Alors que les Etats-Unis évacuent leur personnel – militaire notamment – du Yémen vu le chaos qui règne dans le pays (lire ci-dessus), d’autres soldats américains sont directement menacés par un groupe appartenant vraisemblablement à l’organisation Etat islamique (Daesh ou EI, dont le califat autoproclamé s’étend à cheval sur la Syrie et l’Irak), a-t-on appris dimanche.

Selon le centre américain de surveillance des sites islamistes, le groupe qui se présente comme la « Division des hackers de l’Etat islamique » a mis en ligne les noms et adresses supposées de 100 membres de différents corps de l’armée américaine, ainsi que des photographies. Selon le groupe, ces 100 militaires ciblés ont participé à la guerre contre Daesh en Syrie, en Irak et au Yémen. Les Etats-Unis dirigent en effet une coalition internationale qui mène des frappes en Syrie et en Irak contre les positions des djihadistes de l’EI.

« Grâce à l’énorme quantité de données que nous avons obtenues de différents serveurs et bases de données, nous avons décidé de communiquer 100 adresses afin que nos frères résidant en Amérique puissent s’occuper de vous. (…) Maintenant que nous vous avons facilité la tâche en vous donnant les adresses, tout ce que vous avez à faire est de franchir le dernier pas, alors qu’est-ce que vous attendez ? », a écrit le groupe.

 

« Limiter l’accès

aux informations personnelles »

Hier, le commandement des Marines américains a appelé ses personnels à la « vigilance » après la publication de cette liste. Le lieutenant-colonel John Waldwell, du corps des Marines, a précisé que, même si la menace n’a pas encore été authentifiée, chaque Marine visé recevra une visite individuelle. Il a ajouté qu’il était « recommandé aux Marines et aux membres de leurs familles de vérifier leurs profils en ligne afin de (…) limiter l’accès aux informations personnelles. »

Philip Breedlove, le commandant des troupes de l’Otan en Europe, a quant à lui estimé hier que la publication de cette liste était une tentative de diversion de la part d’un « califat mis sous pression » sur le champ de bataille. « Il s’agit juste d’un moyen sensationnaliste de plus. Nous avons vu ces derniers mois que, chaque fois qu’ils enregistrent une défaite sur le champ de bataille, ils sortent un gros truc pour faire sensation. (…) Ma question est : pourquoi devrions-nous nous attendre à moins, ou à quelque chose de différent ? » (afp)