• 28 décembre 2012 - 17H04  lien

    "Mur budgétaire": réunion de la dernière chance à la Maison Blanche

    Le président américain Barack Obama et les chefs de file du Congrès se retrouvent vendredi pour une réunion de la dernière chance sur le "mur budgétaire", mais éviter une cure d'austérité radicale aux Etats-Unis relèvera du tour de force à quatre jours de l'échéance.

    Le président américain Barack Obama et les chefs de file du Congrès se retrouvent vendredi pour une réunion de la dernière chance sur le "mur budgétaire", mais éviter une cure d'austérité radicale aux Etats-Unis relèvera du tour de force à quatre jours de l'échéance.

    Sauf accord de toute dernière minute, mardi verra en effet l'expiration des cadeaux fiscaux pour la plupart des contribuables, hérités de l'ère du président républicain George W. Bush, et l'entrée en vigueur de coupes drastiques dans les dépenses budgétaires de l'Etat.

    Sauf accord de toute dernière minute, mardi verra en effet l'expiration des cadeaux fiscaux pour la plupart des contribuables, hérités de l'ère du président républicain George W. Bush, et l'entrée en vigueur de coupes drastiques dans les dépenses budgétaires de l'Etat.

    M. Obama a convié à partir de 15H00 (20H00 GMT) le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner, le chef de la minorité républicaine au Sénat Mitch McConnell, ainsi que ses alliés démocrates, le chef de la majorité du Sénat Harry Reid et la dirigeante de la minorité à la Chambre Nancy Pelosi.

    M. Obama a convié à partir de 15H00 (20H00 GMT) le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner, le chef de la minorité républicaine au Sénat Mitch McConnell, ainsi que ses alliés démocrates, le chef de la majorité du Sénat Harry Reid et la dirigeante de la minorité à la Chambre Nancy Pelosi.

    AFP - Le président américain Barack Obama et les chefs de file du Congrès se retrouvent vendredi pour une réunion de la dernière chance sur le "mur budgétaire", mais éviter une cure d'austérité radicale aux Etats-Unis relèvera du tour de force à quatre jours de l'échéance.

    M. Obama a convié à partir de 15H00 (20H00 GMT) le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner, le chef de la minorité républicaine au Sénat Mitch McConnell, ainsi que ses alliés démocrates, le chef de la majorité du Sénat Harry Reid et la dirigeante de la minorité à la Chambre Nancy Pelosi.

    Lors de cette réunion dans le Bureau ovale, fermée à la presse, les dirigeants évoqueront le dossier qui empoisonne depuis plus d'un mois le climat politique à Washington et risque de se prolonger au-delà de la date fatidique du 1er janvier.

    Sauf accord de toute dernière minute, mardi verra en effet l'expiration des cadeaux fiscaux pour la plupart des contribuables, hérités de l'ère du président républicain George W. Bush, et l'entrée en vigueur de coupes drastiques dans les dépenses budgétaires de l'Etat.

    Dans ce scénario, les impôts de presque tous les Américains augmenteront de 2.200 dollars en moyenne par foyer fiscal, selon la Maison Blanche. Les coupes, conséquence d'un marché entre démocrates et républicains en 2011, visent quant à elles notamment le budget de la Défense et pourraient se traduire par des licenciements de masse.

    Un tel choc menace, selon des économistes, de faire replonger la première économie mondiale dans la récession.

    L'exécutif démocrate et le Congrès partiellement aux mains des républicains ne parviennent toujours pas à s'entendre sur la façon de réduire les déficits publics.

    Positions gelées

    M. Obama a été nettement réélu en novembre après avoir promis de laisser augmenter les impôts des plus aisés, soit à ses yeux les 2% de foyers dont les revenus annuels dépassent 250.000 dollars.

    M. Boehner, principal interlocuteur de M. Obama dans cette crise, s'est dit ouvert à davantage de recettes fiscales mais pas à une hausse des taux d'imposition des plus riches. La Chambre a déjà voté un plan budgétaire rejeté par l'exécutif car faisant à ses yeux la part trop belle aux coupes dans les dépenses.

    Signe apparent de positions gelées avant la réunion de vendredi, le bureau de M. Boehner a affirmé que ce dernier "continuera à insister sur le fait que la Chambre a déjà voté un plan pour éviter le mur budgétaire et que c'est maintenant au Sénat d'agir".

    M. Reid, le chef de la majorité démocrate dans cette assemblée, avait rejeté jeudi sur M. Boehner la responsabilité de l'impasse et dit son pessimisme quant à la perspective d'un accord avant le 1er janvier.

    Pour l'éditorialiste du journal spécialisé Politico, Jonathan Allen, les deux parties ont paradoxalement intérêt à ne pas trouver d'accord: le 1er janvier, M. Obama aura obtenu ce qu'il cherche, une augmentation des impôts des plus aisés.

    Et "pour beaucoup de républicains, s'écraser sur le +mur+ veut dire faire peser la responsabilité d'une forte hausse d'impôts sur le président (...) puis voter pour réduire les impôts de la plupart des Américains le mois prochain", explique-t-il. "Pour l'instant, le jeu politique est celui des apparences".

    Entre-temps, les marchés se sont laissé gagner par le pessimisme ambiant: à Wall Street, le Dow Jones perdait 0,60% en milieu de matinée.

    A cette situation vient s'ajouter la perspective d'une nouvelle empoignade sur le relèvement du plafond légal de la dette publique, actuellement de 16.394 milliards de dollars, et qui sera atteint le 31 décembre selon le Trésor.

    Nécessaire pour permettre au gouvernement d'emprunter au-delà du premier trimestre 2013, cette procédure, prérogative du Congrès, avait déjà donné lieu en 2011 à une crise politique aiguë.


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  • Économie

    Lettre à Jean-Marc Ayrault, membre du collectif Roosevelt

    <time datetime="2012-12-26T19:06:17+01:00" itemprop="datePublished">26 décembre 2012 à 19:06</time>

    Peu d’associations civiles peuvent s’honorer d’avoir dans leurs pétitionnaires un Premier ministre. Si surprenant que cela puisse paraître, Monsieur le Premier ministre, vous êtes cet homme, et nous, collectif Roosevelt, nous sommes cette heureuse association. Un bonheur n’arrivant jamais seul, Monsieur Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif de la France, vous a également emboîté le pas en rejoignant Roosevelt.

    Le propos de cette lettre ouverte est simple : avez-vous seulement lu ce que vous avez signé ? Et si oui, pourquoi ne vous en inspirez-vous pas pour conduire votre politique ?

    Le collectif Roosevelt compte plus de 87 000 signataires et son diagnostic de la crise que nous traversons depuis 2008 stipule que celle-ci n’est pas une crise de l’Etat-providence et de la dépense publique, mais une crise du capitalisme dérégulé et de l’effondrement organisé des ressources publiques depuis les années Reagan. En trente ans, ce sont des sommes considérables qui sont parties vers les marchés financiers, au lieu d’aller aux salariés, donc aussi à l’Etat via la TVA. L’Europe risque d’éclater en nouveaux Balkans depuis des mois, précisément parce qu’elle s’épuise à trouver quelques centaines de milliards d’euros pour sauver la Grèce, alors que la fortune cumulée des 0,2 % les plus riches de la planète est estimée à 39 000 milliards d’euros. Inutile de modifier les traités européens pour cela, la Banque centrale européenne (BCE) peut prêter sans limites aux organismes publics de crédit (article 21.3 du statut du système européen des Banques centrales) et aux organisations internationales (article 23 du même statut). Elle peut donc prêter à 0,01 % à la Banque européenne d’investissement (BEI), à la Caisse des dépôts ou à telle ou telle banque publique nationale, qui, elles, peuvent prêter à 0,02 % aux Etats, qui s’endettent pour rembourser leurs vieilles dettes.

    Faut-il le rappeler encore, la Réserve fédérale américaine (Fed) a prêté aux banques en difficulté la somme de 1 200 milliards de dollars au taux de 0,01 %, alors qu’au même moment, les mêmes banques prêtaient aux Etats en difficulté à des taux de 6 %, 7 % ou 11 %. «Etre gouverné par l’argent organisé est aussi dangereux que par le crime organisé», affirmait Roosevelt. Lorsqu’il arrive au pouvoir, il y a 14 millions de chômeurs, une production industrielle qui a diminué de 45 %, un désarroi immense de l’Amérique. Il va alors séparer les banques de dépôt et celles d’affaires, créer un impôt fédéral sur les bénéfices, augmenter le taux d’impôt applicable aux citoyens les plus riches en le faisant passer de 25 % à 63 % puis à 79 %, et faire voter quinze réformes structurelles. Autre temps, autres solutions, penserez-vous. Et pourtant, dans un contexte où la dette des Etats-Unis dépasse désormais les 350 % du PIB, où la bulle immobilière de la Chine est inéluctable, où les banques chinoises titrisent leurs mauvaises dettes, où l’investissement militaire chinois a augmenté de 189 % en dix ans, tout est en place pour que les leçons de l’Histoire redeviennent amères.

    En France, le gouvernement vient de présenter en Conseil des ministres un projet de loi a minima de séparation des activités bancaires, qui sera à l’agenda parlementaire en février 2013. A l’occasion de sa réforme bancaire en 1936, Franklin Roosevelt déclarait sur Madison Square : «Nous avons dû lutter contre les vieux ennemis de la paix, le monopole industriel et financier, la spéculation, la banque véreuse […]. Ils sont unanimes dans leur haine contre moi. Et leur haine me réjouit.» A l’inverse, Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie, soutenait : «Partout je privilégierai le consensus. Mon rôle n’est pas de déstabiliser le secteur dont j’ai la charge.» Privilégier le consensus bancaire sauvera-t-il seulement le compromis social et démocratique ?

    L’Alter Summit à Florence, célébrant les 10 ans du premier forum social européen (2002), n’a eu de cesse de rappeler qu’en Allemagne, le recul social imposé aux salariés a été sans précédent depuis dix ans : le premier décile ne gagne que 259 euros par mois, tandis que le second décile ne dépasse pas les 620 euros. Il ne s’agit donc pas, pour nous, d’obtempérer à l’illusoire compétitivité qui s’appuie sur la baisse du coût du travail. On relance le débat sur les 35 heures, mais faut-il rappeler que la réforme «Hartz IV» a conduit à une telle multiplication des petits boulots que la durée moyenne du travail est tombée à moins de 31 heures. Pour la première fois, les Européens sont descendus dans la rue, en France, en Italie, en Espagne, en Grèce, au Portugal, en Allemagne et au Danemark, à l’appel de la Confédération européenne des syndicats pour dénoncer l’austérité et lui opposer des solutions non délétères pour l’Etat de droit social. En France, le bilan social de fin 2012, est terrible : 5 millions d’individus inscrits au chômage, et près de 10 millions de pauvres.

    L’Union européenne n’a pas été nobélisée pour avoir créé un espace social hyperconcurrentiel, mais à l’inverse pour avoir inventé une conscience éthique commune par-delà les territorialités qui la composent. A ce sujet, le collectif Roosevelt rappelle la nécessité de créer un impôt européen sur les dividendes pour mettre fin au dumping fiscal européen, boycotter les entreprises ayant des filiales dans les paradis fiscaux, séparer les activités bancaires, mettre en place une taxe Tobin en affrontant une crise clarificatrice avec les pays européens qui refuseraient de le faire, s’inspirer du modèle de démocratie européenne pensé par Joschka Fischer, etc. La bataille intellectuelle doit enfin avoir lieu. Elle augurera l’avènement d’un nouveau destin politique pour la France. L’émergence ne peut être le monopole des seuls pays au modèle social discriminé.

    Monsieur le Premier ministre, sachez que nous vous libérons sans souci de la tyrannie de devoir nous faire plaisir en ayant signé. Peut-être faut-il vous offrir, comme tout citoyen consommateur indécis, la possibilité de vous rétracter ou à l’inverse, de signer en pleine compréhension et connaissance de cause ? Vous nous trouverez à vos côtés si la seconde hypothèse est choisie.


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  • Dernière modification : 27/12/2012    

    La Russie s'active sur le front diplomatique pour résoudre le conflit syrien

     

    À deux jours de la venue à Moscou de l'émissaire de l'ONU Lakhdar Brahimi, le ministre russe des Affaires étrangères reçoit ce jeudi son homologue syrien pour tenter de trouver une issue au conflit qui a fait jusqu'à présent plus de 45 000 morts.

    Par Jonathan WALSH (vidéo)lien
    FRANCE 24 (texte)
     
    L'opposition prête à une transition sans Assad

     

    La principale plateforme de l'opposition syrienne s'est dite ouverte à tout processus de transition politique en Syrie dès lors que le président Bachar al-Assad et ses proches n'en font pas partie.
                 
    "Nous accepterons toute solution politique qui n'inclut pas la famille Assad et ceux qui ont fait du mal au peuple syrien. En dehors de ça, toutes les options sont sur la table", a déclaré Walid al-Bunni, porte parole de la Coalition nationale syrienne (CNS).
                                
    L'émissaire international Lakhdar Brahimi avait appelé plus tôt à la formation d'un gouvernement de transition en Syrie avant la tenue d'élections.

    Principal soutien au régime de Bachar al-Assad, la Russie intensifie les démarches diplomatiques en entamant, jeudi 27 décembre, une série d’entretiens sur la résolution du conflit syrien.

    Premier à être reçu, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mokdad, doit rencontrer dans la journée son homologue russe, Sergueï Lavrov. "Nous projetons de discuter d'une série de questions liées à un règlement politique et diplomatique en Syrie, y compris les efforts menés par Brahimi [l'envoyé spécial de l'ONU, ndlr] pour mettre fin aux violences et lancer un dialogue national complet", a expliqué le porte-parole du ministère, Alexandre Loukachevitch.

    Toujours selon le ministère, le chef de la diplomatie égyptienne, Mohamed Amr, est lui aussi attendu, jeudi, pour des entretiens qui devraient porter sur le même sujet.

    Dans deux jours, le 29 décembre, ce sera au tour de l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, d’être reçu à Moscou, à sa demande selon la diplomatie russe. En début de semaine, le diplomate était à Damas où il s’est entretenu avec le président Bachar al-Assad et l'opposition, sans toutefois obtenir d’accord quant à un plan international de sortie de crise. Jeudi, il a appelé à la formation d’un gouvernement de transition. "Il faut former un gouvernement ayant tous les pouvoirs [...] qui assumera le pouvoir pendant la période de transition. Cette période transitoire prendra fin avec des élections", a-t-il déclaré sans préciser d'échéance.

    Moscou nie l’existence d’un accord avec Washington

    Rencontre secrète entre la jordanie et Israël
     
    Les deux hommes [Abdallah II de Jordanie et Benjamin Netanyahou] ont évoqué la question des armes chimiques détenues par Bachar al-Assad.[...] Les services d’intelligence jordaniens sont particulièrement réputés pour leur collecte d'informations sur la Syrie.
    Véronique Chocron, en duplex de Jérusalem

    Tandis que des informations relayées par la presse laissaient entendre l'existence d'un accord entre Russes et Américains pour le maintien de Bachar al-Assad jusqu'au terme de son mandat en 2014, le gouvernement russe, par la voie du même ministère, a démenti la rumeur. "Il n'y a pas eu et il n'y a pas de tel plan, et il ne fait pas l'objet de discussions", a affirmé Alexandre Loukachevitch.

    Le 22 décembre, le ministre russe des Affaires étrangères estimait qu'aucun camp ne gagnerait la guerre civile en Syrie et ajoutait que la Chine - l’autre allié de Damas - et la Russie seraient bien incapables de convaincre Bachar al-Assad de quitter le pouvoir même si elles essayaient.

    Depuis le début de la contestation contre le régime de Bachar al-Assad en mars 2011, les violences ont fait 45 048 morts, dont plus de 31 544 civils, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l’Homme. L’ONU craint, pour sa part, que le nombre de réfugiés ne double pour atteindre 1,1 million d'ici juin 2013 si le conflit ne prend pas fin.

    FRANCE 24 avec dépêches


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  • Créé 22-11-2012 19:50 | Mis à jour 25-11-2012 22:52
     
     

    Exposition NON a la Violence contre les Femmes à Prague en février 2012.

    Exposition NON a la Violence contre les Femmes à Prague en février 2012. Photo : Sipa

     

    Violences conjugales : silence, ils frappent

    Les associations appellent à manifester dimanche à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Un sujet encore tabou en France, bon nombre de faits se déroulant dans l'intimité même du couple. 

    "C'était un bourreau des coeurs, au sens propre comme au figuré. Quand je l'ai rencontré, toutes les femmes le trouvaient séduisant. Mais c'est moi qu'il a demandée en mariage." Pour le meilleur et pour le pire. Car durant vingt ans, les coups pleuvent, les humiliations se répètent. Les viols aussi. "Quand il s'est mis à frapper notre fille, ça a été l'électrochoc. Je l'ai quitté." Pauline fait partie des 600 000 victimes* de violences conjugales. Mais comme elle, seule une femme sur dix porte plainte. "Par peur, parce qu'elles ont honte, parce qu'elles pensent que ça ne servira à rien", résume Françoise Brié, porte-parole de la Fédération nationale solidarité femmes. "Le regard porté sur les violences faites aux femmes a évolué mais il y a encore du chemin pour faire taire les stéréotypes du type "elle l'a bien cherché", explique-t-elle à Metro

    La femme dans la société

    On estime à 75 000 le nombre de femmes violées chaque année en France. Contrairement aux idées reçues, 80% des viols sont commis par un proche. "La violence reculera lorsque les relations au sein du couple seront vues avec un regard égalitaire. On ne peut pas lutter contre les violences si l'on ne considère pas qu'il y a un problème de statut de la femme dans la société", estime Françoise Brié. Maya Surduts, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes, préconise un travail en amont : "Si l'on veut avoir des résultats significatifs, il faut accorder une place importante à la prévention, à une éducation non sexiste, à un travail dès la petite enfance sur les représentations fille/garçon."

    Dimanche, aux côtés de nombreuses autres associations, elles manifesteront pour réclamer une loi-cadre. "Il faut une volonté politique forte avec des moyens financiers pour mettre un terme à ce fléau", font-elles valoir. Pauline aussi descendra dans la rue. "Il faut briser la loi du silence, dit-elle. C'est seulement comme ça que j'ai pu sauver ma peau". L'an passé, 122 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint. 

    **Données 2010/2011 ONDRP


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    RER A

    Subramaniam, agent de nettoyage âgé de 51 ans, a été poussé contre le RER A le 2 avril 2010 à l'aube. Il se rendait alors sur son lieu de travail, le Lido, célèbre cabaret des Champs-Elysées (8e). Photo : Emanuele Marzari/Sipa

     

    Seize ans de prison pour le pousseur du RER

    JUSTICE - Ahmed K. a été condamné ce jeudi à 16 ans de prison par la cour d'assises de Paris. Il était jugé depuis mardi pour le meurtre d'un Indien de 51 ans qu'il avait poussé contre un RER en avril 2010 à la gare de Lyon (12e).

    Ni sa schizophrénie, ni ses regrets n'ont suffi à convaincre les jurés. Jeudi soir, à 21h20, la cour d'assises de Paris a condamné Ahmed K.; 31 ans, à 16 ans de réclusion criminelle assortie d'un suivi socio-judiciaire de 15 ans. La cour a ainsi suivi les réquisitions de l'avocat général.
    La peine est assortie d'un suivi socio-judiciaire de 15 ans, comportant une obligation de soins. S'il ne respectait pas les obligations de son suivi, qui prendra effet quand il aura purgé sa peine, le condamné retournerait en prison pour cinq ans au maximum, a décidé la cour.
    Condamné à plusieurs reprises pour des faits de violence, diagnostiqué schizophrène en 2005, Ahmed K. avait cessé de prendre son traitement depuis plusieurs mois au moment des faits. Au cours de son procès, il a affirmé "être vraiment désolé pour la famille de la victime". "Il est mort par malchance, c'est un meurtre involontaire" a-t-il soutenu. Quelques jours avant le drame, sa mère avait demandé son internement en hôpital psychiatrique.

    Intention de donner la mort ?

    Dans la matinée, l'avocat général Olivier Bray avait requis une peine de 16 ans de prison assortie d'un suivi socio-judiciaire de 15 ans. "Ahmed K. est un homme dangereux" avait-il dit ajoutant que pour lui l'homicide volontaire ne faisait aucun doute. "Quand vous poussez quelqu'un qui se trouve sur le quai à 1,20 mètres d'un RER qui roule à 80 km/h, c'est évident qu'il va mourir." 
    L'avocat de l'accusé, Maître Lumbroso, avait pour sa part cherché à démontrer que son client n'avait "pas l'intention de donner la mort". C'est dans "un vrai délire paranoïaque" qu'il a commis cet "acte complètement irrationnel", alors que "quand il est sous traitement, il n'a aucune tendance à la violence", a assuré l'avocat.

    Une famille détruite

    Les proches de la victime, toujours effondrés par le drame, avaient défilé à la barre mercredi. "Ahmed K. a détruit ma vie. Comme un cyclone. (...) Comme un tsunami soudain, il a assassiné mon mari" avait dit à la cour Rathy, l'épouse du défunt. Décrit comme "serviable", "sérieux", "honnête", "digne" et "gentil", Subramaniam, 51 ans et père de quatre enfants, était agent de nettoyage au Lido, célèbre cabaret des Champs-Elysées.


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