• RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE La chute de Djotodia

    A la mi-journée, ce 10 janvier, le président et le Premier ministre centrafricains, Michel Djotodia et Nicolas Tiangaye, ont annoncé leur démission. Ils ont été poussés vers la sortie par les dirigeants d'Afrique centrale, réunis en sommet à N'Djamena.
    Michel Djotodia part de l'aéroport de Bangui pour ce rendre au sommet à N'Djamena, le 8 janvier 2014. - AFP / Eric Feferberg Michel Djotodia part de l'aéroport de Bangui pour ce rendre au sommet à N'Djamena, le 8 janvier 2014. - AFP / Eric Feferberg AFP

    L’avenir de la République centrafricaine (RCA) se joue-t-il à N’Djamena ? En effet, convoqué par le Tchad, le sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) entend aboutir à des initiatives et des décisions "musclées" en vue d’une sortie de crise en RCA.

    Le temps est venu d’aider le pays de Boganda à faire l’économie de cette montée irrésistible de l’inhumanité. La RCA est un pays moralement et spirituellement atteint, livrée aux forces de la déshumanisation et de la mort. Le régime Djotodia n’a pas réussi à se doter de solides fondations politiques.

    A l’heure actuelle, à Bangui, la sécurité, la stabilité et la paix restent introuvables, tellement la graine du soupçon a été semée partout. Et, on ne le dira jamais assez, le pouvoir de Djotodia s’est révélé incapable de remplir la moindre fonction unificatrice. Avec un manque étonnant de sens politique, l’incompétence de l’équipe Djotodia a fini par troubler toute vision exacte de la situation centrafricaine.

    "Un fardeau trop lourd"

    Certes, un régime nouveau est toujours impatient d’affirmer son autorité en détruisant les fondements du régime ancien. Malheureusement, le pouvoir est très vite apparu à Djotodia comme un fardeau trop lourd à porter, et dont il ne sait plus comment se débarrasser.

    Et, comme si cela ne suffisait pas, il opte pour la politique de la fuite en avant, en faisant porter la responsabilité des malheurs de la RCA à la France. Quelle honte ! Quel refus de s’assumer ! Rappelons que c’est la confusion entre pouvoir civil et pouvoir militaire, entretenue par Djotodia, qui a plongé le pays dans une guerre fratricide, réveillant les instincts primaires enfouis dans le peuple.

    Le sommet de N’Djamena doit permettre à la RCA de renouer avec une parole politique pleine et entière. Mais si elle veut sortir de sa triste situation et sentir de nouveau la terre sous ses pieds, il faut qu'elle se dote rapidement d’un nouvel exécutif, à l’issue "d’une conférence nationale".

    Ouvrir une nouvelle page

    Ainsi, un duo de personnalités éminentes, islamo-chrétiennes, pourrait bel et bien piloter cette conférence, et ouvrir une nouvelle page de la transition. Il s’agit avant tout, à l’heure actuelle, de rétablir l’unité vivante du peuple centrafricain. Evidemment, le vrai problème reste, à long terme, l’organisation démocratique de la vie politique.

    En attendant, le sommet extraordinaire de N’Djamena, au-delà de la question du départ ou non des autorités de la transition, doit permettre à la RCA de renouer avec une parole politique pleine et entière. Dans cette perspective, il aurait été plus opportun que le sommet se tînt à Bangui et non à N’Djamena.

    En effet, il faut craindre que certains pyromanes n’excitent davantage l’animosité des Centrafricains contre les Tchadiens vivant en RCA. Quoi qu’il en soit, pour la République centrafricaine, l’heure n’est plus à la politique de dupes.


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  • En Centrafrique, le président Michel Djotodia

    est sur la sellette

    LE MONDE | <time datetime="2014-01-08T11:28:22+01:00" itemprop="datePublished">08.01.2014 à 11h28</time> • Mis à jour le <time datetime="2014-01-08T22:58:23+01:00" itemprop="dateModified">08.01.2014 à 22h58</time> | Par

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    <figure class="illustration_haut"> Michel Djotodia, pendant une conférence de presse à Bangui, le 31 décembre. </figure>

    Il y a une dizaine de jours, la population de Bangui a étrangement bravé le couvre-feu, les gens sont sortis devant leur maison au milieu de la nuit et ont commencé à crier leur joie et à chanter : une rumeur courait que le président centrafricain, Michel Djotodia, venait de démissionner. Les hommes de la Séléka au pouvoir ont sorti les kalachnikovs et tiré en l'air dans la nuit banguissoise, indiquant que leur règne n'était pas fini. La rumeur était infondée.

    Ces jours-ci, aucune rumeur ne semble encore courir au sein de la population de la capitale centrafricaine, tout aussi étrangement car M. Djotodia serait, cette fois, sur le départ, que certains annoncent imminent. Le bruit semble pour l'instant cantonné aux cercles politiques, diplomatiques et militaires. « Son sort est scellé. Le président Djotodia va partir », annonce un diplomate. Diverses sources centrafricaines, régionales et françaises confirment au Monde le fait qu'un mois après le déclenchement de l'intervention militaire à Bangui, plus personne n'imagine que Michel Djotodia puisse diriger son pays.

    Des diplomates affirment que la démission du président a failli avoir lieu le 6 janvier, mais qu'il s'est ravisé après une réunion avec d'autres chefs de la Séléka. A Bangui, une « adresse à la nation » du chef de l'Etat a été annoncée à la presse mardi, avant d'être annulée. D'autres pensent que son départ pourrait être entériné au sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale, convoqué à la surprise générale jeudi 9 janvier à N'Djamena au Tchad. D'autres attendent de connaître le scénario politique alternatif.

    NE PAS APPARAÎTRE COMME « PUTSCHANT UN PUTSCHISTE »

    Bien que Paris ne veuille pas « apparaître comme putschant un putschiste », comme le note un observateur, le sort de M. Djotodia aurait été scellé pendant la tournée dans la région du ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, qui, outre en Centrafrique, s'est rendu du 1er au 3 janvier au Congo, au Gabon et deux fois au Tchad afin de s'entretenir avec le président Idriss Déby, « parrain » de la Séléka centrafricaine. « Cette tournée a permis à la France de revenir dans le jeu politique, alors qu'elle en était exclue, affirme un conseiller du ministre. La Séléka est un fauteur de troubles. »

     

    <figure class="illustration_haut">  Distribution de nourriture au camp de dŽéplacŽés de ˆl'aéŽroport de Bangui, le 8 janvier.  </figure>

    Idriss Déby se serait récemment résolu à l'idée de revoir son scénario centrafricain. « Les faits sur le terrain depuis un mois ont convaincu Déby de lâcher Djotodia. Il a été surpris, fâché et humilié par le sort qu'ont subi les Tchadiens de Bangui », explique un politique centrafricain. Idriss Déby serait en train de chercher une solution avec son homologue congolais Denis Sassou-Nguesso, qui a fait part de sa vive inquiétude quant à une implosion de la Centrafrique. Les présidents gabonais et camerounais sont également consultés.

    La parole de la France pèsera fortement. « Paris a sans doute sauvé la population de Bangui en lançant “Sangaris” mais a sous-estimé la crise politique, note un observateur. Hollande va devoir dire à ses homologues africains, même discrètement, ce que souhaite la France. »

    « DJOTODIA S'EST FAIT À L'IDÉE »

    « Djotodia s'est fait à l'idée de son départ. Le premier ministre Nicolas Tiangaye devrait également sauter, raconte un diplomate. Et les autres chefs de la Séléka ont compris que ces deux hommes ne pouvaient plus prétendre piloter la période de transition devant mener le pays à des élections. Ils ont aussi intégré le fait que ce n'était pas un complot de la France seule, mais que les dirigeants de la région souhaitent désormais un changement de pouvoir. »

    Les diplomates interrogés insistent tous sur un constat : l'Etat centrafricain n'existe plus, la Séléka l'a détruit. Tandis que Michel Djotodia est retranché dans son QG du camp de Roux, sur les hauteurs de Bangui, Nicolas Tiangaye ne gouverne rien. Les ministères sont fermés ou vides. Les 20 000 fonctionnaires ne sont pas payés. Quasiment aucune institution ne fonctionne. Et en province, l'Etat a totalement disparu.

    Dans l'attente du sommet de N'Djamena, les forces militaires française (Sangaris) et africaine (Misca) ont revu leur dispositif. Leur présence nettement plus musclée sur le terrain ces derniers jours se traduit déjà par une baisse significative des affrontements. Mais les officiers craignent les réactions à un départ de Michel Djotodia.

    Les soldats de la Séléka, officiellement cantonnés dans leurs casernes mais de fait loin d'être désarmés, manifesteront-ils leur mécontentement ? Les combattants anti-Séléka, stationnés dans les quartiers périphériques et dans la brousse autour de Bangui, profiteront-ils de la situation pour tenter de s'emparer de la capitale ? « Sangaris se prépare à cette probable nouvelle étape, affirme un diplomate. Des contacts sont pris avec tous les mouvements armés. » Chacun tente de se persuader que, dans le chaudron de Bangui, les combattants resteront l'arme au pied.


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  • Actualité > TopNews > Opération Sangaris en Centrafrique: des attentes, de l'impatience, et des rancoeurs

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    Opération Sangaris en Centrafrique: des attentes,

    de l'impatience, et des rancoeurs

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    <time datetime="2014-01-04T11:45:49" itemprop="datePublished">Publié le 04-01-2014 à 11h45</time> - <time datetime="2014-01-04T13:46:14" itemprop="dateModified">Mis à jour à 13h46    lien </time>

    Bangui (AFP) - Un mois après le lancement de l'opération Sangaris en Centrafrique, certains observateurs parlent déjà d'enlisement, d'autres de manque de moyens, mais côté centrafricain, c'est surtout l'impatience qui prime, alors que Bangui connaît toujours la violence.

    En visite à Bangui jeudi, le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian a défendu bec et ongles l'opération. Tout en reconnaissant la difficulté de celle-ci, il a raillé les "analystes autoproclamés" qui brandissent le risque d'enlisement, s'appuyant sur le succès récent du Mali.

    "En février, des experts disaient +au Mali, la France commence son enlisement+. Heureusement que nous n'avons pas écouté les experts", a-t-il déclaré devant ses soldats.

    L'intervention de l'armée française, -en appui à la Force africaine-, le 5 décembre 2013 au lendemain d'une journée sanglante dans la capitale centrafricaine, a suscité des espoirs immenses au sein d'une population épuisée par un cycle infernal de représailles entre milices chrétiennes et ex-rébellion Séléka.

    Les populations s'impatientent

    Mais dans l'immense camp de déplacés de l'aéroport de Bangui, où s'entassent plus de 100.000 personnes, l'attente se transforme parfois en exaspération: "Dans ce tout petit Bangui, avec ces tout petits mercenaires étrangers, Sangaris ne peut pas régler le problème en deux jours avec leurs chars ? (...) Donnez nous des armes, on va s'en occuper, nous!", s'indigne Yaketé Souvenance, un déplacé de ce camp où ne vivent que des chrétiens.

    Situé sur une zone ultra sensible, ce camp est une poudrière où la tension monte à tel point que l'ONG Médecins sans frontières, qui avait installé un hôpital improvisé, a du en retirer ses expatriés, et que les distributions de vivres sont régulièrement ajournées.

    "La tâche ne se fait pas en trois jours", expliquait jeudi M. Le Drian. A l'évidence, la multiplicité des forces en présence n'aide pas. Dans les quartiers populaires de Bangui, il est difficile de distinguer un anti-balaka armé -de la milice d'auto-défense soutenue par une grande partie de la population chrétienne-, d'un citoyen lambda, d'autant qu'au passage des patrouilles, il est aisé pour eux de se fondre dans la nature.

    L'une des missions principales de la force Sangaris, le désarmement, est au cœur des débats. "Toute personne armée qui n'a pas lieu de l'être est désarmée, et si besoin de force", assure une source militaire. Mais la tâche est colossale, presque irréaliste, dans une capitale où les armes ont coulé à flot depuis l'entrée de l'ex-rébellion Séléka en mars.

    "Le désarmement n'a pas eu lieu (...) Une partie des Séléka se sont réfugiés dans les casernes et sont restés armés. Quant aux anti-balaka, même si on leur enlève les kalachnikov, ils continuent à se battre à la machette", estime Philippe Hugon, directeur de recherche à l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) en charge de l'Afrique.

    Les musulmans se méfient de la France

    Dans les quartiers musulmans, où règne la rumeur, on se persuade que la France soutient les anti-balaka au détriment des civils musulmans, régulièrement victimes de lynchages en pleine rue et en plein jour.

    Sur les murs du "PK 5", près de l'aéroport, les inscriptions "non à la France" succèdent aux "Sangaris assassins". Depuis deux jours, les tentatives françaises d'installer des points fixes dans ces quartiers ont abouti à des manifestations sauvages de riverains, installant des barricades enflammées.

    "L'interposition c'est la pire des postures : on est attaqué et critiqué des deux côtés", souligne Thierry Vircoulon, responsable de l'Afrique centrale pour International Crisis Group (ICG).

    Cette posture inconfortable, beaucoup d'officiers français la reconnaissent, et tentent de faire de la pédagogie: "Nous sommes là pour tous les Centrafricains", martèlent régulièrement les chargés de communication de la force.

    Mais pour l'heure, les violences continuent. Le problème, selon Philippe Hugon, c'est qu'il s'agit "d'une opération de maintien de l'ordre urbaine, de police et de gendarmerie. Ce n'est pas avec des chars et des hélicoptères qu'on règle ça, aussi bien entraînée que soit l'armée".

    Plus d'un million de personnes ont fui leurs foyers en Centrafrique depuis le mois de mars, dont la moitié des habitants de Bangui, selon l'ONU. Un millier de personnes ont été tuées.

    Dans le reste du pays, seul un contingent d'une centaine d'hommes est stationné à Bossangoa, dans le nord-est. "Les troupes françaises ont été recentrées sur Bangui, c'est la priorité, poursuit M. Hugon, il s'agit aujourd'hui d'assurer une paix minimale et d'éviter une guerre civile".


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  • RCA - 
    Article publié le : jeudi 19 décembre 2013 à 22:28 - Dernière modification le : jeudi 19 décembre 2013 à 22:28 lien

    Centrafrique : la Misca prend le relais de la Fomac

    Des soldats burundais arrivés en Centrafrique dans le cadre de la Misca, le 15 décembre 2013.

    Des soldats burundais arrivés en Centrafrique dans le cadre de la Misca, le 15 décembre 2013.

    AFP PHOTO / SIA KAMBOU

     

    Par RFI

    Forte de 3 700 hommes, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), mandatée par l’ONU, a officiellement succédé, ce jeudi 19 décembre, à la Fomac, la force jusqu’alors déployée par l’Afrique centrale. La Misca est soutenue par les soldats français. Une cérémonie de passage de témoin a eu lieu sur la base militaire de M’Poko, à l'aéroport de Bangui.

    Lors de la cérémonie de la passation entre la Fomac et la Misca, le Premier ministre de la transition, Nicolas Tiangaye, a rendu un hommage appuyé aux forces d'Afrique centrale et à leur général, Jean Felix Akaga. Il s'est ensuite adressé aux nouveaux chefs de la Misca, la force de l'Union africaine.

    « Vous pouvez compter sur mon appui, sans réserve, ainsi que sur celui du gouvernement de transition dans l’accomplissement de cette mission. Je suis persuadé que vos activités se feront en parfaite synergie avec nos forces de défense et de sécurité en vue de renforcer leur capacité par des formations appropriées », a déclaré Nicolas Tiangaye avant de demander aux forces de défense et de sécurité et à toute la population centrafricaine de « bien comprendre la mission de la Misca et de leur apporter toute la collaboration utile et nécessaire ».

    Nicolas Tiangaye a tenu également à remercier la France pour sa mission Sangaris avec l’envoi de militaires français chargés de la sécurisation et du désarmement des rebelles en Centrafrique. « Je ne saurais terminer sans remercier tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux, au premier rang desquels la France qui a su, le moment venu, mobiliser la communauté internationale sur la grave crise centrafricaine, car son action déterminante a permis de réduire, de façon significative, cette vague de violences », a souligné le Premier ministre.

    La neutralité de Sangaris

    Moins de deux semaines après le lancement de l'opération française Sangaris, en RCA, le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l'état-major de l'armée française, a voulu mettre les choses au point, lors d'une conférence de presse, ce jeudi 19 décembre, au ministère de la Défense.

    En effet, après l'arrivée des forces françaises, certaines communautés musulmanes avaient reproché aux soldats français de les laisser sans protection après le désarmement des ex-Seleka. L'officier français a voulu rappeler la neutralité de Sangaris entre éléments chrétiens et musulmans.

     
    Colonel Gilles Jaron

    Porte-parole de l'état-major de l'armée française.

    La force Sangaris agit de façon impartiale.

     

    19/12/2013 par Sébastien Nemeth


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  • Mali -    lien
    Article publié le : dimanche 15 décembre 2013 à 01:50 - Dernière modification le : dimanche 15 décembre 2013 à 01:50


    Attentat à Kidal: «l'un des plus forts que je

    n'aie jamais connus»

    Des soldats de la Minusma montent la garde devant le gouvernorat de Kidal, le 15 novembre 2013.

    Des soldats de la Minusma montent la garde devant le gouvernorat de Kidal, le 15 novembre 2013.
    REUTERS

     

    Par RFI

    L'attentat contre les casques bleus à Kidal, ce samedi 14 décembre, a été revendiqué par un islamiste malien, Sultan Ould Badi, au nom de tous les jihadistes du nord du Mali. L'attentat-suicide à la voiture piégée qui s'est produit devant la seule banque de Kidal a fait au moins deux morts, deux casques bleus sénégalais de la Minusma. À Kidal, on n'hésite pas à dire qu'il s'agit de l'attentat le plus violent qu'ait connu la ville.

    Lorsque l'explosion a retenti ce samedi matin, les habitants du quartier étaient encore chez eux. La Banque malienne de solidarité était fermée. Le bâtiment n'était occupé que par quelques soldats maliens chargés de sa sécurité. À l'extérieur, des casques bleus sénégalais montaient aussi la garde.

    L'attaque visait la Minusma, à en croire le jihadiste qui l'a revendiquée, Sultan Ould Badi. L’homme a déjà été à l'origine d'un attentat similaire qui a coûté la vie à deux soldats tchadiens à Tessalit fin octobre.

    Vers 6h45 ce samedi matin, toute la ville a tremblé quand le pick-up bourré d'explosifs a sauté. La déflagration a emporté la façade de la banque, ainsi que les murs de plusieurs bâtiments attenants, comme l'école fondamentale, située de l'autre côté de la rue. Les portes et les fenêtres se trouvant dans un rayon de plus de 500 mètres ont été soufflées.

    « Ce matin, c’est l’explosion qui m’a réveillé. Ça a été terrible. Je crois que c’est l’un des plus forts attentats que j’aie jamais connus. Vers 6h50, quand je suis sorti de la maison, on a vu de la poussière en pagaille et un véhicule de la Minusma en flammes », raconte Assilakane ag Interewit, qui habite à 1 kilomètre du lieu de l’explosion.

    Pendant la journée, quelques curieux ont bien tenté de s'approcher des lieux de l'explosion pour mesurer l'étendue des dégâts. Mais ils se sont heurtés aux barrages de l'opération Serval et de la Minusma. La plupart des habitants sont restés chez eux, comme après les derniers attentats qui ont frappé Kidal.


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