• Jean-Marc Ayrault ironise sur le "quart d'heure warholien" de ses ministres

    Le Monde.fr | <time datetime="2013-08-24T20:33:25+02:00" itemprop="datePublished">24.08.2013 à 20h33</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-08-24T21:19:34+02:00" itemprop="dateModified">24.08.2013 à 21h19</time> | Par

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    "Chacun aura droit à quinze minutes de célébrité", lâche le premier ministre, sauf que "pour certains, ce n'est pas une fois dans leur vie, c'est le plus souvent possible".

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    La Rochelle, envoyés spéciaux. Rien ne vaut l'humour pour détendre l'atmosphère. En privé, Jean-Marc Ayrault aime à citer Andy Warhol à propos de son gouvernement : "chacun aura droit à quinze minutes de célébrité", lâche le premier ministre, sauf que "pour certains, ce n'est pas une fois dans leur vie, c'est le plus souvent possible".

    Alors qu'en cette rentrée, le Parti socialiste, réuni à La Rochelle pour son université d'été, est plutôt sage, c'est du gouvernement que sont venues ces derniers jours les expressions intempestives. De Pierre Moscovici qui s'inquiète du "ras-le-bol fiscal" des Français à Manuel Valls et Christiane Taubira qui ont étalé publiquement leurs divergences sur la réforme de la procédure pénale, en passant par Philippe Martin qui a annoncé sans précaution une future taxe carbone, il était temps que cela cesse. "Il y a de la pédagogie à faire, il faut que les Français comprennent ce qu'on fait", dit-on à Matignon. Ce souci d'explication devrait être au coeur du discours de clôture que prononcera dimanche à La Rochelle Jean-Marc Ayrault.

    Sans attendre de se faire publiquement tancer, le ministre de l'intérieur et la garde des sceaux ont préféré régler tout seuls leurs différends. Samedi en fin d'après-midi, fortement applaudie par les militants socialistes, Mme Taubira a annoncé la création d'une "peine de probation" hors prison, qui s'appellera "contrainte pénale". Ce faisant, elle a dévoilé une large part du contenu de la future réforme qui officiellement ne sera arbitrée que... le 30 août. Quelques heures plus tôt, M. Valls avait tenu à aplanir les tensions avec la place Vendôme. "La justice et l'intérieur marchent main dans la main", avait-il affirmé, en ajoutant encore : "Christiane Taubira est une amie".

    Lire aussi : A La Rochelle, Manuel Valls tente de lever les "faux débats"

    Pas sûr que Matignon ait goûté la précipitation de la garde des sceaux. Il aurait été plus logique que ce soit le premier ministre qui se réserve les annonces et rassure les Français en jurant qu'"il n'y a pas deux lignes au gouvernement, les angéliques et les laxistes", comme l'expliquent ses services.

    "DOSER AU PLUS PRÈS" LES EFFORTS FISCAUX

    Du moins le terrain pénal est-il déminé. Reste l'épineuse question des impôts. La rue de Varenne, pas plus que l'Elysée, n'ont apprécié l'expression de "ras-le-bol fiscal" utilisée cette semaine par le ministre de l'économie. Jean-Marc Ayrault devrait rappeler dimanche que les Français ont besoin de "compréhension" et que les ministres ont intérêt à peser leurs expressions. "Ne faisant pas croire que nous sommes arrivés au terme de l'effort de redressement des finances publiques, ce serait malhonnête de dire le contraire", dit-on dans son entourage.

    En même temps, le premier ministre, comme le président de la république, sont soucieux de "doser au plus près et le plus finement possible" les efforts fiscaux qui vont être demandés dans les prochaines semaines. Le gouvernement cherche 6 milliards d'euros pour boucler le budget de 2014 en sus de la réforme des retraites qu'il s'apprête à engager.

    Sur ce dernier point, il hésite toujours entre une hausse de la CSG ou une augmentation des cotisations sociales pour en financer une partie. S'il est sûr que tous - entreprises, retraités, salariés - seront mis à contribution, le souci est d'éviter un matraquage qui compromettrait le redémarrage timide de la croissance. "Tout ce qui peut encore réduire les dépenses et l'effort fiscal, nous le recherchons", a donné comme consigne le premier ministre à ses équipes. Mais le retour de la confiance dépendra aussi beaucoup de la capacité des ministres à maîtriser leurs "quinze minutes de célébrité".


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    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-08-14T07:41" itemprop="datePublished" pubdate=""> 14/08/2013 à 07:41</time> - Modifié le <time datetime="2013-08-14T09:15" itemprop="dateModified"> 14/08/2013 à 09:15</time>

    La "femme flic de Hollande" n'a pas su convaincre de sa compétence en matière de sécurité rapprochée. Plusieurs noms sont avancés pour la remplacer.

     

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    Sophie Hatt et François Hollande en Algérie en décembre 2012.

    <figcaption>Sophie Hatt et François Hollande en Algérie en décembre 2012. © GUIBBAUD-POOL / SIPA </figcaption> </figure>

     

     

     

    Plus qu'une rumeur, mais pas encore une information officielle. À l'Élysée, Christian Gravel assure qu'aucun changement n'est prévu concernant le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR). Mais en sous-main, les flics d'élite affirment avec certitude que le service tangue et que les successeurs s'agitent en coulisse pour remplacer la commissaire Sophie Hatt, 45 ans, qui dirige, pour quelques semaines encore, dit-on, le GSPR, après un peu plus d'un an de service. Elle avait été recommandée au président François Hollande par Lionel Jospin. Elle était en charge de sa sécurité à Matignon.

    Issue de la sécurité publique, la patronne de la sécurité de l'Élysée pourrait rejoindre une direction départementale, vraisemblablement en région parisienne. En juin dernier, lors de la remise de sa Légion d'honneur, le président de la République a fait allusion à son retour au sein de son corps d'origine. Contactée sur son téléphone portable, Sophie Hatt n'a pas souhaité commenter nos informations.

    Recrutée par le cabinet de Hollande après 15 minutes d'entretien, selon des témoins, Sophie Hatt n'a pas convaincu ses effectifs, réduits à 60 au lieu de 90 sous Nicolas Sarkozy, de sa compétence en matière de sécurité rapprochée. Elle est décrite comme peu diplomate et aimant attirer la lumière sur elle. "Elle est trop souvent dans le champ de la caméra avec le PR [président de la République, NDLR], alors qu'elle est censée être au commandement", constate un officier. Le courant ne semble pas être passé non plus avec le patron du Service de protection des hautes personnalités (SPHP), le contrôleur général Frédéric Auréal, supérieur hiérarchique de la commissaire divisionnaire Sophie Hatt et réputé plus proche de ses hommes. Ainsi ne l'avait-elle pas convié à la cérémonie de remise de sa Légion d'honneur par le président de la République.

    Surtout, plusieurs bourdes ont été rapportées par la presse. Son premier fait d'armes, dès sa prise de fonction, fut d'évincer un commandant, une femme, au service du candidat Hollande depuis quatre mois, qui avait déplu à Valérie Trierweiler. En voyage officie au Brésil, la sécurité du président s'était retrouvée sans armes. Elles avaient été chargées dans un autre avion. Sophie Hatt avait également désigné comme chef de mission au Mali, lors d'une visite de François Hollande au début de la guerre, un officier suspendu de port d'armes.

    Plusieurs noms sont cités pour lui succéder. Celui de Frédéric Auréal, le patron du SPHP, qui a réussi la fusion des trois services qui composeront désormais le Service de protection après la disparition du SPHP, prévue au mois de septembre. Il pourrait alors être remplacé à son poste par... le mari de Sophie Hatt, le commissaire Dominique Guiseppi.

    Cité également, le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Chevreul, adjoint de Sophie Hatt, qui a réussi à gagner, selon de hauts fonctionnaires, l'estime professionnelle de ses collègues policiers. Les gendarmes avaient été évincés du GSPR par Nicolas Sarkozy, ils représentent désormais la moitié des effectifs.

    Celui qui tient la corde reste le commissaire Sylvain Lledo, actuel sous-directeur des missions permanentes françaises. C'est lui qui désigne les flics d'élite qui assurent, entre autres, la sécurité des ministres. Par tradition, le poste de patron du GSPR est attribué au sous-directeur. Son seul défaut ? L'homme est réputé proche de Frédéric Péchenard, l'ancien directeur général de la police nationale et ami d'enfance de Nicolas Sarkozy. Peu reconnu pour ses qualités de manager, il était aux commandes du service quand, fait exceptionnel, un policier du SPHP s'est donné la mort avec son arme de service en janvier 2011. Des rumeurs avaient circulé sur une lettre laissée par le fonctionnaire mettant en cause sa hiérarchie. Contactée par Le Point.fr, la famille assure, aujourd'hui, qu'elle n'a jamais eu connaissance de ce courrier.


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  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Emploi : dix territoires pilotes pour l'aide aux jeunes précaires

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2013-08-13T20:55:56+02:00" itemprop="datePublished">13.08.2013 à 20h55</time>

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    L'aide s'adressera à des jeunes précaires suivis par des missions locales (ici à Dreux).

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    Matignon a rendu publique la liste des dix territoires pilotes choisis pour mettre en œuvre à l'automne la "garantie jeunes", une allocation d'environ 450 euros mensuels pour des 18-25 ans en difficulté d'insertion.

    L'aide pourra concerner "jusqu'à 10 000 jeunes" dans les Bouches-du-Rhône, la Seine-Saint-Denis, le Vaucluse, le Lot-et-Garonne, l'Allier associé au Puy-de-Dôme, le Finistère, l'Eure, l'Aude, les Vosges et La Réunion.

    L'expérience concerne "des territoires urbains mais aussi des territoires ruraux", souligne Matignon, qui précise que "les conseils généraux et villes impliqués dans ces expérimentations appartiennent à toutes les sensibilités politiques".

    DIX AUTRES TERRITOIRES EN 2014

    Par ailleurs, dix autres territoires ont été retenus pour une deuxième vague de déploiement en 2014, qui pourrait concerner alors, au total, "jusqu'à 30 000 jeunes". Il s'agit de l'Essonne, la Seine-Maritime, le Pas-de-Calais, la Dordogne, l'Ille-et-Vilaine, la Savoie, l'Oise, l'Aisne, l'Isère et la Creuse.

    Une évaluation sera ensuite réalisée en vue de la généralisation progressive du dispositif sur tout le territoire, qui concernera "100 000 jeunes par an en rythme de croisière", selon Matignon.

    La "garantie jeunes" se veut "une réponse à la situation particulièrement difficile des jeunes isolés et sans ressources, non couverts par le RSA, qui ont besoin d'être aidés et accompagnés pour s'insérer dans la vie professionnelle", résume Matignon.

    Jean-Marc Ayrault s'est félicité "du succès rencontré par cet appel à projet, preuve [qu'il] répond à un besoin urgent".

    La "garantie jeune" était l'une des mesures phares à destination de la jeunesse présentées par François Hollande le 21 février.

    Lire : "47 mesures tous azimuts pour les jeunes"

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  • Loi pénale : Valls tacle Taubira

    et demande l'arbitrage de Hollande

     

    A.R. | Publié le 13.08.2013, 13h21 | Mise à jour : 16h28   lien

    Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a sollicité le 25 juillet l'arbitrage du président François Hollande sur le projet de loi pénale de sa collègue, la garde des Sceaux Christiane Taubira. Ce mardi, la ministre de la Justice répond sur le même ton.

    Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a sollicité le 25 juillet l'arbitrage du président François Hollande sur le projet de loi pénale de sa collègue, la garde des Sceaux Christiane Taubira. Ce mardi, la ministre de la Justice répond sur le même ton. | (LP / HUMBERTO DE OLIVEIRA ET DELPHINE GOLDSZTEJN)

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    Les vacances n'empêchent pas les ministres de laver leur linge sale en public. Selon «Le Monde», le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a sollicité l'arbitrage du sur le projet de loi pénale de sa collègue, la garde des Sceaux .

    Dans une note adressée fin juillet à la présidence, Manuel Valls pointe en effet de nombreux désaccords sur la méthode et sur le fond. Le quotidien publie également la réponse de la ministre de la Justice, sur le même ton que son détracteur. Matignon n'a pas tardé à réagir, évoquant une simple «phase normale d'échanges préalables aux arbitrages». La droite, elle, s'en donne à coeur joie, l'UMP Eric Ciotti invitant même François Hollande à se débarrasser de l'un des deux ministres.

    Le texte de la Chancellerie au centre des débats vise notamment à limiter le recours à la prison, entre autres par l'introduction d'une «peine de probation». Mais ce projet de loi très attendu - et très en retard - «repose sur un socle de légitimité fragile», assure le ministre de l'Intérieur dans ce courrier, faisant référence à la conférence de consensus. Aussi «riche et plurielle qu'elle soit, la somme de connaissances accumulées ne reflète pas tous les courants de pensée et de recherche. En outre, les conclusions du "jury" de consensus ont fait l'objet de fortes réserves au sein même de la magistrature. Enfin et surtout, je rappelle que le consensus de la société civile n'était qu'une aide à la construction d'un compromis politique», affirme-t-il encore, en fustigeant le «bref délai dans lequel [a été] conduite la réflexion».

    Le «risque de provoquer un débat passionné et irrationnel»

    Sur le fond, Manuel Valls réfute le postulat de départ qui considère que «la surpopulation carcérale s'expliquerait exclusivement par le recours "par défaut" à l'emprisonnement, et par l'effet des peines planchers». Selon lui, «nous ne pouvons totalement ignorer la question du dimensionnement du parc immobilier pénitentiaire et de son corollaire, la recherche d'une architecture pénitentiaire et de modes de privation de liberté adaptés à notre siècle, toujours héritiers des conceptions du XIXe siècle, dans un contexte budgétaire très contraint». S'en suivent nombre de critiques sur le projet de loi défendu par Christiane Taubira.

    Manuel Valls assure également dans le courrier avoir alerté en février «sur les dangers d'une stratégie qui faisait de la loi pénale un vecteur de communication politique, au risque de provoquer un débat passionné et irrationnel, reproduisant en cela les méthodes de l'ancien gouvernement, alors mêmes que nous les dénonçons», accuse-t-il.

    Le ton est donné, s'il fallait encore confirmer l'entente cordiale entre les deux ministres. Début août déjà, le ministre de l'Intérieur avait fait part de sa surprise et son inquiétude quant à la gestion par sa collègue de l'erreur judiciaire qui avait entraîné des libérations de détenus.

    Taubira réplique, Matignon temporise

    Sans attendre, la ministre de la Justice a répondu qu'elle était étonnée que ce document du ministère de l'Intérieur ne lui ait pas été communiqué, «d'autant qu'il comporte des propositions de réforme du droit de la peine, domaine qui ne ressort d'aucune façon aux compétences du ministre de l'Intérieur», tacle-t-elle agacée.

    «Le projet ne repose nullement, comme l'a soutenu le ministre de l'intérieur, sur un socle de légitimité fragile mais bien sur un travail scientifique et reconnu (parce que interdisciplinaire et intégrant les recherches et les évaluations menées à l'étranger)», a-t-elle insisté en contestant à son tour les données de son camarade, notamment les chiffres de la délinquance.

    Matignon n'a pas tardé à réagir : dans l'après-midi, les services du Premier ministre ont tenté de relativiser ce désaccord, évoquant une «phase normale d'échanges préalables aux arbitrages». «Qu'il y ait des divergences d'appréciation entre les ministres de la Justice et de l'Intérieur, cela n'est pas anormal. Le processus de préparation de la loi pénale est en cours et se poursuit», déclare-t-on. Et de préciser que Jean-Marc Ayrault a «eu Manuel Valls au téléphone et aura la garde de Sceaux en ligne cet après-midi».

    La droite attaque

    Ce nouveau désaccord donne déjà du grain à moudre à l'opposition. Pour le député UMP des Alpes-Martimes Éric Ciotti, François Hollande doit choisir entre l'un des deux ministres. Sur RMC ce proche de François Fillon a également affirmé qu'il soutenait «totalement les termes de la note de Manuel Valls». Selon lui, «le projet de Mme Taubira est extraordinairement dangereux» et porté par «une logique qui refuse toute forme de sanction» et «qui veut remettre en liberté des dizaines de milliers de prisonniers». «Soit c'est la ligne Valls qui domine, je le souhaite. Soit c'est la ligne catastrophique Taubira», a-t-il affirmé.

    Eric Ciotti        âœ” @ECiotti

    Il y a deux lignes qui s'opposent, celle de et celle de . Hollande doit choisir et un des deux doit quitter le Gouvernement.


    Le sénateur UMP des Hauts-de-Seine, Roger Karoutchi n'a pas non plus manqué d'ironiser sur sur Twitter sur cette nouvelle divergence, rappelant notamment la différence de point de vue entre Geneviève Fioraso, la ministre de l'Enseignement supérieur et Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, sur le port du voile dans les universités.

    Roger KAROUTCHI @RKaroutchi

    Valls tacle Taubira sur réforme du Code Pénal,Fioraso s oppose à Valls sur voile;Rebsamen,Dray s opposent à tout..et Ayrault est en 2025!


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  • Dernière modification : 12/08/2013 

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    Jean-Marc Ayrault accueille la "France de 2025" sur les pelouses de Matignon

    Jean-Marc Ayrault accueille la "France de 2025" sur les pelouses de Matignon
    © © Gaëlle Le Roux / France 24

    Le temps d’une journée, les jardins de Matignon se sont transformés en aire de jeu pour 300 enfants défavorisés. Une initiative qui s’inscrit dans une "réflexion sur la France de 2025" engagée par le gouvernement.

    Par Gaëlle LE ROUX (texte)
     

    "C’est trop grand ici ! Il faudrait une mini-voiture pour aller jusqu’à la cuisine tellement il y a de mètres d’hectares [sic] ! Mais on pourrait faire un beau terrain de foot dans le jardin". Wilson, 8 ans, découvre Matignon avec des yeux ébahis. Il fait partie des quelque 300 enfants du Secours populaire, encadrés par des animateurs de l’Union nationale des centres sportifs de plein air (UCPA), accueillis, lundi 12 août, dans les jardins de la résidence du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Le temps d’une journée, les pelouses de l’hôtel particulier du très chic 7e arrondissement de Paris se sont muées en aire de jeux, avec terrain de football, de volley, cours de danse, d’escrime, de djembé… 

    Une façon, pour le gouvernement, de renouveler son engagement pour la jeunesse, "l’espoir de la France". "La France, demain, dans 10 ans, ce sera vous, après-demain ce sera encore vous, donc c'est avec vous qu'on va la construire !", a insisté Jean-Marc Ayrault - "un peu vieux mais très cool", selon un jeune participant - après s’être essayé aux percussions, avoir pris un bain de foule et serré une nuée de petites mains. Quelques-uns des enfants devaient s’entretenir en petit groupe avec le Premier ministre, qui souhaite entamer une "réflexion sur la France de 2025". Cette réunion aboutira à un séminaire de travail avec le président François Hollande le 19 août, dans lequel les jeunes tiendront une place importante.
     
    "Moi, présidente..."
     
    "Si je pouvais poser une question [à Jean-Marc Ayrault], je lui demanderais pourquoi la France n’est pas égalitaire, déclare Inès, 15 ans. Parce que je vois que, dans la crise, il y en a qui s’en sortent mieux que d’autres, je trouve que ce n’est pas juste. Si j’étais ‘Première ministre’, je ferais en sorte de donner un peu plus d’argent aux pauvres, pour qu’il puisse s’en sortir". La jeune fille, attablée à un atelier dessin de la fédération du Secours populaire de Dreux, a inscrit au milieu d’une fresque un "Moi, présidente", non dénué d’humour, en référence à un discours phare de la campagne de l'actuel chef de l'État. "J’aimerais bien, plus tard, être 'Première ministre'… Ou présidente, on verra".
     
    Paloma, une fillette d’une dizaine d’années venue de Reims, souhaiterait proposer au chef du gouvernement de réinventer les villes. "Avec des voitures électriques, de la végétation partout, moins de bruit… et sans cameramen", déclare-t-elle, jetant un regard chargé de reproches à la meute de journalistes qui entoure Jean-Marc Ayrault. "C’est pas possible, poursuit-elle. On n’a même pas vu le ministre ! On voit juste un tas de caméras et des micros, on sait qu’il est là-dedans, le ministre, mais c’est même pas la peine de penser lui serrer la main !"
     
    Cette année, les enfants, venus de Paris, de Seine-Saint-Denis, de Seine-et-Marne, de Marne, de l’Aube, d’Eure et d’Eure-et-Loir, ne partiront en vacances qu’une petite journée avec le Secours populaire. "Ce sont des familles dans le besoin, explique Claudie Dumas, du Secours populaire de Paris. Certains habitent dans des chambres d’hôtel, vous imaginez, pour des gosses, passer son été dans une chambre de 15 m2 ? Cette journée-là, pour eux, c’est magique. Pour une fois, ce sont eux qui pourront frimer, à la rentrée !"
     
     
    Quelque 300 enfants défavorisés ont été accueillis, ce lundi 12 août, dans les jardins de Matignon.© Gaëlle Le Roux / France 24

     


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