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    Afghanistan: un père exécute sa fille pour venger l’honneur de la famille

    <time datetime="2013-05-03T10:50:12+02:00" itemprop="datePublished">3 mai 2013 à 10:50 </time>lien <time datetime="2013-05-03T10:50:12+02:00" itemprop="datePublished"></time>

    Un groupe d'Afghanes portant la burqa, le 21 avril 2013 à Herat

    Un groupe d'Afghanes portant la burqa, le 21 avril 2013 à Herat (Photo Shah Marai. AFP)

    Fin avril, c’est devant 300 villageois qu’un Afghan a exécuté de trois balles de kalachnikov sa propre fille, coupable d’avoir voulu s’enfuir avec un cousin et ainsi bafoué l'«honneur» de sa famille.

    Plus de onze ans après la chute du régime intégriste des talibans, tristement célèbre pour ses exécutions publiques de femmes, et le début de l’intervention occidentale, cette nouvelle affaire de «crime d’honneur» en Afghanistan suscite d’autant plus l’indignation que personne n’a jusqu’ici été arrêté.

    Originaire d’un village isolé de la province de Baghdis (nord-ouest), frontalière du Turkménistan, Halima s’était enfuie avec un cousin tandis que son mari et père de ses deux enfants se trouvait en Iran, a raconté par téléphone à l’AFP le chef de la police provinciale, Sharafuddin Sharaf.

    Le cousin a abandonné deux jours plus tard la jeune femme, âgée de 18 à 20 ans, qui a fini par être retrouvée par son père et ramenée à la maison.

    «Mais les gens ont commencé à parler au village de ce qui était arrivé et un neveu du père, un religieux enseignant le Coran dans une école, lui a dit que sa fille devait subir la peine capitale», selon M. Sharaf.

    Selon l’organisation Amnesty International, l’exécution a été perpétrée le 22 avril dans le village de Kookchaheel.

    Elle a eu lieu devant «300 à 400 personnes» et a été filmée, selon une militante des droits de l’Homme de Baghdis, qui a dit à l’AFP avoir vu la vidéo.

    «Halima y est agenouillée et porte un long tchador. Un mollah prononce la prière funèbre puis son père, placé derrière elle, tire trois balles avec une kalachnikov à environ 5 mètres de distance», a décrit cette femme qui a refusé de divulguer son identité par crainte de représailles. «Son frère vient ensuite constater sa mort et éclate en sanglots».

    «On nous a dit qu’un taliban influent dans la région avait demandé aux mollahs de la condamner à mort. Le conseil religieux a d’abord opté pour la lapidation, mais comme le cousin est en fuite, il a été décidé de l’exécuter par balles», a-t-elle poursuivi, précisant que le sort du cousin restait inconnu.

    Dans certaines communautés musulmanes très conservatrices, les coupables d’adultère sont parfois exécutés ensemble par lapidation.

    Y avait-il eu adultère entre Halima et son cousin? Si des sources locales le soupçonnent, aucune ne l’a fermement confirmé.

    Selon la militante de Badghis, le mari d’Halima s’était opposé à l’exécution et avait même tenté de rentrer au village avant qu’elle ne se produise.

    La police de Bagdhis a affirmé être arrivée dans le village... deux jours après le crime, et que le père d’Halima et sa famille avaient fui. «Nous essayons de les arrêter mais c’est une zone instable jouxtant la province d’Hérat où les talibans sont actifs», a déclaré le chef de la police provinciale.

    «Les violences contre les femmes continuent d’être endémiques en Afghanistan et ceux qui en sont responsables sont rarement traduits en justice», a de son côté déploré Amnesty International.

    Sous le régime des talibans (1996-2001), les Afghanes ne pouvaient pas travailler à l’extérieur ni étudier, sans compter les abus et violences qu’elles subissaient sans espoir d’obtenir justice.

    Elles craignent désormais que le départ de l’essentiel des forces internationales à la fin 2014 ne remette en cause leurs quelques avancées en matière de droits et d’éducation et que les religieux ultra conservateurs n’accentuent leur emprise sur la société afghane après cette échéance.

    Kaboul a adopté en 2009 une loi criminalisant les mariages forcés, le viol, et les autres violences faites aux femmes, mais elle est rarement appliquée, déplorent Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits de l’Homme.

    Et d’autres crimes d’honneur ont continué depuis à défrayer la chronique.

    En juillet 2012, une femme accusée d’adultère avait été exécutée par balles par les talibans dans la province de Parwan, limitrophe de celle de Kaboul.

    Deux ans auparavant, un couple avait été lapidé par des centaines de villageois près de Kunduz (nord) dans une zone contrôlée par les talibans.


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    Inde - réaction après le viol d'une fille de 5 ans le 21 avril. CARE est choquée de la récurrence des violences faites aux femmes et aux filles et réclame des changements structurels et sociaux et une justice rapide pour les victimes en Inde et dans le monde. Engagez-vous en signant la pétition Awaz Uthao - Ne laissons pas nos voix s'éteindre, lancée par CARE Inde : http://www.careindia.org/<wbr>petition</wbr>

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  • Le pays où les femmes sont mieux payées que les hommes
     

    Alors que les premières amendes pour discrimination salariale tombent en France, une étude révèle qu'au Luxembourg (oui oui, au Luxembourg) : 1) les femmes gagnent 3% de plus que les hommes 2) le salaire médian (hommes/femmes confondus) s'établit à 45.000€, plus de deux fois le niveau français. Toujours envie d'aligner les paradis fiscaux sur le modèle français ?

     

    En moyenne, en France, les femmes touchent 27% de moins que les hommes et 9% à poste et expérience équivalents (Source : Min. Travail)

     

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  • Société

    Dans le privé, les femmes payées 28% de moins que les hommes

    <time datetime="2013-03-08T08:12:56+01:00" itemprop="datePublished">8 mars 2013 à 08:12</time> (Mis à jour: <time datetime="2013-03-08T10:04:55+01:00" itemprop="dateModified">10:04</time>) lien

    Le siège de l'INSEE à Paris.

    Le siège de l'INSEE à Paris. (Photo Loic Venance. AFP)

    actualisé Najat Vallaud-Belkacem promet des sanctions dans les six mois aux entreprises qui ne luttent pas contre les inégalités salariales, phénomène jugé «inadmissible» par Fleur Pellerin.

    L’écart de revenu salarial entre hommes et femmes a baissé de 4 points depuis 2008 pour atteindre 28% en 2010 dans le secteur privé, notamment en raison de la part grandissante des femmes cadres et de la poussée du chômage masculin, selon une étude de l’Insee publiée vendredi.

    Les femmes salariées du secteur privé ont perçu en moyenne un revenu salarial net annuel de 15 600 euros, soit 28% de moins que les hommes. Dans le secteur public, où les femmes occupent près de 65% des postes, l’écart est stable depuis une dizaine d’années, à 18% (16% chez les enseignants). Cet écart ne doit pas être confondu avec celui du salaire net moyen en équivalent temps plein, publié également par l’Institut national de la statistique et des études économiques, selon lequel une salariée gagnait en 2010 en moyenne 19,7% de moins que son homologue masculin.

    L’écart de revenu salarial reflète à la fois la disparité du niveau de salaire et celle du nombre d’heures travaillées sur une année. En l’occurrence, l’écart de salaire horaire moyen était de 18% dans le privé en 2010 (contre 19% avant la crise, en 2008) et celui du nombre d’heures rémunérées de 13% (contre 16%). Plusieurs raisons expliquent la réduction des écarts. En premier lieu, la plus forte progression de la proportion de diplômés du supérieur chez les femmes que chez les hommes. En conséquence, près de 35% des cadres du privé étaient des femmes en 2010, contre moins de 28% en 1995.

    Cependant, note l’Insee, les femmes occupent encore plus de 70% des postes d’employés, là où les niveaux de salaires sont les plus bas. Parallèlement, le nombre d’heures travaillées par les hommes a diminué, alors qu’il continuait à progresser pour les femmes, même si celles-ci occupent plus souvent des postes à temps partiel, avance l’Insee. La crise de 2008-2009 a en effet «touché tout particulièrement les secteurs d’activité à prédominance masculine (industrie, construction, intérim)», explique-t-on.

    Dans les secteurs de l’industrie et de la construction, les écarts de revenu salarial sont inférieurs à la moyenne, de l’ordre de 18,8%. Les différences de salaire horaire y sont beaucoup moins marquées (19% contre 28% dans le tertiaire).

    Sanctions

    Cette situation agace la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, qui promet des sanctions dans les six mois aux entreprises qui ne luttent pas efficacement contre les inégalités de salaires hommes/femmes. «Les inégalités de salaires à poste égal ne représentent que 9%. Ce sont les plus insupportables», déclare-t-elle au Parisien/Aujourd’hui en France, à l’occasion de la Journée de la Femme.

    «Quand nous sommes arrivés au pouvoir, la moitié des entreprises n’avait même pas encore fait l’effort de rédiger un diagnostic, comme la loi l’exige», assure-t-elle. «En décembre dernier, nous avons changé les procédures de contrôle sur les entreprises pour les rendre plus efficaces.»

    «Il y aura des sanctions dans six mois si rien ne se passe», martèle Najat Vallaud-Belkacem, précisant que ces sanctions «pourront aller jusqu’à 1% de la masse salariale». «Cela devrait être dissuasif!», s’exclame-t-elle. Evoquée pendant la campagne présidentielle par François Hollande, «la suppression des exonérations (des cotisations sociales ndrl) reste une piste sérieuse», affirme-t-elle encore.

    «Totalement inadmissible»

    Les inégalités salariales sont «la cause numéro un» dans l’effort à porter pour lutter contre les discriminations au travail et promouvoir «l’entreprenariat au féminin», a déclaré vendredi à l’AFP la ministre déléguée chargée des PME Fleur Pellerin, en visite à Hong Kong.

    Cette dernière a dénoncé «le poids des traditions de recrutement et de promotion» alors qu’une étude publiée ce vendredi à l’occasion de la Journée internationale des femmes montre un écart salarial moyen de 20% au détriment des femmes cadres. «Les inégalités salariales, pour l’instant, c’est vraiment la cause numéro un. C’est totalement inadmissible, surtout à poste égal, à responsabilités égales et à formation équivalentes», a-t-elle dit en regrettant également la sous-représentation des femmes aux postes à responsabilité dans les entreprises.

    Selon une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), le salaire moyen des cadres femmes était l’an dernier de 47 500 euros bruts annuels, contre 57 300 euros pour leurs homologues masculins. L’Apec note «qu’à filière de formation identique, les hommes sont systématiquement mieux rémunérés que les femmes» et que des écarts de salaires persistent à profils proches (âge, postes occupés, responsabilités exercées, etc).

    Une partie de l’explication tient «au fait que quand les femmes ont des enfants, elles ne suivent pas forcément le chemin de promotion que suivent les hommes à diplômes égaux», relève Fleur Pellerin. Le problème se retrouve abondamment dans les PME et la ministre souhaite notamment «promouvoir l’entreprenariat au féminin».

    «Il n’y a que 30% des créateurs d’entreprises qui sont des femmes, et quand on regarde les entreprises de plus de un ou deux salariés, le taux tombe encore plus bas», observe-t-elle. Or «les statistiques montrent bien que les entreprises où les femmes sont présentes au «comex» (comité exécutif) ou bien les entreprises créées par des femmes, surperforment plutôt par rapport aux autres entreprises», selon elle.


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