• par AFP, publiée le 10/08/2013 à 14:09

    ECONOMIE

    Moscovici revoit à la baisse sa prévision économique

    Pierre Moscovici a revu samedi à la baisse sa prévision de croissance pour l’année en cours, estimant désormais que le produit intérieur brut du pays devrait évoluer entre -0,1% et +0,1%, tout en assurant que le pays était bien sorti de la récession.

    Le gouvernement tablait jusqu’à présent sur une modeste croissance de l’ordre de 0,1% de l’économie du pays, déjà unanimement jugée par les économistes comme largement insuffisante pour faire régresser le chômage.

    En dépit de cette révision, le ministre, interrogé par le quotidien Nice Matin, estime que «l’économie française est sortie de la récession et qu’elle amorce une reprise qui doit être durable, de plus en plus forte et créatrice d’emplois».

    «Ce qui est important, c’est que la tendance s’est inversée. Après deux trimestres de croissance négative, le dernier de 2012 et le premier de 2013, les deuxième et troisième trimestres 2013 renoueront avec une croissance positive», a-t-il pronostiqué, en notant que «tous les indicateurs s’amélioraient, à commencer par la production industrielle».

    «J’ai toutes les raisons de penser que 2014 sera la première année de croissance véritable depuis trois ans», a-t-il assuré.

    Pour autant, la stagnation de l’économie cette année complique encore davantage la préparation du budget de l’année prochaine.

    M. Moscovici a indiqué à Nice Matin que le budget 2014, qui sera révélé dans quelques semaines, prévoirait une hausse des prélèvements obligatoires équivalant à 0,3% du produit intérieur brut.

    «Nous devons réduire les déficits légués par la droite, mais le faire à un rythme qui ne contrarie pas la croissance. Nous le ferons d’abord, comme le recommande le Fonds monétaire international, par des économies sur les dépenses publiques et, ensuite, par une hausse limitée des prélèvements obligatoires, de 0,3% du PIB, toujours dans la justice sociale», a expliqué M. Moscovici.

    «La gauche est loin de chercher à matraquer fiscalement les Français, elle s’emploie au contraire à stabiliser progressivement les prélèvements obligatoires», s’est-il défendu.


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    Les courtes vacances de François Hollande commencent

    Par , publié le <time datetime="2013-08-09 16:17:00" itemprop="datePublished" pubdate="">09/08/2013 à 16:17</time><time datetime="2013-08-09 19:00:00" itemprop="dateModified">, mis à jour à 19:00</time>


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    Alors que la polémique grandit sur les faibles prévisions de croissance pour 2013, François Hollande s'apprête à passer le relais à son premier ministre, Jean-Marc Ayrault, pour montrer que l'exécutif ne prend pas de vacances

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    </aside> <figure class="ouverture"> Les courtes vacances de François Hollande commencent <figcaption>

    Ce week-end, Français Hollande passe le relais à Jean-Marc Ayrault. L'exécutif veut montrer qu'il ne prend pas de vacances cet été, pas plus que le chômage.

    REUTERS/Benoit Tessier

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    "Le chômage ne part pas en vacances" aura été le leitmotiv aoûtien de François Hollande qui, depuis le 31 juillet, a enchaîné cinq déplacements sur le thème de l'emploi, en Seine-Saint-Denis, en Dordogne, dans le Gers, en Vendée puis dans les Yvelines jeudi. Affichant son optimisme, le chef de l'Etat a martelé que les signaux de reprise étaient là : "il y a quelque chose qui se passe" et "nous devons tout faire pour accompagner ce mouvement", suscitant le scepticisme de l'opposition. D'autant que le ministre des Finances Pierre Moscovici vient de reconnaître que la croissance pour 2013 serait moins forte que prévu, même s'il affirme toujours que la récession est terminée. 

    >> Lire: Reprise: François Hollande voit "quelque chose qui se passe", mais quoi?

    Un chef de l'Etat présent, actif et volontaire, "A minima, cela ne peut pas faire de mal, cela montre un président déterminé", commente pour l'AFP Frédéric Dabi, de l'institut Ifop. Pour le politologue, la phrase "le chômage ne part pas en vacances" est même signe "d'un vrai volontarisme", en rupture avec le "on a tout essayé" de Mitterrand, "l'Etat ne peut pas tout" de Jospin ou le "qu'est-ce que vous attendez de moi' Que je vide des caisses qui sont déjà vides '" de Sarkozy. "Un président qui va sur le terrain peut remédier à la tendance négative" des derniers sondages, selon M. Dabi, qui souligne toutefois que ces "déplacements partent d'un diagnostic erroné". La chute dans les sondages de François Hollande n'est pas intervenue en août 2012 alors qu'il était en vacances. François Hollande "passe sous les 50% (d'opinions favorables) en septembre, au lendemain de son annonce du choc fiscal", rappelle-t-il. 

    S'il peut inverser la tendance négative dans les sondages, le président prend en outre le risque d'un retour de bâton dans quelques mois. "Si les résultats ne sont pas au rendez-vous, notamment sur l'inversion de la courbe du chômage, il risque de passer pour un trompeur", explique M. Dabi. "Il peut y avoir une relecture de cet activisme de l'été sur le mode de la vanité, car ce qu'il aura fait aura été vain, et de la tromperie, car il a annoncé une inversion de la courbe du chômage", ajoute-t-il. Mercredi, un sondage Ifop annonçait que 84% des Français ne croient pas à l'inversion de la courbe du chômage d'ici fin 2013.  

    "Il y aura une continuité de l'Etat en août"

    "Dans la conjoncture actuelle, cette omniprésence risque soit de lasser, soit de susciter la critique", ajoute Jean Garrigues, spécialiste d'histoire politique. "La critique serait de dire qu'il s'agit de gesticulation si les résultats ne sont pas là", fait valoir ce professeur à l'université d'Orléans. 

    "Le temps du président de la République surplombant les problèmes est en train de disparaître, du fait de la surmédiatisation", déplore l'historien. Pour lui, il y a "une contradiction entre ce qui est le rôle du président dans la Ve République, qui doit donner les grandes orientations, et donc prendre de la distance, et la nécessité de communication aujourd'hui, qui fait qu'il est conduit à être omniprésent". "Cette surmédiatisation pose une question par rapport à nos institutions", insiste M. Garrigues, qui se demande si en période de crise "il ne faudrait pas prendre le temps de la réflexion pour engager une politique de long terme '" 

    En attendant, François Hollande, qui a assuré que "Premier ministre, président de la République, ministres: il y aura au cours de ce mois d'août une continuité de l'Etat" s'octroie une semaine de repos à la résidence de la Lanterne, près de Paris. Ce week-end, il passe le relais à Jean-Marc Ayrault

    Dès lundi, le Premier ministre accueillera à Matignon 300 enfants privés de vacances, accompagnés de bénévoles du Secours populaire. Un déplacement de M. Ayrault sur le thème de la pénibilité du travail est également prévu en début de semaine. La rentrée du gouvernement au grand complet aura lieu le 19 août, lors d'un "séminaire de travail" convié autour de François Hollande sur le thème de la France à l'horizon 2025. 

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    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-08-09T16:53" itemprop="datePublished" pubdate=""> 09/08/2013 à 16:53</time> - Modifié le <time datetime="2013-08-09T17:08" itemprop="dateModified"> 09/08/2013 à 17:08</time>

    "Le chômage ne part pas en vacances" aura été le leitmotiv aoûtien du chef de l'État qui a enchaîné cinq déplacements sur le thème de l'emploi.

    <figure class="media_article panoramique" itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> François Hollande a été omniprésent dans les médias depuis le 31 juillet. <figcaption>François Hollande a été omniprésent dans les médias depuis le 31 juillet. © Zacharie Scheurer / AFP </figcaption> </figure>
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    </header><section class="col_article" style="margin-top:-30px"> </section>

    Après une semaine de déplacements destinés à bien illustrer l'idée que l'exécutif ne prend pas de vacances, François Hollande s'apprête à passer le relais à Jean-Marc Ayrault, qui à son tour va se montrer auprès des Français et préparer la vraie rentrée du gouvernement, le 19 août. "Le chômage ne part pas en vacances" aura été le leitmotiv aoûtien de François Hollande qui, depuis le 31 juillet, a enchaîné cinq déplacements sur le thème de l'emploi, en Seine-Saint-Denis, en Dordogne, dans le Gers, en Vendée puis dans les Yvelines jeudi. Affichant son optimisme, le chef de l'État a martelé que les signaux de reprise étaient là : "Il y a quelque chose qui se passe" et "nous devons tout faire pour accompagner ce mouvement".

    "A minima, cela ne peut pas faire de mal, cela montre un président déterminé", commente Frédéric Dabi, de l'institut Ifop. Pour le politologue, la phrase "le chômage ne part pas en vacances" est même signe "d'un vrai volontarisme", en rupture avec le "On a tout essayé" de Mitterrand, "L'État ne peut pas tout" de Jospin ou le "Qu'est-ce que vous attendez de moi ? Que je vide des caisses qui sont déjà vides ?" de Sarkozy.

    "Diagnostic erroné"

    "Un président qui va sur le terrain peut remédier à la tendance négative" des derniers sondages, selon Frédéric Dabi, qui souligne toutefois que ces "déplacements partent d'un diagnostic erroné". La chute dans les sondages de François Hollande n'est pas intervenue en août 2012 alors qu'il était en vacances. François Hollande "passe sous les 50 % (d'opinions favorables) en septembre, au lendemain de son annonce du choc fiscal", rappelle-t-il.

    S'il peut inverser la tendance négative dans les sondages, le président prend en outre le risque d'un retour de bâton dans quelques mois. "Si les résultats ne sont pas au rendez-vous, notamment sur l'inversion de la courbe du chômage, il risque de passer pour un trompeur", explique Frédéric Dabi. "Il peut y avoir une relecture de cet activisme de l'été sur le mode de la vanité, car ce qu'il aura fait aura été vain, et de la tromperie, car il a annoncé une inversion de la courbe du chômage", ajoute-t-il.

    "Une continuité de l'État en août"

    Mercredi, un sondage Ifop annonçait que 84 % des Français ne croient pas à l'inversion de la courbe du chômage d'ici fin 2013. "Dans la conjoncture actuelle, cette omniprésence risque soit de lasser, soit de susciter la critique", ajoute Jean Garrigues, spécialiste d'histoire politique. "La critique serait de dire qu'il s'agit de gesticulation si les résultats ne sont pas là", fait valoir ce professeur à l'université d'Orléans.

    "Le temps du président de la République surplombant les problèmes est en train de disparaître, du fait de la surmédiatisation", déplore l'historien. Pour lui, il y a "une contradiction entre ce qui est le rôle du président dans la Ve République, qui doit donner les grandes orientations, et donc prendre de la distance, et la nécessité de communication aujourd'hui, qui fait qu'il est conduit à être omniprésent".

    Surmédiatisation

    "Cette surmédiatisation pose une question par rapport à nos institutions", insiste Jean Garrigues, qui se demande si en période de crise "il ne faudrait pas prendre le temps de la réflexion pour engager une politique de long terme ?" En attendant, François Hollande, qui a assuré que "Premier ministre, président de la République, ministres: il y aura au cours de ce mois d'août une continuité de l'État" devrait s'octroyer une semaine de repos. Ce week-end, il doit passer le relais à Jean-Marc Ayrault.

    Dès lundi, le Premier ministre accueillera à Matignon 300 enfants privés de vacances, accompagnés de bénévoles du Secours populaire. Un déplacement de Jean-Marc Ayrault sur le thème de la pénibilité du travail est également prévu en début de semaine. La rentrée du gouvernement au grand complet aura lieu le 19 août, lors d'un "séminaire de travail" convié autour de François Hollande sur le thème de la France à l'horizon 2025.


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  • Pourquoi François Hollande entretient le flou

    sur «la courbe du chômage»

    • Home ECONOMIE Emploi
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      • Publié <time data-ago="il y a 1 heure" data-original="le 08/08/2013 à 15:34" datetime="2013-08-08T15:34:37+02:00" itemprop="datePublished">le 08/08/2013 à 15:34</time>
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    <figure class="fig-photo"> François Hollande, ce jeudi, lors de la visite de l'entreprise iXBlue à Marly-le-Roi, en compagnie de Fleur Pellerin (à droite), ministre déléguée aux PME, à l'innovation et à l'Économie numérique.<figcaption class="fig-media-legende" itemprop="description">

     

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    ANALYSE - Le président de la République parle constamment «d'inverser la courbe du chômage». Or il existe deux façons de calculer le nombre de chômeurs, deux mesures sensiblement différentes. L'ambiguïté dans laquelle l'Élysée maintient l'opinion est de mauvais aloi.

    Le président de la République a achevé ce jeudi sa tournée d'été à Marly-le-Roi, non pas sur les ruines du château de Louis XIV, mais dans une entreprise spécialisée dans les technologies d'exploration océanique, iXBlue. Et comme lors des étapes précédentes il s'agissait de rappeler la priorité «d'inverser la courbe du chômage», véritable tube estival. Pourtant, et pas plus que les fois précédentes, François Hollande n'a levé le mystère: quelle est cette courbe dont il nous annonce le changement d'orientation d'ici à la fin de l'année, avec une précision digne des astronomes qui attendent une éclipse solaire pour le 3 novembre 2013?

    Car il existe en réalité deux courbes du chômage et non pas une. La première, la plus connue, concerne en fait «les demandeurs d'emploi inscrits» à Pôle emploi dont les chiffres sont publiés au mois le mois. Il s'agit là d'une statistique administrative, spécifiquement française, et qui répertorie les gens à la recherche d'un emploi, n'ayant aucune activité professionnelle, sinon de façon partielle. Leur inscription à Pôle emploi obéit à une double préoccupation: trouver un travail en bénéficiant des conseils de ses services et obtenir une indemnité, ce qui était autrefois la fonction des Assedic.

    La deuxième courbe, et elle seule, est à proprement parler celle du chômage. Sa définition correspond à des critères admis internationalement, faisant l'objet d'un accord du Bureau international du travail de Genève (BIT), signé bien sûr par la France. Les trois critères de l'état de chômeur, selon le BIT, méritent d'être rappelés: «être sans emploi, autrement dit ne pas avoir travaillé ne serait-ce qu'une heure dans la semaine; être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours; avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de 3 mois».

    La manipulation des chiffres, une tentation française quasi éternelle

    En France l'Insee effectue une enquête trimestrielle qui pose ces trois questions (les trois critères du BIT) auprès d'un panel de 75.000 personnes, ce qui est considérable. Aux États-Unis le Bureau du travail réalise la même enquête par sondage, mais chaque mois. Et partout ce sont ces chiffres qui font foi, car la définition du chômage n'interfère alors avec aucune autre considération, d'indemnité ou de recherche d'emploi, aussi louables soient ces préoccupations. Notons que c'est pour des raisons de coût que l'Insee réalise son enquête trimestriellement et non pas mensuellement.

    Assez bizarrement, François Hollande ne cesse de s'exprimer comme un statisticien en parlant d'«inversion de la courbe du chômage». Le lyrisme n'est pas son fort! Toutefois, son souci de précision s'arrête là, car à aucun moment l'Élysée n'a consenti à dire de quoi le Président parlait exactement. «On ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment», déclarait le Cardinal de Retz, figure tutélaire du monde politique français. Mais il ne faut pas s'étonner alors que l'on vive dans l'ère du soupçon et qu'en France plus qu'ailleurs les statistiques soient considérées comme «la forme moderne du mensonge».

    Le premier doute tient à la manipulation des chiffres, une tentation française quasi éternelle. Les statistiques, de nature administrative, de Pôle emploi sont à l'évidence étroitement dépendantes de la montée en puissance des emplois aidés, «contrats de génération», «emplois d'avenir» et autres «emplois francs». Par ailleurs Pôle emploi procède en permanence au «nettoyage» de ses fichiers, et c'est légitime, car les personnes ayant trouvé un emploi peuvent omettre de se désinscrire. Mais le rythme auquel s'exerce ces mises à jour est en permanence l'objet de suspicion.

    Querelles de chiffres

    Formellement la définition du chômage «au sens du BIT», acceptée internationalement, est jugée comme la plus objective, la plus scientifique: elle seule permet des comparaisons internationales, et c'est la raison pour laquelle le FMI et l'OCDE ne retiennent que ces chiffres. Pour sa part le FMI estime que le taux de chômage va passer en France de 10,2% en 2012, à 11,2% en 2013, puis 11,6% en 2014 et 11,4% en 2015 (moyennes annuelles).

    Le suivi su chômage «au sens du BIT», dont les données sont établies en France par l'Insee, présente toutefois deux gros inconvénients. D'une part l'information est connue avec retard: on ne sait que depuis le 6 juin dernier que le taux de chômage a été de 10,8% en France au premier trimestre 2013. Et d'autre part l'Insee a rencontré ces derniers mois des difficultés pratiques rendant impossible la publication du nombre de chômeurs (au sens du BIT); on en connaît seulement le taux. Ces problèmes, liés notamment au changement de statut des enquêteurs de l'Insee, ne seront résolus qu'à partir de septembre prochain.

    Le flou entretenu par l'Élysée n'en est pas moins regrettable et malsain. Mettre en avant des courbes et des chiffrages, sans préciser lesquels, ramène le débat à un niveau de technicité trompeuse. Comme on le rappelle à l'Insee le taux de chômage ne peut-être connu qu'avec un degré d'approximation de 0,4 point. Et qu'en est-il réellement des chiffres de Pôle emploi dont la précision est encore plus sujette à caution?

    Le chômage constitue un dossier bien trop douloureux pour qu'on le ramène à des querelles de chiffres. Or c'est hélas plus que jamais le cas en France. Et du coup les pouvoirs publics sont et seront de plus en plus suspectés de pratiquer avant tout «une gestion statistique» du problème numéro 1 des Français.


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  • VIDEO. Libérés de Dreux : Taubira défend les magistrats qui «ont appliqué la loi»

    Publié le 05.08.2013, 21h08 | Mise à jour : 06.08.2013, 00h43

    La ministre de la justice s'est défendue sur le plateau du JT de France 2 : «Le parquet n'a pas annulé, il a différé de deux à quatre semaines la mise sous écrou» des délinquants de Dreux libérés jeudi dernier, a-t-elle déclaré.

    La ministre de la justice s'est défendue sur le plateau du JT de France 2 : «Le parquet n'a pas annulé, il a différé de deux à quatre semaines la mise sous écrou» des délinquants de Dreux libérés jeudi dernier, a-t-elle déclaré. | AFP/François Guillot

    Zoom

    La libération de trois délinquants à Dreux (Eure-et-Loir) condamnés à deux ou trois mois de prison ferme, faute de place en prison pour exécuter leurs peines continue de faire des remous. Accusée par l'opposition de laxisme en matière de sécurité, la garde des Sceaux a vivement défendu la décision des magistrats. Invitée du JT de 2, a estimé que les n'ont fait qu'appliquer une loi pénale votée par la droite en 2009. Une ligne défendue également par son collègue Manuel Valls (lire encadré ci-dessous).

    Alors que le journaliste lui demandait s'il s'agissait d'une faute, la ministre de la Justice s'est refusée à toute mise en cause de l'institution judiciaire. «Je ne porte pas de jugement sur les décisions des magistrats, et a fortiori lorsque les magistrats appliquent la loi», a-t-elle réagi. Et de renchérir dans un communiqué que «le procureur est dans son rôle lorsque dans une situation pénitentiaire tendue, il organise dans le temps l'exécution des peines».

    Christiane Taubira a par ailleurs souligné que les trois délinquants remis en liberté ne seront pas exonérés de prison : «Le parquet n'a pas annulé, il a différé de deux à quatre semaines la mise sous écrou». Une possibilité prévue depuis la promulgation de la loi Dati, votée en 2009 sous l'ancienne majorité. Le texte prévoit notamment que les peines de moins de deux ans puissent être aménagées, ce qui se justifiait donc pour les trois délinquants de Dreux, condamnés à des peines de deux et trois mois de prison. Dans une circulaire publiée en septembre 2012, la garde des Sceaux encourage même les magistrats à la remplacer par une solution alternative, comme le port du bracelet électronique.

    «Vous avez vu l'état de nos établissements pénitentiaires ?»

    Se défendant de vouloir «vider les prisons», la ministre a reconnu vouloir mettre en place une grande «réforme pénale», qui mettrait fin à la surpopulation carcérale. «Vous avez vu l'état de nos établissements pénitentiaires ?», a-t-elle lancé au cours de son interview. Le parc pénitentiaire français compte actuellement 57.320 places disponibles pour 68.569 personnes incarcérées, soit un taux d'occupation de 120%.

    La garde de Sceaux n'a pas manqué d'attaquer à son tour la droite. «Ils n'ont pas de légitimité pour s'exprimer, parce qu'aujourd'hui nous avons 56% de récidive depuis 2007 malgré les 30 lois pénales (votées par la droite) et 64% de récidive sur les peines de moins de six mois», a-t-elle dit.

    VIDEO. Christiane Taubira invitée de France 2



    Valls sur la même ligne que Taubira
    Dans un entretien à «Nice Matin», Manuel Valls a également répondu vivement aux critiques de l'opposition après la récente libération de trois délinquants, condamnés à Chartres et libérés faute de place en prison : «Nous n'avons pas de leçons à recevoir de ceux qui en 2009 ont voté la loi pénitentiaire sur l'exécution des peines inférieures à deux ans en milieu libre et qui nous accusent maintenant de vouloir vider les prisons.»
    «Moi je suis pour une exécution ferme des peines de prison, même les plus courtes», a-t-il poursuivi, rappelant qu'il s'était dit surpris de cette décision en fin de semaine dernière. «J'ai déjà dit ma surprise et mon inquiétude parce j'ai un seul souci, celui du respect des missions des policiers et de leur cohérence avec celles des magistrats», a dit le ministre.

    AUDIO. Détenus relâchés de Dreux : «Cela peut jouer sur la motivation des policiers»


    Détenus relâchés de Dreux : «Cela peut jouer... par leparisien
     

    LeParisien.fr


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