• La percée des souverainistes britanniques

     

    Par Florentin Collomp Mis à jour <time class="updated" datetime="02-12-2012T22:47:00+02:00;">le 02/12/2012 à 22:47</time> | publié <time datetime="02-12-2012T19:57:00+02:00;" pubdate="">le 02/12/2012 à 19:57</time> lien
    Nigel Farage, vendredi à Londres, alors qu'il se rend au Studio Millbank pour une interview.
    Nigel Farage, vendredi à Londres, alors qu'il se rend au Studio Millbank pour une interview. Crédits photo : SUZANNE PLUNKETT/REUTERS

    L'UK Independence Party inquiète les tories en s'imposant comme troisième force politique du pays.

    Correspondant à Londres

    Avec ses blazers bien mis, sa mèche de côté, son sourire à ­pleines dents, Nigel Farage, 48 ans, savoure son heure. Le leader de l'United Kingdom Independence Party (Ukip) se voit déjà troisième homme de la vie politique anglaise. Ce parti très à droite, antieuropéen, souverainiste et populiste déloge les centristes libéraux-démocrates (lib-dems), alliés avec les tories au gouvernement, de leur position d'alternative aux conservateurs et aux travaillistes.

    Aux élections générales de 2010, il s'était contenté de 3 % des voix. Désormais, l'Ukip culmine à 13 % dans un sondage Observer-Opinium publié dimanche. Et les électeurs passent aux actes: dans une série de législatives partielles, il est arrivé deuxième ou troisième. À Rothertham, circonscription industrielle du Nord, il a recueilli jeudi 21,8 % des voix. D'autres partis d'extrême droite comme le British National Party ou Respect bénéficient aussi du vote protestataire mais sans la même capacité à capitaliser sur une tendance de fond.

    Surfant sur l'hostilité croissante à l'Union européenne et le rejet du gouvernement tory-lib-dem, Nigel Farage veut devenir incontournable. «L'establishment politique va devoir se faire à l'idée que l'Ukip est durablement une force qui compte dans la vie politique britannique, se vante-t-il. Notre message perce dans l'opinion, pas seulement auprès des électeurs tories. Nous avons plein de voix, en particulier dans le nord de l'Angleterre, venant du Labour et des lib-dems.» La menace est prise très au sérieux à ­droite. Selon les projections des sondeurs, l'Ukip pourrait arriver en tête aux élections européennes de 2014. Et sérieusement perturber les chances de réélection des conservateurs à Westminster l'année suivante. Au point que des stratèges tories appellent ouvertement à une alliance électorale. «La prochaine coalition?», titrait la semaine dernière le Guardian avec une photo de Cameron et Farage victorieux devant le 10 Downing Street.

    Selon Fielding, professeur de sciences politiques à l'université de Nottingham: «L'Ukip, malgré sa progression dans les sondages, n'est en position de gagner aucun siège au Parlement. Mais la menace, réelle pour les conservateurs car ils risquent de faire basculer des sièges en faveur des travaillistes, est agitée par leur frange le plus à droite pour pousser David ­Cameron à se radicaliser et à organiser un référendum sur l'Europe.»

    Le parti trouble-fête bénéficie du charisme de son leader et de l'euroscepti­cisme ambiant. Ancien banquier, Nigel Farage fut membre du Parti conservateur, qu'il quitta au moment de la signature du traité de Maastricht, acte de naissance de l'Ukip. Député européen depuis 1999, il mène sa croisade contre l'Union depuis Bruxelles et Strasbourg quand il ne hante pas les médias britanniques qui relaient volontiers ses positions. Il mène la vie dure aux dirigeants européens, ­Herman Van Rompuy ou José Manuel Barroso à qui il a reproché d'avoir passé ses vacances sur le yacht d'un milliar­daire grec après avoir accepté le versement de 10 milliards d'euros d'aides européennes à la Grèce.

    Désormais, le parti œuvre à étoffer sa doctrine au-delà de l'obsession souverainiste. Il défend un corpus économiquement libéral, antiétatiste, antiécologiste. Socialement conservateur, l'Ukip prône la sélection à l'école, davantage de dépenses militaires, dénonce l'immigration et se revendique de Margaret Thatcher. Mais le parti ne dispose pas d'une base militante assez large pour mener campagne et reste divisé par des luttes intestines.


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  • La gauche italienne réussit ses primaires

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    Par Richard Heuzé Mis à jour <time class="updated" datetime="02-12-2012T22:49:00+02:00;">le 02/12/2012 à 22:49</time> | publié <time datetime="02-12-2012T20:11:00+02:00;" pubdate="">le 02/12/2012 à 20:11</time> 

    Le leader du Parti démocrate, Pier Luigi Bersani, favori du scrutin, en train de glisser son bulletin dans l'urne, dimanche à Piacenza
    Le leader du Parti démocrate, Pier Luigi Bersani, favori du scrutin, en train de glisser son bulletin dans l'urne, dimanche à Piacenza Crédits photo : ALESSANDRO GAROFALO/Reuters
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    Les électeurs proches du Parti démocrate ont élu dimanche leur champion.

    Rome

    Bien engagé pour gagner les primaires du Parti démocrate, dont le second tour se déroulait dimanche, Pier Luigi Bersani (61 ans) pourrait prendre, en cas de victoire, une option sérieuse pour la succession de Mario Monti à la présidence du Conseil. Ce vieux routier de la politique, originaire d'Émilie-Romagne dont il a adopté la jovialité, trois fois ministre dans des gouvernements de Romano Prodi et Massimo D'Alema, devrait logiquement arriver en tête au second tour de la compétition. Son challenger, le jeune maire de Florence, Matteo Renzi (37 ans), ne devrait pas parvenir à combler son retard de 8 points au premier tour, le 25 novembre.

    La consultation a mobilisé en masse les électeurs de gauche, signe que la désaffection des urnes est moins forte qu'on ne le redoutait après les élections régionales de Sicile le 28 octobre, marquées par 63 % d'abstention. Quelque 3,1 millions d'électeurs de gauche avaient participé au premier tour, qui avait vu Pier Luigi Bersani l'emporter par 44,3 % devant Matteo Renzi (36,2 %) et sur trois autres candidats. Ces derniers, parmi lesquels le leader de l'extrême gauche et gouverneur de la région des Pouilles, Nichi Vendola, qui avait fait 15,1 %, avaient ensuite appelé à soutenir Bersani au second tour.

    Secrétaire général du Parti démocrate depuis 2009, ancien communiste entré en politique à l'âge de 25 ans, Pier Luigi Bersani est partisan déclaré de l'alliance électorale avec l'extrême gauche, une option qui n'a pas dégagé de coalitions stables de gouvernement par le passé, comme l'a prouvé l'échec de Romano Prodi, contraint de démissionner en 2008, après deux ans de pouvoir.

    Jeune, irrévérencieux, débordant de vitalité, Matteo Renzi représentait le renouveau. Il avait commencé sa campagne - et construit son succès électoral - en appelant à envoyer les caciques du parti «à la casse». Une expression prise à la lettre par l'ancien premier ministre Massimo D'Alema et l'ancien maire de Rome et ancien ministre de la Cul­ture Walter Veltroni, qui ont décidé de ne plus solliciter un mandat parlementaire. À tort ou à raison, Matteo Renzi incarne le courant «droitier» du parti, le plus susceptible de s'allier avec les centristes, qui détiennent la clé de la pérennité de toute coalition de centre gauche. À la veille du premier tour, les instituts de sondage lui donnaient une plus grande chance de réussite dans des élections législatives que le leader actuel du parti.

    Confusion à droite

    Le Parti démocrate sort grandi de ces primaires. «Quel qu'en soit le vainqueur, il ne sera plus comme avant», notait dimanche le ­Corriere della Sera. Il a su mener une confrontation démocratique complexe avec esprit d'ouverture et sérénité. Il est apparu homogène et déterminé à conquérir le pouvoir. De «postcommuniste», il s'est affiché social-démocrate. Acceptant d'ouvrir ces primaires à un leader comme Nichi Vendola, qui ne correspond pourtant pas à l'«âme identitaire» du parti. Le contraste est frappant entre ces primaires et la situation au sein d'une droite qui ne parvient pas à s'émanciper de la tutelle de Silvio Berlusconi. Son secrétaire, Angelino Alfano, a passé un nouveau week-end à tenter de convaincre l'ancien président du Conseil à ne pas saborder les élections primaires du PDL prévues pour le 16 décembre. Mais le vieux leader ne veut rien savoir et menace de descendre à nouveau en scène, après avoir annoncé qu'il se retirait il y a moins d'un mois. Parce que, dit-il, «mon sacrifice n'a servi à rien, les centristes continuant de refuser toute alliance avec le centre droit».

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  • Les Sages égyptiens dénoncent les pressions islamistes

     

    Par Pierre Prier Mis à jour <time class="updated" datetime="02-12-2012T22:52:00+02:00;">le 02/12/2012 à 22:52</time> | publié <time datetime="02-12-2012T20:28:00+02:00;" pubdate="">le 02/12/2012 à 20:28</time> lien 
    Plusieurs centaines de manifestants ont défilé, dimanche au Caire, devant le siège de la Haute Cour constitutionelle.
    Plusieurs centaines de manifestants ont défilé, dimanche au Caire, devant le siège de la Haute Cour constitutionelle. Crédits photo : GIANLUIGI GUERCIA/AFP
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    La Haute Cour constitutionnelle s'est mise en grève après que les partisans du président Morsi ont encerclé les locaux.

    Envoyé spécial au Caire

    Dimanche matin, devant le siège de la Haute Cour constitutionnelle, un bâtiment néopharao­nique au bord du Nil, quelques centaines de manifestants barbus brandissent des corans et reprennent en chœur un hymne des Frères musulmans: «La religion, elle vient! Elle vient!» Les juges, eux, ne sont pas venus, empêchés de siéger par la manifestation. Ils devaient se réunir pour statuer sur la légalité de la Commission constituante qui a donné des pouvoirs étendus au président Morsi et rédigé une Constitution à forte connotation islamique, rejetée par l'opposition et l'appareil judiciaire.

    En fin de matinée, les manifestants ont gagné. Un porte-parole annonce que la cour se met en «grève ouverte», dénonçant l'«assassinat psychologique» des juges. La grève des 19 «Sages» lève le dernier obstacle juridique à la marche forcée du président Morsi, issu des Frères musulmans, vers la promulgation de la loi fondamentale contestée.

    Le président s'est appuyé sur la rue islamiste. Samedi, une manifestation de soutien a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de manifestants, frères musulmans et salafistes, devant l'université de Gizeh. Ce rassemblement était destiné répondre à la protestation rivale, celle de la place Tahrir, épicentre de la lutte anti-Moubarak, de nouveau occupée en permanence avec tentes, banderoles et podium sonorisé.

    Le soir même, Mohammed Morsi avait reçu officiellement les 234 articles du projet de Constitution des mains de la Commission constituante, composée uniquement d'islamistes, après le départ de 22 membres libéraux ou liés à l'Église copte. Le président a aussitôt annoncé la tenue d'un référendum sur le texte, le 15 décembre. L'opposition a réagi dans l'après-midi, portant elle aussi la crise dans la rue. Le Front de sauvegarde nationale, une coalition de partis d'opposition qui rassemble Mohammed ElBaradei et Hamdin Sabbahi, arrivé troisième à la présidentielle, ainsi que les partis ­issus de la révolution, a appelé à une manifestation pacifique mardi. «Un dernier avertissement pour le président», dit le communiqué.

    Les journalistes conspués

    Le fossé qui s'est creusé entre les deux Égypte paraissait difficile à combler dimanche matin, devant le siège de la Haute Cour. Comme lors de la grande manifestation de samedi, les militants ne pratiquent pas l'art de l'esquive cher au président Morsi, qui parle d'«unir les Égyptiens». Pour eux, la nouvelle Constitution, c'est surtout le triomphe du Coran. Le texte réserve aux savants de l'université islamique d'al-Azhar le rôle de conformer le droit à la «jurisprudence des écoles sunnites», donne à la police le rôle de «préserver la moralité publique» et à l'État celui de sauvegarder la «nature originelle de la famille égyptienne». La liberté de la presse est proclamée, mais aussitôt contredite par un article qui punit les «insultes aux prophètes» et mêmes «aux hommes», terme assez vague pour permettre tous les excès.

    D'ailleurs, la presse, les manifestants s'en chargeront. «La prochaine étape, ce sera les médias!» clame un orateur dans la sono portable. Les journaux ont prévu d'observer une grève mardi pour protester contre ces attaques. On conspue les journalistes, surtout ceux de la télévision, les juges, qui se sont déjà mis en grève et menacent de renoncer à surveiller le référendum, les membres de la Haute Cour, qui ont annulé le Parlement à majorité islamiste d'où est issue la Commission constituante.

    «On demande à la Haute Cour de ne pas faire de politique», dit Ahmed Gamal, un traducteur d'anglais qui se présente comme membre des Frères musulmans. «La révolution, c'est nous, ajoute-t-il. Et pas seulement les Frères musulmans. Il y a ici d'autres mouvements islamistes. Nous sommes tous unis.» Les salafistes au look biblique, robe courte et barbe fournie, sont très présents. La police antiémeute se tient à l'écart. Elle n'a pas empêché les manifestants de bloquer tous les accès à la Haute Cour.

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  • Des médecins libéraux veulent créer une "mutuelle libre"

    Mis en ligne le 02 décembre 2012 à 14h30, mis à jour le 02 décembre 2012 à 14h43    
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    Un médecin ausculte un malade.
    <figure class="visuel"><figcaption class="sz11 c2 tshadow2">Un médecin ausculte un malade. / Crédits : Thinkstock Images</figcaption></figure>

    <section class="fleft" id="lside">

    </section> Des médecins ont dévoilé dimanche un projet de création d'une nouvelle mutuelle, baptisée "Mutuelle libre - assurance santé", une complémentaire santé fondée par des professionnels de santé et dont "tout l'argent va dans les soins", a expliqué l'un des médecins fondateurs.

    La présentation a eu lieu avant une manifestation de médecins libéraux, à  l'appel du syndicat Le Bloc (chirurgiens, anesthésistes, obstétriciens) et de  l'Union française pour une médecine libre (UFML), une association récente  fédérant le mouvement de protestation "les médecins ne sont pas des pigeons" né sur Facebook il y a quelques semaines.

    "Après avoir vu des choses incroyables dans un rapport de la Cour des comptes de 2008 sur les mutuelles, nous avons décidé de prendre les choses en main dans l'intérêt des médecins et des patients", a déclaré le Dr François Masson, anesthésiste à Paris et membre de l'UFML.

    "Etre novateurs comme Free"

    M. Masson et deux autres praticiens ont lancé un appel de fonds pour créer  cette mutuelle qui se présente sur internet comme "vertueuse, novatrice,  transparente". "Nous voulons être novateurs comme Free dans la téléphonie mobile", a-t-il affirmé.
    Le projet, une complémentaire santé régie par le code des assurances (et non pas par le code de la mutualité comme les mutuelles à but non lucratif), sera déposé auprès de l'Autorité de contrôle prudentiel, le gendarme des assurances quand les fonds nécessaires auront été levés.
    Les souscripteurs sont invités sur internet à verser de 1 à 10.000 euros.

    "Tout l'argent ira dans les soins"

    "Nous ne ferons pas de publicité et tout l'argent ira dans les soins", a indiqué le Dr Masson, précisant que les contrats ne prévoiront pas un remboursement de dépassements d'honoraires "excessifs". Il s'agit selon lui de "payer les soins au tarif juste".
    Le projet est soutenu pour sa mise en place par une structure financière qui n'est pas une compagnie d'assurance et dont le nom est gardé secret pour le  moment.

    Les médecins fondateurs affirment que les cotisations des mutuelles classiques ont augmenté de 13% plus vite que les prestations et que leurs frais de gestion atteignent 24%. La Mutualité française les estime à 15%. Ils sont de 7% pour l'assurance maladie obligatoire.
    La manifestation des médecins libéraux de dimanche a pour but de dénoncer les atteintes portées, selon eux, à la médecine libérale, notamment du fait de  l'accord de fin octobre sur l'encadrement des dépassements d'honoraires et de  la proposition de loi en cours d'examen visant à conforter les réseaux de soins  mutualistes.


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  • Une lettre codée de Napoléon adjugée à 187.500 euros

    Mis en ligne le 02 décembre 2012 à 18h45, mis à jour le 02 décembre 2012 à 18h13  
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    <figure class="visuel">lettre codée napoléon<figcaption class="sz11 c2 tshadow2">Une lettre chiffrée de Napoléon Ier a été adjugée à 187.500 euros, le 2 décembre 2012. / Crédits : AFP PHOTO / KENZO TRIBOUILLARD</figcaption></figure>

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    À lire aussi
    </section> Une lettre codée dans laquelle Napoléon annonce son intention de détruire le Kremlin a été adjugée à 187.500 euros lors d'enchères organisées dimanche par la maison Osenat à Fontainebleau (Seine-et-Marne).

    Estimée entre 10 et 15.000 euros, la lettre codée a suscité un très vif intérêt auprès des amateurs internationaux dont de très nombreux russes, mais elle a finalement été acquise par le Musée des lettres et manuscrits à Paris.
    "Je fais exploser le Kremlin le 22 à trois heures du matin", écrivait Napoléon dans cette missive entièrement chiffrée le 20 octobre 1812, en pleine campagne de Russie.

    Signé "nap"

    Signée "nap" et adressée à son ministre des Relations extérieures Hugues-Bernard Maret, la lettre avait été rédigée alors que l'Empereur venait de quitter Moscou en ruines pour aller se replier dans les environs de la ville.
    Dans sa missive, il demandait à son ministre de rassembler des vivres et  des montures car un froid sibérien s'est abattu sur la région de Moscou. "Ma  cavalerie est démontée et il meurt beaucoup de cheveaux", écrit-il notamment.
    Son ordre de détruire le Kremlin sera finalement exécuté par le maréchal Mortier qui fera sauter les tours du Palais, mais ces dernières seront rapidement reconstruites à l'identique.


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