• Le Point.fr - Publié le 12/07/2012 à 14:47 - Modifié le 12/07/2012 à 15:46

    Le P-DG de l'Audiovisuel extérieur de la France renonce à lutter face à la volonté du pouvoir socialiste de l'écarter de ses fonctions.

    Alain de Pouzilhac, ancien P-DG de l'AEF.

    Alain de Pouzilhac, ancien P-DG de l'AEF. © Jean-Pierre Muller / AFP

     

    Convoqué mercredi soir au Quai d'Orsay par Laurent Fabius et Aurélie Filippetti, Alain de Pouzilhac, le P-DG de l'Audiovisuel extérieur, a posé sa démission. Il abandonne son mandat face à la pression de ses deux ministres de tutelle et n'assistera pas au conseil d'administration qui, à 15 heures, devait le destituer. Hier soir, face aux deux ministres, il était décidé à lutter afin de contraindre sa tutelle à le limoger. La nuit porte conseil. Ce matin, Pouzilhac renonce de lui-même.

    En lieu et place, Jean-Paul Cluzel exposera au conseil d'administration les conclusions de son rapport, à savoir le maintien de la fusion de France 24 et RFI sans fusion des rédactions et le maintien du déménagement de RFI à Issy-les-Moulineaux. En éliminant Pouzilhac, Fabius et Filippetti avaient sans doute à coeur de faire une concession aux syndicats qui, sur le fond, n'obtiennent pas gain de cause. Le gouvernement Ayrault juge en effet trop coûteux de revenir en arrière sur la fusion juridique entre France 24 et RFI... La fusion des rédactions, elle, est abandonnée. C'est l'autre concession faite au personnel, dans la lignée des promesses de campagne du candidat Hollande.

    Un bonus refusé sous Sarkozy

    Pouzilhac était en lutte avec les syndicats de RFI depuis le premier jour de sa nomination. La tutelle, même du temps de Sarkozy, l'avait quelque peu lâché vers la fin du quinquennat en lui refusant, par exemple, le versement de son bonus tandis que le bonus de son numéro deux, Pierre Hanotaux, n'était pas remis en cause. C'est bien Pouzilhac qui était dans le collimateur. La rédaction de France 24, elle-même, avait voté une motion de défiance contre lui au moment du départ de Jean Lesieur, le patron de la rédaction.

    François Hollande devra, pour le remplacer, utiliser le fameux article 13 de la loi audiovisuelle du 5 mars 2009, qui stipule que l'exécutif nomme par décret, pour cinq ans, le P-DG de l'AEF après avis conforme du CSA et après avis des commissions parlementaires des Affaires culturelles. Hollande, qui veut réformer cette procédure qui a valu à Nicolas Sarkozy une polémique constante, va donc devoir utiliser l'instrument honni, symbole du sarkozysme.

    Des rapports houleux avec l'État

    Pouzilhac n'était pas à l'origine de la réforme de l'audiovisuel extérieur. Celle-ci a été conçue au début du mandat de Sarkozy par tout un tas de conseillers comme Georges-Marc Benamou, Éric Garandeau, Aline Sylla-Walbaum, Isabelle Mariani, de ministres (Christine Albanel, Bernard Kouchner), et de hauts fonctionnaires comme Laurence Franceschini, l'actuelle patronne de la direction des médias du ministère de la Culture. Le rôle de Pouzilhac a été, d'abord, de défaire le mariage boiteux de TF1 et de France Télévisions, les deux actionnaires "chien et chat" au sein de France 24. Puis, avec Christine Ockrent, sa numéro deux nommée par Nicolas Sarkozy elle aussi, ils ont tenté de trouver un terrain d'entente avec nos partenaires francophones au sein de TV5 Monde dont l'actionnariat et la gouvernance se trouvaient, de fait, modifiés.

    Pouzilhac aura, pour sa part, conduit la réduction des effectifs (300 personnes), supprimé des langues chez RFI, lancé l'arabe au sein de France 24 (contre l'avis de la tutelle), refusé de faire disparaître les marques RFI et France 24 comme cela était prévu au départ. Alain de Pouzilhac, dont la carrière s'est faite dans la publicité chez Havas, s'est plaint tout au long de son mandat de l'absence de "culture du résultat" chez les hauts fonctionnaires. Des rapports houleux qui ont bloqué la signature du COM (contrat d'objectifs et de moyens) avec l'État. Quinze jours avant le premier tour de la présidentielle, il refusait encore de signer ce COM que lui tendait Laurence Franceschini... Un COM qui prévoyait des moyens à la baisse.

    Des procès à venir avec Christine Ockrent

    Au moment de l'affaire Ockrent, Pouzilhac s'était vu refuser de licencier sa numéro deux. Ce blocage, assumé à l'époque par Matignon, avait créé un climat conflictuel au sommet de l'AEF préjudiciable à tout l'édifice.

    Alain de Pouzilhac avait lui-même proposé sa démission à Nicolas Sarkozy qui la lui avait refusée. Le départ de Christine Ockrent avait donné lieu à un double contentieux. D'une part, un contentieux indemnitaire. L'ancienne directrice déléguée réclame le paiement de 650 000 euros. L'audience aura lieu à la rentrée. D'autre part, un contentieux pour "harcèlement moral" à travers une plainte contre X instruite par la police depuis plusieurs mois. De nombreux cadres de l'AEF - on parle de plusieurs dizaines de convocations - ont été entendus par le "Château des rentiers" dont Alain de Pouzilhac et Jean Lesieur, l'ancien patron de France 24, plus spécialement visés par la plainte de Christine Ockrent.


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  • Le Point.fr - Publié le 12/07/2012 à 15:19 - Modifié le 12/07/2012 à 16:20  lien

    Le 12 juillet 1962, ils montaient sur scène pour la première fois. Cinquante ans plus tard, ils nourrissent leur propre légende.

    A bientôt 69 ans, Mick Jagger déborde encore d'énergie.

    A bientôt 69 ans, Mick Jagger déborde encore d'énergie. © Frank May / AFP


     

    Souvent "stone", mais sacrément rock'n'roll. Car les Rolling Stones, c'est 50 ans dans les charts et plus de 200 millions d'albums vendus. C'est une influence pour des milliers de groupes de musique. Les Rolling Stones peuvent s'enorgueillir d'un rock simple et compulsif. Ne se limitant pas au milieu musical, Mick Jagger et sa bande ont contribué à faire voler en éclat de nombreux tabous de la société : drogues, religion, sexualité débridée..., participant ainsi à la grande révolution des moeurs des années 1960.

    Hanspeter Künzler, journaliste de Londres spécialisé en musique, en parle dans un excellent ouvrage disponible en anglais en format e-book. Anecdotes, lives, backstage, aventures amoureuses, dérapages et démêlés avec la justice... Tout est abordé dans ce superbe bouquin qui respire le vécu.

    REGARDEZ notre diaporama : Rolling Stones, 50 ans de scène


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    Andricgrad, nouvelle folie aux relents nationalistes signée Emir Kusturica

    Le Monde.fr | <time datetime="2012-07-11T20:56:20+02:00" itemprop="datePublished">11.07.2012 à 20h56</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-07-11T20:56:21+02:00" itemprop="dateModified">11.07.2012 à 20h56</time>

     
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    Le musicien et cinéaste serbe Emir Kusturica à Paris, en 2007.

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    La date n'était pas choisie au hasard : le 28 juin dernier, date anniversaire de la bataille du Champ des merles, mythe fondateur de l'identité serbe, Emir Kusturica inaugurait le dernier-né de ses projets. Le réalisateur d'Underground, Chat noir chat blanc ou La Vie est un miracle, célèbre pour ne reculer devant aucune folie, dévoilait les premiers bâtiments d'Andricgrad, une ville entière sortie de terre en moins d'un an. La "ville d'Andric" se veut un hommage à Ivo Andric (1892-1975), écrivain de langue serbe et seul Prix Nobel de littérature yougoslave (en 1961).

    Première raison d'être de ce projet pharaonique : offrir un décor plus vrai que nature à l'adaptation cinématographique du Pont sur la Drina, le roman le plus célèbre de l'écrivain, qui narre l'histoire d'une petite ville multiethnique de Bosnie du XVIe siècle jusqu'à la Première Guerre mondiale.

    UN "DISNEYLAND" BALKANIQUE

    Depuis un an, "Kamengrad" (la "cité de pierres", autre nom de la ville en construction) se construit aux abords de Visegrad, ville de Republika Srpska, l'entité serbe de Bosnie... et à l'ombre du fameux pont sur la rivière Drina. Celui-ci, personnage principal du récit d'Ivo Andric, qui en fait le lieu de règlement des conflits entre musulmans, Serbes et juifs, est aussi devenu un symbole des heures sombres de la Bosnie : pendant la guerre (1992-1995), de nombreux civils y furent égorgés et jetés dans la Drina.

    Satisfait des premières constructions, Emir Kusturica a finalement décidé de conserver la ville nouvelle en l'état après le tournage du film, dont le calendrier demeure mystérieux. A terme, les bâtiments accueilleront boutiques et animations, faisant d'Andricgrad un "Disneyland" balkanique, à l'image du village de Kustendorf, projet précédent du cinéaste.

     

     

    "Je suis certain qu'Andric, s'il était vivant, aimerait voir une ville qui crée une image de continuité, qui relie les différentes étapes de l'histoire de Visegrad : l'époque du paganisme, l'époque chrétienne, ottomane et austro-hongroise", s'est félicité le réalisateur lors du premier anniversaire du chantier, devant plusieurs centaines d'habitants de Visegrad.

    "FAIRE RAYONNER L'ESPRIT DE LA REPUBLIKA SRPSKA"

    L'ambition affichée par Kusturica de retracer fidèlement l'histoire de la région est en partie biaisée. Parmi les constructions déjà érigées ou annoncées, on trouve une cinquantaine de maisons, une mairie, des hôtels, un théâtre, un cinéma, des magasins, des cafés, un marché, une église orthodoxe... et pas la moindre mosquée, alors même que les relations entre communautés musulmane et chrétienne de Visegrad sont au cœur du récit d'Ivo Andric.

    Un oubli d'autant plus dérangeant que les déclarations de Kusturica au moment d'ouvrir le chantier, insistant sur le caractère uniquement serbe du projet, ont suscité la méfiance : "Andricgrad fera rayonner l'esprit de la Republika Srpska, que l'œuvre littéraire d'Andric avait anticipée", a déclaré le réalisateur en référence à l'entité serbe de Bosnie.

    Des propos repris en substance par Cedomir Antic, historien participant au chantier, lundi 9 juillet sur le site officiel : "Andricgrad témoignera des progrès culturels, artistiques et éducatifs en Serbie et en Republika Srpska."

    Amra, une habitante bosniaque de Visegrad, voit dans les travaux du cinéaste "un délire mégalomane pour gommer une partie de l'histoire". Même crainte chez Alija, qui dénonce "la continuation de la politique nationaliste serbe qui veut désormais refaire l'histoire et s'approprier un pont d'identité ottomane au passé multiculturel".

    "UNE RENTE PERSONNELLE"

    Le coût du chantier est estimé à 15 millions d'euros, partagé entre la Republika Srpska, la municipalité de Visegrad et Kusturica lui-même, actionnaire majoritaire. Pour certains opposants au projet, il ne s'agit ni plus ni moins que d'un "investissement public pour obtenir une rente personnelle".

    Svetlana Cenic, économiste de Banja Luka, critique la gestion du projet, pour lequel la Republika Srpska n'a pas lancé d'appel d'offres et qui met à disposition de Kusturica des fonds publics "alors que le pays est en grave récession". "Lorsque Kusturica en aura fini avec sa dernière lubie, Andricgrad demeurera, mais le contribuable sera amer en voyant son argent bel et bien envolé", affirme l'économiste au journal de Bosnie Dnevni Avaz.

    "Pour Andricgrad, Kusturica détruit tout", titrait récemment le site serbe B92. Principale critique : la destruction de la forteresse Petrinja, un ouvrage centenaire, dont Kusturica, malgré l'opposition d'une partie des habitants, a récupéré les roches.

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  • Festival de l’Abbaye de Fontfroide 2012 : pour Montserrat…

     

    Jordi Sa­vall, Hes­pè­rion XXI, La Ca­pella Reial de Ca­ta­lu­nya et de nom­breux mu­si­ciens in­vi­tés se re­trou­ve­ront à l’Ab­baye de Font­froide du 15 au 19 juillet pour le 7e Fes­ti­val Mu­sique et His­toire pour un Dia­logue In­ter­cul­tu­rel, une édi­tion dé­diée à la mé­moire de Mont­ser­rat Fi­gue­ras.

    PAR Clotilde Maréchal | FESTIVALS | 2 juillet 2012
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    Le sep­tième Fes­ti­val Mu­sique et His­toire pour un Dia­logue In­ter­cul­tu­rel se dé­rou­lera dans le cadre ma­gique de l’Ab­baye de Font­froide du 15 au 19 juillet. Une édi­tion pleine d’émo­tion car en­tiè­re­ment dé­diée à la mé­moire de Mont­ser­rat Fi­gue­ras, dis­pa­rue le 23 no­vembre 2011. Elle qui a été, tout au long de ces six pre­mières an­nées, la vé­ri­table âme du fes­ti­val, en tant qu’ins­pi­ra­trice de la pro­gram­ma­tion et comme chan­teuse et mu­si­cienne faite d’amour in­fini et de grâce, de sen­si­bi­lité ex­trême et de gé­né­ro­sité. Mont­ser­rat Fi­gue­ras l’illu­mi­nait de sa pré­sence, de sa voix, de son hu­ma­nité et de sa lu­mière qui ca­res­sait les mé­lo­manes. C’est cette lu­mière qui donne la force à l’équipe du fes­ti­val de conti­nuer sans sa pré­sence et qui ai­dera à com­bler le grand vide qu’elle laisse, avec les pro­jets qu’elle au­rait sou­haité réa­li­ser…

    Le Fes­ti­val Mu­sique et His­toire pour un Dia­logue In­ter­cul­tu­rel dé­bu­tera donc di­manche 15 juillet dans Eglise Ab­ba­tiale à 21h30 avec le pro­gramme Ju­di­cii Si­gnum / Pè­le­ri­nages de l'âme : un dia­logue des âmes qui réunira La Ca­pella Reial de Ca­ta­lu­nya, les mu­si­ciens in­vi­tés de Tur­quie, d’Ar­mé­nie, de Grèce, du Maroc ainsi que ceux d’Hes­pè­rion XXI di­ri­gés par Jordi Sa­vall à la vielle. Ce der­nier, a com­posé ce pro­gramme en fai­sant ré­fé­rence aux pre­miers vers des Si­bylles d’ori­gines di­verses, dont lui et Fi­gue­ras se sont fait une spé­cia­lité tout au long de leur car­rière com­mune. Les si­bylles étaient des pro­phé­tesses de l’An­ti­quité dont la fi­gure a per­duré bien après cette pé­riode et dont le rôle était d’an­non­cer les évé­ne­ments mar­quants de leur temps.

    Le len­de­main, lundi 16 juillet, tou­jours à 21h30 mais cette fois dans le ré­fec­toire, les fes­ti­va­liers pour­ront en­tendre The Teares Of The Muses : Eli­za­be­than Consort Music (Fan­tai­sies, In No­mines et Danses) consa­cré à l’âge d’or de la mu­sique pour en­semble de violes et luths dans l’An­gle­terre des Tudor, d’Henry VIII et Éli­za­beth IOeuvres d’Henry VIII, Ro­bert White, Cle­ment Wood­cock, John Ta­ver­ner, Ro­bert Par­sons, John Dow­land et Chris­to­pher Tye avec Hes­pè­rion XXI, Rolf Lis­le­vand, Phi­lippe Pier­lot, Sergi Ca­sa­de­munt, Imke David, Lo­renz Duftchs­mid, Xa­vier Puer­tas, Mi­chael Beh­rin­ger, Pedro Es­te­van et Jordi Sa­vall au des­sus de viole et à la di­rec­tion.

    Tou­jours au ré­fec­toire, mardi 17 juillet cette fois, à 21h30, Le Temps re­trouvé réunira Arianna Sa­vall, Fer­ran Sa­vall, Haig Sa­riyou­koumd­jian, Hakan To­ckal, Di­mi­tri Pso­nis, Driss el Ma­loumi, Pedro Es­te­van et Jordi Sa­vall. Avec ce concert en sou­ve­nir du pro­gramme Du Temps et de l’Ins­tant qu’ils avaient créé et in­ter­prété en fa­mille en 2004, Arianna, Fer­ran et Jordi Sa­vall ren­dront un cha­leu­reux hom­mage à Mont­ser­rat Fi­gue­ras. Chants mé­dié­vaux, ro­mances sé­fa­rades, chan­sons po­pu­laires de Ca­ta­logne et les créa­tions d’Arianna et de Fer­ran com­plé­tées par des œuvres ins­tru­men­tales et des im­pro­vi­sa­tions sur des os­ti­na­tos, de­vien­dront un hom­mage émou­vant à celle qui fût leur muse, com­pagne, mère et par des­sus tout, cette mer­veilleuse voix de l’émo­tion im­mor­ta­li­sée dans tous les dif­fé­rents en­re­gis­tre­ments de ce riche et tou­chant hé­ri­tage qu’elle a laissé… A noter qu'Arianna Sa­vall (avec Pet­ter Ud­land Jo­han­sen) pu­blie ces jours-ci un nou­vel album chez ECM in­ti­tulé Hi­rundo Maris, mot latin pour dé­si­gner une hi­ron­delle de mer (la Sterne). Car tel le vol no­made de cet oi­seau, le quin­tet de la har­piste est un groupe qui s’ins­pire en par­tie de mu­sique an­cienne et en par­tie de mu­siques tra­di­tion­nelles et qui dé­rive sur des cou­rants mu­si­caux entre Nor­vège et Ca­ta­logne.

    Avec La Rê­veuse don­née mer­credi 18 juillet dans le ré­fec­toire à 21h30, le pu­blic dé­gus­tera la viole au temps de Marin Ma­rais, Mon­sieur de Sainte Co­lombe, Mon­sieur de Machy et Jean-Sé­bas­tien Bach. Une viole de gambe tenue ce soir-là par un cer­tain Jordi Sa­vall…

    Cette édi­tion 2012 se ter­mi­nera en beauté, jeudi 19 juillet, en l’Eglise Ab­ba­tiale, à 21h30, avec Jeanne d'Arc, in­ter­prété par Hes­pè­rion XXI, La Ca­pella Reial de Ca­ta­lu­nya, Ré­ci­tants Louise Moaty, René Soso, Pas­cal Ber­tin, sous la di­rec­tion de Jordi Sa­vall. Ce pro­gramme est consti­tué de mu­siques de l'époque, mais aussi de mu­siques nou­velles, créées en 1993 pour illus­trer cette épo­pée à l'oc­ca­sion des films Jeanne la Pu­celle. Ba­tailles et Pri­sons réa­li­sés par Jacques Ri­vette et celles pré­pa­rées en 2011 pour le concert donné le 11 no­vembre à la Cité de la Mu­sique, à Paris. C'est pour rendre hom­mage à l'in­croyable épo­pée de Jeanne, à l'oc­ca­sion de la cé­lé­bra­tion des six cents ans de sa nais­sance, que Jordi Sa­vall et ses mu­si­ciens avaient voulu pré­pa­rer et réa­li­ser ce pro­jet : une ap­proche dif­fé­rente de la vie de cette jeune fille, in­jus­te­ment brû­lée vive à dix-neuf ans…

    Grand maître du ba­roque ayant sou­vent joué ces œuvres et les ayant en­re­gis­trées, Jordi Sa­vall donne au pu­blic six concerts de ces mu­siques splen­dides, avant d'al­ler écou­ter, sur le Grand Canal, leur exé­cu­tion (bande so­no­ri­sée) avec les ef­fets py­ro­tech­niques et les jeux d'eau du spec­tacle Feux d'Ar­ti­fice Royaux, mis en scène par Groupe F.

    Dans l’uni­vers de la mu­sique ac­tuelle, Jordi Sa­vall tient une place assez ex­cep­tion­nelle. De­puis plus de trente ans, il fait connaître au monde des mer­veilles mu­si­cales aban­don­nées dans l’obs­cu­rité et l’in­dif­fé­rence : jour après jour, il les lit, les étu­die, et les in­ter­prète, avec sa viole de gambe ou comme chef d’or­chestre. C’est un ré­per­toire es­sen­tiel rendu à tous les mé­lo­manes cu­rieux et exi­geants. Un ins­tru­ment, la viole de gambe, d’un raf­fi­ne­ment au-delà du­quel il n’y a que le si­lence, a été sous­trait aux seuls happy few qui le ré­vé­raient. Avec trois en­sembles mu­si­caux fon­dés avec Mont­ser­rat Fi­gue­ras, dis­pa­rue le 23 no­vembre 2011, – Hes­pè­rion, La Ca­pella Reial de Ca­ta­lu­nya et Le Concert des Na­tions – les deux in­ter­prètes ont créé un uni­vers rem­pli d’émo­tions et de beauté, of­fert à tous ces pas­sion­nés de mu­sique.

    Sa­vall est l’une des per­son­na­li­tés mu­si­cales les plus po­ly­va­lentes de sa gé­né­ra­tion. Concer­tiste, pé­da­gogue, cher­cheur et créa­teur de nou­veaux pro­jets mu­si­caux et cultu­rels, il se situe parmi les ac­teurs es­sen­tiels de l’ac­tuelle re­va­lo­ri­sa­tion de la mu­sique his­to­rique. Sa par­ti­ci­pa­tion au film d’Alain Cor­neau Tous les ma­tins du monde, son in­tense ac­ti­vité de concerts (en­vi­ron 140 par an), sa dis­co­gra­phie (six en­re­gis­tre­ments par an) avec la créa­tion d’Alia Vox, son propre label, prouvent que la mu­sique an­cienne n’est en rien éli­tiste et qu’elle peut in­té­res­ser, dans le monde en­tier, un pu­blic chaque fois plus jeune et plus nom­breux.

    Comme bien des mu­si­ciens, Jordi Sa­vall a com­mencé sa for­ma­tion à six ans au sein d’un chœur d’en­fants à Igua­lada (Bar­ce­lone), sa ville na­tale, la com­plé­tant par des études de vio­lon­celle, ter­mi­nées au Conser­va­toire de Bar­ce­lone en 1964. Un an plus tard, il com­mence en au­to­di­dacte l’étude de la viole de gambe et de la mu­sique an­cienne (Ars Mu­si­cae), et se per­fec­tion­nera à par­tir de 1968 à la Schola Can­to­rum Ba­si­lien­sis en Suisse. En 1973, il suc­cède à son maître Au­gust Wen­zin­ger à Bâle, y donne des cours et des mas­ter-class. Au cours de sa car­rière, il a en­re­gis­tré plus de 170 CD.

    Parmi les dis­tinc­tions et titres que Sa­vall a reçus, men­tion­nons : of­fi­cier dans l’ordre des Arts et des Lettres (1988), la Creu de Sant Jordi (1990), « mu­si­cien de l’an­née » du Monde de la Mu­sique (1992) et « so­liste de l’an­née » des Vic­toires de la Mu­sique (1993), Mé­daille d’or des Beaux-Arts (1998), membre d’hon­neur du Kon­zer­thaus de Vienne (1999), doc­teur ho­no­ris causa de l’Uni­ver­sité Ca­tho­lique de Lou­vain (2002) et de l’Uni­ver­sité de Bar­ce­lone (2006), Vic­toire de la Mu­sique pour l’en­semble de sa car­rière (2002) et, en 2003, la Mé­daille d’or du Par­le­ment de Ca­ta­logne, le Prix d’hon­neur de la Cri­tique de disque al­le­mande. Plu­sieurs Midem Clas­si­cal Awards lui ont été dé­cer­nés (1999, 2000, 2003, 2004, 2005, 2006).

    En 2006, l’al­bum Don Qui­jote de la Man­cha : Ro­mances y Músicas a non seule­ment été ré­com­pensé dans la ca­té­go­rie « mu­sique an­cienne », mais il a aussi créé l’évé­ne­ment en étant élu « disque de l’an­née ». Dans l’ou­vrage La­chrimæ Ca­ra­vag­gio s’unissent de façon no­va­trice la lit­té­ra­ture, la mu­sique et la pein­ture en un album dédié à ce peintre gé­nial et in­for­tuné : sept larmes et sept stances, avec de la mu­sique d’époque et de Jordi Sa­vall, sont un contre­point mu­si­cal à sa vie, telle une « bande ori­gi­nale ima­gi­naire », tan­dis que sept de ses der­nières pein­tures sont com­men­tées par Do­mi­nique Fer­nan­dez de l’Aca­dé­mie Fran­çaise.

    En 2008, il a été nommé Am­bas­sa­deur de l’Union Eu­ro­péenne pour un dia­logue in­ter­cul­tu­rel et, avec Mont­ser­rat Fi­gue­ras, Ar­tistes pour la paix dans le cadre du pro­gramme des Am­bas­sa­deurs de bonne vo­lonté de l’UNESCO. Dans le cadre de l’an­née eu­ro­péenne 2009, Sa­vall a été nommé Am­bas­sa­deur de la créa­ti­vité et de l’in­no­va­tion par l’Union Eu­ro­péenne. En juillet, le Conseil Na­tio­nal de la Culture et des Arts de Ca­ta­logne lui a dé­cerné le Prix Na­tio­nal de la Mu­sique. En 2010, en com­pa­gnie de Mont­ser­rat Fi­gue­ras, il a reçu le Prix Mé­di­ter­ra­née remis par le Centre Mé­di­ter­ra­néen de Lit­té­ra­ture à Per­pi­gnan et le Midem Clas­si­cal Award 2010 du meilleur disque clas­sique de mu­sique an­cienne, ainsi que le Prae­to­rius Mu­sik­preis Ger­many en no­vembre 2010 pour le livre-disque Jé­ru­sa­lem.

      

    Le site de Jordi Sa­vall

    Le site de l’Ab­baye de Font­froide

     

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  • Mort du comédien Mouss Diouf, l'inspecteur N'Guma de «Julie Lescaut»

    Publié le 07.07.2012, 09h38 | Mise à jour : 15h43lien

    Le comédien et humoriste Mouss Diouf est décédé ce samedi à l'âge de 47 ans.

    Le comédien et humoriste Mouss Diouf est décédé ce samedi à l'âge de 47 ans. | (AFP.)

    Le comédien et humoriste , 47 ans, est décédé ce samedi, annoncent ses proches. L’ancien héros de la série télévisée « » avait été victime de deux accidents vasculaires cérébraux en 2009. Il est décédé à 2 heures «des suites d'une longue maladie», indique son avocate à la demande de sa veuve, Sandrine Diouf.

    Souffrant de séquelles physiques importantes, et privé de l'usage de la parole notamment, il avait par la suite été admis dans un centre de réadaptation fonctionnelle. Selon son producteur Michel Nouader, l'état de de l'artiste s'était nettement dégradé au cours des derniers jours et il avait sombré dans le coma.

    Véronique Genest : «Notre Mouss est mort»

    La comédienne Véronique Genest, son ancienne partenaire dans la série «Julie Lescaut», lui a rendu un vbrant hommage sur son compte Twitter. «Notre Mouss est mort, mon cœur est en berne... Mes pensées vont vers Sandrine et Isaac... Sylvie, Tessa et Selena réunis dans une mm douleur», écrit-elle. Interrogée par BFM-TV, elle a fait part de son «infinie tristesse» mais aussi de son «soulagement» car «il souffrait énormément.»

    AUDIO. Le chagrin de Véronique Genest 
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    Un AVC en plein one man show

    C'est sur la scène du Théâtre du Gymnase, à Paris, le 23 février 2009, pendant un one man show, que Mouss Diouf avait subi son premier AVC. Ce soir-là, le Canadien Anthony Kavanagh, également sur scène, l'avait pratiquement sauvé, en se rendant compte que son ami avait des trous de mémoire. Mouss Diouf avait alors été transporté à l'hôpital Lariboisière. Après son opération, ses médecins lui avaient demandé de prendre du recul par rapport à son métier.

    En avril dernier,
    un document controversé avait été diffusé par M6 dans « Accès privé ». Tourné au domicile de l'humoriste, à Marseille, ce reportage montrait des images du malade, de dos et flouté sur son lit médicalisé. Poignant, ce document présentait le combat de Sandrine pour que son mari reste soigné à domicile.

    L'inspecteur N'Guma le révèle au grand public

    Né à Dakar (Sénégal) le 28 octobre 1964, il arrive en France en 1969 avec sa famille, qui s'installe à Marseille puis en Seine-Saint-Denis, à Bobigny. C'est là que Mouss Diouf obtient un diplôme de serrurier. Son physique imposant l'incite à pratiquer la boxe : il aura sur le ring pour partenaire d'entraînement le champion Stéphane Ferrara,
    précise la biographie de son site officiel. Après 17 combats amateurs, il raccroche les gants et se consacre, tout comme son ami boxeur, à la comédie.

    Vocation précoce ou signe du destin, Mouss Diouf avait joué peu avant son départ du Sénégal le rôle d'un enfant dans le film «Le Mandat», du célèbre romancier et réalisateur sénégalais Sembène Ousmane. C'est en accompagnant Stéphane Ferrara à une audition que Mouss Diouf rencontre Jérôme Savary qui lui offre immédiatement un rôle de berger dans «La Femme du Boulanger». «Mais enfin Jérôme, il est noir et le berger ne peut pas être noir», plaide le producteur. Qu'à cela ne tienne, Jérôme Savary l'engagera peu après dans «Le bal des cocus» avec Anémone.

    Il fait ses premiers pas à la télévision dans un épisode de «Navarro» avec Roger Hanin. En 1992, il débarque dans la série «Julie Lescaut», avec Véronique Genest. Jusqu'en 2006, il y interprète le rôle de l'inspecteur Justin N'Guma, qui le révèle au grand public. Parallèlement, il poursuit les apparitions au cinéma mais aussi au théâtre. En 2002, son nom est à l'affiche d'«Astérix et Obélix : mission Cléopâtre» d'Alain Chabat. Parmi ses accolytes, Jamel Debbouze, avec qui il a déjà tourné dans la série comique «H».

    Il était l'auteur et interprète d'un one-man show intitulé «Avant, quand j'étais noir» puis de «Naturellement humain» en 2008.

    Mouss Diouf était le père de trois enfants, Tessa, née en 1988, Séléna, née en 1995, et Isaac, né en 2004.


    VIDEO. Dans un épisode de «Julie Lescaut»

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    LeParisien.fr


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