• Dernière modification : 29/06/2012 

    Après Gao, les islamistes d'Ansar Dine chassent les Touareg de Tombouctou

     

    Quelques jours après après la prise de Gao, les islamistes ont chassé les rebelles du Mouvement de libération de l'Azawad (MNLA) de Tombouctou et mis la main sur la ville. Les Touaregs ne contrôlent plus aucune place forte de la région.

    Par Ludovic de Foucaud (vidéo)lien
    Dépêche (texte)
     

    AFP - Les islamistes les ont chassés de Tombouctou, réduits à la portion congrue à Kidal et viennent de les écraser à Gao, en prenant leur quartier général pour tout le nord du Mali: les rebelles touareg sont en déroute et ne contrôlent plus aucune place forte dans cette région.

    Zone aux mains des groupes indépendantistes et islamistes au Mali

    Créée fin 2011 de la fusion d'anciens groupes actifs dans les années 1990 et 2000, la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) a lancé à la mi-janvier l'offensive sur plusieurs villes du nord du Mali, prises facilement, face à une armée démoralisée et sous-équipée.

    Les forces du MNLA ont quitté jeudi Tombouctou (nord-ouest) et ses environs sur injonction du groupe islamiste armé Ansar Dine, ont affirmé à l'AFP des témoins.

    "Aujourd'hui, il faut prendre une loupe pour trouver trace des combattants du MNLA", ironise Tiégoum Boubèye Maïga, journaliste malien, spécialiste de la crise dans le Nord.

    Allié au début de leur offensive aux groupes armés islamistes Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) - considéré comme une dissidence d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) très implantée dans le Nord -, le MNLA a vite été marginalisé.

    La chute de Gao (nord-est), berceau des Touareg et l'une des trois grandes villes et régions administratives du Nord avec Tombouctou (nord-ouest) et Kidal (extrême nord-est) - déjà contrôlées par les islamistes - signe l'arrêt de mort du MNLA dans cette région qu'il baptise du nom de l'Azawad et a déclarée indépendante unilatéralement.

    A Gao, après de violents combats mercredi avec les combattants du Mujao qui ont fait au moins vingt morts, le MNLA a perdu ses chefs militaires, en fuite ou blessés, et ses bastions, dont le Palais du gouverneur qui lui servait de quartier général pour tout le Nord-Mali.

    En France, ex-puissance coloniale, le MNLA jouit d'un certain capital de sympathie, car il est vu comme un mouvement capable de contrer les groupes islamistes, tout spécialement la branche maghrébine d'Al-Qaïda, alliée d'Ansar Dine et du Mujao.

    Ses dirigeants ont été régulièrement les invités des plateaux de télévision à Paris, distillant leur propagande, expliquant leur combat pour l'indépendance, réaffirmant leur laïcité face à des islamistes voulant imposer la charia (loi islamique) à tout le Mali.

    Mais dans le grand désert aride du nord malien, la réalité était bien différente. "Alors que les islamistes faisaient un travail de fond sur le terrain, les rebelles touareg faisaient de la communication dans les médias", note M. Maïga.

    "Corruption"

    Pour devenir maîtres du jeu, les islamistes ont d'abord empêché les rebelles touareg de disposer d'une partie de leurs armes lourdes issues du conflit libyen et cachées dans des montagnes du nord-est du Mali, sous leur contrôle. Ils se sont ainsi assuré la supériorité militaire, selon les experts.

    Ensuite, ils ont su s'attirer la sympathie des populations des différentes tribus présentes dans le Nord, où les Touareg sont minoritaires, en procédant à des distributions de vivres et en insistant bien sur leur volonté de maintenir l'intégrité territoriale du Mali.

    "Quand les +moudjahidine+ ont pris Gao, ils se sont promenés dans la ville en brandissant le drapeau du Mali. Nous, nous avons aimé ça", commente Saly Touré, du Musée du Sahel de Gao, fermé depuis le début de la crise.

    Mais pour gagner, "les islamistes ont également joué à fond la carte de la corruption", affirme un diplomate africain en poste à Bamako. "Le très influent responsable d'une association des ressortissants de Gao a été +acheté+. Depuis, il a tourné le dos aux rebelles touareg pour soutenir les islamistes", dit-il.

    La défaite du MNLA "est une nouvelle configuration pour les négociations" avec les autorités de transition à Bamako, mises en place après le retrait de militaires qui avaient pris le pouvoir le 22 mars, précipitant la chute du Nord aux mains des groupes armés.

    A court d'argent, lâchés par leurs soutiens supposés ou réels, empêtrés dans des conflits internes entre une aile militaire sur le terrain et une aile politique de cadres vivant à l'étranger, les rebelles touareg sont en position de faiblesse.

    A partir de petites localités où ils sont encore présents - Gossi, Ménaka, Anderamboukane - le MNLA pourrait tenter de regrouper ses forces et lancer une contre-offensive sur Gao, selon des experts, mais sans grande chance de réussite.

     

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  • Le Sénégal : quelques repères

    Créé le 29-06-2012 à 15h40 - Mis à jour à 16h12

    A l'heure où les Sénégalais doivent élire leurs députés, coup de projecteur sur un pays qui n'a jamais connu de coup d'Etat.

     

    Les partisans de Macky Sall peu de temps après son élection le 25 mars. (Rebecca Blackwell/AP/SIPA)

    Les partisans de Macky Sall peu de temps après son élection le 25 mars. (Rebecca Blackwell/AP/SIPA)

    Les Sénégalais se rendent dimanche 1er juillet aux urnes pour élire leurs députés dans un pays africain qui reste un des rares à n'avoir pas connu de coup d'Etat depuis son indépendance en 1960. Depuis l'élection du 25 mars, il est dirigé par Macky Sall.

    Pays d'Afrique de l'Ouest (196.722 km2) sur l'océan Atlantique. Limitrophe de la Mauritanie, du Mali, de la Guinée et de la Guinée-Bissau. La Gambie est enclavée dans son territoire.

    52 ans d'indépendance

    La colonisation française commence au XVIIe siècle. En 1958, le Sénégal devient une République autonome au sein de la Communauté française. Dakar remplace Saint-Louis, ancienne capitale de l'Afrique occidentale française (AOF), comme capitale.

    Indépendance le 4 avril 1960, avec Léopold Sédar Senghor comme président. Celui-ci quitte volontairement le pouvoir le 31 décembre 1980 au profit de son Premier ministre, Abdou Diouf, confirmé président en 1983, et réélu en 1988 et 1993.

    En 2000, Abdoulaye Wade du Parti démocratique sénégalais (PDS, libéral) remporte le second tour de la présidentielle face à Abdou Diouf. Le scrutin, qui aboutit à la première alternance après 40 ans de régime socialiste, est salué comme un modèle de transition démocratique en Afrique.

    Duel Wade-Sall à la présidentielle de 2012

    Abdoulaye Wade est reconduit en 2007, après avoir remporté le 1er tour de la présidentielle (55,90%). En juin, lors des législatives boycottées par les principaux partis de l'opposition, la coalition présidentielle remporte 131 des 150 sièges à l'Assemblée nationale.

    En mars 2012, l'ex-Premier ministre Macky Sall a remporté le second tour de la présidentielle (65,80%) face au chef de l'Etat sortant Wade. La campagne avait donné lieu à quelques incidents entre partisans des deux candidats, sans commune mesure avec les manifestations et les violences avant le 1er tour du 26 février (entre six et 15 morts selon les sources).

    Dans un pays de 12,9 millions d'habitants majoritairement musulman,  la Casamance (sud), région agricole et touristique séparée du nord du Sénégal par la Gambie, est en proie depuis fin 1982 à une rébellion indépendantiste. Le conflit qui perdure en dépit de plusieurs accords de paix non respectés, a fait des milliers de victimes civiles et militaires.

    Plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté

    Pays essentiellement agricole, grand producteur d'arachides. Le riz, culture traditionnelle en Casamance, se développe également dans la vallée du fleuve Sénégal (nord). Mil, sorgho, coton. La pêche est la première ressource, suivie du tourisme. Phosphates. Réserves d'or et de gaz naturel.

    La majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et le chômage des jeunes est très important. Les envois d'argent de sa forte diaspora, notamment en Europe (France, Italie et Espagne), contribuent au pouvoir d'achat des ménages. Depuis quelques années, le secteur de l'électricité est en crise, avec des coupures régulières.

    Le Sénégal en quelques chiffres :

    • DETTE EXTERIEURE : 3,503 milliards de dollars en 2009 (BM).
    • PIB par habitant : 1.007 dollars en 2010 (Banque mondiale).
    • Monnaie : Franc CFA.
    • FORCES ARMEES: 13.620 hommes. Paramilitaires: 5.000 hommes, selon l'Institut international des études stratégiques (IISS, 2012).

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  • Pôle emploi: Pas de coupes, moyens supplémentaires annoncés lundi

    Mis à jour le 29.06.12 à 15h57lien

    Le ministre du Travail Michel Sapin a déclaré vendredi à l'AFP que Pôle emploi était «explicitement exclu de l'effort d'effectifs» demandé à l'Etat et, qu'«au contraire, des moyens supplémentaires seraient annoncés lundi».

    «Pôle emploi va être concrètement renforcé dans ses moyens», a précisé Sapin, rappelant qu'en temps qu'opérateur de l'Etat, Pôle emploi n'était pas soumis aux mêmes contraintes budgétaires que la Fonction publique. «A priori, ce sera entre 1.000 et 2.000 postes», affirme Jean-Charles Steyger, de la FSU, premier syndicat de Pôle Emploi. 

    Avec AFP

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  • 29 juin 2012 - 16H04  

     

    Le président de l'Assemblée Claude Bartolone baisse son indemnité de 30%

    Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone (PS), élu cette semaine, a décidé de baisser son indemnité de 30% dans la ligne des décisions du président François Hollande et du Premier ministre Jean-Marc Ayrault dans ce domaine.

    Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone (PS), élu cette semaine, a décidé de baisser son indemnité de 30% dans la ligne des décisions du président François Hollande et du Premier ministre Jean-Marc Ayrault dans ce domaine.

    AFP - Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone (PS), élu cette semaine, a décidé de baisser son indemnité de 30% dans la ligne des décisions du président François Hollande et du Premier ministre Jean-Marc Ayrault dans ce domaine.

    "Le Sénat a décidé de diminuer la prime du président de 30%, je vais faire la même chose et à l'euro près, j'aurai la même indemnité que mon ami Jean-Pierre Bel", a annoncé M. Bartolone vendredi en sortant d'un déjeuner à l'Assemblée avec le président du Sénat (PS).

    "Nous avons décidé de travailler ensemble pour moderniser et rendre plus transparentes nos institutions", a déclaré M. Bartolone à la presse pour résumer la rencontre, qualifiant ce déjeuner entre les deux présidents de gauche des deux chambres de "moment historique".

    "Nous voulons améliorer nos échanges, nos travaux pour que les citoyens puissent se rendre compte que nous essayons de produire la loi de la meilleure qualité possible", a-t-il poursuivi.

    M. Bel a mis en avant "le devoir d'exemplarité". "Cela ne signifie pas tomber dans je ne sais quel misérabilisme qui d'une certaine manière pourrait rabaisser la fonction", a-t-il précisé. "Tout ce qui peut paraître excessif par rapport à une règle de vie, pour des responsables politiques, il nous faut l'identifier et le supprimer", a-t-il dit.

    Le président PS du Sénat élu à l'automne 2011 a engagé une série de mesures d'économie portant notamment sur le train de vie des élus (voyages, voitures, indemnités, forfaits taxis, transports, informatique). Les crédits de réception et de représentation ont ainsi été réduits de 30 % soit 140.000 euros par an.

    Son prédécesseur, Gérard Larcher, avait procédé à une baisse de 30% de son indemnité. Début 2012, M. Bel a proposé que son indemnité soit diminué de 3% supplémentaire.

    "J'ai annoncé comme première mesure symbole celle qui touche le président pour me mettre dans les pas du président du Sénat. Après, l'ensemble des mesures qui devront être examinées j'espère qu'elles seront portées par l'unanimité de l'Assemblée", a souhaité Claude Bartolone.

    "Nous savons faire des efforts" mais, a-t-il ajouté, "il faut aussi assumer que la démocratie a un coût", a-t-il ajouté. "Nous voulons voir avec Didier Migaud (président de la Cour des Comptes) comment nous pouvons améliorer de contrôle sur un certain nombre de travaux de l'Assemblée", plaidant pour que "les choses se fassent en transparence" dans les deux chambres.

    Jean-Pierre Bel a décidé la répartition de la totalité de la réserve parlementaire du Sénat (58 millions d'euros) aux groupes politiques proportionnellement à leur représentativité. Précédemment, 17,5% du total était réservé au président du Sénat, au président et au rapporteur de la commission des Finances. M. Bel indique disposer dorénavant d'une réserve équivalente à celle d'un sénateur de base (environ 120.000 euros).


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  • 29 juin 2012 - 15H41  

    Le pesticide Cruiser OSR interdit en France

    Le pesticide Cruiser OSR utilisé pour le colza et accusé de contribuer au déclin des colonies d'abeilles est définitivement interdit en France après la levée de l'autorisation de mise sur le marché, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.

    Le pesticide Cruiser OSR utilisé pour le colza et accusé de contribuer au déclin des colonies d'abeilles est définitivement interdit en France après la levée de l'autorisation de mise sur le marché, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.

    AFP - Le pesticide Cruiser OSR utilisé pour le colza et accusé de contribuer au déclin des colonies d'abeilles est définitivement interdit en France après la levée de l'autorisation de mise sur le marché, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.

    Début juin, le ministère avait indiqué qu'il était favorable à cette interdiction suite à un avis de l'Agence sanitaire pour l'alimentation et l'environnement (Anses), qui pointait l'impact néfaste sur les abeilles d'une des molécules actives du Cruiser, le thiaméthoxam.

    Les arguments donnés par la société lors de la procédure contradictoire ne remettent pas en cause l'avis de l'Anses, a expliqué le ministre avant d'ajouter: "donc, je confirme l'interdiction".

    La procédure a été respectée, a-t-il également précisé. Le groupe suisse Syngenta qui commercialise le Cruiser OSR bénéficiait en effet de 15 jours pour faire part de ses observations.

    L'avis de l'Anses avait été demandé fin mars par le précédent ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire après la publication dans la revue Science d'une étude française attestant d'effets nuisibles du thiametoxam sur les abeilles.

    Les abeilles qui consomment du nectar contenant la molécule à faible dose seraient susceptibles de troubles du comportement affectant leur capacité à revenir à leur ruche. Cet effet pourrait contribuer au déclin des colonies concernées, selon l'Anses.

    Le thiametoxam est un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, qui constitue une des trois substances actives du Cruiser OSR, utilisé pour le traitement du colza.


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