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Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-08-02T17:21" itemprop="datePublished" pubdate=""> 02/08/2013 à 17:21</time> - Modifié le <time datetime="2013-08-02T17:27" itemprop="dateModified"> 02/08/2013 à 17:27</time>
Des vacances présidentielles sans vacance du pouvoir... Ce sont les devoirs d'été du chef de l'État.
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Avant Nicolas Sarkozy, les clés de la propriété étaient confiées à Matignon. © BERTRAND GUAY / AFP
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Retrouver "les conditions de sa liberté" loin des médias, sans donner aux Français l'impression qu'il se la coule douce. Voici le numéro d'équilibriste que tentera de réaliser le président lors de ses congés estivaux. Pour l'édition 2013, François Hollande s'isole quelques jours à la Lanterne, résidence traditionnellement réservée aux Premiers ministres, et que Sarkozy avait déjà investie au détriment de François Fillon.
L'expérience précédente au Fort de Brégançon, lieu de villégiature traditionnel des présidents, fut douloureuse pour Hollande, qui suffoquait au milieu des journalistes et de son service d'ordre. "Brégançon, c'est très bien, sauf que vous y êtes enfermé comme à Élysée", avait-il résumé lors d'un dîner en présence des journalistes il y a quelques jours. "Brégançon, c'est la mort", "Brégançon, c'est la prison", a-t-il martelé.
Et pour retrouver cette liberté qu'il convoite tant, rien ne vaut la Lanterne, ancien pavillon de chasse de quatre hectares construit en 1787 par le prince de Poix, capitaine des Gardes du corps de Louis XVI, dans un recoin du parc du château de Versailles. Tenue à l'écart des regards indiscrets par un haut mur d'enceinte et surtout interdite de survol, la résidence est, de l'avis des Premiers ministres qui l'ont occupée, calme et reposante.
"La Lanterne, c'est un non-lieu"
Le député des Hautes-Pyrénées Jean Glavany a été invité une fois par Lionel Jospin qui voulait lui apprendre sa nomination au poste de ministre de l'Agriculture. Il confirme que la résidence est très cloisonnée : "C'est un lieu qui n'est pas ouvert, sans réception, sans cérémonie. Il n'y a pas des milliers de personnes qui peuvent dire je suis allé à la Lanterne." Il poursuit : "Sarkozy venait là-bas dans une volonté de tout s'approprier, de dépouiller le Premier ministre d'un de ses avantages en nature. C'était une humiliation adressée à François Fillon." Mais l'élu considère que François Hollande a surtout fait ce choix pour la discrétion du lieu.
"La Lanterne est un lieu qu'on ne photographie pas. C'est un non-lieu. On ne voit jamais de photos de gens à l'intérieur. On ne voit même pas entrer les voitures," décrit Jean-Marc Lech, directeur de l'Institut de sondage Ipsos. "L'année dernière, il avait trouvé normal d'être pris en photo en short. C'était une façon ostentatoire d'être normal. Là, il se cache", poursuit-il.
Lors de ses précédents congés estivaux, François Hollande avait mis en scène la normalité de son périple varois, du départ en TGV aux baignades avec Valérie Trierweiler, en passant par les bains de foule en polo, le tout shooté par les paparazzi du journal VSD. Deux semaines à l'issue desquelles sa cote de popularité avait entamé sa chute vertigineuse. De 61 % d'opinions positives relevées par le sondage BVA-Orange le 26 juin 2012, il était passé à 46 % le 17 septembre.
Pas de "vacance du pouvoir"
Et de nombreux médias lui avaient refait le portrait, soulignant le contraste entre un pays qui coule, avec des plans sociaux qui se multiplient et le chômage qui augmente, et un président qui se la coule douce. "Je suis parti quelques jours l'an dernier, c'est comme si j'avais commis un impair", avait-il déclaré à son retour, lors d'un dîner organisé le 18 juillet par l'Association de la presse présidentielle.
"Le problème pour lui à la Lanterne, ça va être de rester 15 jours sans qu'on le voie faire quelque chose", décrypte Jean-Marc Lech. Et cette donnée a, semble-t-il, bien été intégrée par la présidence qui s'impose des conditions plus strictes que l'année dernière. "Cette année, la récré se déroule pendant la première quinzaine d'août, et plutôt une semaine." Car il est "hors de question de donner l'impression qu'il se repose" quand les Français souffrent de la crise, souligne son entourage, cité par l'AFP. Pour éviter que l'on crie à "la vacance du pouvoir", il se serait organisé avec Jean-Marc Ayrault, de manière à ce que l'un ou l'autre soit présent à Paris pour assurer une permanence.
Et il a également donné des instructions très précises à son gouvernement. Lors du Conseil des ministres du 1er août 2012, François Hollande a demandé à ses ministres de "rester mobilisés si l'actualité le nécessite" pendant les vacances. En plus d'être en mesure de regagner rapidement Paris, les ministres devront pouvoir répondre aux médias en cas de besoin, et s'assurer qu'une permanence existe dans leur ministère "afin que la moitié de leur cabinet soit constamment présent", selon Le Monde. Pour respecter cette astreinte, les ministres resteront, pour la plupart, en France cet été. Et la rentrée s'annonce déjà chargée puisque François Hollande a demandé aux ministres de revenir au séminaire gouvernemental, le 19 août, avec des propositions concrètes pour construire la France de 2023, rien que ça...