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    Film anti-islam : 150 manifestants arrêtés près de l'ambassade américaine à Paris

    Le Monde.fr | <time datetime="2012-09-15T21:22:57+02:00" itemprop="datePublished">15.09.2012 à 21h22</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-09-15T21:22:58+02:00" itemprop="dateModified">15.09.2012 à 21h22   </time>
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    <figure class="illustration_haut"> Une centaine de manifestants contre le film islamophobe réalisé aux Etats-Unis sont descendus place de la Concorde à Paris, le 15 septembre. </figure>

    Une manifestation non autorisée, tenue samedi 15 septembre près de l'ambassade américaine à Paris pour protester contre un film islamophobe qui a embrasé le monde musulman, a donné lieu à quelques violences et conduit à 150 interpellations. Parmi les manifestants, de nombreux hommes, dont certains habillés à la mode salafiste, mais aussi des jeunes vêtus de manière plus classique, venus car, explique l'un d'eux, Suleimane, 24 ans, ils n'acceptent pas que le "Prophète soit tourné en dérision".

    Selon une source policière, des appels à manifester avaient été repérés dans la journée sur les réseaux sociaux, certains avec une "tonalité salafiste". Selon la préfecture de police, un total de 150 personnes ont été interpellées puis conduites dans des commissariats pour vérification d'identité. Un ou deux manifestants ont été placés en garde à vue pour outrage et violences sur des fonctionnaires, a ajouté une source judiciaire. Quatre policiers ont été légèrement blessés, a indiqué la police.

    LE CFCM INVITE À NE PAS GÉNÉRALISER

    La manifestation non déclarée, qui a réuni plus de 200 personnes selon la préfecture de police, a débuté vers 16 h 30, "aux alentours de l'ambassade des Etats-Unis", a expliqué une source policière. Ils "ont été maintenus au niveau des Tuileries" mais "des petits groupes se sont ensuite éclatés", notamment en direction de la place Beauvau toute proche, adresse du ministère de l'intérieur. D'importantes forces de police y étaient présentes, notamment en raison des Journées du patrimoine. Les manifestations place Beauvau sont rarissimes.

    Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohamed Moussaoui a déploré cette manifestation et a appelé à "ne pas associer l'ensemble des musulmans de France à des événements marginaux comme celui-ci". "Les musulmans doivent user des moyens légaux et justes pour défendre leur religion. Ce message a été relayé par les imams de mosquées lors de la prière du vendredi", a encore dit Mohamed Moussaoui. "La vraie réaction des musulmans de France, c'était vendredi, quand aucun incident n'a été déploré", a-t-il insisté.

    Jusqu'alors, aucun incident n'avait été relevé en France en lien avec le petit film video "Innocence of Muslims" (L'Innocence des musulmans) qui décrit l'islam comme un "cancer" et a embrasé nombre de villes dans le monde musulman, faisant au moins onze morts.

    Lire Al-Qaida appelle à continuer à s'en prendre aux intérêts américains

    "ON N'EST PAS LÀ POUR LA BRÛLER"

    Le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, qui s'exprimait sur I-Télé, a jugé "assez grave" que des salafistes aient "réussi à mobiliser quelques centaines de personnes" à Paris. En début de soirée, une dizaine de personnes dont certains vêtus à la manière des Tablighs, restaient encerclées par les forces de l'ordre près de la place de la Concorde, tandis qu'une autre dizaine attendait qu'ils soient libérés, sans slogan ni banderole. Vers 20 heures, les derniers manifestants ont fait leur prière, encerclés par les forces de l'ordre, avant d'être à leur tour conduits dans un commissariat.

    "On est venu pour redorer le blason de Mahomet. On est dans la liberté d'expression, on voulait marcher comme Gandhi. On demande un minimum de respect", a expliqué Abdelnour Karzaï, 23 ans, originaire de banlieue parisienne, évoquant une manifestation "pacifique". Il est venu "jeter un coup d'oeil après avoir vu des infos sur internet". "On ne peut pas faire de caricature des grands prophètes", a-t-il fait valoir. "L'ambassade américaine, c'est juste un symbole, on n'est pas là pour la brûler", s'insurge un jeune d'une vingtaine d'années, qui a souhaité conserver l'anonymat.

    Dans un entretien à l'AFP, Eric Chaumont, chargé de recherches au CNRS et spécialiste du droit musulman, avait jugé prévisibles des manifestations en France: "Je ne peux pas prédire si elles seront violentes ou pas. Les leaders religieux ont lancé des appels au calme, ils ne pouvaient pas faire autrement. Mais évidemment, il y a des éléments ni contrôlés ni contrôlables."

    </article> 120 interpellations en Belgique

     

    Quelque 120 personnes ont été interpellées samedi à Anvers, dans le nord de la Belgique, à l'issue d'une manifestation contre le film islamophobe samedi. Les manifestants lançaient des slogans hostiles aux Etats-Unis et à la gloire du prophète Mahomet, avant que le mouvement ne dégénère en bagarres avec les forces de l'ordre. Les policiers ont alors interpellé une centaine de personnes, qui ont été conduites au poste de police pour des vérifications d'identité, et devraient retrouver la liberté dans la soirée, selon la police.

     

    Un responsable du groupuscule islamiste radical actif en Belgique Sharia4Belgium faisait partie des personnes interpellées, selon la RTBF. Les manifestants avaient répondu à des appels lancés vendredi par sms, qui les incitaient à protester contre le film islamophobe "Innocence of Muslims".


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  • Poitiers : second professeur giflé au collège Jules-Verne

    Créé le 15-09-2012 à 11h16 - Mis à jour à 11h17

    L'enseignante a reçu une gifle d'un collégien, quelques jours après l'agression d'une de ses collègues par une mère.

     
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    Une enseignante du collège de Buxerolles, près de Poitiers, où une de ses collègues avait été agressée mercredi par une mère d'élève, a reçu vendredi 14 septembre une gifle d'un collégien, un geste qui n'a été suivi ni de plainte ni d'exclusion, a-t-on appris dans la soirée de source rectorale et syndicale.

    Un élève de 4ème, lors d'un cours d'éducation physique en fin de matinée, a giflé son professeur après avoir apparemment mal interprété une remontrance ou un geste de l'enseignante, a-t-on indiqué auprès du rectorat.

    La direction du collège a procédé alors à l'audition des autres élèves puis a réuni les professeurs de la classe. Elle a convoqué la réunion la semaine prochaine du conseil de discipline qui statuera sur le sort de l'élève dont les enseignants n'ont pas demandé l'exclusion, a-t-on précisé de même source. Ni l'enseignante ni l'établissement n'ont déposé plainte.

    "Une attitude agressive envers les enseignants"

    Une déléguée syndicale du SNES a souligné qu'"on n'est pas du tout dans la même situation" que mercredi, lorsqu'une mère d'élève avait fait irruption dans une classe, mécontente d'une annotation sur le cahier de correspondance de son fils, et avait agressé l'enseignante, lui assénant une gifle et un coup de pied. "Apparemment les parents de cet élève (de vendredi) ont en revanche très bien réagi, ont été convoqués dans l'établissement et ont immédiatement fait un rappel à l'ordre à l'élève", a déclaré Magali Espinasse, déléguée SNES pour le second degré, à France Bleu Poitou.

    L'incident est néanmoins "trés préoccupant car il montre que certains élèves n'ont absolument pas compris ce qui s'est passé mercredi, et au contraire sont dans une attitude agressive envers les enseignants", a-t-elle ajouté. "On peut voir que le climat dans le collège n'est pas bon".

    La mère accusée de l'agression de mercredi a brièvement comparu vendredi au tribunal correctionnel de Poitiers, au terme d'une garde à vue prolongée. Elle a été remise en liberté sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès le 19 octobre, avec interdiction de venir à Buxerolles ou de contacter l'enseignante.

    Les cours avaient repris normalement au collège Jules-Verne de Buxerolles vendredi, après que les enseignants eurent observé jeudi un droit de retrait pour la journée, à la suite de l'agression de mercredi.


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  • Haute-Savoie : les pistes de la police britannique

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    L'examen méticuleux de la maison des victimes à Claygate, 25 kilomètres au sud-ouest de Londres, s'est poursuivi dimanche toute la journée et pourrait reprendre lundi.
    L'examen méticuleux de la maison des victimes à Claygate, 25 kilomètres au sud-ouest de Londres, s'est poursuivi dimanche toute la journée et pourrait reprendre lundi. Crédits photo : Steve Parsons/AP

    L'enquête examine trois pistes, celle d'un différend familial, celle des activités professionnelles de l'ingénieur et celle liée aux origines irakiennes des victimes.

    De notre correspondant à Londres

    Qu'est-ce qui, derrière l'image d'une «famille parfaite» décrite par un ami des al-Hilli, James Matthews, a pu déclencher l'implacable furie meurtrière de tueurs déterminés? C'est ce que cherchent à élucider à Londres les enquêteurs franco-britanniques, dont la coopération sur le quadruple meurtre de Chevaline (Haute-Savoie) «se passe pour le mieux», selon le colonel Marc de Tarlé, chef du détachement de quatre gendarmes au Royaume-Uni. L'examen méticuleux de la maison des victimes à Claygate, 25 kilomètres au sud-ouest de Londres, s'est poursuivi dimanche toute la journée et pourrait reprendre lundi. Samedi, des experts de la police scientifique en combinaison blanche, gants et protection capillaire, ont passé les lieux au peigne fin. Rien n'a été dévoilé sur les résultats de ces recherches, la police espérant entre autres mettre la main sur l'ordinateur de Saad al-Hilli, le père de famille.

    Sans rien négliger, l'enquête se con­centre dans trois directions, celle d'un différend familial, celle des activités professionnelles de l'ingénieur et celle liée aux origines irakiennes des victimes. Le frère aîné de Saad, Zaid, 53 ans, a été longuement interrogé comme témoin samedi et dimanche par les policiers britanniques, en présence de gendarmes français.

    Les deux frères ont vécu dans la maison de Claygate avec leurs parents, après l'exil d'Irak de la famille opposée au régime baasiste de Saddam Hussein dans les années 1970. Ils ont emménagé dans cette lointaine banlieue résidentielle après avoir passé quelques années à Pimlico, dans le centre de Londres. «C'était la maison de la famille étendue, Saad l'a reprise quand sa mère est morte il y a dix ans», raconte James Matthews. La mort l'an dernier de leur père, Kadhim, semble avoir provoqué une dispute entre les deux frères sur l'héritage. Zaid, qui voulait vendre, a quitté le domicile. Saad a bloqué l'exécution du testament de son père, qui aurait aussi porté sur des biens à l'étranger. Mais pas de grande fortune: Kadhim vivait près de Malaga, en Espagne, dans un studio acheté 50.000 euros il y a une dizaine d'années.

    Disant avoir appris la mort de son frère par les médias, Zaid s'est précipité dans un commissariat jeudi. Il y est retourné spontanément vendredi pour nier toute implication dès que son nom a été mis en cause. Ali al-Hilli, un cousin australien, lui a parlé au téléphone: «Il était dévasté. Il répétait: “pourquoi, pourquoi, pourquoi? Comment cela a pu arriver?”»

    Un expert des satellites

    Les enquêteurs vont interroger dès lundi les collègues de travail de Saad al-Hilli. L'ingénieur spécialisé dans la conception informatique est à la tête de sa propre société de conseil, Shtech, dont sa femme était associée ainsi que son frère, jusqu'à la brouille. Il avait également créé une autre structure, AMS 1087, dans le domaine de l'imagerie aérienne. Depuis novembre 2010, il travaillait comme consultant pour Surrey Satellite Technology Ltd (SSTL), une division du géant aéronautique EADS. Leader mondial de l'observation civile et militaire par petits satellites, la société compte des contrats avec la Russie, la Chine ou le gouvernement britannique. Saad se serait rendu en France en décembre dernier pour une mission professionnelle auprès d'une filiale de SSTL, DMC Imaging. Selon des experts du renseignement, le caractère sensible de son domaine d'activité aurait pu déclencher des convoitises, notamment de gouvernements du Proche-Orient. Al-Hilli n'était pourtant pas habilité secret-défense.

    La connexion irakienne est également examinée par les responsables de l'investigation. Dans quelle condition la famille al-Hilli a-t-elle quitté l'Irak et quels liens y a-t-elle gardé? Saad s'est rendu dans son pays d'origine après la chute de Saddam Hussein, notamment pour tenter de récupérer des biens appartenant à son père, apparemment sans grand succès. Selon un voisin de Claygate qui a tenu à conserver l'anonymat, il aurait pris la précaution d'emporter avec lui un gilet pare-balles et aurait plaisanté que, si on voulait s'en prendre à lui, «ce serait un coup frappé à la porte et une balle dans le front». Troublante prémonition. Par ailleurs, selon son ami James Matthews, Saad «n'était pas dans son état normal» avant son départ pour la France. Un voisin, Jack Saltman, a évoqué «un problème personnel» qui préoccupait Saad depuis plusieurs mois, sans en dire plus.

    Pour John O'Connor, un ancien policier de haut rang de Scotland Yard, interrogé par le Sunday Times, le quadruple meurtre porte la marque d'un contrat professionnel commandité par un État. Des pros aguerris, prompts à se volatiliser dans la nature, avec des chances minimes de les retrouver un jour.


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  • Dernière modification : 09/09/2012 

    Tuerie de Chevaline : Zaïnab al-Hilli, témoin essentiel, est sortie du coma

     

    Zaïnab al-Hilli, la fillette de sept ans rescapée de la tuerie de Chevaline, est sortie du coma artificiel dans lequel elle était maintenue depuis quatre jours. Témoin-clé, les enquêteurs attendent de pouvoir l'interroger.

    Par Myriam BOUNAFAA (vidéo) lien
    FRANCE 24 (texte)
     

    Quatre jours après la tuerie de Chevaline en Haute-Savoie, Zaïnab al-Hilli, sept ans, grièvement blessée à la tête et hospitalisée à l'hôpital de Grenoble, est sortie du coma artificiel dans lequel elle était plongée. Sous sédatifs, le témoin-clé sera entendu par les enquêteurs dans un délai indéterminé, a déclaré le procureur de la République d'Annecy Éric Maillaud.

    La seconde survivante, sa sœur cadette Zeena, quatre ans, physiquement indemne après être restée cachée huit heures aux pieds de sa mère morte, "a entendu mais rien vu" du drame, avait affirmé le procureur, et "ne sera plus réentendue" par les enquêteurs. La fillette a regagné ce dimanche le Royaume-Uni.

    Pour l'heure, l'enquête suit son cours des deux côtés de la Manche. Samedi, cinq gendarmes français en charge du dossier sont  arrivés à Londres dans le cadre d'une commission rogatoire internationale afin d'y mener la perquisition du domicile de la famille Al-Hilli, une maison à colombage établie à Claygate, dans la grande banlieue cossue du sud de Londres.

    L'enquête promet d'être "longue et complexe", a annoncé le colonel Marc de Tarlé, chef du bureau des affaires criminelles de la gendarmerie, lors d'une courte déclaration devant les locaux de la police du comté du Surrey, au second jour de la perquisition.
     
    La police espère découvrir des documents qui permettront de mieux cerner la personnalité des victimes et de leurs activités professionnelles. Aucune information n'a filtrée sur ce qui a pu être découvert samedi.

    Lors d'une interview accordée à FRANCE 24 vendredi 7 septembre à Annecy, le procureur de la République d'Annecy Éric Maillaud avait affirmé que l'enquête avait été déplacée outre-Manche "parce que le pourquoi de cette terrible tuerie se situerait vraisemblablement en Grande-Bretagne".


    Le frère de Saad al-Hilli entendu par la police En France, l'autopsie des corps a révélé que les quatre personnes qui sont décédées "ont été victimes de deux tirs de feu en pleine tête", a indiqué le procureur Eric Maillaud, samedi après-midi, lors de sa dernière conférence de presse avant "au moins le milieu de la semaine prochaine".
     
     
    "Les quatre personnes qui sont décédées ont été victimes de deux tirs de feu en pleine tête" - le procureur Eric Maillaud, - Le procureur de la République d'Annecy Eric Maillaud

    Le procureur s'est refusé à tout commentaire quant aux résultats de l'expertise balistique et n'a pas évoqué d'avancées concernant la piste du véhicule du tireur (4X4 ou moto). Il s'est contenté d'indiquer que la Suisse et l'Italie étaient mobilisées dans l'éventualité d'une fuite du ou des tueurs.

    L'entourage immédiat de la famille devrait être interrogé, a ajouté le magistrat. Le frère de Saad al-Hilli a notamment été entendu samedi au Royaume-Uni sur fond de conflit d'argent entre les deux hommes. Il devrait être à nouveau entendu ce dimanche. 

    Interrogé sur les rumeurs selon lesquelles le différend entre les deux frères aurait porté sur une question d'"évasion fiscale", le procureur, qui a salué "la parfaite coopération" entre enquêteurs britanniques et français, a toutefois indiqué : "J'aurais préféré que la police anglaise se montre plus discrète sur ce point".

    Quatre jours après la tuerie de Chevaline en Haute-Savoie, Zaïnab al-Hilli, sept ans, grièvement blessée à la tête et hospitalisée à l'hôpital de Grenoble, est sortie du coma artificiel dans lequel elle était plongée. Sous sédatifs, le témoin-clé sera entendu par les enquêteurs dans un délai indéterminé, a déclaré le procureur de la République d'Annecy Éric Maillaud.

    La seconde survivante, sa sœur cadette Zeena, quatre ans, physiquement indemne après être restée cachée huit heures aux pieds de sa mère morte, "a entendu mais rien vu" du drame, avait affirmé le procureur, et "ne sera plus réentendue" par les enquêteurs. La fillette a regagné ce dimanche le Royaume-Uni.

     


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  • Tuerie dans les Alpes françaises: l'enquête se concentre près de Londres

    Créé le 08-09-2012 à 16h20 - Mis à jour à 19h55  lien

    Deux balles dans la tête chacune: l'autopsie des quatre victimes de la tuerie dans les Alpes françaises a révélé l'acharnement du ou des tueurs aux enquêteurs dans l'attente des résultats de la perquisition de la maison de la famille al-Hilli et d'auditions outre-Manche.
(c) Afp

    Deux balles dans la tête chacune: l'autopsie des quatre victimes de la tuerie dans les Alpes françaises a révélé l'acharnement du ou des tueurs aux enquêteurs dans l'attente des résultats de la perquisition de la maison de la famille al-Hilli et d'auditions outre-Manche. (c) Afp

    Deux balles dans la tête chacune: l'autopsie des quatre victimes de la tuerie dans les Alpes françaises a révélé l'acharnement du ou des tueurs aux enquêteurs dans l'attente des résultats de la perquisition au domicile de la famille al-Hilli et d'auditions outre-Manche.

    "Les quatre personnes sont mortes de plusieurs balles et les quatre ont été victimes de deux tirs de feu en pleine tête", a annoncé le procureur de la République d'Annecy Eric Maillaud lors d'une conférence de presse.

    L'autopsie des corps a été achevée tard dans la nuit de vendredi à samedi et ses résultats pourraient permettre de déterminer s'il y avait un tueur très bien entraîné ou plusieurs tueurs, pistes envisagées par des spécialistes avec près de 25 douilles trouvées sur la scène du drame.

    Mais le procureur s'est refusé à toute précision quant aux résultats des expertises balistiques. "La scène s'est déroulée dans un trait de temps très très rapide", a-t-il seulement dit, tandis que toutes les hypothèses restent envisagées, de l'affaire crapuleuse au drame familial.

    C'est un cycliste qui a découvert la voiture de Saad al-Hilli, ingénieur britannique de 50 ans, mercredi après-midi sur une route forestière près du village de Chevaline, à proximité du lac d'Annecy où il passait ses vacances en camping avec sa famille.

    A l'intérieur se trouvaient le cadavre du père de famille, celui de sa femme Iqbal, originaire comme lui de Bagdad, et celui d'une Suédoise plus âgée. A côté gisait un cycliste français, victime collatérale de ce qui ressemble à une tentative d'exécution de toute une famille. Deux fillettes du couple, âgées de 4 et 7 ans, en ont réchappé mais l'aînée a été grièvement blessée.

    Les enquêteurs avaient désormais le regard tourné vers la grande banlieue de Londres, à Claygate (à 40 km au sud de la capitale), où des policiers britanniques avec au moins un gendarme français ont entamé samedi la perquisition du domicile familial des al-Hilli.

    Les enquêteurs espèrent y trouver des indices expliquant la tuerie et notamment avoir accès à l'ordinateur de Saad al-Hilli, qui dirigeait sa petite société informatique Shtech depuis son domicile. La perquisition sera "très longue", a indiqué une source proche de l'enquête.

    M. al-Hilli, né à Bagdad et installé depuis longtemps en Grande-Bretagne, travaillait depuis près de deux ans pour la société de micro-satellites, Surrey Satellite Technology Limited, (SSTL), appartenant à Astrium, elle-même filiale du géant aéronautique EADS.

    Les enquêteurs vont également chercher "à s'intéresser à l'ensemble des personnes qui peuvent graviter autour de la famille des défunts. Toutes les personnes de la famille dans l'environnement immédiat sont entendues", a poursuivi le procureur d'Annecy.

    "Comme tous les membres de la famille al-Hilli", le frère du père de famille fera partie des personnes auditionnées, a-t-il confirmé. L'homme s'était présenté de lui-même dès jeudi à la police britannique et avait reconnu avoir eu avec son frère un différend financier.

    "On va essayer de connaître le maximum de choses de la vie de cette famille al-Hilli, sa profession, les entreprises pour lesquelles (le père) a pu travailler, leur patrimoine, essayer de comprendre le pourquoi d'un éventuel litige entre deux frères", dit M. Maillaud.

    Mais sur place, le responsable du groupe de quatre gendarmes envoyés au Royaume-Uni, le colonel Marc de Tarlé, a prévenu que l'enquête serait "longue et complexe".

    En France, les enquêteurs comptent toujours pouvoir recueillir des éléments du "témoin clef" du massacre, Zaïnab, sept ans, grièvement blessée au crâne et toujours plongée dans un coma artificiel à l'hôpital de Grenoble. Dès que les médecins donneront le feu vert, "les enquêteurs souhaitent l'entendre le plus vite possible", a dit le procureur.

    Sa cadette Zeena, quatre ans, a réchappé à la tuerie après être restée cachée huit heures aux pieds de sa mère morte. La fillette, qui "a entendu mais rien vu" du drame, selon le procureur, "ne sera plus réentendue" par les enquêteurs. Vendredi soir, des membres de leur famille sont arrivés en France, "un oncle ou une tante".

    Près de la scène du crime, une opération de ratissage élargie a été menée samedi. Les enquêteurs ont également sollicité l'assistance des pays frontaliers, notamment l'Italie et la Suisse.


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