• Florange: l'exécutif face à des syndicats déçus et un Mittal flou

     

    Créé le 02/12/2012 à 13h56 -- Mis à jour le 02/12/2012 à 21h15
    Des salariés d'ArcelorMittal écoutent l'intervention télévisée du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le 30 novembre 2012 à Florange

    Des salariés d'ArcelorMittal écoutent l'intervention télévisée du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le 30 novembre 2012 à Florange Jean-Christophe Verhaegen afp.com

    C'est à des syndicats déçus et à une direction d'ArcelorMittal muette sur une partie des engagements évoqués par le gouvernement que l'exécutif va faire face cette semaine, après la décision vendredi de faire confiance à l'aciériste plutôt que de nationaliser Florange.

    "La décision du gouvernement crée beaucoup de déception et laisse un goût amer", déclare Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, dans le Journal du Dimanche. Il se dit "très sceptique sur les engagements de Mittal", qui reste muet sur le futur des hauts fourneaux.

    "Lors de la fermeture de Gandrange, il avait promis 320 millions pour Florange, on n'en a jamais vu la couleur, les salariés sont échaudés", ajoute le responsable syndical, en référence à l'engagement d'ArcelorMittal d'investir 180 millions d'euros sur une partie du site de Florange dans les cinq prochaines années.

    A l'unisson, le responsable CFDT du site de l'aciérie, Edouard Martin, avait affirmé dès vendredi que les salariés avaient été "une nouvelle fois trahis", même si le plan annoncé par Jean-Marc Ayrault permet d'éviter un plan social pour les 629 salariés qui étaient menacés.

    M. Martin s'est demandé "si à un seul moment le Premier ministre a cru à l'hypothèse de la nationalisation" temporaire recommandée par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.

    "Ce qui pose problème, ce sont les conditions dans lesquelles l'emploi va être maintenu, parce que la parole de Mittal est totalement discréditée. Il a fait un bras d'honneur à la France depuis des années", a estimé de son côté le président socialiste du conseil général de l'Essonne, Jérôme Guedj.

    Dimanche à Florange, alors que les premières neiges pointaient, les fidèles ont tourné leurs pensées vers les salariés d'ArcelorMittal lors de la messe. C'est "la foi qui me fait avancer", a confié une quinquagénaire sous-traitante chez ArcelorMittal, persuadée que la direction du groupe sidérurgiste prend les travailleurs pour "des pantins".

    Le Premier ministre doit recevoir mercredi l'intersyndicale de Florange.

    "Pas de confiance"

    Dans les rangs mêmes du gouvernement, l'attitude future d'ArcelorMittal inquiète également. "Il y a un accord, il n'y a pas de confiance", a déclaré dimanche la ministre de l'Ecologie Delphine Batho au "Grand rendez-vous" d'Europe 1/Aujourd'hui en France/iTélé.

    "Jamais Mittal n'a tenu ses promesses dans le passé", a-t-elle rappelé.

    Principal doute quant à la bonne foi de l'aciériste, le fait qu'il ne mentionnait à aucun moment samedi le projet européen Ulcos qui est supposé à terme permettre le redémarrage d'un des hauts fourneaux de Florange pour produire de l'acier en émettant beaucoup moins de CO2.

    La commission européenne doit prendre sa décision finale sur ce dossier le 20 décembre après l'avoir examiné le 13. Le gouvernement affirme qu'ArcelorMittal s'est engagé sur ce point.

    Samedi, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a souligné que Mittal s'était simplement "engagé à étudier le projet" Ulcos.

    Et il en a profité pour tancer M. Ayrault, alors qu'il s'est refusé à quitter le gouvernement malgré le désaveu public de ce dernier: "Je crois que le Premier ministre peut faire preuve d'encore plus de fermeté pour obtenir davantage d'ArcelorMittal".

    Pour ajouter une pierre à la reconstruction de son image de ministre combatif, il a également renvoyé Matignon et l'Elysée dos à dos, affirmant que le président François Hollande lui avait assuré samedi matin que "la nationalisation temporaire restait sur la table car c'est une arme dissuasive" si ArcelorMittal ne tenait pas ses engagements.

    Reste à savoir si les deux têtes de l'exécutif divergent vraiment sur le fond de la question ou si elles se sont réparti les rôles afin de maîtriser Arnaud Montebourg. Un ministre dont l'agitation exaspère parfois au sein du gouvernement mais dont l'action apaise aussi les tensions avec la gauche du PS.

    La ligne défendue au gouvernement reste que la menace d'une nationalisation agitée par le ministre a permis de faire plier Lakshmi Mittal pour qu'il renonce à la fermeture de la partie non rentable du site, celle de la fabrication de l'acier brut.

    © 2012 AFP

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  • Copé propose un référendum aux adhérents mais pas de nouveau vote avant 2014

    Créé le 02/12/2012 à 18h09 -- Mis à jour le 02/12/2012 à 20h50
    Jean-François Copé lors de son (troisième) discours de victoire, le 26 novembre 2012, au siège de l'UMP à Paris.
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    Jean-François Copé lors de son (troisième) discours de victoire, le 26 novembre 2012, au siège de l'UMP à Paris. REUTERS/Pascal Rossignol

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    POLITIQUE - Les deux questions portent sur la réforme des statuts du parti et sur la réduction de son mandat à deux ans au lieu de trois, avant un nouveau vote, après les municipales...

    Toujours pas de sortie de crise à l'horizon pour l'UMP. Jean-Fançois Copé, président proclamé du parti, a proposé ce dimanche, lors d'un déplacement devant les militants à Nancy, un référendum aux adhérents en janvier. Il portera sur la réforme des statuts du parti et sur la réduction de son mandat de président à deux ans (au lieu de trois) pour un renouvellement, selon les nouvelles règles édictées, après les municipales de 2014. Une proposition jugée «inacceptable» et balayée quelques minutes plus tard par le camp Fillon.

     

    «Nous allons organiser en janvier un référendum auprès de tous les militants», a annoncé Jean-François Copé qui a précisé qu'il se déroulerait sous «le contrôle permanent d'une commission ad hoc». Ce référendum comportera une question et une proposition: «Etes-vous d'accord pour que nous réformions nos statuts afijn de fonctionner efficacement y compris en situation de crise?», et «Je vous propose de remettre à la disposition des militants mon mandat au lendemain des élections de 2014», au lieu de 2015, son échéance statutaire.

     

    «Ce référendum vous donnera le pouvoir de décider et de trancher une bonne fois pour toutes», a déclaré Jean-François Copé aux militants de l'UMP, apportant ainsi une réponse à la demande de nouveau scrutin reformulée dimanche par François Fillon. Il s'est dit par ailleurs prêt à rencontrer son rival dès lundi... tout en précisant qu'il était aussi prêt à «continuer» si celui-ci repoussait ses propositions.

    N. Bu.

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    "Vous êtes plus forts que cette occupation", dit Mahmoud Abbas à Ramallah

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2012-12-02T17:08:58+01:00" itemprop="datePublished">02.12.2012 à 17h08</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-12-02T20:09:09+01:00" itemprop="dateModified">02.12.2012 à 20h09</time>

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    Plusieurs milliers de Palestiniens ont ovationné le président de l'Autorité palestinienne à son retour à Ramallah, le 2 décembre 2012.

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    Le président palestinien Mahmoud Abbas, auréolé de sa victoire diplomatique à New York, a affirmé dimanche 2 décembre à Ramallah que les Palestiniens "maintenant ont un Etat" à son retour de l'ONU où le statut d'Etat observateur a été octroyé à la Palestine. "Maintenant, nous avons un Etat. La Palestine a obtenu un succès historique aux Nations unies", s'est félicité M. Abbas à Ramallah, en s'engageant à relancer la réconciliation interpalestinienne dans les jours à venir.

    "Le monde l'a dit haut et fort : 'Oui à l'Etat de Palestine, oui à la liberté de la Palestine, oui à l'indépendance de la Palestine. Non à l'agression (israélienne) non aux colonies, non à l'occupation'", a lancé M. Abbas devant une foule de partisans réunis à la Mouqataa, le complexe de la présidence palestinienne à Ramallah (Cisjordanie).

    De fait, le nouveau statut d'Etat observateur non-membre de la Palestine ne lui confère pas le statut d'Etat à part entière, mais donne accès aux Palestiniens à des agences de l'ONU et des traités internationaux. M. Abbas a dédié le rehaussement du statut de la Palestine —voté par plus des deux tiers des pays représentés à l'ONU— au défunt chef historique Yasser Arafat, inhumé à la Mouqataa.

    "VOUS ÊTES PLUS FORTS QUE CETTE OCCUPATION"

    <figure class="illustration_haut"> Mahmoud Abbas a fait un retour triomphal à Ramallah, le 2 décembre 2012. </figure>

    Le président palestinien a par ailleurs réaffirmé que "Jérusalem est, à jamais, la capitale de l'Etat de Palestine", en écho aux déclarations répétées du premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou selon lesquelles "Jérusalem est la capitale indivisible et éternelle d'Israël".

    "Relevez la tête car vous êtes Palestiniens. Vous êtes plus forts que cette occupation, vous êtes plus forts que l'agression, vous êtes plus forts que les colonies car vous êtes Palestiniens", a conclu le successeur de Yasser Arafat. M. Abbas n'a pas directement abordé les mesures de rétorsion annoncées par Israël à la suite de sa démarche à l'ONU.

    Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a pour sa part réagi dimanche  à ces mesures, estimant dans un communiqué que le projet de nouvelles colonisations israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie porterait un "coup fatal" au processus de paix israélo-palestinien censé établir deux Etats côte à côte. "Les colonisations sont illégales au regard du droit international et si (ce projet) venait à se concrétiser, cela porterait un coup fatal aux dernières chances de garantir une solution à deux Etats", a affirmé dans son communiqué le porte-parole de Ban Ki-moon.

    Lire : Israël bloque le transfert des taxes dues à l'Autorité palestinienne

    APPEL À LA RÉCONCILIATION PALESTINIENNE

    Plusieurs milliers de Palestiniens avaient fait le déplacement dimanche à Ramallah, le siège de l'Autorité palestinienne, qui porteur d'un drapeau national, qui d'un portrait de M. Abbas, trois jours après le vote historique à New York. "Je suis venu saluer le président Abbas. Il a fait de nous un Etat reconnu (par les Nations unies), même si nous ne sommes pas encore membre à part entière", s'est réjoui Ossama Abou Hiyja, 27 ans, venu de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie.

    M. Abbas a promis à la foule que sa "tâche prioritaire" dans les prochains jours serait d'"examiner les mesures nécessaires pour parvenir à la réconciliation" interpalestinienne. Les responsables palestiniens estiment que le nouveau statut de la Palestine à l'ONU est un encouragement à une réconciliation entre le parti nationaliste Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas islamiste au pouvoir à Gaza, sans laquelle ce succès n'a aucune chance de déboucher sur un Etat à part entière.

    Lire : L'Etat de Palestine est né dans un rare moment d'unité

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  • Fillon rejette la proposition Copé, le blocage se poursuit à l'UMP

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2012-12-02T19:02:43+01:00" itemprop="datePublished">02.12.2012 à 19h02</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-12-02T20:24:30+01:00" itemprop="dateModified">02.12.2012 à 20h24</time>

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    Photomontage : François Fillon (G) et Jean-François Copé (D)

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    Le blocage se poursuit à l'UMP, le camp Fillon ayant jugé "inacceptable" la proposition du président contesté du principal parti de droite, Jean-François Copé, d'organiser un nouveau vote en 2014. Dimanche 2 décembre, à Nancy, Jean-François Copé a proposé d'organiser en janvier un référendum sur les statuts du parti et de réduire son mandat à deux ans pour un renouvellement selon les nouvelles règles après les municipales de 2014.

    L'ancien premier ministre français François Fillon a renouvelé son exigence d'un nouveau vote à l'UMP "dans les plus brefs délais". M. Fillon a dit dans un communiqué "se féliciter du consensus autour du principe d'un nouveau vote et de la nécessité de redonner la parole aux adhérents de l'UMP pour sortir notre mouvement de l'impasse". "Ce nouveau vote doit avoir lieu dans les plus brefs délais et dans des conditions d'organisation impartiales, équitables et transparentes pour tourner rapidement cette triste page", précise M. Fillon.

    L'ancien premier ministre François Fillon demande la réunion d'un comité des sages prévu par les statuts de l'UMP pour définir les conditions d'un nouveau vote rapidement, indique-t-on dans son entourage. M. Copé s'était déjà dit "prêt" à continuer son chemin si François Fillon refusait ses propositions. "Il ne sera pas dit que je n'aurai pas fait preuve d'un grand esprit d'ouverture. Je regrette de ne pas être entendu. Ma porte est toujours ouverte, ma main toujours tendue", a déclaré à la presse le président proclamé et contesté de l'UMP, après une réunion publique à Nancy, assurant que "non", il ne ferait pas d'autres propositions.

    UN RÉFÉRENDUM EN JANVIER 2013 SUR LES STATUTS

    Dans un discours prononcé à Nancy, M. Copé a lancé : "Nous allons organiser en janvier un référendum auprès de tous les militants", sous "le contrôle permanent d'une commission ad hoc". Les statuts "ne sont plus adaptés. Ils datent de 2002", a estimé M. Copé. "Je vous propose donc d'installer un comité des statuts qui se chargera de ce travail". A revoir notamment : le système des parrainages, "beaucoup trop restrictif".

    Ce référendum comportera deux propositions, a-t-il dit : "Etes-vous d'accord pour que nous réformions nos statuts", et "Je vous propose de remettre à la disposition des militants mon mandat au lendemain des élections de 2014", au lieu de 2015 son échéance statutaire. Ce nouveau scrutin permettra de "mettre notre parti en ordre de bataille pour les élections municipales", a-t-il précisé.

    "Je ne peux me résoudre au déchirement de l'UMP !", avait auparavant lancé l'ancien ministre. "Il se dit que Nicolas Sarkozy a lancé un ultimatum en exigeant que d'ici mardi la situation soit enfin réglée. Je suis tout à fait d'accord avec lui. Il n'est pas possible de continuer comme cela". Nicolas Sarkozy a donné jusqu'à mardi à Jean-François Copé et François Fillon pour trouver une solution à la crise de l'UMP, faute de quoi il dirait "publiquement" qu'ils sont "disqualifiés" pour diriger le parti, des mots très forts qui traduisent son "exaspération".

    Lors d'un discours prononcé devant quelque 400 militants de son parti, M. Copé a lancé : "Certains se disent que si je garde le leadership sur le parti, c'est un risque pour eux dans la perspective de l'élection présidentielle de 2017". "En cas de nouvelle élection interne en 2014, personne n'ignore que cette perspective peut créer à nouveau des troubles profonds et réenclencher la machine à perdre", selon lui.

    "Je propose donc d'ouvrir la réflexion afin que l'équipe dirigeante qui sera en poste au moment de la primaire en 2016 soit composée de personnalités dont il est acquis qu'elles ne seront pas candidates elles-mêmes à la primaire", a poursuivi le député-maire de Meaux. "C'est un moyen de garantir l'impartialité dans l'organisation de nos futures primaires", "c'est un moyen d'éviter le mélange des genres et de garantir la paix dans notre famille politique", selon lui.

    CHATEL ET FILLON APPELLENT À UN NOUVEAU SCRUTIN

    M. Copé a également répondu à son rival François Fillon qui avait affirmé plus tôt que ses équipes sont prêtes "dès demain lundi à se réunir avec celles de Jean-François Copé pour réfléchir ensemble à ces modalités" d'un nouveau vote. "Je suis prêt, dès demain matin, à rencontrer François Fillon et à réunir dans la foulée plusieurs personnalités de notre mouvement", a lancé le député-maire de Meaux devant quelque 400 militants de son parti.

    Le vice-président sur le ticket UMP, Luc Chatel, a indiqué dans une interview au Journal du Dimanche être désormais favorable à un nouveau vote interne à l'UMP réclamé par les fillonistes.


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