Le classement de Shanghai des universités mondiales, aussi connu que critiqué, confirme la suprématie des facultés américaines, loin devant la France, qui stagne avec trois établissements dans le "Top 100" et en perd encore un dans le "Top 500". La première université française, Paris-Sud, gagne trois places et se retrouve 37e, mais ses compatriotes les plus proches cèdent du terrain: Pierre-et-Marie-Curie perd une place et rétrograde à la 42e place, tandis que l'Ecole normale supérieure (ENS) recule à la 73e place.
Dans l'édition 2012, les universités américaines s'arrogent toujours dix-sept des vingt premières places. Le quatuor de tête est inchangé, composé des universités américaines Harvard, Standford, Massachusetts Institute of Technology (MIT) et Berkeley. Le Royaume-Uni conserve deux établissements dans le "Top 10", aux mêmes rangs : Cambridge reste 5e et Oxford 10e. En revanche, le University College of London perd une place et sort du "Top 20", au profit de l'université de Tokyo, qui s'octroie une place. La première université européenne non anglo-saxonne, l'Ecole Polytechnique fédérale de Zurich, pointe à la 23e place.
Par nombre d'établissements présents dans le "Top 500", les Etats-Unis arrivent largement en tête, avec cent cinquante établissements, suivis par la Chine, avec quarante-deux universités, mais dont aucune n'est dans le "Top 100". Le Royaume-Uni en compte trente-huit et l'Allemagne trente-sept.
LILLE 1, EN SCIENCES ET TECHNOLOGIES, FAIT SON ENTRÉE
La France reste 8e, cette fois à égalité avec l'Italie, mais avec vingt universités représentées cette année, soit une de moins qu'en 2011. Si les résultats globaux de la France sont à peu près stables, on note l'entrée de l'université Lille 1, en sciences et technologies, dans le "Top 500" et la belle progression de l'université Joseph-Fourier, à Grenoble 1, qui passe du peloton des 151-200 mondiaux aux 101-150es mondiaux.
Ce classement, publié depuis 2003 par l'université Jiaotong des communications de Shanghai, fait l'objet de nombreuses critiques sur sa méthodologie. En effet, il privilégie la recherche en sciences exactes, au détriment de l'enseignement, prenant en compte parmi ses critères le nombre de prix Nobel attribués à ses anciens élèves ou à ses chercheurs, le nombre de médailles Fields, ainsi que les articles publiés dans des revues exclusivement anglo-saxonnes comme Nature et Science.
"Il est surprenant de noter que l'Allemagne, la France et l'Italie classent très peu d'établissements dans les cent ou deux cents premiers de ce palmarès", relève dans un communiqué la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche française, Geneviève Fioraso. Ce classement "ignore en grande partie les sciences humaines et sociales, ne prend pas en compte la qualité de l'enseignement", déplore-t-elle, rappelant que la France "participe à une initiative européenne pour la mise en place d'un classement européen multicritère".