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    Le souvenir nazi plane sur le festival de Bayreuth

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters | <time datetime="2012-07-23T21:40:43+02:00" itemprop="datePublished">23.07.2012 à 21h40</time>

     
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    Le chanteur d'opéra russe Evgueni Nikitine.

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    Un chanteur d'opéra russe s'est retiré du festival de Bayreuth, la plus importante manifestation consacrée au compositeur Richard Wagner, après la publication d'images qui montrent des tatouages nazis sur sa poitrine. Evgueni Nikitine devait jouer le premier rôle du Hollandais volant, mais des médias allemands ont diffusé des photographies où un tatouage en forme de swastika apparaît sur la poitrine du chanteur, bien qu'il ait été recouvert par une autre image.

    "J'ai fait faire ces tatouages dans ma jeunesse", a déclaré Evgueni Nikitine dimanche dans un communiqué. "Ça a été une grande erreur de ma vie et je voudrais ne l'avoir jamais fait. Je n'avais pas conscience de l'ampleur de l'énervement et de la peine que cela causerait, en particulier à Bayreuth et dans le cadre de l'histoire du festival." Dans une interview parue dimanche, Nikitine, 38 ans, avait déclaré avoir ignoré la signification symbolique des motifs qu'il s'était fait tatouer en 1989, 1990 et 1991.

    Parmi les différents tatouages sur la poitrine du baryton-basse, un journal allemand a dévoilé : une croix gammée, bien visible malgré un autre motif surimposé, et deux runes (caractères de l'ancien alphabet des langues germaniques orientales et septentrionales). La première en forme de flèche qui est la "rune de combat", ancien signe de reconnaissance d'une division de volontaires SS. La seconde en forme de triangle avec un trident, "la rune de vie" utilisée notamment par l'organisation nazie Lebensborn, qui gérait des centres de reproduction destinés à augmenter le taux de naissance d'enfants aryens.

    "LA BÊTISE D'UN CHANTEUR DE ROCK DE 16 ANS"

    Les organisateurs du festival de Bayreuth, dont les places sont parfois réservées dix ans à l'avance, sont soucieux d'éviter tout rapprochement avec le nazisme, après que Winifred Wagner, belle-fille de Richard et amie personnelle d'Adolf Hitler, a fait du festival qu'elle a dirigé de 1930 à 1945 une vitrine culturelle du national-socialisme. Adolf Hitler était lui-même un admirateur du compositeur, mort en 1883, et s'est référé à certains de ses écrits pour développer ses thèses antisémites, même si la nature des opinions de Richard Wagner sur les juifs est vivement discutée par les spécialistes de l'artiste.

    Un départ que n'approuve pas le Bayerische Staatsoper de Munich, qui a fustigé lundi la famille Wagner pour avoir contraint le chanteur russe à renoncer au festival de Bayreuth. "Sur l'histoire de Nikitine, je vois d'abord plus un problème de Bayreuth et de la famille Wagner que du chanteur", a déclaré le directeur du Bayerische Staatsoper, Nikolaus Bachler, confirmant ses propos au grand quotidien de Munich Süddeutsche Zeitung. "Je trouve cela particulièrement hypocrite que la bêtise d'un chanteur de rock de 16 ans, qui a entre-temps depuis longtemps regretté cela et a essayé de le réparer, soit puni, justement par la famille Wagner", a-t-il poursuivi. M. Nikitine a exprimé ses regrets, a rappelé M. Bachler, avant d'ajouter : "Des regrets que je n'ai jamais entendus de la part de la famille Wagner ces cinquante dernières années".

    Dans un entretien au quotidien berlinois B. Z., paru lundi, le directeur musical du Vaisseau fantôme à Bayreuth, Christian Thielemann, a de son côté défendu la décision des organisateurs du festival. "Une croix gammée, ça ne va jamais, pas seulement à Bayreuth ! ça ne va pas non plus en Australie", a-t-il estimé.

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    Le 22 juillet 2012 à 16h19 - 0 commentaire

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    (VIDEO) Vieilles Charrues 2012 : le Best of du samedi !

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    Partenaire des plus grands festivals, Direct Star est à Carhaix du 19 au 22 juillet pour vous faire vivre le meilleur des Vieilles Charrues 2012. Découvrez le résumé tout en images de la troisième journée du festival, samedi, marquée notamment par le concert de Sting.

    Après Portishead, Zebda ou encore Rover le premier jour, Youssoupha, Brigitte, Martin Solveig, M83 et The Cure vendredi, la barre était placée très haute par les festivaliers. Les fanas réunis à Carhaix pour cette nouvelle édition des Vieilles Charrues attendaient du spectacle et ils n'ont pas été déçus.

    Partenaire du festival, Direct Star était au cœur de ce troisième jour de fête et vous a concocté un best of de ses meilleurs moments.

    Au progamme : Irma (“Letter to the lord”), Kiril Djaikowski (“Jungle Shadow”), Selah Sue (“Raggamuffin”), Hubert-Félix Thiéfaine (“Fièvre résurectionnelle”), C2C (“Down the road”)… Il y en avait vraiment pour tous les goûts samedi.

    Découvrez ces extraits live et les moments les plus fous des festivaliers dans la vidéo ci-dessus. Plus de photos, de vidéos et d'interviews sont à suivre tout le week-end sur nos pages Vieilles Charrues et Festivals 2012.


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  • 20 juillet 2012   lien

    La promotion de «The Dark Knight Rises» suspendue après la tuerie de Denver

    Marion Cotillard à Hollywood, le 13 juillet 2008. - REUTERS

    L'équipe du film The Dark Knight Rises, dernier volet de la trilogie Batman, a suspendu vendredi à Paris sa tournée de promotion après une fusillade sanglante lors d'une avant-première dans le banlieue de Denver dans un cinéma bondé.

    «TF1 devait recevoir Marion Cotillard et Morgan Freeman au 20 H mais comme la première du film était programmée ce soir, il était convenu d’enregistrer l’interview en fin de matinée. Or, ils ont préféré ne pas maintenir ce plateau» après avoir appris le massacre à Denver, a indiqué une porte-parole de de la chaîne.

    «Ils ont suspendu toutes leurs interviews à la suite de la tuerie» qui a fait 14 morts et une cinquantaine de blessés, a par ailleurs affirmé un journaliste.

    L'équipe du film, dont les acteurs Christian Bale, Anne Hathaway, Marion Cotillard et Morgan Freeman, était censée assister vendredi soir à la première parisienne du film sur les Champs-Elysées, avant sa sortie en France le 25 juillet. Comme le montre Allociné sur son site, les décors qui devaient être utilisés pour l'événement étaient démontés vendredi après-midi. Les prestataires chargés de l’installation du décor ont dit avoir reçu la consigne de tout remballer. La direction du cinéma s'est refusé à tout commentaire. 

    Sur Twitter, certains internautes expriment déjà leur déception de ne pouvoir assister à l'avant-première parisienne du film de Christopher Nolan, pendant que Mathieu Kassovitz s'essaie à l'humour, puis présente ses excuses :

    Un tireur solitaire a ouvert le feu dans la nuit de jeudi à vendredi dans un cinéma bondé de la banlieue de Denver lors d’une première du tout nouveau Batman, tuant au moins douze personnes et en blessant une cinquantaine, à quelques kilomètres à peine du site du massacre du lycée de Columbine en 1999.

    L’attaque a provoqué la panique parmi les centaines de spectateurs venus pour la toute première séance à minuit de The dark Knight rises.

    (AFP)


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  • Patrick Dewaere, mort il y a 30 ans et toujours aussi présent

    Christophe Carrière lui consacre une très belle biographie

    Publié le 16 Juillet 2012 à 18h15 par Jean-Christian Hay   lien
     
     
     

    Patrick Dewaere, mort il y a 30 ans et toujours aussi présent

    Patrick Dewaere, mort il y a 30 ans et toujours aussi présent

    Ce 16 juillet célèbre le trentième anniversaire de la disparition de Patrick Dewaere. L’acteur s’est donné la mort alors qu’il n’était âgé que de 35 ans. Malgré une carrière très courte, riche d’une trentaine de films quand même, Dewaere a laissé une empreinte indélébile dans le cinéma français, laissant un héritage dont se réclament depuis de nombreux acteurs français. Le journaliste Christophe Carrière lui consacre une biographie intitulée Patrick Dewaere une vie (éditions Balland) à l’image de son sujet, brut de décoffrage.

    Il s’apprêtait à interpréter le boxeur Marcel Cerdan dans le film de Claude Lelouch Edith et Marcel, il s’était préparé physiquement, avait arrêté l’alcool et la drogue, perdu du poids, s’entraînait à la boxe coaché par des pros, bref personne ne soupçonnait que Patrick Dewaere allait commettre l’irréparable. «Clean de fond en comble. Du coup, à l’intérieur, c’est noir de fond en comble» écrit Christophe Carrière dans Patrick Dewaere, une vie (éditions Balland). Et pourtant, le 16 juillet 1982, l’acteur alors âgé de 35 ans se tire dans la bouche une balle de 22 long rifle, une carabine offerte par Coluche.



    Christophe Carrière, tout en retraçant la trop courte vie et la carrière fulgurante de Patrick Dewaere, tente de comprendre ce qui a pu pousser l’acteur à mettre fin à ses jours, quels démons le rongeaient au point de lui ôter l’envie de vivre. Le travail du journaliste commence alors par une enquête auprès des proches de Dewaere, ceux qui l’ont suffisamment bien connu pour pouvoir expliquer son suicide. Mais là, il se heurte à un mur, personne n’osant lui dire la vérité et entourant ses réponses d’un halo de mystère propre à piquer encore davantage la curiosité de tout journaliste qui se respecte. Et puis soudain, la révélation: Elsa Dewaere, dernière épouse de Patrick et mère de Lola, dans une interview datant de 2002, explique: «Il a subi dans son enfance et son adolescence les attouchements très graves d’un proche». Il avait 16 ans. Une révélation finalement confirmée par Bertrand Blier et Gérard Depardieu.



    Cette information en tête, Christophe Carrière s’est attelé à la rédaction d’une biographie de Dewaere, dont chaque partie est essentiellement centrée autour d’un film de l’acteur. L’occasion de revivre une page du cinéma français des années 70 et du début des 80 où l’on croise Bertrand Blier, avec lequel Dewaere a tourné Les Valseuses, Préparez-vos mouchoirs et Beau-Père, mais aussi Lino Ventura, Yves Boisset, Patrick Bouchitey, Claude Miller, Claude Sautet, Marc Esposito, Jean-Jacques Annaud ou encore Alain Corneau. De ces rencontres avec des témoins de l’époque, le biographe retire de nombreuses anecdotes, drôles, tragiques ou émouvantes. Aucun sujet n’est omis, y compris celui de la drogue. Surtout celui de la drogue. Un enfer dans lequel l’aura maintenu son entourage et dont il ne sera sorti que par brefs sursauts. Il faisait partie des visiteurs réguliers de la maison de Coluche, rue Gazan, haut lieu de la sniffette parisienne à l’époque (ce même Coluche qui était avec Elsa au moment du suicide). Christophe Carrière nous apprend également que Patrick Dewaere, en plus de jouer, composait des chansons, les interprétait même au point d’avoir tenté une carrière vite avortée, et peignait.



    Deux figures incontournables de la vie de Dewaere reviennent souvent. Miou-Miou tout d’abord, son premier amour, celle avec laquelle il va vivre une véritable passion et avoir une fille Angèle. Il encaissera très mal leur rupture, allant même jusqu’à coller son poing dans la figure de Julien Clerc avec lequel Miou-Miou est partie. L’autre personnalité qui a durablement marqué l’acteur c’est Gérard Depardieu. Son compère des Valseuses, duquel il s’éloignera par la suite, le cinéma français les mettant souvent en concurrence. Dewaere nourrira longtemps un complexe en récupérant les rôles dont n’a pas voulu Depardieu. Ce dernier, très classe, aura ce mot à propos de leur rivalité: «Avec Dewaere c’est bien et c’est pas cher. Avec Depardieu c’est plus cher et c’est pas mieux».



    Le livre met enfin en lumière l’héritage de Patrick Dewaere, celui dont se réclament depuis sa disparition plusieurs générations d’acteurs de Vincent Cassel à Nicolas Duvauchelle en passant par Jean-Hugues Anglade ou Vincent Lindon qui déclarait: «Quand on me demande ce que je voudrais faire et que je ne sais pas quoi répondre, je dis: "Un rôle que Dewaere aurait fait"». Sauf le dernier bien entendu, celui de l’acteur talentueux trop tôt disparu. Et auquel Christophe Carrière rend un très bel hommage.


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  • Coup dur pour la Maison de l'histoire de France

    Créé le 16-07-2012 à 14h34 - Mis à jour à 14h58 

    La ministre de la Culture a annoncé un "moratoire" sur ce dossier, projet culturel phare et contesté du sarkozysme. Ses détracteurs s'en félicitent.

     

    Photo prise le 22 janvier 2001 à Paris de l'Hôtel de Soubise qui abrite les Archives nationales à Paris et où doit être installée la Maison de l'histoire de France. (PATRICK KOVARIK / AFP)

    Photo prise le 22 janvier 2001 à Paris de l'Hôtel de Soubise qui abrite les Archives nationales à Paris et où doit être installée la Maison de l'histoire de France. (PATRICK KOVARIK / AFP)
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    L'avenir de la Maison de l'histoire de France est désormais en suspens. Mercredi 11 juillet, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti annonçait un "moratoire sur toute décision prise" par son comité, précisant que des décisions quant au devenir du musée, dont l'ouverture est prévue en 2015, seraient annoncées "dans un calendrier proche".

    Les formules employées n'augurent rien de bon quant au futur du projet, à l'origine de remous dans le milieu des historiens depuis l'annonce de sa création par Nicolas Sarkozy en 2009. Le contexte budgétaire "ne va pas dans le sens de la poursuite de programmes de travaux de prestige", a ainsi avancé Aurélie Filippetti, qui note "un déséquilibre net entre les investissements faits à Paris et en Ile-de-France par rapport au reste du territoire".

    "Une réflexion plus souple et critique sur l’histoire"

    La posture adoptée par la nouvelle ministre ne constitue en rien une surprise. Dans son ouvrage de campagne "Le Rêve français" (1), François Hollande n'avait pas hésité à torpiller le projet : "La transmission de l’histoire nationale ne peut être décrétée, ni le musée ou la 'maison' qui va avec", soulignait-il. Ajoutant que l'idée de la Maison de l'histoire de France, "avec l’improvisation administrative qui la caractérise, sa dimension de fait du prince sans concertation ni réflexion, son refus de prendre en compte les avancées de la recherche et le questionnement des publics, est un projet qui n’est pas à la hauteur des grandes initiatives culturelles françaises".

    En suspendant l'évolution du grand projet culturel de Sarkozy, la ministre donne satisfaction à ceux parmi les historiens qui ne cessaient de pointer un projet qu'ils considèrent comme politique, partisan et imposé. Et plaçaient beaucoup d'espoirs en l'alternance. La décision de Filippetti "est un choix de responsabilité et de raison", se félicite Vincent Duclert, professeur à l'Ecole des hautes études en sciences sociales et co-auteur de deux ouvrages très critiques (2) envers la Maison de l'histoire de France. Pour l'historien, il relève "de l'autorité politique de trancher sur le destin de ce projet, en dehors des pressions qu’exerçaient ses responsables pour sauver une entreprise très contestable et contestée".

    "La ministre a pris une bonne décision, qui permet de stopper un peu la machine en écartant pour le moment les risques que présente ce projet", renchérit quant à lui l'historien Nicolas Offenstadt (3), qui se réjouit d'une nouvelle équipe ministérielle "qui paraît ouverte à une réflexion plus souple et critique sur l’histoire".

    "Force de proposition"

    Pour celui qui s'est opposé sans relâche à la Maison de l'histoire de France depuis ses origines, des éléments de continuité avec le projet actuel, à l'instar d'un "portail internet de qualité sur l’histoire", sont pourtant envisageables... A condition de "rompre complètement avec l’objectif de promotion de l’identité nationale". Vincent Duclert, quant à lui, espère "l’abrogation" de la Maison et "son remplacement par une institution ambitieuse et apaisée". 

    A l'inverse, l'orientation prise par le dossier laisse sans doute possible un goût amer aux vingt historiens et conservateurs membres du Comité d'orientation scientifique et caution intellectuelle du projet. Son président, Jean-Pierre Rioux, qui assurait il y a quelques mois au "Nouvel Observateur" voir dans les critiques récurrentes envers la Maison de l'Histoire de France une opposition de principe, estime que "quoi qu'il arrive, il a sa force de proposition, même si chacun aujourd'hui feint de n'en avoir pas connaissance". La polémique semble avoir encore de beaux jours devant elle. 

     Audrey Salor - Le Nouvel Observateur 

    (1) Editions Privat, 2011, pp. 39 et 41-42.

    (2) "Maison de l'histoire de France", Enquête critique, Fondation Jean-Jaurès, avril 2012, avec Isabelle Backouche.

    (3) Professeur à Paris I Panthéon-Sorbonne, auteur de "L'historiographie", PUF, Que-sais-je ? 2011.


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