• Sarkozy défend la filière nucléaire contre "l'idéologie" du candidat Hollande

    Publié le 25-11-11 à 16:20    Modifié à 17:30    

    PIERRELATTE, Drôme (AP) — Une "catastrophe" ou un "cataclysme". Le président Nicolas Sarkozy n'avait pas de mots assez forts pour décrire vendredi les conséquences qu'aurait un abandon -même partiel- du nucléaire en France, que ce soit sur l'industrie, sur l'emploi ou sur la facture d'électricité des ménages.

    Dans un discours prononcé sur le site Areva du Tricastin, le chef de l'Etat, qui n'a pas encore annoncé officiellement s'il briguerait un second mandat, s'en est pris vigoureusement au programme du candidat socialiste qui entend lui succéder à l'Elysée en 2012. Sans jamais citer nommément François Hollande, Nicolas Sarkozy a maintes fois critiqué sa proposition de fermer 24 des 58 réacteurs nucléaires français. Une décision "exclusivement idéologique", selon lui. Or il avait quelques minutes plus tôt évoqué les "idéologies" qui avaient été fatales à Georges Besse, l'ancien PDG de la Cogema, assassiné par Action directe en 1986.

    Nicolas Sarkozy a rendu un hommage appuyé à François Mitterrand afin de mieux mettre en doute la stature de chef de l'Etat de François Hollande. C'est sous les deux septennats socialistes (1981-1995) que 40 des 58 réacteurs actuels ont été raccordés au réseau, a-t-il rappelé. "Jamais le président Mitterrand n'a remis en question l'héritage industriel et nucléaire de ses prédécesseurs", a salué M. Sarkozy avant de décocher cette pique à l'adresse du député de Corrèze: "On reconnaît un homme d'Etat à sa capacité à se hisser au-dessus des intérêts partisans pour faire le choix de la France".

    François Hollande propose de réduire de 75% actuellement à 50% en 2025 la part du nucléaire dans la production d'électricité hexagonale. L'accord électoral conclu par le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts prévoit "la fermeture progressive de 24 réacteurs, en commençant par l'arrêt immédiat de Fessenheim" (Haut-Rhin). Les deux partis s'engagent en outre à ne lancer la construction d'aucune centrale.

    Nicolas Sarkozy voit dans ces deux éléments "la destruction de la filière industrielle nucléaire française". Ce qui aurait à ses yeux des "conséquences dramatiques".

    Le parc nucléaire fait vivre une filière industrielle qui représente 240.000 emplois (usines et sous-traitants), a-t-il affirmé. "Avons-nous les moyens de détruire des milliers d'emplois en pleine crise?" a-t-il fait mine de demander. Selon lui, une hausse sensible des prix de l'électricité entraînerait "inévitablement" la fermeture des usines françaises d'aluminium.

    Avec une sortie du nucléaire, comme le réclame EELV, "ce sont des pans entiers de notre industrie qui s'écrouleraient".

    Une simple hausse de 10% du prix de l'électricité représente "un milliard d'euros de coûts supplémentaires pour notre industrie", a calculé le chef de l'Etat. "Faut-il vraiment, à toute force, ajouter un nouveau boulet aux pieds des entreprises françaises?"

    "Mettre un coup d'arrêt au développement de notre parc nucléaire, c'est porter un coup très dur au pouvoir d'achat des Français", a-t-il prévenu. En Allemagne, où l'abandon du nucléaire est engagé, l'électricité coûte deux fois plus cher, a-t-il affirmé. "Veut-on doubler la facture d'électricité des ménages français?", s'est-il interrogé. "Je n'accepterai pas de laisser supporter par des millions de foyers, surtout les plus modestes, le poids financier d'une décision qui est purement et simplement, exclusivement idéologique".

    "200.000, 400.000, 1 million, 2 millions: la valse des chiffres toujours plus fantaisistes donne le tournis", a ironisé Greenpeace. Pour l'association, M. Sarkozy et l'UMP "font semblant d'oublier l'immense gisement d'emplois qui se trouve dans le démantèlement des centrales en France et à l'étranger, dans la gestion des déchets nucléaires, mais aussi et surtout dans le développement des renouvelables et de l'efficacité énergétique". Quant au doublement des tarifs en Allemagne, elle note que ça n'empêche pas ce pays "d'être la troisième puissance économique et industrielle mondiale et dans le même temps d'avoir décidé de sortir du nucléaire!".

    Dans la matinée, Nicolas Sarkozy avait visité l'entreprise Isover à Orange (Vaucluse). Cette usine de Saint-Gobain fabrique de la laine de verre utilisée pour isoler les maisons. L'énergie constitue 15% du coût des produits qui y sont fabriqués (l'électricité 10% et le gaz 5.

    Durant cette visite, le chef de l'Etat a souligné qu'une électricité abordable était cruciale pour cette usine, comme pour toutes celles qui consomment beaucoup d'énergie. "La filière nucléaire, c'est la garantie pour vous d'une énergie à bon marché", a-t-il souligné devant des ouvriers d'Isover. La remettre en cause, c'est "prendre le risque d'un mouvement massif de délocalisations", a-t-il averti. "Le jour où il n'y aura plus d'usines, il n'y aura plus d'emplois pour personne".

    "Depuis 65 ans, il y a un consensus selon lequel l'investissement dans le nucléaire permettra à la France de compenser l'absence de gaz et l'absence de pétrole", a-t-il déclaré soulignant que tous les chefs de l'Etat avant lui, de Charles de Gaulle à Jacques Chirac, de gauche comme de droite, avaient confirmé ce choix de l'énergie atomique.

    "On n'a pas le droit de rompre le consensus politique de 65 ans au risque de détruire les emplois dans l'industrie française", a-t-il estimé. "C'est une folie".

    Selon l'Union des industries utilisatrices d'énergie (UNIDEN), les usines "électro-intensives" emploient 50.000 personnes et génèrent 100.000 à 120.000 emplois indirects. "Cent cinquante mille emplois au moins seraient donc très concrètement menacés à court terme par un dérapage des prix de l'électricité", estime-t-elle.

    D'après EDF, les prix de l'électricité en France sont en moyenne 35% inférieurs à ceux des pays voisins. La biomasse et l'éolien maritime ont des coûts de production trois à quatre fois plus élevés que le nucléaire, le photovoltaïque huit à neuf fois.

    Nicolas Sarkozy a évoqué la catastrophe survenue le 11 mars au Japon. "C'est pas un accident nucléaire. C'est un tremblement de terre suivi d'un tsunami", a-t-il dit, notant que 99,5% des victimes de Fukushima avaient succombé à ces deux événements naturels. Il n'a pas parlé des autres 0,5%, ni des quelque 100.000 déplacés qui vivaient autour de la centrale, ni des contaminations environnementales. De toute façon, "la ville d'Avignon n'est pas près d'être menacée d'un tsunami". AP

    cb/cov/mw


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  • Belgique : accord conclu pour boucler le budget 2012

    LEMONDE.FR avec AFP, Reuters | 26.11.11 | 14h30   •  Mis à jour le 26.11.11 | 14h33

    Le formateur et chef des socialistes francophones, Elio Di Rupo a été chargé par le roi des Belges de former un gouvernement le plus rapidement possible.

    Le formateur et chef des socialistes francophones, Elio Di Rupo a été chargé par le roi des Belges de former un gouvernement le plus rapidement possible. REUTERS/THIERRY ROGE

    Une fenête d'espoir pour le réglement de la crise politique qui paralyse la Belgique ? Les négociateurs de six partis francophones et néerlandophones belges sont parvenus samedi à un accord sur le budget fédéral2012, ouvrant la voie à la formation d'un gouvernement. Cet accord était en effet considéré comme le dernier obstacle à la formation d'une équipe gouvernementale.

    Le roi Albert II a ainsi réclamé des mesures rapides pour la mise en place d'un nouveau cabinet, sans doute avant Noël. Dans un communiqué, il a en effet chargé le formateur et chef des socialistes francophones, Elio Di Rupo "de former le plus rapidement possible un gouvernement".

    Car la Belgique est sans gouvernement depuis les élections législatives de juin 2010, qui avaient vu les séparatistes flamands de la N-VA arriver en tête. Sur le plan budgétaire, les responsables politiques cherchent à dégager 11,3 milliards d'euros d'économies pour que le déficit du pays soit ramené à 2,8% de son PIB en 2012, conformément aux réglementations européennes.

    Vendredi soir, l'agence de notation Standard and Poor's a abaissé d'un cran la note de la Belgique, ramenée de AA+ à AA sous perspective négative, mettant en avant le risque que le Royaume, déjà très endetté, doive de nouveau intervenir pour soutenir son secteur financier.


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  • Zone euro : vers un pacte de stabilité limité à certains pays ?

    LEMONDE.FR avec AFP | 26.11.11 | 19h34

    Paris et Berlin feront des propositions en ce sens avant le sommet européen du 9 décembre.

    Paris et Berlin feront des propositions en ce sens avant le sommet européen du 9 décembre. REUTERS/FABRIZIO BENSCH

    Selon des informations à paraître dimanche 27 novembre dans le journal allemand Welt am Sonntag, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy envisagent la mise en œuvre d'un nouveau pacte de stabilité qui serait limité à quelques pays de la zone euro.

    D'après le journal qui s'appuie sur des sources gouvernementales, les deux dirigeants veulent mettre en oeuvre rapidement un nouveau pacte exclusif entre la France, l'Allemagne et certains pays, sur le modèle de l'accord de Schengen sur la circulation des personnes qui comprend actuellement 10 des 27 de l'UE. Paris et Berlin feront des propositions en ce sens au cours de la semaine, avant le sommet européen du 9 décembre et souhaitent que Rome s'y associe, selon ces sources. Le pacte de stabilité actuel engage les 17 pays de la zone euros à limiter les déficits budgétaires à 3% du PIB, et l'endettement à 60 % du PIB.

    Une porte-parole du gouvernement allemand a confirmé samedi à l'AFP l'existence de discussions en ce sens notamment avec la France pour un renforcement de l'Union économique et monétaire à propos d'un changement limité des traités existants. Le président du Conseil européen, le Belge Herman Van Rompuy a été officiellement chargé de faire ce type de propositions.

    LA FORCE DE FRAPPE DU FESF EN QUESTION

    Berlin, Paris et Rome sont parvenus jeudi à Strasbourg à un compromis a minima pour renforcer la discipline budgétaire de la zone euro, mais Nicolas Sarkozy n'a pas fait plier l'Allemagne sur un point important à ses yeux : le rôle de la BCE face à la crise.

    Or l'absence de solution radicale aggrave chaque jour un peu plus la crise dans l'eurozone. Selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, à paraître lundi, l'effet levier envisagé pour multiplier les moyens du Fonds de secours de la zone euro (FESF) sera plus faible que prévu, le chef du Fonds Klaus Regling s'attendant au mieux à obtenir le triplement des moyens restants.

    Selon le journal qui ne cite pas de source, l'effet levier prévoyait à l'origine un quadruplement, voire un quintuplement des fonds pour lever 1 000 milliards d'euros. En cause : le renoncement de certains contributeurs, notamment asiatiques, qui demandent à participer, ceux-ci reprochant au Fonds de manquer de moyens propres, explique le Spiegel. Le Fonds européen de stabilité financière, créé par la zone euro au printemps 2010, est doté de garanties des Etats membres qui lui permettent de prêter jusqu'à 440 milliards d'euros aux pays fragiles.

    Pour aller plus loin :


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  • Ambiance tendue à Kinshasa avant les élections

    LEMONDE.FR avec AFP | 26.11.11 | 17h13

    C'est seulement la deuxième fois en 40 ans que les Congolais votent démocratiquement.

    C'est seulement la deuxième fois en 40 ans que les Congolais votent démocratiquement. AFP/PHIL MOORE

    Le climat se durcit en République démocratique du Congo (RDC) : tous les meetings sont interdits à Kinshasa au dernier jour de la campagne pour les élections présidentielle et législatives de lundi, a annoncé samedi le chef de la police de la capitale, le général Jean de Dieu Oleko, affirmant qu'un homme était mort samedi non loin de l'aéroport, victime d'un jet de pierre sur la tête.

    "C'est de l'intolérance politique. C'est la seule façon pour eux (le pouvoir en place) d'étouffer l'expression du peuple. Nous n'allons pas nous laisser faire", a immédiatement réagi Jacquemin Shabani, le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti d'Etienne Tshisekedi, principal rival du président sortant Joseph Kabila. Au dernier jour de la campagne électorale en vue de la présidentielle et des législatives, MM. Kabila et Tshisekedi avaient prévu de tenir leurs derniers grands meetings dans la capitale.

    VIOLENCES

    Quelques incidents s'étaient déjà produits dans la matinée. Deux personnes ont été blessées par balle aux jambes autour de l'aéroport, apparemment par la police, dans des circonstances non élucidées, lorsque des militants de l'UDPS ont lancé des pierres contre le convoi vide du président Kabila qui venait d'arriver sur les lieux. La police a également dispersé avec des grenades lacrymogènes des militants de l'UDPS qui commençaient à se rassembler sur l'avenue et la place prévues pour la dernière harangue de M. Tshisekedi.

    Des forces de police ont bloqué dans l'après midi le convoi du candidat de l'opposition qui aller tenir un dernier meeting au centre ville, malgré l'interdiction. "Nous allons au stade des Martyrs, c'est là que je vais tenir mon meeting", a-t-il lancé à quelques milliers de ses partisans à l'aéroport de Ndjili avant de monter dans un 4 x 4 rouge et de partir pour la ville, debout à travers le toit ouvrant.

    Son convoi a été rapidement bloqué par quatre pick-up de la police ainsi qu'un gros camion blindé et grillagé postés en travers de la bretelle de sortie vers la capitale congolaise.

     

    République démocratique du Congo

    Eclairage A trois semaines des élections, le climat se tend en RDC


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  • Le "rêve d'anarchie" de la place Tahrir

    LEMONDE | 26.11.11 | 13h25

    Il est interdit de crier des slogans politiques. Il est interdit de monter une tribune. Il est interdit à tout parti politique d'entrer sur la place" : les révolutionnaires égyptiens ont érigé en lettres rouges les règles de "Tahrir" sur des bâches en plastiques amarrées au terre-plein central. Un par un, les hommes politiques de tous bords qui se sont aventurés, depuis le 19 novembre, sur le "coeur battant de la révolution égyptienne" s'en sont fait expulser sans concession.

    Avec une détermination chaque jour plus forte, la place Tahrir cultive un tropisme politique qui subjugue les analystes. Les jeunes révolutionnaires qui l'animent refusent obstinément les règles du jeu politique tel qu'elles ont été établies par le Conseil supérieur des forces armées et les partis. Pour eux, la révolution ne fait que commencer. Il ne s'agit pas d'une "transition vers la démocratie", mais de la mise à plat d'un système. Battre les cartes et les redistribuer, inventer une nouvelle grammaire politique. Le poids des Frères musulmans au sein de la vie politique égyptienne en dépendra, ils en sont convaincus. Ils réclament le transfert immédiat du pouvoir du conseil militaire à un gouvernement civil de salut national.

    Après quelques semaines d'une campagne largement improvisée, même ceux qui se sont aventurés dans l'arène politique le temps d'un tour de cirque médiatique sont de retour sur la place pour crier leur rejet du cadre politique dans lequel doivent se jouer les élections, prévues le 28 novembre.

    Dispersés entre les partis, faisant campagne en solitaires ou refusant de jouer le jeu électoral, les révolutionnaires ne sont pas parvenus, en dix mois, à imposer un véritable leadership susceptible de contrer l'emprise croissante du Conseil supérieur des forces armées (CFSA) sur la vie politique égyptienne. Pas plus qu'ils n'ont été en mesure de renouveler les règles du jeu électoral.

    Les mouvements de jeunesses formés sur Internet ont vu émerger des figures emblématiques sans véritable expérience politique. Le Mouvement du 6 avril, qui avait joué un rôle de déclencheur dans le lancement des premières manifestations, n'a pas développé de véritable agenda politique et ne s'est pas transformé en parti. La Coalition des jeunes de la révolution, symbole du mouvement auprès des médias, a perdu de sa crédibilité en se montrant incapable d'adopter une position politique claire. Venus d'horizons très divers, les cinquante candidats issus de ses rangs ont choisi de se lancer en politique à travers les différents partis (libéraux, de gauche ou islamistes) fondés après la révolution.

    Mais intégrer un parti, même neuf, revient aux yeux de beaucoup de jeunes révolutionnaires à faire de la politique "à l'ancienne". C'est souvent avec résignation qu'ils ont intégré des formations politiques et se sont prêtés au jeu d'un système électoral jugé insatisfaisant, en essayant de contrer l'état d'esprit clientéliste encore très présent au sein des gouvernorats.

    "La campagne électorale en Egypte se mène à un niveau très basique, constate amèrement le célèbre blogueur Mahmoud Salem - alias Sandmonkey -, candidat du parti des Egyptiens libres (libéral) à Héliopolis. Des affiches, des flyers, des distributions de nourriture et d'argent, des subsides. Le Parlement a toujours été un substitut pour le gouvernement : les gens votent pour des services, ils ne sont pas habitués à ce qu'on leur parle politique, et ce n'est pas sûr qu'ils aiment ça..."

    Certaines figures emblématiques de la révolution, symboles de la génération Facebook, ont tenté de tirer parti de leur célébrité pour se faire élire en indépendants. Mais leur difficulté à conclure des alliances les a menés souvent à se livrer une concurrence qui est apparue à beaucoup comme lamentable. A Héliopolis, trois célèbres révolutionnaires (Mahmoud Salem, Amr Hamzaoui et Asmaa Mahfouz) se présentent l'un contre l'autre face à une poignée d'anciens membres du Parti national démocratique d'Hosni Moubarak.

    "Bloguer, c'est bien. Ça te donne une notoriété internationale. Les Américains et l'Union européenne t'arrosent de billets, ils t'invitent aux quatre coins du monde pour donner des conférences. Ils te paient des formations pour t'apprendre la démocratie. Mais, au final, tu n'as pas de véritable compétence politique, pas d'expérience de terrain. Tu ne sais pas mener des gens, ni ce que c'est qu'une campagne électorale", estime Mohammed Naim, membre du Parti social-démocrate.

    Cette débandade politique semble donner raison à ceux qui, depuis des mois, jugent que, face aux abus de pouvoir du CSFA et à l'opportunisme des Frères musulmans, il n'y a qu'une carte à jouer : Tahrir. Au contraire de la dispersion des révolutionnaires en politique, la place est en effet un espace de cohésion inédit, où les leaders sont malvenus mais où il règne une véritable organisation spontanée. "Un rêve d'anarchie", soupire Fadi, qui y ête ses 33 ans. C'est la force de Tahrir, et son pouvoir d'attraction.

    Quand la nuit tombe, les irréductibles se répètent le défi de Tahrir. "Cette fois-ci, les Frères ne sortiront pas indemnes de s'être désolidarisés de Tahrir. Ils en paieront les frais aux élections... quand il y aura de vraies élections", murmurent les ombres sur la place, emmitouflées dans leurs duvets.



    coco.boer@yahoo.fr

    Claire Talon


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