourd’hui majoritairement aux mains de l’USPD, Parti de la solidarité et du développement de l’Union, créé de toute pièce par l’ancienne junte militaire au pouvoir.

    Les élections de ce dimanche 1er avril ne feront donc pas basculer l’équilibre politique actuel dans le pays. Mais le retour sur la scène politique d’Aung San Suu Kyi, après 15 ans de privation de liberté, enfièvre les Birmans qui y voient la fin de cinq décennies d’inflexible autoritarisme, mené par l’un des régimes les plus fermés du monde.

    L'opposante avait triomphé aux élections de 1990, mais jamais la junte n’a reconnu sa victoire. Celle que la rue a surnommée la "Dame de Rangoun" était encore en résidence surveillée 20 ans plus tard, en novembre 2010, lors de législatives boycottées par la LND et qualifiées de mascarade par l'Occident.

    "Un premier pas dans le processus démocratique"

    "Les élections de dimanche sont, à l’échelle de l’histoire du pays, très importantes", affirme Suzanne Dimaggio, spécialiste de la Birmanie au sein de Asia Society, une organisation basée à New York et chargée de promouvoir des politiques de développement en Asie. "Elles riment avec un retour de l’opposition en Birmanie pour la première fois depuis des décennies. C’est un premier pas dans le processus démocratique. Mais le test réel sera en 2015, lors des prochaines élections législatives", poursuit la chercheuse.

    Ce vendredi lors d’une conférence de presse, Aung San Suu Kyi a fustigé les irrégularités du scrutin de dimanche. "Je ne pense pas que nous puissions considérer que c'est une élection libre et juste si l'on tient compte de ce que l'on a observé ces derniers mois", a-t-elle déclaré, apparaissant encore fragile mais déterminée. Malade et épuisée, elle avait été contrainte d’annuler ses derniers meetings de campagne le week-end dernier.

    Elle reproche à ses adversaires d’avoir vandalisé ses affiches de campagne, de manipuler les listes électorales en y ajoutant, par exemple, des personnes décédées, et de commettre "de nombreux actes d’intimidation" à l’égard de candidats. Des cas de clientélisme électoral, d’achats de voix et de pressions pour assister aux débats, de la part de l'USPD ont par ailleurs été recensés.

    Malgré ces critiques, la lauréate du prix Nobel de la Paix en 1991 a réitéré son engagement dans les élections. "Nous sommes toujours déterminés à aller de l'avant, parce que c'est ce que notre peuple souhaite, a-t-elle assuré. Nous n'avons jamais fait de compromis sur le plan des principes [...] Notre opinion est qu'une fois au Parlement, nous pourrons travailler pour une véritable démocratisation."

    Redorer l’image de la Birmanie

    Depuis près d’un an, la Birmanie multiplie les gestes d’ouverture. En juin 2011, la junte militaire au pouvoir depuis 1962 a laissé la place à un gouvernement civil – en réalité majoritairement composé d’anciens militaires réformistes – qui s’est attaché à redorer l’image de la Birmanie auprès des Occidentaux, notamment dans le but d’obtenir la levée des sanctions décidées en Europe et aux États-Unis à la fin des années 1990.

    Après la libération, en janvier, de 651 prisonniers politiques, l’Europe a déjà allégé son régime de sanctions. La levée totale des sanctions occidentales contre le pays dépend notamment du déroulement des élections de dimanche. Le régime a, grande première en Birmanie, autorisé des observateurs étrangers – dont cinq de l’Association des pays du sud-est asiatique (Asean), à venir assister au scrutin. Un certain nombre de journalistes étrangers ont également obtenu des visas pour venir couvrir les élections.

    "Nous aurions été plus convaincus de la bonne foi du régime s’il y avait eu un observateur de l’ONU, modère Suzanne Dimaggio. Mais la Birmanie est restée hermétique pendant des décennies. Le fait qu’ils autorisent des étrangers à assister aux élections est très significatif". Si David Mathieson, spécialiste de la Birmanie pour Human Rights Watch, applaudit l’ouverture du régime, son enthousiasme est plus mesuré. "La Birmanie reste un pays profondément corrompu. Ce serait une folie de lever immédiatement les sanctions."
     


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  • URGENT: Tell USAID Administrator Dr. Rajiv Shah to Urgently 
    Provide Lifesaving Aid to Kachin IDPs TODAY!

     

    Dear Marylise,

    Please tell USAID Administrator Dr. Rajiv Shah to urgently provide life-saving humanitarian aid to more than 55,000 Kachin Refugees in Kachin State, Northern Burma.

    While the world excitedly awaits
    Burma’s by-election, scheduled for Sunday, April 1st, already anticipating a win for Daw Aung San Suu Kyi, the Burmese Army continues its brutal campaign against the Kachin ethnic minority in Northern Burma far away from the world’s attention.

    Since the Burmese Army broke a 17 year ceasefire with the Kachin Independence Organization in June 2011, Kachin villagers have been subjected to widespread human rights abuses including forced portering, use as human shields and landmine sweepers, rape, torture, extrajudicial killings, disappearance, forced relocation and destruction and confiscation of food and property.

    Tragically, the situation for Kachin civilians continues to deteriorate. Since June 2011, more than 75,000 people have been forced to flee attacks by the Burmese Army, seeking shelter in hiding sites and makeshift internally displaced persons camps set up by local Kachin community based organizations.  Dangerously low amounts of humanitarian aid have been given to the Kachin refugees, resulting in the deaths of some children, elderly and women from preventable diseases. Access to clean water and medicine could have easily kept 1 year old baby Maran Gam Awn alive, but instead he died from diahrrea. 

    Kachin community groups are doing all they can to assist their people, but they desperately need more supplies and assistance. 
    Please tell USAID Administrator Rajiv Shah to urgently provide humanitarian assistance to the Kachin community-based relief committees so that they can carry on their work and save the lives of Kachins who have already had to endure so much. A 38-year-old woman from Loi Kang village, now living in a remote camp along the Burma-China border, told Human Rights Watch she was concerned about the immediate provision of food aid in the IDP camps, as her family has no other source of sustenance. “We got rice and oil from Wunpawng Ninghtoi [Kachin Community Groups] and also some warm clothes, but I worry that if the supplies for us stop coming and if there is not enough food.... I am very worried about that.”

    The situation is getting worse. Preventable illnesses caused by lack of food, medicine, unsanitary conditions and exposure to the elements are taking their toll on these IDPs and refugees. Children, the elderly and women are acutely vulnerable in this situation. Children suffer from malnutrition, diarrhea and stomach parasites. Without immediate humanitarian assistance from the international community, people will continue to suffer. Please tell USAID Administrator Rajiv Shah to provide lifesaving humanitarian aid to the Kachin IDPs before the situation gets worse. Aid to the Kachin community groups will ensure immediate and effective delivery to the communities who desperately need it, and have no other way of getting assistance.

    The international community desperately wants to believe Burma’s regime is sincere about change and reward them for it. We have a responsibility to ensure it is not at the expense of the lives of Burma’s ethnic minorities.
    We must demand the U.S. government to provide lifesaving humanitarian assistance to the Kachin.  

    In solidarity,

    USCB team


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  • Message d’Alain Juppé à Aung San Suu Kyi (27 mars 2012)

    A l’approche des élections législatives partielles du 1er avril, Alain Juppé, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et européennes, a adressé hier un message de sympathie à Aung San Suu Kyi, qui a dû interrompre ces derniers jours ses activités de campagne pour raisons de santé.

    Début de citation :

    " Madame,

    La nouvelle m’est parvenue hier que vous avez été contrainte d’interrompre votre campagne, à une semaine du scrutin du 1er avril, pour ménager votre santé. Je tenais, dans ce moment difficile, à vous faire part de tout mon soutien et à vous souhaiter un prompt rétablissement. Je suis convaincu que la force morale qui vous a toujours portée vous y aidera et j’espère que vous pourrez bientôt reprendre pleinement votre action en faveur de la démocratie et au service de votre pays.

    C’est avec le plus grand intérêt que nous suivons, en France, le processus électoral auquel vous avez choisi de participer. Il est à nos yeux capital pour l’avenir de la transition en cours en Birmanie que la campagne qui s’achève et le scrutin se déroulent de manière démocratique et transparente. Chacun a conscience que, même s’il ne s’agit que d’élections partielles, celles-ci revêtent une importance politique toute particulière. Ce seront les premières élections auxquelles toute l’opposition pourra participer depuis celles de 1990. La manière dont cette étape sera franchie traduira la détermination des autorités à poursuivre la dynamique d’ouverture engagée depuis quelques mois.

    En vous renouvelant mon souhait d’un prompt rétablissement, je vous prie d’agréer, Madame, l’expression de mes hommages respectueux. "

    Fin de citation.


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  • Déplacement en Birmanie et en Thaïlande de François Zimeray, ambassadeur pour les droits de l’Homme (du 28 mars au 2 avril)

    A la demande de Bernard Kouchner, l’Ambassadeur pour les droits de l’Homme, François Zimeray, se rendra en Birmanie et en Thaïlande du 28 mars au 2 avril.

    En Birmanie, François Zimeray aura plusieurs entretiens avec les autorités et fera le point sur la situation des droits de l’Homme avec les différents acteurs politiques. Il rappellera le profond attachement de la France au respect des droits fondamentaux, en particulier la liberté de conscience et d’expression. Il rencontrera également des représentants de la société civile, des ONG, ainsi que les agences des Nations Unies présentes à Rangoon.

    En Thaïlande, la mission de l’Ambassadeur pour les droits de l’Homme visera à mettre en lumière le sort parfois dramatique réservé aux migrants. Il se rendra notamment sur le terrain, dans des villages de pêcheurs où sévit un important trafic d’enfants esclaves. Plusieurs centaines de corps d’enfants recrutés dans la filière pêche ont été retrouvés par des gardes côtes.

    François Zimeray interviendra lors d’un séminaire régional co-organisé par l’IRASEC (Institut de recherche de l’Asie du sud-est contemporaine) et l’Université Chulalongkorn sur la traite des êtres humains en Asie du sud-est continentale intitulé « De la prévention à une réintégration adaptée des victimes ».


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  • Elections en Birmanie : participation d’observateurs internationaux

     

    Les autorités birmanes ont invité des observateurs de l’ASEAN, de l’Union européenne, des Etats-Unis et des Nations unies à assister aux élections législatives partielles du 1er avril prochain.

    La France, avec ses partenaires de l’Union européenne, suit avec attention le déroulement de cette élection.

    Elle enverra les diplomates de son ambassade en Birmanie pour observer le processus électoral.

    La France encourage les autorités birmanes à poursuivre leur politique d’ouverture et de transparence et encourage toutes les parties à s’engager en faveur de la démocratie et de la réconciliation nationale.


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