• Dernière modification : 09/06/2013 

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    À Ankara et Istanbul, les femmes

    donnent de la voix

    À Ankara et Istanbul, les femmes donnent de la voix
    Manifestation au centre-ville d'Ankara, le 8 juin 2013
    © AFP PHOTO / ADEM ALTAN

    Visibles au premier rang des manifestations, les femmes turques profitent des protestations contre l’autoritarisme du gouvernement d’Erdogan pour critiquer le discours et les mesures des autorités qui les concernent au premier chef.

    Par Priscille LAFITTE (texte)
     

    Alors que le mouvement de contestation en Turquie ne s’est pas essoufflé ce week-end - samedi 8 juin, des dizaines de milliers de personnes sont encore descendues dans les rues d’Istanbul, d’Ankara, d’Adana (sud) ou d’Izmir (ouest) - les femmes sont en première ligne.

    Deux femmes sont même devenues les symboles de la protestation populaire, bravant la violence de la répression policière. Deux photographies – une femme à la robe rouge essuyant un jet de gaz lacrymogène, l’autre debout bras en croix devant un blindé - ont été associées à des tags, des affiches et des autocollants. Un dessin, sur lequel la femme à la robe rouge apparaît agrandie, affirme : "Plus vous nous aspergez, plus nous sommes forts".

    Mais les femmes ne se réduisent pas au statut d’égéries. Elles occupent en grand nombre le parc Gezi et  la place Taksim à Istanbul, et clament haut et fort leurs revendications contre "la mentalité masculine qui fait tout son possible pour nous emprisonner dans nos foyers. Nous luttons pour vivre dans l'égalité et pour pouvoir marcher librement dans les rues et les parcs", explique l’une des manifestantes.

    Suicide préconisé pour les femmes violées

    Régulièrement, les autorités du pays ont envoyé des messages qui ont exaspéré les féministes turques. Le Premier ministre Tayyip Erdogan répète dans ses discours qu’une femme turque devrait enfanter trois fois. L’interdiction de porter le voile islamique à l’université, inscrite dans les lois sur la laïcité datant d’Atatürk, a été assouplie. Un projet de loi a cherché à réduire la durée légale du recours à l’avortement, de dix semaines à quatre ou six semaines – projet finalement enterré après des grandes manifestations de femmes en juin 2012. Enfin, le maire d’Ankara, Melih Gökçek, a préconisé, l’an passé, "le suicide pour la femme victime d'un viol, à la place de l'avortement".

    "Les femmes sont très oppressées par ce gouvernement, parce qu'il essaie de nous remettre à la maison", explique l’une des membres du collectif féministe d'Istanbul sur France Info. "Il y a deux ans, on avait un ministère de la Femme, maintenant c'est le ministère de la Famille et des affaires sociales". Quant à l’avortement, "dans les faits c’est très difficile, puisque les hôpitaux répondent qu'ils n'en font pas", raconte-t-elle.

    La présence, dans le cortège des manifestants, de femmes voilées aux côtés d’autres vêtues à l’occidentale, signifie beaucoup pour la société turque. "Les femmes sont en avance sur le reste de la population" sur ce point, affirme Deniz, assistante à l’université portant le voile, interviewée par le magazine américain "Time". “Nous savons comment co-exister.”

    Zeynep Tufekci @zeynep

    Women with & w/out veil. Conflict of civilizations is overdone. MT @KadriGursel Women marching in Taksim. pic.twitter.com/lFd5Xnu4ot


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    Les violences conjugales ont tué

    174 personnes en 2012

    Par , publié le <time datetime="2013-06-08 15:56:00" itemprop="datePublished" pubdate="">08/06/2013 à 15:56</time><time datetime="2013-06-08 16:15:47" itemprop="dateModified">, mis à jour à 16:15</time>

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    C'est 28 victimes de plus que l'année précédente, rapporte une étude du ministère de l'Intérieur qui rappelle que "tous les deux jours, un homicide est commis au sein du couple". 

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    </aside> <figure class="ouverture"> Les violences conjugales ont tué 174 personnes en 2012 <figcaption>

    Un total de 174 personnes, en grande majorité des femmes, sont décédées en 2012, victimes de leur conjoint ou ex-conjoint.

    afp.com/Pierre Andrieu

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    Un total de 174 personnes, en grande majorité des femmes, sont décédées en 2012, victimes de leur conjoint ou ex-conjoint. C'est 28 de plus que l'année précédente, selon une étude du ministère de l'Intérieur publiée ce samedi.  

    > Lire aussi notre dossier: le fléau des violences conjugales

    "Tous les deux jours, un homicide est commis au sein du couple", souligne cette étude annuelle de la Délégation aux victimes du ministère de l'Intérieur. 

    L'an passé, 148 femmes et 26 hommes ont été tués par leurs compagnons ou ex-compagnons (conjoint, concubin ou pacsé). Le chiffre total de 174 personnes représente 22% des homicides et violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. 

    Dans 77% des cas, les agresseurs ont utilisé une arme blanche ou à feu, les autres décès résultant de strangulation ou de coups. Dans près de 50% des cas, a été constatée la présence de substances (alcool, stupéfiants, médicaments psychotropes) susceptibles d'alterner le discernement de l'agresseur ou de la victime au moment des faits.  

    Le département des Alpes-Maritimes est le plus touché

    Les départements des Alpes-Maritimes (11 cas), du Nord et de la Seine-Saint-Denis (8 cas chacun) ont été les plus touchés par le phénomène, suivis du Pas-de-Calais (7), des Yvelines (6) et des Bouches-du-Rhône, de l'Indre-et-Loire et de la Guadeloupe (5 chacun). 

    Dans un communiqué commun, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, se sont dits "particulièrement déterminés à mettre en oeuvre tous les dispositifs nécessaires pour lutter plus efficacement contre ces violences qui brisent chaque année trop de vies et de familles". 

    Ils ont précisé qu'un nouveau plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes était en préparation. Il est déjà prévu d'étendre le "téléphone grand danger", expérimenté dans certains départements pour mettre en relation rapidement une victime potentielle et un professionnel de la lutte contre ce type de violences, et d'améliorer la formation des policiers et gendarmes chargés de l'accueil des victimes et du recueil des plaintes.  

    Avec


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  • Dernière modification : 07/06/2013 

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    Harcèlement sexuel, le mal égyptien

    Harcèlement sexuel, le mal égyptien

    Le 8 juin, FRANCE 24 organise une soirée spéciale autour du fléau du harcèlement sexuel en Égypte. Sonia Dridi, correspondante au Caire, a recueilli le témoignage de l’une des rares Égyptiennes violées place Tahrir qui a accepté de parler.

    Par Sonia DRIDI correspondante au Caire, Egypte (texte)
     

    Flâner sur la corniche du Nil, se promener dans le centre-ville du Caire, aller faire ses courses, prendre le bus... Difficile pour une femme de se déplacer seule dans la capitale égyptienne sans être l'objet de regards insistants, de remarques indécentes voir d'attouchements. Qu'elles soient voilées ou non, adolescentes ou mère de familles, le harcèlement sexuel empoisonne la vie quotidienne des Égyptiennes depuis des dizaines d'années.

    Selon un sondage publié au début de l’année 2013 par une commission de l'ONU, 99,3 % des femmes interrogées ont reconnu avoir été victimes de harcèlement, sous la forme d'attouchements dans la majorité des cas.

    Le piège de la place Tahrir

    Ce phénomène m'avait marqué lors de mon premier séjour en Égypte en 2008. Lors de mon retour dans le pays en tant que correspondante pour FRANCE 24, en février 2011, je me suis vite rendu compte que ce fléau n'avait pas disparu. Il a même pris des proportions alarmantes, notamment sur la place Tahrir, épicentre de la révolution.

    Depuis le début du soulèvement populaire en 2011, des centaines de milliers de femmes s'y sont rassemblées pour manifester, devenant rapidement des proies pour les harceleurs, encouragés par le vide sécuritaire. De nombreuses agressions s'y sont déroulées : des anonymes et des journalistes, des Égyptiennes et des étrangères. J'ai moi-même été prise à parti par la foule à la suite d'une intervention télévisée en octobre 2012, je m'en suis sortie de justesse grâce à l'aide de mon collègue Ashraf Khalil, le correspondant de la chaîne anglophone de FRANCE 24.

    Malheureusement, le scénario est classique et de nombreuses femmes sont restées prisonnières de leurs agresseurs. Des activistes dénoncent des attaques "orchestrées", pour dissuader les femmes de manifester. Le pic a été atteint le 25 janvier 2013, jour anniversaire du second anniversaire de la révolution : au moins 20 femmes ont été agressées sexuellement sur la place Tahrir.


    Une femme se décide à parler

    Un triste record qui a décidé Yasmine el-Baramawy à témoigner. Elle a été violée le 23 novembre 2012, en marge d'affrontements contre le projet de Constitution rédigé par une majorité d'islamistes. Son calvaire a duré plus d'une heure.

    En début d'année, elle a osé briser les tabous en racontant son drame lors d'un talk-show à la télévision égyptienne. Depuis, elle mène un combat presque quotidien pour faire prendre conscience à la société égyptienne que parmi tous ses maux, le harcèlement sexuel, parfois encouragé, trop souvent accepté, n’est pas le moindre. Comme beaucoup, elle met en cause la passivité des autorités.

    Je l'ai rencontrée en février 2012, lors d'une manifestation anti-harcèlement au Caire. J'ai décidé de recueillir son témoignage et de le compléter par d'autres rencontres avec différents acteurs de la société civile pour tenter de comprendre les origines de ce mal, longtemps ignoré par la société égyptienne.


    Ce reportage de 26 minutes est suivi d’un débat ainsi que de la diffusion du documentaire "Aliaa, la révolutionnaire nue" de Sid Ahmed Hammouche et Patrick Vallélian, réalisé par Pierre Toury (co-production LCP-Assemblée nationale - PREMIÈRES LIGNES : Luc Hermann, Paul Moreira - ARTE France). Ce documentaire raconte le parcours de Aliaa qui après avoir posé nue sur son blog pour dénoncer l’hypocrisie ambiante autour du corps de la femme dans le monde arabe s’est réfugiée en Suède pour fuir les menaces qu’elle subissait en Égypte.
     


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  • Dernière modification : 30/05/2013 

    - Amina Tyler - Femen - Tunisie

     

    Ouverture du procès de la militante Femen Amina Tyler à Kairouan

    Amina Tyler, le 2 mai dernier.    lien

    La militante féministe Amina Tyler, arrêtée le 19 mai dernier alors qu’elle taguait le mot "Femen" sur le mur d'un cimetière, a été convoquée, ce jeudi 30 mai, devant le tribunal de Kairouan. Elle encourt une peine de prison ferme.

    Par FRANCE 24 (vidéo) lien
    Priscille LAFITTE (texte)
     

    Les juges du tribunal de Kairouan, dans le centre de la Tunisie, devant lequel comparaît Amina Tyler, une jeune Tunisienne âgée de 18 ans militante du mouvement féministe Femen, se sont retirés pour délibérer après deux heures d’audience houleuse, ce jeudi 30 mai.

    El Zorro @Tienm504

    Le père d’Amina fond en larmes dans les couloirs du tribunal. Un avocat l’engueule. Tout le monde crie.

    D'après le compte Twitter @Tunisia_Live, la militante féministe est défendue par cinq avocats, dont Me Leila ben Debba, connue pour ses prises de position anti-salafistes et sa défense de feu Chokri Belaïd, figure de proue de l'opposition anti-islamique assassiné début février.

    Des habitants de la ville se sont rassemblés devant le palais de justice avant l’ouverture de l’audience, pour dénoncer les actions du mouvement féministe, certains criant "allahu akbar". L’avocate Leila ben Debba a déclaré devant la cour avoir été frappée avant d’entrer dans le tribunal et a réclamé des mesures de protection. Dans la foule, quelques personnes ont manifesté en soutien à Amina.

    À la suspension de l’audience, l'accusée a été escortée hors du bâtiment par des policiers alors que des manifestants cherchaient à entrer à l’intérieur.

    Amina Tyler - un pseudonyme qu’elle a adopté depuis le début de ses actions en mars dernier - est accusée d’avoir été en possession d’un spray lacrymogène, délit passible d’une peine de prison ferme en Tunisie. Elle a été arrêtée par la police alors qu’elle taguait le mot "Femen" sur les murs d’un cimetière, en marge d’un rassemblement de la mouvance salafiste djihadiste (voir vidéo ci-dessous), le 19 mai dernier.

    La veille du procès, à Kairouan, trois Femen européennes - deux Françaises et une Allemande - ont mené une action dénudée devant le palais de justice de Tunis pour soutenir Amina, ce qui a déclenché un mouvement de colère de dizaines de Tunisiens. Les trois militantes ont été placées en détention dans la foulée.

    Vidéo amateur de l'arrestation d'Amina Tyler publiée par le site d'informations Nawaat.org


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    Tunisie : trois Femen soutiennent, seins nus, Amina
     

         
     
    Trois Femen ont observé un sit-in seins nus devant le palais de justice de la capitale tunisienne pour apporter leur soutien à Amina, la première Femen tunisienne. L’opération n’a toutefois pas duré longtemps puisque les trois femmes originaires de France et d’Allemagne ont rapidement été interpellées.
     

    Une première dans le monde arabo-musulman. Après l’action seins nus d’Amina, la première Femen tunisienne à s’être exhibé sur Internet et à avoir défrayé la chronique, trois militantes du mouvement féministe sont passées mercredi à l’acte dans la rue cette fois-ci. En dévoilant leur poitrine face à une foule de journalistes réunis devant le palais de justice à Tunis, les trois jeunes femmes, deux Françaises et une Allemande ont voulu dénoncer les conditions de la femme dans ce pays. Leur slogan était « Free Amina ».

    Cette dernière, décrite par ses proches comme une dépressive chronique suicidaire, est actuellement en détention provisoire et doit passer en jugement jeudi à Kairouan, dans le centre pour port illégal de bombe lacrymogène, un délit passible de six mois d’emprisonnement. Elle a été arrêtée le 19 mai à proximité d’un cimetière à Kairouan où elle a peint le mot « Femen ». Elle risque également deux ans de prison pour profanation de cimetière.

    La police a neutralisé les trois compères sans ménagement avant de les traînées à l’intérieur du tribunal. Ces Femen occidentales qui pensaient réaliser un acte de bravoure se sont vues huer par les avocats du tribunal qui après avoir chanté l’hymne national ont scandé le fameux slogan « Dégage », ce célèbre mot d’ordre qui a mis à la porte du pays Ben Ali en janvier 2011 et quelques jours plus tard a poussé le dirigeant égyptien Hosni Moubarak à la démission. « Une enquête a été ouverte et elles seront placées en état d’arrestation et traduites en justice », a déclaré le porte-parole du ministère de la Justice, Adel Riahi, à l’AFP, sans préciser les accusations qui pourraient être retenues alors que l’attentat à la pudeur est passible de six mois de prison en Tunisie.

    Dans une vidéo, on aperçoit les trois Femen escalader le muret du portail du palais et criait « Free Amina ». Des femmes et un homme tentent de les couvrir à l’aide de vêtements, repoussés aussitôt par les Femen. L’Action a déclenché la colère des passants. Dans l’euphorie, six journalistes, français et tunisiens travaillant pour l’agence Reuters et la chaîne Canal +, ont été interpellés par les forces de l’ordre qui leur ont demandé de remettre leurs images.

    La dirigeante de Femen à Paris se félicite de l’action menée par ses troupes en Tunisie. « C’est la première action que nous menons dans le monde arabe (...) j’ai préparé cette équipe internationale à Paris et elles ont été envoyées hier (mardi) à Tunis », a expliqué à l’AFP par téléphone Inna Shevchenko, dirigeante de Femen à Paris.


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