-
Par marialis2.2 le 23 Mai 2013 à 14:29
Georges Moustaki
IL Y AVAIT UN JARDIN
C'est une chanson pour les enfants
Qui naissent et qui vivent entre l'acier
Et le bitume, entre le béton et l'asphalte
Et qui ne sauront peut-être jamais
Que la terre était un jardin
Il y avait un jardin qu'on appelait la terre
Il brillait au soleil comme un fruit défendu
Non ce n'était pas le paradis ni l'enfer
Ni rien de déjà vu ou déjà entendu
Il y avait un jardin, une maison, des arbres
Avec un lit de mousse pour y faire l'amour
Et un petit ruisseau roulant sans une vague
Venait le rafraîchir et poursuivait son cours
Il y avait un jardin grand comme une vallée
On pouvait s'y nourrir à toutes les saisons
Sur la terre brûlante ou sur l'herbe gelée
Et découvrir des fleurs qui n'avaient pas de nom
Il y avait un jardin qu'on appelait la terre
Il était assez grand pour des milliers d'enfants
Il était habité jadis par nos grands-pères
Qui le tenaient eux-mêmes de leur grands-parents
Où est-il ce jardin où nous aurions pu naître
Où nous aurions pu vivre insouciants et nus
Où est cette maison toutes portes ouvertes
Que je cherche encore et que je ne trouve plus
votre commentaire -
Par marialis2.2 le 23 Mai 2013 à 14:27
Georges Moustaki
GRAND-PÈRE
C'est pour toi que je joue, grand-père, c'est pour toi.
Tous les autres m'écoutent, mais toi, tu m'entends.
On est du même bois, on est du même sang
Et je porte ton nom et tu es un peu moi,
Exilé de Corfou et de Constantinople,
Ulysse qui jamais ne revint sur ses pas.
Je suis de ton pays, métèque comme toi,
Un enfant de l'enfant qui te fit Pénélope.
Tu étais déjà vieux quand je venais de naître,
Arrivé juste à temps pour prendre le relais
Et je finirai bien un jour par ressembler
A la photo ou tu as posé en ancêtre.
C'est pour toi que je joue, grand-père, c'est pour toi
Que je glisse mes doigts le long de mes six cordes
Pour réveiller un air tranquille et monocorde.
C'est tout ce que je sais faire de mes dix doigts,
Maître en oisiveté, expert en braconnage.
Comme toi, j'ai vécu à l'ombre des bateaux
Et pour faire un festin, je volais les oiseaux
Que le vent de la mer me ramenait du large.
Comme toi, j'ai connu les filles et les rêves,
Buvant à chaque source que je rencontrais
Mais sans être jamais vraiment désaltéré,
Sans jamais être las de répandre ma sève.
C'est pour toi que je joue, grand-père, c'est pour toi,
Pour remettre au présent tout ce qui s'est passé
Depuis que je ne parle plus que le français
Et j'écris des chansons que tu ne comprends pas.
Tous les autres m'entourent mais toi tu m'attends.
Même si tu es loin dans l'espace et le temps,
Quand il faudra mourir, on se retrouvera.
votre commentaire -
Par marialis2.2 le 23 Mai 2013 à 14:25
Georges Moustaki
EN MÉDITERRANÉE
Dans ce bassin où jouent
Des enfants aux yeux noirs,
Il y a trois continents
Et des siècles d'histoire,
Des prophètes des dieux,
Le Messie en personne.
Il y a un bel été
Qui ne craint pas l'automne,
En Méditerranée.
Il y a l'odeur du sang
Qui flotte sur ses rives
Et des pays meurtris
Comme autant de plaies vives,
Des îles barbelées,
Des murs qui emprisonnent.
Il y a un bel été
Qui ne craint pas l'automne,
En Méditerranée.
Il y a des oliviers
Qui meurent sous les bombes
Là où est apparue
La première colombe,
Des peuples oubliés
Que la guerre moissonne.
Il y a un bel été
Qui ne craint pas l'automne,
En Méditerranée.
Dans ce bassin, je jouais
Lorsque j'étais enfant.
J'avais les pieds dans l'eau.
Je respirais le vent.
Mes compagnons de jeux
Sont devenus des hommes,
Les frères de ceux-là
Que le monde abandonne,
En Méditerranée.
Le ciel est endeuillé,
Par-dessus l'Acropole
Et liberté ne se dit plus
En espagnol.
On peut toujours rêver,
D'Athènes et Barcelone.
Il reste un bel été
Qui ne craint pas l'automne,
En Méditerranée.
votre commentaire -
Par marialis2.2 le 20 Mai 2013 à 10:33
Lettre L 2
Ayant perdu mes ailes, parfois je déambule
Dans un monde Loufoque, dramatique ou ludique
Où Les hommes se croisent, chacun dans sa bulle
Où les âmes perdues dans les Limbes idylliques
Viennent chercher L’oubli et la Légèreté…
Qu’il est dur de renoncer au vol magnifique,
Et de rester clouer au sol par des discours Lénifiants
Œuvres de politiciens tellement théoriques
Qu’ils réduisent nos rêves et nous laissent impuissants.
Nous subissons La Vie, brisant nos rêves utopiques
Plus de Langueur, de plaisir, de désirs énigmatiques
Juste ce quotidien mécanique qui nous réduit,
D’une Lenteur extrême, d’une Lucidité qui nous détruit !
8 commentaires -
Par marialis2.2 le 18 Mai 2013 à 17:21
La lettre L
Dès notre naissance elle est présente dans le Lait,
Elle nous dorlote dans le Lit, dans Les bras de Morphée.
Elle est de nos premières Larmes, chagrins inconsolés,
Dans nos premiers rêves, poings fermés, toute en Liberté…
Puis elle nous suit à L’école, avec Lunettes incorporées
Dans la géométrie austère, aux équerres en L coudés,
Dans nos premières Lectures, alphabet Laborieusement répété
Puis dans la Littérature, terrain de nos mondes enchantés,
Dans La géographie nommant les Lieux et L’histoire les personnalités,
Même dans l’anglais « made in London », elle est présente et épelée.
Puis dans L’Adolescence, théâtre des premiers émois, des tendres baisers,
L’âge de tous les possibles, où L’on s’envole Loin du nid douillé,
Elle accompagne nos aventures, Le cœur ouvert, Le nez Levé,
En suivant notre couple qui se forme, crie « vive La Mariée »
Jusqu’à notre dernier souffle, la lettre L va nous accompagner
Car c’est toujours dans un Lit, que nous partons vers L’éternité…
Marialis
14 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique