• Dernière modification : 28/06/2012 

    La défense de Kerviel demande la relaxe, décision attendue le 24 octobre

    La défense de Kerviel demande la relaxe, décision attendue le 24 octobre

    Jeudi, lors du procès en appel de Jérôme Kerviel, ses avocats ont plaidé la relaxe. La veille, cinq ans de prison ferme avaient été requis par le parquet de Paris contre l'ancien trader, qui sera fixé sur son sort le 24 octobre.

    Par Dépêche (texte)
     

    AFP - La défense a plaidé la relaxe jeudi au procès en appel de Jérôme Kerviel, après quatre semaines d'audience dominées par un mystérieux complot et au lendemain d'un réquisitoire implacable contre l'ancien trader, qui sera fixé sur son sort le 24 octobre.

    "A aucun moment je n'ai menti à la justice", a déclaré dans une ultime adresse à la cour le prévenu, poursuivi pour une perte de 4,9 milliards d'euros début 2008 à la Société Générale. A trois reprises durant l'audience, il a dû quitter la salle, pris de nausées.

    "Le doute doit profiter à Jérôme Kerviel, il doit emporter la relaxe", avait d'emblée déclaré dans sa plaidoirie Julien Dami Le Coz, collaborateur de David Koubbi, principal avocat de Jérôme Kerviel.

    "Si vous deviez le condamner", a ensuite plaidé Me Koubbi, "que ce soit à une chose à laquelle il pourrait survivre : ni la perpétuité financière (...) ni quoi que ce soit qui pourrait l'empêcher de retourner voir sa mère", gravement malade.

    Mercredi, l'avocat général a requis cinq ans de prison ferme, peine maximum encourue, alors que l'ancien trader avait été condamné en première instance, en 2010, à trois ans ferme et deux avec sursis.

    Le tribunal l'avait aussi condamné à des dommages et intérêts de 4,9 milliards d'euros, montant de la perte dont il avait été jugé seul responsable.

    En appel, la Société Générale a demandé le même montant astronomique, même s'il est évident que Jérôme Kerviel, 35 ans, issu d'une famille modeste et désormais sans emploi, ne remboursera jamais une telle somme.

    Il est reproché à l'ancien trader d'avoir pris pour des dizaines de milliards d'euros de positions spéculatives, dissimulées par des opérations fictives, de faux courriels et des déclarations mensongères.

    Des faits qualifiés d'"abus de confiance", "faux et usage et faux" et "introduction frauduleuse de données" dans le système informatique de la banque, infractions amplement constituées selon l'accusation, pas du tout selon la défense.

    Jérôme Kerviel n'a jamais nié avoir perdu le sens des réalités, expliquant s'être retrouvé pris dans un "engrenage". Mais il affirme que ses supérieurs savaient ce qu'il faisait, ce que tous ont nié catégoriquement.

    Théorie du complot

    Il se dit aussi victime d'une machination, la Société Générale ayant selon lui couvert ses positions et l'ayant ensuite utilisé comme fusible pour masquer ses pertes dues aux crédits hypothécaires américains "subprimes".

    Dans sa plaidoirie de trois heures, très décousue, prononcée dans une salle comble et par une chaleur étouffante, Me Koubbi a sous-entendu une collusion en haut-lieu. "Nous n'avons reçu aucun ordre de qui que ce soit, je vous rassure", lui a dit la présidente, Mireille Filippini.

    Plusieurs témoins sont venus appuyer au fil des débats la théorie du complot, notamment un salarié d'une filiale de la Société Générale, qui a ébranlé quelques certitudes mais rien prouvé.

    De fait, le 24 janvier 2008, quand la Société Générale avait révélé la "fraude" de 4,9 milliards d'euros imputée à Jérôme Kerviel, elle avait aussi annoncé pour 2 milliards de pertes dues aux subprimes.

    Mais l'enquête judiciaire, que la défense a vivement critiquée, n'a pas détecté un quelconque complot ourdi contre le trader.

    Dans le public se trouvait jeudi Tristane Banon, la jeune femme qui avait porté plainte l'année dernière pour tentative de viol contre Dominique Strauss-Kahn et dont Me Koubbi était l'avocat. Sa plainte avait été classée.

    David Koubbi a, quant à lui, expliqué à son arrivée dans la salle pourquoi il avait un gros hématome à l'oeil gauche. Il a dit avoir été agressé la veille par un homme à scooter lors d'une altercation dans un embouteillage qui, a-t-il dit, n'a rien à voir avec l'affaire.

    Le délibéré a été fixé au 24 octobre à 13H30.


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  • Aung San Suu Kyi a rencontré Nicolas Sarkozy

    Par: rédaction
    28/06/12 - 09h18  Source: afp.com

    © photo news.

     

     

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    L'ancien président Nicolas Sarkozy a rencontré jeudi matin l'opposante birmane Aung San Suu Kyi, avec laquelle il a pris son petit déjeuner dans un grand hôtel parisien. La rencontre a commencé à 08H45. L'épouse de l'ancien chef de l'Etat Carla Bruni-Sarkozy, était présente.

    Dans le cadre d'un périple en Europe, Aung San Suu Kyi est arrivée mardi en France où elle a rencontré notamment le chef de l'Etat François Hollande. La lauréate du prix Nobel de la Paix doit repartir vendredi.


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    Article publié le : jeudi 28 juin 2012 - Dernière modification le : jeudi 28 juin 2012

    L’Unesco place Tombouctou sur la liste du patrimoine mondial en péril

    Façade Est de la mosquée de Djingarey Ber avec son mirhab proéminent et au deuxième plan le minaret.

    Façade Est de la mosquée de Djingarey Ber avec son mirhab proéminent et au deuxième plan le minaret.

    T. Joffroy / Unesco

     

    Par Siegfried Forster

    Après les mots, les actes. Ce jeudi 28 juin, l’Unesco a décidé de placer Tombouctou, la ville malienne, sur la liste du patrimoine mondial en péril. Depuis que les islamistes ont pris le contrôle de La perle du désert fin mars, plusieurs profanations et destructions de lieus saints et monuments ont été enregistrées.

    A l’occasion de la 36e session du comité du patrimoine mondial qui se tient jusqu’au 6 juillet à Saint-Pétersbourg, en Russie, l’Organisation des Nations-unies pour la Culture a aussi inscrit un autre site au nord du Mali, le Tombeau des Askia, situé à Gao, sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’Unesco. Ce site, édifié en 1495, lorsque Gao devint la capitale de l’Empire songhaï, est célèbre pour la spectaculaire structure pyramidale du tombeau et une mosquée. Il est reconnu comme patrimoine mondial depuis 2004. L’ensemble fut édifié après qu’Askia Mohamed eut fait de l’islam la religion officielle de l’Empire à son retour de La Mecque. Un site qui fait écho à la puissance et la richesse d’un empire qui fut bâti au XVe siècle, grâce au contrôle du commerce du sel et de l’or. Aujourd’hui, les jihadistes du Mujao ont pris le contrôle total de la ville.

    Selon la déclaration de l’Unesco, « la décision vise à favoriser la coopération et le soutien en faveur de sites menacés par le conflit armé qui affecte la région ». Depuis fin mars, l’Unesco avait multiplié les appels et les alertes pour mobiliser l’opinion publique et éviter une destruction du patrimoine sacré de Tombouctou. Depuis 1988, « la cité des 333 saints », fondée au XIe siècle par des tribus touarègues, est inscrite au patrimoine mondial, dont ses trois grandes mosquées et ses dizaines de milliers de manuscrits d’une valeur inestimable.
     
    Profanations, déstructions, trésors volés
     
    Malheureusement, la suite des événements avait donné raison aux observateurs les plus sceptiques.
    La directrice générale de l'Unesco avait appelé mi-avril à une action concertée des pays frontaliers du Mali pour empêcher le trafic de « trésors documentaires » de Tombouctou qui auraient été volés par les islamistes ayant pris le contrôle du nord du pays. Début mai, lorsque les forces armées avaient investi la ville de Douentza, ils ont détruit le monument Djina Dogon. Mi-mai, des islamistes d’al-Qaïda avaient profané le mausolée de Cheikh Sid Mahmoud. Le gouvernement de transition, mais aussi la classe politique et de nombreuses voix issues de la société civile avaient condamné cet acte comme « irréparable ». Des intellectuels avaient ensuite lancé un manifeste pour sauver les patrimoines des zones sous occupation. Le 23 mai, les islamistes d’Ansar Dine et d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) avaient saccagé le monument des martyrs de Tombouctou pour détruire une représentation humaine et ainsi imposer leur vision religieuse à une société en guerre.
     
    Comme arriver à cette « coopération »
     
    L’action de l’Unesco était attendue, mais reste néanmoins insuffisante face au sentiment de la nécessité de mesures urgentes pour sauver le patrimoine mondial. Dans le cas de Tombouctou,
    une ville où la situation est décrite comme « catastrophique » par des habitants privés d’eau et d’électricité, comment arriver à cette « coopération » souhaitée avec des islamistes qui nient le fondement même de la notion d’un patrimoine mondial ? Comment arriver à des sanctions efficaces pour sauver le patrimoine dans un pays en guerre ? Force est de constater que, trop souvent, -même dans des cas beaucoup moins compliqués et dans des pays en paix –l’inscription sur la liste des sites en péril, n’avait pas permis d'obtenir ni la mobilisation souhaitée ni le sauvetage des sites.

     

    tags: Mali - Patrimoine

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  • Droit au logement opposable : le bilan jugé «décevant»

    Par Fabien Soyez Mis à jour <time class="updated" datetime="28-06-2012T21:47:00+02:00;">le 28/06/2012 à 21:47</time> | publié <time datetime="28-06-2012T20:26:00+02:00;" pubdate="">le 28/06/2012 à 20:26</time>
    Ancien quartier et barres HLM à Gennevilliers, en 2011.
    Ancien quartier et barres HLM à Gennevilliers, en 2011.

    Un rapport du Sénat pointe de nombreux dysfonctionnements dans l'application de cette loi, notamment en Ile-de-France. Il prône la participation du privé pour pallier le manque de logements.

    «Un bilan pour le moins décevant», c'est ainsi qu'un rapport du Sénat publié ce jeudi parle de la loi sur le droit au logement opposable (Dalo). Cinq ans après l'adoption de cette loi, censée permettre aux familles les plus démunies de saisir une commission pour se faire reloger par l'État, les rapporteurs du Sénat Claude Dilain (PS) et Gérard Roche (Union centriste) ont un regard critique. L'application du Dalo «fonctionne sur 70% du territoire», mais pas en Ile-de-France, où sont déposés 60% des recours, écrivent-ils. Le rapport a été adopté mercredi soir par la commission sénatoriale pour le contrôle de l'application des lois.

    Depuis l'entrée en vigueur de la loi sur le Dalo, le 1er janvier 2005, «il y a eu environ 40.000 relogements sur un total de 280.000 recours» devant les commissions départementales, indique le rapport. «La loi est respectée sur la plus grande partie du territoire, mais pas dans les régions où la situation au regard du logement est la plus critique», affirme Gérard Roche au Figaro. 90% des demandes de relogement déposées sont ainsi concentrées dans ces régions visées, que sont l'Ile-de-France, la région Paca (Provence-Alpes-Côte d'Azur), le Rhône-Alpes et le Nord-Pas-de-Calais.

    Pour le président du conseil général de la Haute-Loire, «il y a un manque criant de logements, mais ce n'est pas le seul problème». Et de déplorer «une grande disparité dans le fonctionnement des commissions» qui décident si un ménage est éligible ou non au Dalo. Certaines commissions de médiation se prononcent ainsi en fonction «d'éléments de contexte, se souciant surtout du nombre de logements disponibles».

    Un tiers des ménages accessibles aux PLAI

    Le manque de logements très sociaux pose le plus de problèmes. «La production de logements sociaux intermédiaires, qui vont plutôt à la classe moyenne, est beaucoup plus forte», selon le rapport. Problème: 66% des requérants Dalo présentent des ressources si faibles qu'ils relèvent d'un prêt locatif aidé d'intégration (PLAI). Ce prêt destiné aux organismes HLM vise à les aider à fournir un logement aux personnes défavorisées, en plafonnant les loyers à un niveau très bas. «Beaucoup de maires rechignent à développer le parc locatif très social, parce que les plus démunis sont vus comme une population à risque», déplore Gérard Roche. À l'association Droit au logement (DAL), Jean-Baptiste Eyraud remarque: «Ceux qui sont candidats aux PLAI représentent 35% des ménages de ce pays!»

    Le rapport souligne la nécessité de construire de nouveaux logements, «mais pas n'importe où», et soulève aussi une question plus polémique: celle de la participation du logement privé. «Énormément de logements vides pourraient, par voie de conventions, servir à faire du logement social», indique le rapport. «Les tarifs des HLM sont aussi trop lourds pour beaucoup de gens reconnus comme prioritaires: il faut que les aides au logement tiennent mieux compte des charges réelles du logement», ajoute Gérard Roche.

    En avril, pendant la campagne présidentielle, François Hollande avait écrit au DAL, promettant de «garantir le droit au logement». Jean-Baptiste Eyraud «attend de voir» et espère que le président «tiendra ses promesses». Le président du DAL remarque: «35.000 ménages prioritaires Dalo sont toujours en attente de relogement. Chaque année qui passe voit ce nombre augmenter. Il faut agir au plus vite.»

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    Par Fabien Soyez

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  • Aung San Suu Kyi : derrière l'icône, l'animal politique

    Créé le 28-06-2012 à 15h41 - Mis à jour à 23h52

    Idole ? Madone ? L'opposante birmane est aussi une redoutable professionnelle de la politique.

     

    Aung San Suu Kyi lors de sa rencontre avec les militants des droits de l'Homme, mercredi 27 juin à Paris (Sarah Halifa-Legrand/Le Nouvel Observateur)

    Aung San Suu Kyi lors de sa rencontre avec les militants des droits de l'Homme, mercredi 27 juin à Paris (Sarah Halifa-Legrand/Le Nouvel Observateur)

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    Comme à chaque étape de sa tournée, elle a été accueillie par une longue salve d'applaudissements. Parmi la bonne centaine de militants des droits de l'Homme réunis mercredi après-midi, sur une péniche en plein Paris, pour récontrer celle qui est devenue une icône de la lutte pour la démocratie, l'émotion était palpable. "Ils ont tenu à venir se ressourcer auprès de vous", a d'emblée averti la tunisienne Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH). Ils n'ont pas été déçus.

    Arborant comme toujours ses fidèles fleurs blanches piquées dans son chignon, un foulard tout aussi immaculé et une tunique traditionnelle, mais les traits tirés par ce périple fou qu'elle a entamé il y a maintenant 10 jours en Europe et qui s'achève ce jeudi en France, Aung San Suu Kyi était visiblement moins venue pour recevoir les hommages et les cadeaux des ONG que pour délivrer un message. (> Voir notre diaporama)

    "N'abandonnez pas votre combat"

    Aux prisonniers politiques, représentés dans l'assistance par les enfants du Russe Mikhaïl Khodorkovski, Pavel Khodorkovski, et de l'Ukrainienne Ioulia Timochenko, Yevgenia Timochenko, l'opposante birmane qui a passé 15 ans privée de liberté a intimé de ne rien lâcher : "Vous ne devez pas abandonner vos principes. Si vous vous respectez, vous ne devez pas abandonner votre combat".

    Aux ONG birmanes qui ne veulent pas avoir affaire à elle pour ne pas être prises dans le jeu politique, elle a répliqué, avec humour et une bonne dose de provocation, qu'"il n'y a pas de meilleure organisation non gouvernementale qu'un parti politique birman dans l'opposition".

    Avec ceux qui lui reprochent de minorer le nombre de prisonniers politiques encore dans les geôles birmanes (que son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), estime à 271, faisant peser sur elle le soupçon de ne pas vouloir voir certains opposants revenir dans le jeu politique, contre 400 selon les ONG), Aung San Suu Kyi s'est montrée diplomate. "Notre liste n'est peut-être pas complète", a-t-elle fait mine de concéder. Tout en réaffirmant avec fermeté que tout dépendait de "la définition que l'on retient du prisonnier politique".

    Rédemption pour Total

    C'est dire si elle avait déjà pu s'échauffer quand la dernière question est tombée : surpris par les bons points qu'elle a distribués au groupe pétrolier français Total ces derniers jours, pourtant dans le collimateur des défenseurs des droits de l'Homme depuis des années pour ses compromissions avec le régime birman, un militant lui a réclamé des explications.

    "Tout le monde devrait avoir le droit à la rédemption. Comment pourrions-nous parler de réconciliation avec le gouvernement birman, et la refuser à des entreprises comme Total ?", a habilement lancé Aung San Suu Kyi à l'auditoire, sans se démonter ne serait-ce qu'un quart de seconde. Dire que Total a "entendu les critiques" ne signifie pas pour autant l'innocenter pour ses "actions passées en Birmanie", a-t-elle néanmoins insisté.

    Confiant qu'elle avait "parlé" à des représentants du groupe, elle a assuré les avoir appelés à œuvrer pour que l'industrie birmane, qui aujourd'hui "ne rend de compte à personne", s'engage elle aussi à respecter les conventions internationales pour une plus grande transparence. Et de donner comme mission finale aux ONG présentes de "faire tout leur possible pour pousser ces initiatives".

    Leçon de combat

    Conclusion ? "J'ai entendu parler de miracle. Mais l’impossible, nous le faisons tous les jours, pour les miracles, c’est un peu plus long". Ceux qui attendaient une madone birmane auront découvert un véritable "animal politique qui ne veut surtout pas se laisser enfermer dans un rôle d'idole", a reconnu, un brin impressionné, l'ambassadeur pour les droits de l'Homme François Zimeray, à l'issue de la rencontre.

    Car c'est rien de moins qu'une leçon de combat qu'Aung San Suu Kyi a donnée aux militants des droits de l'Homme. Un exercice dans lequel elle se montre "redoutable", reconnaît également Jean-Marie Fardeau, directeur du bureau français de Human Rights Watch. Avis aux étudiants de la Sorbonne qui vont débattre avec elle jeudi soir.


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