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    Nigeria: la police interdit les manifestations

    de soutien aux lycéennes

    Par LEXPRESS.fr, publié le <time datetime="2014-06-02 21:00:30" itemprop="datePublished" pubdate="">02/06/2014 à 21:00     </time><time datetime="" itemprop="dateModified"></time>lien 

    La police veut interdire les manifestations de soutien aux 200

    lycéennes enlevées par Boko Haram. Mercredi, des manifestantes

    ont été attaquées par des agresseurs non identifiés. 

     

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    </aside><figure>Nigeria: la police interdit les manifestations de soutien aux lycéennes<figcaption>

     

    Manifestation "Bring Back Our Girls" à Abuja.REUTERS/Afolabi Sotunde

     

    </figcaption></figure>

     

     

    Les manifestations de soutien aux quelque 200 lycéennes enlevées par le groupe islamiste Boko Haram sont désormais interdites dans la capitale fédérale nigériane Abuja, a annoncé lundi la police. Une décision a été prise "pour des raisons de sécurité", a indiqué à l'AFP par texto le porte-parole de la police pour le territoire de la capitale fédérale, Altine Daniel. 

    L'interdiction contestée

    La police n'a donné aucun autre détail sur les raisons de cette décision, mais l'avocat des organisatrices des manifestations a déclaré à l'AFP qu'il comptait contester cette interdiction devant la justice. "Nous sommes en train de rassembler tous nos documents pour contester cette interdiction" a déclaré Femi Falana, qui affirme que selon un texte de loi datant de 2007, "on n'a besoin d'aucune autorisation de la police pour organiser une manifestation pacifique où que ce soit au Nigeria". 

    De nombreuses manifestations ont été organisées dans les rues d'Abuja depuis le rapt de plus de 200 jeunes filles de leur lycée de Chibok, dans l'Etat de Borno, épicentre de l'insurrection islamiste, dans le Nord-Est, le 14 avril. Ces rassemblements et leur retentissement sur les réseaux sociaux sous le hashtag#bringbackourgirls -ramenez nos filles - ont entraîné une mobilisation dans le monde entier, avec des messages de soutien de personnalités tels que Michelle Obama et le pape François. 

    Les manifestantes attaquées

    Les familles et les nombreux soutiens des lycéennes se sont montrés très critiques face au manque de réactivité du président Goodluck Jonathan et de son administration dans les semaines qui ont suivi l'enlèvement. 

    Les manifestations ont grossi au fil des semaines, rassemblant de nombreux militants et des organisations de la société civile. Mercredi dernier pour la première fois, des débordements ont eu lieu, quand des jeunes hommes ont attaqué les manifestantes à l'aide de bouteilles, de pierres et de chaises. 

    Certains pertubateurs portaient des messages de soutien au président Jonathan mais le ministre de l'Information Labaran Maku a ensuite affirmé que ces éléments violents émanaient du principal parti d'opposition, l'APC (le Congrès progressiste). 

    >> Lire aussi: Nigeria: pourquoi l'Etat est impuissant face à Boko Haram

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  • Boko Haram : le Cameroun déploie des troupes à la frontière nigériane

    Mise à jour le mardi 27 mai 2014 à 13 h 35 HAE
    Radio-Canada avec Agence France-Presse et Associated Press
    Vidéo du groupe islamiste Boko HaramVidéo du groupe islamiste Boko Haram  Photo :  AFP/BOKO HARAM

    Pendant qu'au Nigeria l'ancien président Obasanjo tente de négocier la libération des 223 jeunes filles enlevées par Boko Haram, le gouvernement camerounais déploie plusieurs milliers de soldats à la frontière nigériane par mesure de précaution.

    Selon l'Agence France-Presse, le gouvernement camerounais aurait mobilisé au moins 3000 soldats pour renforcer la sécurité dans le nord du Cameroun, à la frontière avec le Nigeria.

    Yaoundé redoute en effet que les islamistes radicaux de la secte Boka Haram pénètrent au Cameroun sous la pression des forces militaires qui les pourchassent au Nigeria.   

    Lundi, des combattants de Boko Haram ont attaqué une base militaire nigériane et une caserne de police adjacente dans le nord-est du Nigeria, faisant au moins 25 morts.

    Carte du Cameroun
    Carte du Cameroun

    Tentative de dialogue

    Pendant ce temps, l'ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo a entrepris des négociations avec des représentants du groupe islamiste Boko Haram alors que les militaires et l'actuel président nigérian Goodluck Jonathan divergent d'opinion sur le moyen de libérer les 223 jeunes filles retenues en otages par le groupe.

    Les jeunes filles passaient des examens dans une école du village de Chibok, dans le nord-est du Nigeria, lorsqu'elles ont été enlevées à la mi-avril au cours d'une attaque de Boko Haram.

    M. Obasanjo a rencontré des intermédiaires du groupe islamiste dans sa ferme de l'État d'Ogun, dans le sud du pays, au cours du week-end dernier, a indiqué une source de l'AFP. « Le but de la rencontre était de négocier la libération des filles », a déclaré cette source sous le couvert de l'anonymat.

    L'ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo
    L'ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo  Photo :  Stringer . / Reuters

    L'avocat Mustapha Zanna, proche de M. Obasanjo, a confirmé la rencontre entre les deux parties sans préciser la teneur des échanges. Le gouvernement n'a fait aucun commentaire sur cette initiative.

    M. Obasanjo a dirigé le Nigeria de 1999 à 2007. Il était proche de son successeur Goodluck Jonathan, mais il a pris ses distances depuis, en critiquant sa gestion de l'insurrection de Boko Haram dans le nord-est du pays.

    M. Jonathan a récemment refusé toute négociation avec Boko Haram. Il a exclu la possibilité d'obtenir la libération des jeunes filles en échange de prisonniers islamistes détenus dans les prisons de l'État, comme le demandait le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau.

    Un différend semble d'ailleurs se dessiner entre le président Jonathan et ses chefs militaires. Alors que le premier refuse de considérer l'échange proposé par Boko Haram, les militaires craignent qu'une intervention armée ne pousse les ravisseurs à exécuter les otages.

    Le différend survient au moment où le chef de l'état-major des forces armées nigérianes, le maréchal Alex Badeh, a affirmé lundi savoir où se trouvent les adolescentes.

    Les autorités militaires refusent toutefois de tenter un coup de force. Elles citent le cas de l'intervention qui s'est soldée par la mort de deux otages - un Britannique et un Italien - dans la ville de Sokoto en mars 2012.

    Un groupe d'adolescentes enlevées par Boko Haram et vraisemblablement converties à l'islam telles qu'elles apparaissent sur la deuxième vidéo publiée par Boko Haram.
    Un groupe d'adolescentes enlevées par Boko Haram et vraisemblablement converties à l'islam telles
    qu'elles apparaissent sur la deuxième vidéo publiée par Boko Haram.

    L'enlèvement des jeunes filles a suscité une indignation internationale. La semaine dernière,  les États-Unis ont envoyé quelque 80 militaires qui se sont posés au Tchad pour mener « des opérations de renseignement et de surveillance, et des vols de reconnaissance au-dessus du nord du Nigeria et des régions voisines » afin de localiser les jeunes filles. Des drones ont été utilisés lors de cette  mission.

    Le Canada, le Royaume-Uni, la France, Israël et la Chine ont également proposé leur  aide.

    Le Conseil de sécurité a quant à lui  placé la secte sur la liste noire des organisations terroristes  soumises à des sanctions en raison de leurs liens avec  Al-Qaïda.

    Au Nigeria, de nombreux citoyens et groupes ont protesté contre cet enlèvement.

    Boko Haram a diffusé une vidéo dans laquelle apparaissent plusieurs adolescentes enlevées récitant des versets coraniques en arabe. Deux d'entre elles expliquent pourquoi elles se sont converties à l'Islam au cours de leur captivité.

    Qui est le groupe Boko Haram?

    Boko Haram signifie « l'éducation occidentale est un sacrilège » en langue haoussa. Il revendique la création d'un État islamique dans le nord du Nigeria.

    Le groupe est accusé d'avoir tué plusieurs centaines de personnes depuis le début de l'année. Il exige la libération de ses militants et veut imposer la loi coranique, la charia, dans son interprétation la plus sévère, dans tout le Nigeria, divisé entre le sud, à majorité chrétienne, et le nord, à majorité musulmane.

    Les violences ont déjà fait plusieurs milliers de morts dans le nord et le centre du Nigeria depuis 2009.

    Le Nigeria compte 170 millions d'habitants divisés pratiquement également entre chrétiens et musulmans.


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  • Réunis à Paris, les dirigeants africains déclarent la guerre à Boko Haram

     

    Publié le 17.05.2014, 15h23 | Mise à jour : 20h16

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    Paris, le 17 mai 2014. Sous l'impulsion de la France, les dirigeants africains de la région autour du Nigéria réflechissent à une réplique concertée contre Boko Haram. 

    Paris, le 17 mai 2014. Sous l'impulsion de la France, les dirigeants africains de la région autour du Nigéria réflechissent à une réplique concertée contre Boko Haram.  | AFP/FRANCOIS MORI

     
    L'offensive internationale contre Boko Haram prend forme. Paris a accueilli samedi un mini-sommet africain autour du président nigérian Goodluck Jonathan pour établir une stratégie commune contre le groupe terroriste, un mois après l'enlèvement de plus de 200 lycéennes dont la libération est toujours réclamée par le monde associatif et de nombreuses personnalités. <btn_noimpr> </btn_noimpr>

    Le président François Hollande a appelé le Nigeria et ses voisins - le Cameroun, le Niger, le Tchad et le Bénin - ainsi que des représentants des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l'Union européenne à mettre en œuvre une stratégie à l'échelle régionale. 

    «Boko Haram est devenu une menace majeure pour l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest et maintenant pour l'Afrique centrale», a souligné François Hollande, affirmant que «ses liens avec Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et d'autres organisations terroristes ont été établis». «Un plan global doit être mis en oeuvre visant à échanger les informations, à coordonner les actions, à contrôler les frontières et à agir de façon appropriée», a insisté le président français au cours d'un déjeuner avec ses homologues du Nigeria, du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Bénin.
     
     


    Un soldat camerounais tué et dix Chinois disparus

    La réalité du terrain a également rattrapé les dirigeants après une attaque dans la nuit contre un camp de travailleurs Chinois au Cameroun, attribuée au groupe islamiste. Un soldat camerounais a été tué et dix civils chinois «ont probablement été kidnappés», affirmait la police camerounaise qui évoquait dans dans un premier temps la mort d'un Chinois. L'attaque a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi contre un camp de travailleurs du secteur routier dans l'extrême-nord du Cameroun et attribuée par la police camerounaise aux islamistes nigérians. «Les Boko Haram étaient lourdement armés. Ils sont venus avec cinq véhicules», a affirmé un responsable administratif de Waza, localité proche du site de travailleurs chinois. Cette nouvelle opération attribuée au groupe islamiste accroît encore un peu plus la pression sur le sommet de Paris où les Chinois, nouveaux entrants en Afrique, sont absents.

    Les principales mesures du sommet de l'Elysée

    Les chefs d'Etat du Nigeria, du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Bénin ont décidé dans l'immédiat : 
    <<De «procéder à des patrouilles coordonnées». 
    <<De «mettre en place un système de partage du renseignement».
    <<De développer «des mécanismes d'échanges d'information sur les trafics d'armes et renforcer les mesures de sécurisation des stocks des armées».
    <<De «mettre en place des mécanismes de surveillance des frontières».

    Les mesures à plus long terme :
    <<Ils se sont également engagés à «mettre en place une cellule de fusion du renseignement» et à «instituer une équipe dédiée qui identifiera les moyens à mettre en oeuvre et élaborera dans un second temps une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme, dans le cadre de la Commission du Bassin du Lac Tchad».
    <<Au plan international, les participants au sommet se sont engagés à «accélérer la mise en place de sanctions internationales, en priorité dans le cadre des Nations unies, à l'encontre de Boko Haram, d'Ansaru (un mouvement dissident) et de leurs principaux responsables».

    Un dispositif international de lutte contre Boko Haram :
    <<La France, les Etats-Unis, la Grande Bretagne et l'Union européenne se sont engagés à «soutenir cette coopération régionale et à renforcer le dispositif international de lutte contre Boko Haram et de protection des victimes» (expertise technique, programmes de formation et soutien à des programmes de gestion des espaces frontaliers).
    <<Ils se sont également engagés à «mobiliser les bailleurs de fonds en faveur de programmes favorisant le développement socio-économique des régions concernées», en particulier en faveur des femmes.
    <<Tous les Etats ont par ailleurs «réaffirmé leur engagement en faveur des droits de l'Homme, et en particulier la protection des droits des jeunes filles victimes de violences, de mariages forcés ou menacés d'esclavage».

    Le Royaume-Uni accueillera le mois prochain au niveau ministériel une «réunion de suivi» pour faire un point des progrès de ce plan d'action, précise le communiqué final du sommet.


    Nouvelle manifestation de soutien aux lycéennes enlevées 

    La mobilisation pour la libération des 223 lycéennes enlevées au Nigeria va continuer, a annoncé Valérie Trierweiler samedi après-midi au cours d'une nouvelle manifestation sur l'esplanade du Trocadéro à Paris avec des lycéennes françaises représentant les jeunes filles enlevées. «Nous allons continuer à nous mobiliser dans le cadre de ce mouvement initié notamment par Yamina Benguigui en essayant de trouver des nouvelles formes de sensibilisation», a précisé l'ex première dame aux cotés de l'ancienne ministre de la Francophonie et de la comédienne Agnès Soral. «Le sommet de l'Elysée sur la sécurité au Nigeria est fondamental et nous ne sommes pas là pour gêner ce sommet», a-t-elle ajouté.


    (Yamina Benguigui, ex-ministre chargée de la Francophonie et Valérie Trierweiler ex-première dame ont manifesté ce samedi au Trocadéro, afin de réclamer la libération des lycéennes enlevées. Photo AFP/Dominique Faget).

    Rahila, Deborah, Awah, Hauwa, Ruth, Naomi, Kauna, Lydia ... : chaque jeune manifestante portait une pancarte où était inscrit le prénom des lycéennes nigérianes. A quelques pas, une vingtaine de manifestants ont protestaient contre la présence au sommet de l'Elysée d'un «dictateur», le président tchadien Idriss Déby Itno. Ils avaient déployé une grande banderole avec le hashtag #Bringbackourfreedom («Rendez-nous notre liberté»).

     

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    LeParisien.fr 


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  • Les leaders africains déclarent "la guerre"

    à Boko Haram

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      • Par Lefigaro.fr avec AFP
      • Mis à jour <time data-ago="il y a 1 heure" data-original="le 17/05/2014 à 18:11" datetime="2014-05-17T18:11:55+02:00" itemprop="dateModified">le 17/05/2014 à 18:11</time>
      •  
      • Publié <time data-ago="il y a 2 heures" data-original=" le 17/05/2014 à 17:04" datetime="2014-05-17T17:04:52+02:00" itemprop="datePublished">le 17/05/2014 à 17:04</time>
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    Cinq chefs d'Etat africains ont adopté samedi à Paris, avec le soutien des Occidentaux, un plan de "guerre" contre le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram, qualifié de "secte terroriste" et de "menace majeure" pour la stabilité de la région.

    "Nous sommes ici pour déclarer la guerre à Boko Haram", a résumé le président camerounais Paul Biya, après que son homologue français François Hollande, hôte du sommet, eut annoncé l'adoption d'un "plan global régional à moyen et long terme" contre le groupe radical.

    Le sommet de Paris réunissait les présidents nigérian, tchadien, camerounais, nigérien et béninois, ainsi que des représentants des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l'Union européenne.
    Le plan adopté prévoit "la coordination du renseignement, l'échange d'informations, le pilotage central des moyens, la surveillance des frontières, une présence militaire autour du lac Tchad et une capacité d'intervention en cas de danger", a détaillé François Hollande, répétant que Boko Haram était "lié au terrorisme en Afrique".

    Au cours de la réunion, M. Hollande avait indiqué que Boko Haram avait des "liens établis" avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d'autres organisations terroristes en Afrique.

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  • Sergent Marcel Kalafut tué au Mali :

    ces jeunes qui meurent pour la France

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      • Par Sebastien Botheron
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      • Publié <time data-ago="il y a 6 heures" data-original=" le 08/05/2014 à 19:27" datetime="2014-05-08T19:27:33+02:00" itemprop="datePublished">le 08/05/2014 à 19:27   </time>
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    <figure><figcaption itemprop="description">

     

    </figcaption></figure>

    FIGAROVOX/TRIBUNE- On dit des 18-30 ans, que l'on appelle génération Y, qu'ils sont une génération désabusée, individualiste et sans repères. Pourtant, ce sont eux qui acceptent aujourd'hui de donner leur vie pour leur pays.


    Sébastien Botheron est officier de l'armée de terre et actuellement stagiaire à l'Ecole de Guerre.


    «Mon fils se bat en Afghanistan pendant que le tien va à l'université». C'est par ce slogan que certains parents de soldats américains affichent leur soutien à leurs enfants, et plus généralement aux militaires en opération. D'un point de vue français, il est vrai que le patriotisme très affiché des Américains peut sembler excessif et surjoué.

    Un récent sondage avance que les armées sont l'une des institutions dans laquelle les Français ont le plus confiance. Pourtant, dans le même temps, la fin de la conscription et le déplacement des conflits hors de nos frontières ont éloigné le soldat de la société française. Sans y être hostiles, nos concitoyens se trouvent de fait moins concernés par la chose militaire et les enjeux de défense.

    Il peut donc sembler paradoxal aujourd'hui, dans une société où l'individualisme et l'hédonisme sont quasiment érigés en dogme, que de jeunes français fassent le choix courageux et engageant du métier des armes.

    Ces jeunes français appartiennent à ce que l'on appelle la génération Y. Ils sont nés entre le début des années 80 et la fin des années 90, et ce nom viendrait du Y que forme le fil de leur lecteur MP3 sur le torse. Autre explication avancée, Y se prononce why (pourquoi) en anglais et correspondrait bien à cette génération, qui aurait besoin en permanence de réponses et de comprendre pour agir.

    Sociologues et DRH s'accordent généralement sur certaines caractéristiques de cette génération: les 18-30 ans sont souvent en rupture avec leurs aînés, la génération «mai 68», celle du plein emploi, responsable selon eux du chômage de masse qu'ils subissent. D'autre part, l'éclatement du modèle traditionnel de la famille, le délitement du respect envers des institutions comme l'école républicaine, les ont peu à peu conduits à remettre en cause toute forme d'autorité.

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    Il peut donc sembler paradoxal aujourd'hui, dans une société où l'individualisme et l'hédonisme sont quasiment érigés en dogme, que de jeunes français fassent le choix courageux et engageant du métier des armes.

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    Génération hyper-connectée, que le philosophe Michel Serres nomme «Petite Poucette», parce qu'elle utilise agilement ses pouces pour envoyer des SMS, elle est aussi génération du zapping et de l'instantanéité. Parfois de la superficialité. Napoléon, le général de Gaulle ou Jean Moulin ne font plus le buzz. Ils leur préfèrent les stars éphémères et siliconées de la télé-réalité, nouveaux héros des temps modernes.

    Cette génération subit également de plein fouet la fragilisation de notre cohésion nationale. La crise de la citoyenneté et l'effritement du sentiment national ne contribuent pas à donner une visée et un sens collectif à la nation française.

    Exemple caricatural mais symptomatique des doutes de cette génération, notre jeune équipe de France de football, a contrario de ces aînés de 1998, a du mal à chanter la Marseillaise et à s'imposer comme le visage populaire d'une France qui gagne et qui rassemble.

    Ce malaise se traduit enfin par des difficultés à intégrer dans la nation une partie de cette génération, française mais issue de l'immigration. Confrontés à un pays dans lequel ils ne se reconnaissent pas toujours, certains jeunes français font le choix du fanatisme et de l'extrémisme, bafouant ainsi les valeurs universelles défendues par la France: quoi de plus inquiétant que de voir plusieurs centaines de jeunes français, dont certains sont mineurs, mener aujourd'hui le djihad en Syrie?

    Pourtant, et à rebours de ce que pourrait laisser croire ce constat initial, la génération Y a vite trouvé les limites de cet individualisme obsessionnel. Elle montre le besoin de s'engager et de donner du sens à son existence.

    Ainsi, chaque année, près de 20 000 jeunes font le choix d'abandonner une vie confortable et réglée pour rejoindre les armées françaises.

    Elles ne sont pas les seules à proposer un métier exigeant, où la disponibilité, le désintéressement, l'abnégation

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    à rebours de ce que pourrait laisser croire ce constat initial, la génération Y a vite trouvé les limites de cet individualisme obsessionnel. Elle montre le besoin de s'engager et de donner du sens à son existence.

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    et le courage se vivent au quotidien: ces valeurs sont partagées par beaucoup d'autres corps de métier.

    Mais ces jeunes signent un contrat de travail très particulier, et unique: il est écrit noir sur blanc dans leur statut que l'état militaire exige en toute circonstance un esprit de sacrifice, pouvant aller jusqu'au sacrifice suprême.

    Dans une société où l'on pense d'abord à ses droits avant de se rappeler que l'on a également des devoirs, des jeunes gens de vingt ans, font le choix, consenti et profondément altruiste, de servir leur pays, et de lui donner leur vie, si nécessaire.

    Depuis vingt ans, les conflits dans lesquels la France est engagée ont évolué. Les missions de maintien de la paix sous l'égide de l'ONU ont été remplacées par des guerres dures et longues, contre des insurgés ou des terroristes ne respectant pas les règles du droit international. Les armées françaises ont payé un lourd tribu durant ces engagements.

    Depuis 2002, près de 130 soldats ont donné leur vie en opération. Récemment, trois jeunes soldats sont morts en République Centrafricaine, lors de l'opération Sangaris, déclenchée en décembre 2013. Ils s'appellent Nicolas Vokaer (23 ans), Antoine Le Quinio (22 ans) et Damien Dolet (26 ans).

    Le sergent Marcel Kalafut (26 ans), sous-officier de la Légion Etrangère d'origine slovaque avait lui aussi choisi librement de servir le drapeau français. Le 8 mai 2014, il lui a donné sa vie, sur une piste du massif du Tigharghar, au Mali.

    Ces hommes ordinaires, capables de choses extraordinaires, ne doivent pas être considérés comme des victimes, car ils sont des héros. Personne n'a pris leur vie. Au contraire, ils l'ont donnée, en homme libre, et dans un acte d'une extrême générosité. Pour leurs camarades, pour leur chef, pour la France, ou pour protéger des innocents d'un massacre. Peut être aussi pour prouver à ces fanatiques qui magnifient la mort, que la vie sera toujours plus forte.

    La génération Y, si on le lui explique, adhère au projet proposé par l'institution militaire, qui semble pourtant très éloigné des préoccupations de la jeunesse actuelle.

    Peut être que cette jeunesse n'a en fait besoin que de repères clairement établis, au sein d'une organisation où l'Homme a une place centrale, et où l'ascenseur social fonctionne toujours.

    Cette année aura lieu le centenaire de la Grande Guerre et nous rendrons hommage au courage et au sacrifice des Poilus. Nous allons voir également entrer au Panthéon des grands Hommes, quatre figures de la Résistance. Ces deux générations ont lutté et souffert pour protéger leur Terre et conserver leur liberté.

    Les Français célébreront avec enthousiasme ces figures héroïques de la patrie, qui ont forgé la nation française.

    N'oublions pas d'y associer nos soldats, ceux d'une autre génération, que l'on appelle Y mais qui défendent aujourd'hui leur pays avec autant d'abnégation et de courage que leurs Anciens.
     


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