Face à la menace terroriste, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian bat le rappel des réservistes. Vendredi, à l’occasion de la journée nationale des réservistes, le locataire de l’hôtel de Brienne, siège du ministère, a annoncé son intention de voir 1000 réservistes déployés chaque jour dans le cadre des opérations de défense du territoire nationale et de la protection des sites sensibles dans le cadre de l’opération «Sentinelle». Une annonce faite dans le cadre du Forum entreprises réservistes organisé au sein du Conservatoire national des arts et métiers à Paris.

La mobilisation de la réserve opérationnelle à ce niveau est sans précédent sur le territoire depuis la fin des années soixante et la lutte contre les réseaux terroristes de l’OAS à la fin de la guerre d’Algérie. Actuellement, seulement 300 participent à l’opération Sentinelle. Le ministre de la Défense souhaite voir porter le volant de réservistes prêts à revenir sous les drapeaux au coup de sifflet de 28000 aujourd’hui à 40000. Un objectif qui sera inscrit dans la réactualisation de la loi de programmation militaire qui devrait être présentée au Parlement avant l’été. Jean-Yves Le Drian souhaite «accroître la disponibilité et la réactivité des réservistes». Ceux-ci sont en très large majorité d’anciens militaires d’active qui ont conservé des liens avec l’institution.

Pour accroître ce réservoir de citoyens soldats, les dispositions législatives qui encadrent le statut du réserviste devront être modifié. A commencer par l’obligation faite aux entreprises d’accorder cinq jours par an obligatoirement aux réservistes qui se sont portés volontaires pour remplir une mission. Une durée que le ministre souhaite voir allongée. La plupart du temps, les entreprises, à l’exception des grands groupes, rechignent à voir leur personnel les quitter pour réendosser le treillis. Et dans les PME-PMI, l’exercice de la fonction de réserviste s’avère pratiquement impossible. L’accroissement des effectifs de la réserve, que chacun juge aujourd’hui mal organisée, peu structurée et sous utilisée, entrainera forcément un coût budgétaire. Une nouvelle ligne de dépenses qui figurera dans la réactualisation de la loi de programmation militaire.